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GHROHIQUE
Samedi 14 Juin 1913
le N° 10 centimes
48e Année N° 4790
Belgicismes
Réunion des Droites
L'heure de la
Délivrance
La laicisation
condamnée
Elections Provinciales
Pensées diverges
Le Jubilé Parlementaire
de M. Schollaert.
L'incohérence a Gauche
On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et
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Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) e'adrester IV
Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Une des choses qui nous irappent le plus
au cours d'un voyage dans un pays étranger
oü l'on parle le francais, ce nest pas seule-
ment les mceurs et les coutumes diffe'rentes
des nötres, c'est aussi la faijon dont les indi
genes déforment notre langue.
Déforment Le mot est peut-être exces-
sif. Disons plutöt qu'ils donnent a des voca
bles trés francais par eux-mêmes un sens qui
nons est insolite. De sorte que nous sommes
parfois déroutés lorsqu'ils frappenl nos oreil-
les, ou lorsque nous les lisons dans un jour
nal.
Encore y a-t il des degre's..
Je n ai point pour objet, dans eet article,
de résoudre un problème aussi grave. F12-
nant en pays wallon, j'ai voulu seulement
vous communiquer quelques notes prises au
jour le jour sur la facon dont on y parle et
aurtout dont on y écrit le francais it Liége
par exemple.
Dés la sortie de la gare, je vois un enfant
de 4 ou 5 ans qui échappe a sa mère et va
flatter les naseaux d'une hari.ielle de fiacre,
somnolente entre ses brancards. La maman
s'alarme et se précipite, en gloussant comme
uoe poule dont le poussin s'écarte.
Maisle cocher intervenantI'n'peut mal,
savez-vous, Madame La béte n'est pas mé-
cbante...
Information prise, ïn'peut mal signifie il
n'y a pas de danger. Et voila déja un belgi
cisme.
En voici un autre c'est la locution si you
plait (s'il vous plait). Interrogative, elle veut
direcomment ou plait-il f C'est encore
une formule de politesse. Les gar^ons de
restaurants ne manquent jamais de vous la
servir avec les plats qu'ils vous apportent...
On va par les rues. Les maisons a deux
étages au maximum, se succèdent, offrant des
facades de briques, encadrées de pierre
bleuatre et qu'endeuille la poussière de char-
bon, car nous sommes en pays minier tren-
te houillières entourent Liége, poussent leurs
galeries sous la ville.
Beaucoup de ces maisons portent, a une
fenêtre du rez-de-chaussée, eet écriteau mys-
térieux quartier d louer, Même a une de-
vanture de boucherie je lis, avec horreur,
cette inscription quartier de demoiselle 1
Quoi done, les Liégeois seraient-ils anthro
popbages Ce boucher de'bite-t-il, au lieu de
mouton et de boeuf, des jeunes filles coupées
en morceaux
Rassurez vous un quartier, en dialecte
beige, c'est un appartement un quartier de
demoiselle, cela signifie simplement que dans
cette maison, l'on ne se soucie pas de louer
aux représentants du sexe mile.
Cet emploi du mot quartier donne lieu at
d'autres quiproquos non moins amusants.
J'ouvre un journal local mes regards torn-
bent sur les annonces et je lis ceciForte
fllle demande quartier.
Que lui arrive-t-il done k cette gaillarde
vigoureuse f De quel péril est-elle done me-
nacée pour implorer ainsi la pitié
Or, voici la traduction francaise de cette
phrase émouvante Une femme de ménage
robuste demande a être employée a la jour-
née.
Une autre annonce: On demande une
fille de quartier sérieuse. J'imagine que ceci
düt être rédigé par des gens austères qui n'ad-
mettent pas qu'une bonne ait le sourire. Les
postulantes sont averties si elles possèdent
un caractère jovial, inutile de se présenter.
Mais les annonces contiennent bien d'au
tres propos obscurs. Ainsi, j en trouve une
oü l'on demande une demi-gouvernante.
Qu'est-ce que cela peut bien être qu'une demi
gouvernante
Or, il parait qu'il s'agit d une bonne mu-
nie de quelque instruction et de quelque edu
cation, qui puisse, a la fois, nettoyer les
chambres, mener les enfants a la promenade
et leur faire répéter leurs lemons.
Plus loin A louer quartier de toute utili-
té pour personnes honorables et tranquilles
Cela, c'est l'annonce psychologique
Et
quelle admirable netteté dans cette phrase
Et effet, elle signifie Si vous êtes des'gal-
vaudeux, des bohêmes tapageurs et désor-
donnés, ce n'est pas la peine de solliciter un
abri sous notre resp ctable toit. Au contraire,
si vous êtes des gens paisibles, amis des pan-
toufles feutrées et des capitons, accourez il
vous sera profitable d'habiter chez nouj.
C'est le cas de s'écrier Savec M. Jourdain
Quoi, tant de cho.,es en si peu de mots
Mon Dieu, oui, telles sont les ressources
du dialecte liégeois.
D autres annonces encore détournent com-
plètement le sens deB mots.
Voici des commerces a remettre, c'est a-
dire a céder. Voici a vendre ou a louer, une
prairie arborée, c'est-a-dire plantée d'arbres.
En France, nous nous contentons d'arborer
un drapeau ou, par métaphore, une opinion
En Belgique, on arbore un vergermais cela
11e veut pas dire la même chose...
Errant par les rues, je note, au passage,
quelques enseignes L'épouse Une Telle
négociame. Pourquoi pas Ce dernier sub-
stantif n'offre rien de choquant quoi qu'il soit
inusité chez nous.
Verdures a l'étuvée. J'hésite, je regarde
1 étalage et j y vois des mottes d'épinards en
pyramides, et, dans des jattes, des haricots
gonflés par l'eau bouillante. Trés bien, il
s'agit de légumes cuits.
Plus loin Un Telchausseur. Or c'est un
magasin de cordonnerie. Mais voyez l'avan-
tage de cette brève indication le brave hom-
me qui tient cette boutique a réalisé une sé
rieuse économie. Car évidemment, le peintre
de lettres qui fi^nola son enseigne lui aurait
pris davanfage dargent pour tracer, au-des-
sus des croquenots alignés derrière la vitrine,
cette inscription commerce de chaussures,
ou toute autre analogue...
Voici un petit estaminet oü des mécani-
ciens, barbouillés de suie,trinquent en échan-
geant des propos goguenards. Par exemple,
l'enseigne est déconcertante Friture des
artistes.
J'entre chez un marchand de tabac je me
fais servir de quoi m'intoxiquer de nicotine.
Je demande le prix
Un demi franc et deux cennes.
A ce coup, je me comprends pas. Je me
fais expliquer cette phrase ténébreuse et j'ap-
prends qu'il s'agit de payer cinquante-quatre
centimes.
Comme on le voit, il n'est pas trés difficile
d'apprendre le beige. Du reste, les indigenes
mettent beaucoup de complaisance a vous
instruire.
ADOLPHE RETTÉ.
(La Croix).
VN
Au moment oü la Droite célèbre le jubilé
parlementaire de M. Schollaert, il nous est
agréable de rappeler a nos lecteurs, l'hom-
mage que décernait tout dernièrement au
Président de la Chambre des Représentants,
la Meuse journal libéral de Liége.
La loi militaire est enfin votée en pre
mière lecture. M. Schollaert, homme d'ac-
tion, président a poigne, a su donner le coup
de barre nécessaire pour mener cette grosse
affaire a bon port. C'est un hommage a ren-
dre au président de la Chambre que, con-
naissant parlaitement le règlement, il sait ce
qu'il veut.
Pendant Ja séance de vendredi, il a rappelé
a la question une série d' orateurs suivant
un aimable euphémisme. II fait d'ailleurs
cela avec beaucoup de doigté. D'abord il
vous laisse aller a l'aventure de l'impro-
visation et du sujet. Certes, il a senti dés les
premiers mots que vous étiez a cóté Ce-
pendant, il veut une preuve flagrante de vos
errements, une preuve qui vous touche vous
même, de faijon a vous rendre a l'évidence.
Cette preuve, il l'aura bientötvous allez, en
effet, vous échauffer, emplir l'atmosphère
d'électricité et provoquer du gêchis. Mais ici,
il intervient et de sa voix sèche, tranchante,
de cette voix qu'il rend crispante a souhait,
vous l'entendez dire
Et maintenant, Messieurs, revenons a
la question
Ces mots ont un aspect de formule trés
simple et qu'on pourrait croire bon enfant.
II n'en est rien et si vous aviez entendu Franz
Schollaert les jeter a la Chambre, du haut de
son siège, vous seriez les premiers a vous
écrier
Eh bien, oui revenons a la question!
La loi militaire est done votée si impar-
faite qu'elle soit, elle fait honneur au prési
dent qui a su diriger les débats tambour
battant 1
Les réformes financières
La loi scolaire
La Droite du Sénat et de la Chambre se
sont réunies rnercredi après-midi, sous la pré-
sidence de MM. Schollaert et de Favereau.
Successivement MM. Levie, ministre des
finances, et Poullet, ministre des Sciences et
des Arts, ont esquissé Ier. grandes lignes des
projets de loi qui seror» déposés sur le bu
reau de la Chambre, et qui component la
réforme financière et la réforme scolaire.
Les quotidiens ont déja publié les projets
du Ministre des Finances. Quant a la loi
scolaire, elle emplique l'établissement de
l'instruction obligatoire, l'élévation de 1'dge
d'école de 12a 14 ans, la création du 4' degré
et l'augmentation de traitement de 14.000
institnteurs et institutrices officiels, en même
temps que des 2.000 instituteurs et institu
trices fibres diplömés.
-vw
Même quand od désespère, on espère
toujours, disait Molière dans une de seB co-
médies. Les libéraux en sont la lis escomp-
tent toujours l'heure de la délivrance.
Cela veut dire l'heure oü ils renverseront
le gouvernement clérical pour prendre
sa place.
II y a bientöt trente ans qu'ils assurent
que l'heure va sonner. Malheureusement
pour eux Beulement leur horloge se dé-
traque avec régularité au moment oü il
faudrait que l'heure sonne. Le marteau est
cassé et le timbre est fêlé
Pendant les années qui s'écoulent entre
chaque élection, nos adversaires retapent
leur horloge le cartel remet des pièees
neuves, ressoude les cassures et, au jour de
l'élection, la sonnerie refuse de fonctionier.
A'crs tous les horlogers du cartel orient
oe n'est rien vous entecdrez cela la fois
prochaine Pour finir, au jour fixé, on en
tend que l'on n'entend rien
Voici une petite complainte de la Gazette
de Charleroi, organe du libéralisme en cette
région industrielle oü les libéraux furent si
longtempB les maitres incontestés et oü ils
descendent maintenant comme les poids
d'une antique horloge
Tous les douloureux événements qui se
sont déroulés en moins d'une année, prou-
vent avec éclat combien avaient raison ceux
qui préconisaient l'avènement d'un ministè
re anticlérical pour réaliser dans la paix les
progrès nécessaires
L'heure de la délivrance, qui n'a
point sonné il y a un an, est peut-être plus
proche qu'ils ne le croient, si nous savons
travailler avec persévérance, et garder la
fiamme sacrée d une indestructible espé-
rance.
Allons les libéraux vont ils savoir
garder la fiamme sacrée d'une indestructible
espérance
Toute la question est la. Pour la pro
chaine élection, la chose est dès maintenant
certaine, leur fiamme sacrée sera une sacrée
fiamme ils en seront brülés.
Néanmoins, il leur restera une indestruc
tible espérance pour la prochaine occasion
et ils iiniront par anéantir cette espérance la
comme fis ont peu a peu anéanti le pro-
gramme qui pouvait leur conserver une cer-
t rine influence dans la gestion des affaires.
L'horloge qui doit sonner l'heure de la
délivrance se détraque de plus en plus.
■vV-
Le Peuple écrit a propos du vote de la
loi militaire a Ia Chambre
La gauche libérale s'est lamentablement
fractionnée et contredile, attestant une fois
de plus, l'antagonisme des intéréts et des
tendances, qui condamne ce parti a Virrémé-
diable impuissance de dégager son unité
morale
Cette constatation est parfaitement exacte.
Onze libéraux modérés ont voté la loi.
Vingt-cinq libéraux, plusou moins pro-
gressistes ont voté contre.
Troisse sont abstenus. Et leur abstention
fait dire au Peuple
Comme il ne suffisait pas de couper le
libéralisme en deux tron^ons dans un tel
débat, MM. Asou, Buyl et Nolf ont éprouvé
le besoin de se singulariser en se réfugiant
dans un vote d'abstention qui symbolisera
derechef aux yeux de nos populations, t in-
cohérence de leur parti devant un si grave
problème
Cette incohérence est plus frappante encore
si on compare les déclarations par lesquelles
M. Masson, au nom de onze libéraux modé
rés, s'est rallié au projet et M. Flochet a, au
nom de vingt-cinq libéraux, justifié le vote
cortre le projet. C'est ce que fait ressortir le
Pays wallon
D'un cöté, dit-il, M. Masson déclare
que le projet est satisfaisant au point de
vue de la sécurité du pays et qu'il n'est
pas un acte de parti De l'autre cöté, M.
Fléchet accuse le projet d'être insuffisant et
inefficace et de n'être pas exempt de pre'
occupation électorale I
Quelle difference entre cette conduite
incohérente de la gauche et l'attitude de la
droite. M Lorand rend hommage, a ce pro
pos, a l'esprit de discipline dont la droite a
fait preuve.
Quant au vote de la droite, écrit-il dans
l'a Express il a été compact et 1 on peut en
féliciter M. de Broqueville.
II a su faire comprendre a ses amis la né-
cessité de faire bloc.
dans sa clinique de Dieppe, comme le direc
teur de la clinique Pereire.
Mais les médecins Voila de bons juges
que pense de la réintégration l'ensemble du
corps médical t
L'Union des syndicats médicaux de Fran
ce (20,000 membres) et l'Association générale
des Médecins de France (10,000 membres)
protestaient et petitionnaient, il y a un an,
contre le projit de laicisation des cliniques
privées.
Concluons avec le citoyen Yvetot, de la
C. G. T. Soigner les malades, ce n'est
pas un métier, c'est une mission sublime
VVV
VNA-
A Paris, a Marseille, a Brest, a Saint-
Quentin, a Reims, a Limoges, a Amiens,
les municipalités ont dü constater que la
laicisation créait des charges insupportables,
que le coüt des laïques variait du triple au
décuple du coüt des religieuBes.
Au moins les services hospitaliers ont-ils
plus de sécurité f A Avignon et a Toulouse,
des épidémies de typhus et de variole ayant
édaté, il faut faire appel aux religieuses pour
remplacer le personnel laïque défaillant, un
personnel qui affronterait peut-dire le dan
ger, mats qui se refuse et qui lui jetterait
la pierre a contaminer sa familie.
A Cherbourg, a Anncey, Roanne, a Cla-
mecy, après expérience faite, les conseils mu-
nicipaux rouvrent aux religieuses les portes
des höpitaux, avec l'assentiment explicite de
Francs-Ma£ons et de socialistes.
Maladcs, Waldeck-Rousseau, Combes et
Clémenceau ne veulent être soignés que par
des Sceurs le frère de l ex-ministre, le doc-
teur protestant Steeg, ne veut que des Soeurs
Une élection partielle a eu lieu dimanche
dans le canton de Paliseul. Le candidal
catholique était M. Franz Delogne, notaire
a Bertrix, qui briguait la succession de son
père au conseil provincial.
M. Delogne a été éiu par 3165 voix contre
7?4 a M. Rondeaux, libéral, hötelier, a
Bertrix.
A Saint-Trond, MM. Lejeune et de Men-
ten, catholiques, sont élus conseillers pro*
vinciaux, respectivemenl par $,918 et 5,999
voix, contre 4 33g a M. Van Slype, libéral
M. Demeester, échevin de la ville de Rou
Iers, vient d'être élu conseiller provincial en
remplacement de Defour-Carher, décédé.
II obtint 5,689 voix contre 2,392 voix
donnée a M, Soenen.
La joie de faire le bien est bien plus douca
que la joie de le recevoir.
Ceux qui croient n'avoir plus besoin des
autres deviennent iutraitables.
La médisance est un feu qui ne laisse par
tout oh il a passé que ruine et désolution et'
qui change eu de viles cendres ce qui nous
avait paru, il n'y a qu'un moment brillant et
précieux.
Peu de gens ont le courage de faire d s
ingrats,
L'ambition est uu désir insatiable de s'éle-
ver au-dessus et sur les ruines dei autres.
Dans la prospérité les amis attendant
qu'on les appelent, dans l'adversité ils se
présentent.
Travailler, prier, souffrir et.... sourire,
voilü le résumé d'une vie chrétieane et ré
signée.
V\A-
Reunion du Conseil Communal
Séance publique du Samedi 7 Juiu 1018,
sous la présidence de M. Colaert, bourgmes-
tre.
MM. Fiers et Iweins d'Eeckhoutte se sont
excusés.
M. le secrétaire donna lecture du procés*
verbal de la séance précédeits, qui est ap-
prouvé.
M. le Président se léve et annonce aux
membres du Conseil qui l'écoutent debout,
la mort d'un éminent coucitoyen, M. l'avocat
Bossaert, ancien écbsvin de la ville d'Ypres.
JOURNAL
eatholique
de I'Hrrondissement
r«n
a*
re'
M