Journal d Ypres - Samedi, 26 Juillet 1918
LE LABOUR.
Les Pépinières.
au
29
Ara
Dour empêcher les mouches de tour-
menter les vaches a l'étable, on lotion
ne le corps de ces animaux avec une
décoction de feuilles de noyer dans de
l'eau ou du vinaigre.On peut friction
ner le corps avec des feuilles fraiches
de noyer. On utilise aussi la décoction
d'aloès a raison de 15 gr. par litre
d'eau.
11 est inutile de fenouveler c/iaque
four ces lotions ou frictions il suffira
de les appliquer une fois par semaine
outrois fois en quinze jours. II n'esl
même pas nécessaire d'y sournettre
toute la surface du corps; on touchera
seulement les parties du corps les plus
sensibles et la oü les mouches s'atta-
chent en grand nombre.
En Allemagne on introduit la cul
ture des arbres fruitiers sur les talus
de chemin de fer. Ainsi en 1909 on a
planté rien qu'en Bavière 40.000 pom-
miers, 14.000 poiriers, 28.000 pru-
niers, 7000 cerisiers, 3000 merisiers,
600 pêchers et abricotiers, 200 cognas-
siers. Ces arbres sont le plus souvent
d demi tigeparfois aussi a haute lige
et buissonneux.
Dans I'arboriculture fruitière alle
mande, on pratique deplus en plus les
cultures intercalaires. On plante sur
tout des groseillers d grappes, frai-
siers, framboisiersgroseilliers épi-
neux, des haricotsdes tomates et
même des fleurs comme le muguet. Ces
cultures intercalaires rapportent sou
vent un gain net de 500 fr. a l'hectare.
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1GRIC0LE
La récolte du froment et du seigle ne
doit pas se faire trop tardivement on ne
doit pas attendre la maturité compléte
quand la graine écrasée ne laisse plus
.échapper un liquide laiteux, quand on
peut la casser en deux sur l'ongle mais
qu'elle n'est pas encore durcie,le moment
de la moisson est arrivé. Inutile d'atten-
dre plus longtemps les graines ne s'enri-
chissent plus en matières nutritives et les
graines les plus lourdes qui sont aussi les
meilleures se perdent plus facilement.
La paille fauchée tardivement perd de
sa valeur nutritive.
Les cultures intercalaires sont retardées.
Pour avoir du bon pain il ne faut pas
faucher tardivement.
L'avoine, au contraire, doit être bien
müre; c'est A l'extrémité qu'elle porte les
meilleures graines et ce sont justement
cslles-la qui mürissent en dernier lieu.
La teneur en albumine augmente en
core toujours jusqu'a la maturité compléte
des graines, cequi n'est pas le cas pour
les céréales d'hiver.
En A out on récolte également les pois,
l?s vesces, les oignons et les pommes de
terres hatives.
Ces multiples travaux de récolte, le dé
chaumage et le semis des cultures inter
calaires font que ce mois exige au culti-
vateur laplus grande somme de travail.
Avant la fin du mois prochain les cul-
tivateurs auront commencé fis labours
d'automne c'est le moment de présenter
quelques considérations sur les travaux
de la charrue.
Le labour se fait pour préparer le sol
a recevoir la graine, pour seconder Fac
tion de l'eau et de la chaleur, pour faire
pénétrer Fair dans la couche arable,
pour enterrer les engrais et Ls mêler plus
intimement a la terre, pour améliorer
dans le sol les propriélés chimiques et
physiques.
Deux questions sont principalement
discutées entre cultivateurs, d'abord la
profondeur du labour ensuite la forme
du labour labour a plat ou labour en
dos d'ane.
Ces deux questions sont connexes
comme nous le verrons bientót.
La profondeur du labour dépend de la
nature du sol et du but poursuivi par
l'opération. Le déchaumage se fait par
un labour superficiel de 5 a 8 centimètres
les labours courants qu'on exécute annu-
ellement avant les semailles pénètrent
12 ou 14 centimètres et parfois plus pro
fondément si la couche arable le permet.
Quand la profondeur du sillon atteint
20 a 30 centimètres on parle de labours
profonds et de 30 a 60 centimètres et plus
profondément encore, c'est le défonce-
ment qu on exécute au moyen de puis-
santes charrues spécialement fabriquées
pour ce genre de travail.
A quel profondeur le labour courant
doit-il se taire Jadis, quand on ne dis-
posait pas des moyens de fertilisations
que nous possédons maintenant, on
craignait le mélange du sous sol pauvre
a la couche cultivée et beaucoup de cul
tivateurs actuellement encore jugent im
prudent de ramener A la surface la terre
dii fond. Cependant, le labour profond
présente de grands avantages, que M.
Dams- aux résumé comme suit En
terres profondément labourées, les plan-
tes ont moins a craindre l'excès d'humi-
dité comme elies ont moins a redouter la
sécheresse le sol étant ouvert aux influ
ences atmosphériques sur une plus grande
épaisseur, la désagréation est plus forte,
l'activi.é alimentaire du milieu nutritif
augmentée. Les racines des plantes pou-
vant s'y allonger et s'y multiplier plus
librement, deviennent plus fortes et la
plante entière, étant mieuxnourrie, gagne
en vigueur et la production en sécurité.»
Nous donnons done le cpnseil de la
bourer profondément, tout en recomman-
dar. t de ne pas perdre de vue qu'en doy-
blant la profondeur du sillon, il faut plus
qu'une fumure double, car le sous-sol n'a
pas été fertilisé comme la couche arable,
II est certain qu'a cause des propriétés
physiques et chimiques, et malgré les
fortes doses d'engrais, le rendement s'en
resSentira un peu la première année,
mais dans la suite le dédommagement
sera consiiérable avant d'entamer le
labour profond il faudra done épandre,
outre la quantité habituelle de fumier,
au moins 1000 kg. de kaïnite. Ensuite
n'oublions pas que du moment qu'on a
touché au sous sol et amené vers la sur
face tant soit peu de la couche du L-nd,
l'emploi du nitrate avant l'hiver est indis
pensable. Si dans ce cas, on n'enfouit pas
a la herse 210 A 300 kg. de nitrate, avant
de semer les céréales, les jeunes plantes
s'épuisent avant d'atteindre avec leurs
racines la bonne terre qui se trouve plus
profondément dans le sillon.
Quant A la forme des labours, on a pu
constater dans ces dernières années que
les labours a plat sont plus usités que
jadis. Le labour en billons ou en dos d ane
rend les autres travaux plus difficiles et
empêche souvent l'emploi de machines
au moment de la récolte. Le terrain la-
bouré a plat est plus uniformément tra-
vaillé, Fenfouissement des engrais est plus
régulier, les récoltes sont plus égales et il
n'y a plys de perte de terrain.
Durant plusieurs années le labour a
plat a été favorisé par le temps, nous
avons eu des années plutöt sècnes. II
est certain que pendant les années humi-
des, beaucoup de cultivateurs qui ont in
troduit le labour a plat éprouveront des
mécomptes, uniqut-ment paree qu'ils
auront perdu de vue que le labour a plat
exige en même temps le labour profond.
Une terre labourée a 3d centimètres de
profondeur peut emmagasiner une for
midable quantité d'eau qui en temps d
sécheresse remonte vers la surface c'est
pourquoi nous avons écritplus haut que
dansles terres labourées profondém.nt
les plantes ont moins a craindre l'excès
d'humidité, comme elles ont moins
redouter la sécheresse.
La nécessité d'introduire plus de ma
chines dans les travaux des champs, par
suite du mar que de travailleurs.conduira
inévitablement les cultivateurs a généra-
liser le labour a plat, qu'ils s'appiiquent
done sans retard a introduire d'abord le
labour profond.
On constate encore fréquemment que
les fal'sificateurs d'engrais et de matières
alimentaires pour le bétail par viennent a
tromper le cultivateur et cela malg'é la
loi et le controle gratuit. II nous semble
cependant, qu'il y aurait possibiliié d'en-
traver dans une large mesure les manoeu
vres frauduleuses si le cultivateur le vou-
lait. II lui suffirait en effet de suivre a la
lettre Jes dispositions législatives et le
règlement de controle et de refuser toute
marchandises vendue dans d'autres con
ditions.
Il est remarquer, malheureusement
que beaucoup de cultivateurs ne connais-
sent rien de la loi sur la falsifications des
engrais et .des matières alimentaires.
Beaucoup se défient -même de ce rouage
plus ou moins administiatifne veulent
pas en suivre les conditions, ne saventpas
comment on se sert d'un ban d'analyse,
refusent de s'associer pour réunir la quan
tité de substance exigée par la loi pour
jouir de la gratuite dë l'analyse. Trop de
cultivateurs se laissent encore berner par
le vendeur exhibant une analyse quelcon-
que ou n'eh exhibant pas.
Nous croyons bon d'expliquer a nos
lecteurs comment se fait l'achat des en
grais et des matières aljïh^rttaires pour
avoir la gratuité d'une analyse ainsi que
toutes les garanties dèsifa^lA.
Nous, divisions n.otre ejljhosé en trois
parties1° l'achat des engrais2° l'achat
des matières destinéesa l'alimentation des
animaux; 3° le controle gratuit.
A. Engrais. Toutes les fois que nous
faisons l'acquisition d'un engrais conte-
nant un des produits suivantsazote, acide
phosphorique, potasse et d'autre nature
que ceux provenant des ressources natu
relles de la ferme comme par exemple
fumier, gadous, cendres ou des amende-
ments et déchets quelconques livrés sous
leur dénomination exacte et leur état
naturel, le vendeur doit nous remeltre
une facture certifiée exacte et renfermant
les indications suivantes1° le nom ou la
nature de la matière livrée suivant que
celle ci est simple ou composée. Ainsi
par exemple: Nitrate de soude, nitrate
de potasse, nitrate de chaux, sulfate
d'ammooiaque, poudre de sang,decornes
de ciiir torréfié, déchets de laine, super
phosphate minéral ou de noir, ou d'os
phosphate précipité, scories de phospho
ration, poudre d'os verts ou dégélatinés
phosphate minéral, noir animal, chloiure
de potassium, sulfate d potasse, kaïnite
carnallite, guano brut, moulu ou dissous
engrais composé, etc. 2° le nom et Ie
quantité pour cent de chacun des princi
pes fertilisants essentiels ainsi que l'état
chimique sous lequel il se trouve. Pour
l'azote organique, l'acide phosphorique
et la potasse.on doit en outre spécifier la
provenance a moins que le nom de Fen-
grais ne le fasse ressortir. Ceci est surtout
applicable aux engrais composés pour
lesquels il ne suffit pas que la facture
porte la mention Engrais composé, ren
fermant 2 azote organique, 3 acide ph s-
phorique, 1 potasse; mais il faut en outre
que nous soyons renseignés sur l'origine
de ces éléments et lV>n doit nous dire si
l'azote organique provient: du sang ou du
guano, du cuir ou d'une autre source si
'acide phosphorique provient du phos
phate minéial, des os ou d'ailleurs si la
potasse est fournie par la kaïnite ou par
un autre s< 1.
Au point de vue de l'état chimique des
principes fertilisants, il faut que le ven
deur i ous indique sur facture si l'azote
est njtrique, ammoniacal ou organique et
pour ce dernier s'il est de sang, de cor'nes,
de cuir ou d'autre origine si l'acide
phosphorique est anhydre, soluble dans
l'eau, le citrate d'ammoniaque alcalin ou
les acides minéraux si la potasse est
anhydre soluble dans l'eau provient de
la kaïnit", du chlorure, de la carnallite
ou du sulfate ou si elle est soluble dans
les acides minéraux et provient des sili
cates, des feldspaths ou d'ailleurs.
Si nous achetons des tourteaux pour
servir d'engrais, la facture exprimera la
nature de la graine dont ils proviennent
ainsi par exemple tourteau de ricin, de
m jwra, de ravison, etc.
Si le marchand prétend que la matière
qu'il nous livre renferme de plus un prin
cipe agissant favorablement sur la pro
duction végétale la facture indiquera la
nature du principe, sa propriété spécifi-
que et la proportion dans laquelle il se
trouve dans la matière livrée. Ceci s'ap-
plique notamment aux substances renfer
mant par exemple des insecticides ou des
microbicides voire des matières radio
actives, des cultu es microbiennes ou un
principe spécial mauganèse, soufre,
magnésie, etc
La facture doit nous être remise le jour
même de la livraison et au plus tard dans
les 4 jours qui suivent celle-ci. Si nous
avons peu de confiance dans notre ven
deur nous exigerons l'envoi de c-.tte pièce
par lettre recommandée. Ceci pour éviter
qu'en cas de contestation notre fournis-
seur ne nous ayant pas adressé de facture
n'exhibe aux magistrats un facturier en
règle avec talon, souche ou copie de
pièces non expédiées.
C'est surtout quand on a affaire a cer
tains aigrefins de passage qu'il faut être
exigeant si l'on ne veut pas courir le ris
que de payer 22 frs du simple superphos
phate comme nous l'avons vu faire jadis.
II est aussi indispensable quand on a
affaire a ces gens, d'exiger lors de l'achat
le dépot préalable d'un échanüllon au-
quel la marchandise doit être conforme.
Si le prix d'un engrais dépasse de un
quart sa valeur commerciale au moment
de l'achat, nous aurons droit a réduction
de prix alors même que nous aurons em
ployé la totalité de l'engrais, a condition
cependant que la récolte qui l'a regu ne
soit pas complètement enlevée.
Enfin a condition que nous n'ayons
pas fait acte de commerce, en rever.dant
par exemple, les contestations que nous
pourrions avoir avec notre vendeur rela-
tivement a nos achats d'engrais sont de
la compétence du juge de paix de notre
domicile. II en est d'ailleurs de même
pour celles qui concernent les matières
alimentaires du bétail dont nous parle-
rons prochainement.
F. d'Amay
(Reproduction réservée).
La pépinière est Fendroit ou s'élèvent
les plantes destinées a n'être mises en
place qu1après avoir pris un certain déve
loppement. C'est le cas pour beaucoup
de plantes potagères ainsi que pour les
arbres fruitiers et forestiers.
Quel que soit le point de vue auquel
on se place, qu'on a it affaire a des arbres
fruitiers, a des arbres forestiers., a des
plantes d'ornement ou a des légumes, il
est certaincs régies auxquelles on doit se
souoiettre pour bien réussir et pour être
certain que les produits qu'on obtiendra
donneront toute satisfaction, soit, qu'ils
fassent l'objet d'un commerce spécial,
soit qu'ils soient destinés a être plantés
sur l'exploitation.
Abstraction faite du choix de rempla
cement au point de vue de l'exposition et
de la nature du sol, un point capital a
envisager est le degré de fertilité du ter
rain et cela d'autant plus qu'on croit
généralement qu'une plante issue d'un
sol pauvre, ayant done souffert dans sa
jeunesse, s'accomodera aisément d'une
terre plus riche.
C'est la une grande eireur. Une plante,
quelle qu'elle soit.née dans un sol pauvre
est insuffisamment développée pour pro-
fiter avantageusement d'une plus grande
quantité d'éléments nutritifs Ses organes
souterrains sont trop faibles.
Au contraire, une plante quelconque
ayant cru en sol fertile a pris un vigou-
reux développement elle est plus forte
et elle supporte beaucoup mieux la trans
plantation. Elle est apte a profiter de sui
te de la présence des principes fertili
sants il n'y a pas d'arrêt dans sa végé-
tation et elle résiste mieux aux intempé-
fies et aux accidents qui peuvent l'attein-
dre.
Une bonne terre de pépinière sera
done fraiche, saine, profondement ameu-
blie,bien exposée et richement poui vue
d'engrais. On ne doit pas perdre de vue
que le sol de la pépinière s'épuise rapide-
ment paree que les produits en sont ex-
portés totalement sans laisser de débris.
II faut done nécessairement reconstituer
les. forces de la pépinière par Fapport
d'engrais notamment, de fumier d en
grais organiques et d'engrais minéraux.
On emploie gériéralement les premiers,
mais l'utilisation des autres est surtout
plus économique leur action est plus
énergique et plus rapide. Ils complètent
avantageusement les premierset leur mise
en oeuvre est maintenant d'une nécessité
absolue aussi b:en en cultures fiuitières
et forestières qu'en cultures potagères,
florales et agricoks.
Le fumier apporte l'humus au sol, il le
réchauffe et en modifie les propriétés
physiques. Cornme engrais, il est insuffi-
sant pour maintenir la feitilité du sol. On
le compléte par Fenfouissement de sco
ries, superphosphate, de seis potassiques
et d'engrais azotés.
Parmi ces derniers, le Nitrate du Chili
joue un röle prépondérant vu son assimi
lation rapide et son action instantanée.
C'est le vrai ïégulateur de. la produc
tion il augmente la vigueur des plantes
en favorisant le développement des orga
nes foliacés desquels Fabsorption des élé
ments utiles dépendent.
II est évident que pour obtenir en pépi
nière t«iut l'effet que le nil rate peut don-
ner, il est indispensable que les autres
éléments soient tenus a la disposition
des plantts.
F. PlRARD
Ingénieur agricole
(Reproduction réservée.)