H r~ Téléphone 52 Téléplione 52 Samedi 24 Hai 1913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4787 Hommage de l'étranger a la Belgique Les religieuses des hópitaux Les bons du Trésor Un député socialiste en facheuse posture -wv La Hagistrature beige Rectification --•^'SSSbHv- m' 1 On s'abonne rue an Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tous les bureaux de poste du royaume, Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centime* la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros 9upplémentaires coütöUC 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptë les deux Flandres) s'&dresser i IV Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Nous sommes heureux de soumetlre a cos lec teurs l'extrsit d'uu article paru sur notre pays, dans le grand journal Anglais, le Times L'agitation pour le S. U. a été crée'e afin d'en finir avec la domination de trente ans du gouvernement catholique et conser- vateur. lequel a succédé a une domination presque ininterrompue de quarante ans des libéraux. II est difficile de dire combien cette situation implique d'irréligion. L'observateur ordinaire peut dire que la Belgique, et sur- tout le pays flamand est toujours un pays tres religieux En tout cas, on n'y con- nait qu'une seule Eglise, l'Eglise catholique. II n'y existe que peu de traces du protestan tisme. La pression du dehors a force les Beiges a former une unité nationale des plus intenses et des plus ardentes. Le contraste aigu entre le Flamand et le Wallon n'a pas mis obstacle au développement d'un esprit national puis sant dont les racines plongent profondément dans l'histoire. La grande lecon que donne la Belgique moderne est qu'elle n'est pas un pale reflet de ses voisins. C'est l'époque des grandes nations mais il ne s'en suit pas que les pays plus petits ne puissent pas espérer de continuer a vivre La Belgique tient sa place caractéristique dans la Btructure politique de l'Europe et elle la tient bien. Son peuple, fidéle aux anciennes traditions de ses grandes villes, eet surtout préoccupé de la supériorité commerciale et industrielle qui a été et est encore une de ses plus grandes gloires. Dans le monde entier, la finance doit compter avec les avis de Bruxelles. Le dra- peau beige flotte sur peu de mers mais le fer et l'acier beiges pénètrent partout. Le Beige est animé de l'esprit aventureux de l'Ecossais et il travaille dans tous les coins de l'univers. Des Beiges ont en mains les douanes des ports reculés de Perse. Les ingénieurs beiges ont construit les plus grands chemins de fer et les plus grands ponts de la Chine. Le caractère trés pratique des Beiges se révèle par le réseau remarquable de chemins de fer vicinaux dont leur pays est couvert. C'est peut-être le peuple le plus persévéramment industriel de l'Europe. II a l'industric dans le sang. Les progrès récents de la Belgique sont étonnants Entas- sée dans un petit coin de 1 Europe, la nation a développé ses ressources avec une constance qui a donné des résultats merveilleux. Les fruits de l'ativité beige sont surtout visibles a Gand, cette ville vénérable qui se rajeunit et qui s'est changée en port de mer. L'exposition de Gand est le symbole du progrès de la nation. La Grande Bretagne peut regarder avec une oeil sympathique la prospérité de la Belgique. Malgré les troubles industrials occaslonnels, malgré les grondements de mouvements plus profonds, cette prospérité est bien ordonnée, rendue stable et durable par les qualitée de la population. Nous espérons que cette situation durera encore longtemps. Des souvenirs de grandes luttes du passé tentées en commun et l'inté- rêt profond et direct que nous avons a proté- ger le royaume de Belgique, fait du bien être de ce pays presque quelque chose de nous- mêmes. Si le peuple beige est satisfait de ses fron- tières, il est feimement decide' a les défendre comme les récentes mesures militaires 1 ont prouvé. On admet trop facilement que si une grande guerre éclatait, la Belgique serait envahie par l'une ou l'autre armee ennemie. Cette prévision tient trop peu compte de la puissance du patriotisme beige qui n a jamais été aussi ardent qu'aujourd'hui. Au jour du danger, l'esprit national des Beiges sera toujours un élément plus puissant que le socialisme, les divisions de race et les préoccupations matérielles. La vigueur laborieuse qui a construit une nation capable dans un espace restreint, ne se dépenserait pas seulement en cas de besoin dans des travaux pacifiques. VW Ceux qui chassent les Soeurs des höpitaux ont pour chatiment d'être condamnés a les regretter toujours. Montrer combien la vocation, alliée a la compétence, assure une supériorité au dé- vouement de la religieuse et de la femme chrétienne dans le soin des infirmes, le mon trer sur un champ d'action vaste et réputé, avec des éléments nombreux et riches, voila qui ruine irre'médiablement les calomnies et les déflances. Car médire des Soeurs a cause de leur cor- nette et de leur chapelet, les outrager a cause de leur pudeur et de leurs eepérances surna- turelles, cela demeure loin des esprits intè- gres et des ames probes. Arguer au contraire des préoccupations religieuses, des heures de prières, de l'insuffisance scientifique, de l'in- digence intellecluelle des infirmières congré- ganistes, quel estThomme qui s'en fait faute, quand il s'abandonne a des défiances, entre- tenues en lui par un faux souci d'indépen- üance et de respect humain 'I II n'est rien tel que l'expérience pour avoir raison de ces défiances-la. Des malades célè- bres ont reconnu le mal fondé de leurs an ciennes préventions et de leurs vieilles hai nes, après avoir été assistés par les mains des Soeurs tant décriées. Des exemples surgissent tous les jours. Tout de même elle n'échoit pas a tous les adversaires des religieuses, la grace de s'étendre sur la table d'opération en une clinique libre. II faut done qu'une publi- cité de bon aloi entoure et développe toutes les tentatives faites pour mettre en évidence, pour rehausser la supériorité de l'infirmière catholique. Cette supériorité, elle est double, car elle décide a la fois d'un ordre absolu et d'un ca ractère pratique. A priori la femme qui se consacre aux soins des malades par vocation possède en elle une force de courage et de persévérance certaine. Or si cette vocation n'est pas le privilege exclusif de la chrétien ne, elie est du moins la règle des femmes croyantes et pratiquantes choisissant la car rière de garde-malade, elle est toujours la condition du recrutement des Soeurs hospita- lières.Le salaire, s'il est la rémunération d'un travail matériel, ne peut pas, a moins d'at- teindre le chiffre d'un traitement considé- rable, payer la science et le dévouement qui est aussi une science il faut done un senti ment complet de désintéressement pour ap- porter toute son Sme, toute sa vie dans l'ac- complissement d'une profession, d'un métier peu ou point payés, Cette seconde supériorité de l'infirmière catholique est plus facile a vérifier que la pre mière cependant est a l'origine de la seconde. Et, a tout prendre, c'est la seule qui importe. Elle doit inspirer une préférence délibérée a tous ceux qui ont la responsabilité d'un service public. Elle doit dieter a tous ceux que préoccupent la sécurité, le progrès dans l'assistance médicale, un plan méthodique de perfectionnement scientifique et moral dans le recrutement et la formation de l'in firmière catholique. En effet, la science du dévouement, la science de l'assistance aux malades, si leur source est éternelle et jaillit depuis toujours du coeur et du cerveau de la femme, appar- tiennent a l'ordre normal du progrès. Elles sont deux branches du développement magni- fique de la vie intellectuelle et morale mo derne. II est indispensable qu'on les suive jusque dans leurs rapports les plus immédiats avec la chirurgie et la médecine. Reconnues, étu- diées, éprouvées parallèlenient, leur rencon tre dans une infirmière. catholique.c'est-a-dire de vocation et de désiniéressement, doit offrir le plus noble type d'activité féminine, celui qui soutient la comparaison avec le plus grand idéal. Cela ne se peut faire qu'avec un temps raisonnable, des circonstances parfaites de travail et d'expérience et surtout par une sé- loction utile entre les rneilleurs apports so- ciaux. Une infirmière catholique doit être une femme d'élite, formée par des années du plication et prête a garder toute sa vie une raison d'être et d'agir dans son idéal Henri DAVIGNON. (Le Mondeorgane de la Ligue des families). v\v L'Italie gouvernement antielérieal s'il en fut va faire une émission de 100 mil lions de bons du Trésor, ce qui portera le total des bons ruis en circulation en Italië, depuis 2 ans, k un milliard. Un journal liberal d'Anvers, écrit a ce sujet Nous persons que la guerre turco-ifa- lienne a provoqué des dépenses exception- nelles, que l'ltalie ne veutpas avoir recours a un impöt ou a un emprunt pour faire face h cetta situation momeutanée. et an'elle emprunte a court terme pares qu'elle coinp- te, d'ici quelques annéeB, éteindre cette dotte avec les ressources budgétaires ordi- naires. L'ltalie, comme contre-partie de cette augmentation de la dette flottante, peut d'ailleurs montrer la Tripolitaine On ne saurait mieux justilier les pratiques financières de M. Levie. Sans compter que M. Levie, lui, D'émet pas des bons du Trésor pour faire face a des dépenses excep ionnelles que le budget ordinaire doit supporter, mais pour payer des dépenses vraiment extraordinaire», dont la contrepartie présente des avanfages plus immédiatement palpables que l'occupation de la Tripolitaine. w1- La Chambre autorise des poursui- tes contre M.Léon Furnémont pour attentat a la pudeur A la suite des informations que nous avons publiées, informations aujourd'liui confirmées en tous points, fconcernant un scandale oü serait compromis un député socialiste, une vive émotion règne en cer tains milieux. L'affaire fait l'objet de toutes les conversations.Comme diverses personnes y sont mêlées et comme il laut éviter que la rumeur publique s'égare, il n'est pas iuutiie d'apporter a ce propos quelques précisions. Nous possédions ces informations et d'aulres encore depuis quelques jours déja, mais il convenait d'attendre, pour les publier, que la justice put officiellement commencer son enquête contre un des prin- cipaux intéressés. Aujourd'liui c'est chose faite. La Chambre a été saisie jeudi matin d'une demande en autorisation de poursuites con tre M. Léon Furnémont et elle a, a l'unani- mité, décidé de faire droit a cette demande. Dès midi, expédition de l'autorisation de la Chambre était transmise au Parquet. Les faits qui motivent ces poursuites re- montent aumois de mai 1912 et ont continué jusqu'en octobre. Voici dans quelles conditions le Parquet a été amené i poursuivre le citoyen Furné mont, non pas pour débauchs de mineure, comme il a été dit, mais pour attentat la pudeur On avait signalé depuis quelque temps au Parquet qu'une fille mineure, nommée I... et agée de quatorze ans, avait loué un ap partement clans un immeuble du centre de Bruxelles, oü des messieurs venaient assez souvent lui rendre visite. A ce moment, la fille I... disparut brus- quement.Elle avait été enlevée par un jeune homme, artiste lyrique, mais on parvint a la retrouver.a Lióge.avec son ravisseur.Celui- ci fut arrêté et sa compagne fut déférée, en raison do son Age, au juge des eufants, M. VVauters, qui est chargé de cette affaire concurremment avec M.le juge d'in.truction Fromès. Interrogée par le magistrat, la petite I... raconta dans quelles circonstances elle avait été amecée a se livrer a la débauche, il y a prés de trois ans. Depuis cette époque elle avait connu plusieurs personnes et cita no- tamment le nom de M. Léon Furnémont et celui d'un huissier des Flandres agé d'une soixantaine d'années qui avait succédé au député socialiste dans les faveurs de la pré- coce gamine.Le citoyen Furnémont avait été égalemeot 1' ami de sa seeur ainée. Elle déclaraque c'était sa mère qui l'avait livrée succes8ivement ces individus. La mère de la filette, interrogée a son tour, a reconnu avec une cynisme stupéfiant une partie des faits qui lui sont reprochés. Elle est écLY.uée et sera poursuivie pour dé- MM. les docteurs Marcel Uéger et De Boeck pour l'examincr au point de vue mental. Quant au ravisseur, il a été reléché il y a buit jours, ayant promis le mariage, mais sera poursuivi sous la double inculpation d'atteutat a la pudeur et d'enlèvement de mineure. Le Parquet recherche en ce moment la personae que la fillette a counue a l'origine de ses débauches. C'est mercredi que M. Schollaert a été of ficiellement saisi par le parquet de lademan- de en autorisation de poursuites. Nous avons dit qu'il avait eu avec le citoyen Furnémont, la veille, une courte entrevue, en vertu de la procédure qui a été récemment instituée a la suite de la demande de poursuites contre le citoyen Meysmans. Pendant la séance de mercredi, M. Brunet avait eu au sujet de cette affaire des pa- labres tiès remarquées avec ses amis de l'ex- trême gauche. Contrairement aux informa tions publiées par un de nos confrères, le député de Charleroi n'est nullement le con- seil de M. Furnémont. Etant batonnier de l'ordre des avocats, M. Brunet avait eu, en cette qualité, connaissance du dossier de l'af faire depuis une dizaine de jours. A la suite des entretiensde M. Brunet avec les députés de son parti, il fut entendu que l'on tente- rait d'amener le député de Namur a envoyer sa démission a la Chambre avant jeudi ma- tin. C'était le moyen d'empêcber que la Chambre ne fut saisie de la demande en au torisation de poursuites et d'empêcher ainsi que le scandale ne fut immédiatement rendu public Mais M. Schollaert n'ayant pas recu jeudi la communication attendue, la Chambre a été saisie. Le procureur général demande que M. Furnémont soit poursuivi pour attentat la pudeur en vertu de Partiele 372 du Code pé- nal modifié par la loi du i5 mai 1912 sur la protection de l'enfance. Cette dernière loi a aggravé les peines et modifié sensiblement les éléments mêmes du délit. Jusqu'en 1912, en effet, l'attentat a la pudeur sans violence ni menaces n'était puni que si la victime avait moins de 14 ans. II s'agissait alors d'une peine correctionnelle. La loi du i5 mai 1912 dispose aujourd'hui que si la victime a moins de seize ans, le délit est erigé en crime punissable de la ré- clusion, Le coupable devient ainsi justiciable de la Cour d'assises. S'il existe plusieurs faits d'attentat a la pudeur et cela parait être Ie cas la peine peut être élevée de 5 ans au-dessus du maximum. La réclusion ordi naire étant de cinq a dix ans, l'individu peut être condamné a i5 ans de réclusion. (XX«m« Siècle). Au moment oü nos magistrats vlennent d'être si injustement attaqués k la Chambre des Ileprésentanfs par certains membres de l'opposition, il nous est agréable de receuil- lir une opinion complètement désintéresSée, Tenant d'un ex sénateur socialiste, profond jurisconsulte, inscrit au bareau depuis plus de cinquante ans. Nous reprodui30ns ci-dessous le texte de Particle de M. Edmond Picard. Notre magi8trature (environ un millier de Belg- s quaDd, aux professiounels assis etdebout, on ajoute les consulaires et les prud'hommes) a un excellent renom d'in» légrité. On peut discuter sa science elle est si iusuffisamment rémunérée que son reeru- tement au choix et souvent difficile. Mais on ne peut sauf parfois des poli- droiture et son indépendance. Je la pratique depuis cinquante-trois aDs, a l'occasion de procés dontjen'ose citer le nombre. Sanscompter mes randon- nées danslesjnsticesde paix.au beau temps de ma jeunesee, j'ai plaidé devant toutes les Cours et les tribunaux de nos vingt- six arrondissements. Si quelquefois j'ai b cru quemesjuges s'étaient trompés,jamais je n'eut de motif pour soupgonner que ce ne fut pas de la meilleure foi du monde. C'est tres beau, trè3 reconfortant, cette Bolide vertu d'honnèteté. Elle est bien en rapport avec notre nation simple et labo- rieuse, qui n'a encore que rarement subi la contamination des mmurs financières b oü l'on suppose que la justice est une den- rée achetable et vendable comme toutes les autres. L'indépeudance vis-a vis des influen- ces et des sollicitations est chose admi- rable. Mais ce qu'il faut admirer autant c'est l'indépendance vis-a yis de soi-même. J'entends par la, notamment, l'aptitude i) du Magistrat a revenir sur une opinion exprimée par lui dans une décision, lorB- que, plus tard, il croit s'être tro:upé. C'est la belle, la noble, la courageuse indépendance scientifique. Edmond PICARD. Nous recevons de Mr Nolf la lettre sui- vante Monsieur l'Editeur du Journal d'Ypres, Vous me consacrez dans votre numéro du Samedi 17 Mai 1913 un article que vou» intitulez M. le député Nolf et les Juges de Paixet dans lequel vous commentez k votre fagon les observations que j'ai présentóes a la Chambre au sujet de la composition des conseils de milice.D'après vous je me serais prononcé contre la présence du juge de paix au sein de ces juridictions, en disant qu'il n'offre aucune garantie Vousajoutez que M. Berryer, ministro de l'intérieur, aurait relevé comme elle méritait cette atteinte a l'honneur de nos magistrats cantonaux et vous terminez votre article en disant: Que pensent Messieurs les Juges de paix des attaques de M. le député Nolf. Les juges de paix penseront, sans doute, M. l'Editeur, que vous avez perdu une ex- M pi .Ilium IIIIB 'a - 'I Tiltfitl ,M* i -'"TH «r—errr v JOURNAL YPRES ©rgane Catholique de l'Arrondissement LoDoLa ,1a llMtlAlli A T A n fJninno vxlno ah mniriR victiïïios do Ia dpfnr- b illation pruftJööiuuurUo aiou-wi

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1