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Samedi 9 Aoüt 1913
le N° 10 centimes
48e Année -- N° 4796
A nos Amis politiques
Revue de la Quinzaine
Les impóts
et le gouvernement
La Caisse d'Epargne
La force de la vérité
Les socialistes et le Poi
Belgique, Hollande
et Escaut
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et
Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine.
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Pour les annonces de France et de Belgique (excepts les deux Flandres) s'adresser 1 l'Ag&tCc
Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Nous rappelons a nos amis que depuis le
i*r juillet, les Administrations communales
s'occupent de la confection des nouvellcs
listes électorales qui entreront en vigueur le
1 mai de l'année 1914.
Voici les conditions essentielies requises
pour être inscrit sur les listes électorales
AGE. Pour la Chambre, être né avant
le 2 mai 1889. Pourle Sénat, la Province
et la Commune, être né avant le 2 mai 1884.
Domicile. Pour la Chambre, le Sénat
et la Province, être inscrit au registre de la
population et résider effectivement dans la
commune depuis un an, au 1 juillet 1 g 13
c'est dire depuis le 1 juillet 1912 au 1 juillet
1913.
Pour la Commune, être inscrit au registre
de population et résider effectivement dans
la commune depuis trois ans au 1 juillet
1913, e'est a dire depuis le 1 juillet 1910 au
1 juillet 1913.
Pour les conditions requises pour l'attri-
bution des voix supplémentaires, nous enga-
geons vivement les électeurs catholiques qui
croiraient y avoir droit, a s'adresser sans
retardmunis de leuis pièces juslificatives,
ou des renseignements précis, au bureau per
manent de 1'Association catholique d Ypres,
Cercle Catholique (i'r étage) rue de Menin a
Ypres, ou Ton fera pour eux gratuitement le
travail et les demandes nécessaires.
-"VW-
Tandis que M. Tckcaré pérégrinait,
Chambre et Sénat francais, s'amusaient a un
petit jeu de polissage dont la loi de 3 ans
faisait l'objet. Après avoir subi des modifi
cations de tout genre la dure loi a pu se pré
seuter bien a point devant le Sénat, qui lui a
fait iejoindre ses consoeurs dans le gros
bouquin qu'on appelle «code». Souhai-
tons que la loi sur le secret du vote puisse
aller la rejoindre bientöt afin que nos amis
de France puissent ressentir les grands
avautages de ce fonctionnement électoral.
Quant a l'impöt sur le capital et le revenu,
je ne dirai qu'une chose que Dieu nous
préserve d'une loi de ce genre. C8t impöt
pourrait consoler Monsieur Deperdussin.qui
no perd du sien que ce qui devait être taxé.
C'est une excellente consolation pour lui,
car s'il a trop volé, notez qu'il est aviateur,
lui au moins on ne le volera pas trop fort.
Maintenant pour continuer notre petit
voyage il s'agira de faire un grand bond et
de tomber en Chine et de revenir ici par les
pays Balkaniques et l'Espagne, et je parie
que tous les records de viteBse seront bat-
tus. En Chine, les Chinois jouent a la petite
guerre entre eux, le gouvernement ne s'en
porte pas plus mal. A Bucharest qui n'est
pas en Chine, les" belligérants balkaniques
ontjoué aux cartes les Grecs, ce qui n'est
pas étonnant vu leur imputation, faisaient
fonction de croupiers, ils ont empoché le
plus, et danB l'ordre suiventla Roumanie,
la Serbie, la Bulgarie et le Monténegro.
EnfiD, la paixdisons-nous, In cauda
venenum dit la Bulgarie.
En Espagne la grève de l'industrie textile
ne va pas beaucoup mieux il est vrai que
nou3 avons l'étó et que les toilettes devenant
de plus en plus sommaires il faut moins
d'ótofïe. D'ailleurs les Espagnols ont, assez
de quoi s'occuper au Maroc oü malgré leur
grève, on leur donne.du fil a retordre.
Mais rentrons chez nous, car il n'est plus
rien de bien attrayant a l'étranger les ex
ploits des suffragettes eux-mêmes commen-
cent a être entdchés de monotonie et n'out
d'intéressant que la crise matrimoniale qu'ils
amèneront fatalement.
Chez nous, rien de neuf, nos députés dis-
sèquent le projet scolaire; Monsieur Marquet
soutient le nouveau projet de loi sur les
jeux bel appui pour le3 partisans du pro
jet le petit coureur, de jeu d'adresse qu'il
était est devenu jeu de hasard le cinema
tragique continue a faire des victimes... et a
part cela ce sont les vacances. Adieu soucis,
tracas, misères, au revoir pour quelques
semaines et vive la joie, la mer, la campagne
etlesoleil.
VW
Excellentes ces lignes extraites du
Bien Public
Qu'il y ait dans l'é 'ifice de nos lois fisca-
les certaines parties suranoées, nous n'en dis-
convenons pointqu'il faille jeter bas tout
l'édifice, voila ce qu'il faudrait démontrer et
qu'on ne démontre pas.
D'une facon générale, l'impöt s'efforce
d'atteindre les signes de la richesse. Est-ce la
un principe tant détestable
D'une facon générale aussi, l'on s'évertue
a conserver aux bases de l'impöt le plus de
stabilité possible. Cette stabilité parait chose
superflue aux esprits tumultueux, qui con.
fondent le changement avec le progrès. Les
hommes d'affaires, en revanche, se rendent
compte que toute revision considérable du
régime fiscal jette la perturbation dans le
monde économique. Et c'est pourquoi ils
estiment que les meilleurs impöts, sauf ex
ception, sont ceux qui existent.
Le conservatisme dont les ministères ca
tholiques ont fait preuve depuis 1884 ne sau-
rait toutefois être taxé d'immobilisme. Et
nous le prouvons.
Tout d'abord, le gouvernement issu des
élections libératrices a mis les bonis budgé-
taires^a profit pour supprimer des impöts a
concurrence de prés de 20 millions. Voila
qui vaut mieux, nous semble-t-il, que de mo
difier simplement l'arrimage du fardeau pe-
sant sur les contribuables.
En second lieu, aucun impöt nouveau n'a
été établi avant cette année 1913, en vue de
procurer un surcrolt de ressources a l'Etat.
L'impöt sur l'alcool était inspiré par des
considérations d'hygiène sociale le droit
d'entrée sur le bétail, dont le produit a été
d'ailleurs versé dans les caisses communales,
a eu pour but de stimuler l'élevage le léger
droit frappant a I'entrée le beurre et la mar
garine, a été établi a la demande de la laiterie
beige, et pour permettre a l'industrie de la
margarine de s'organiser en Belgique.
Ensuite, le gouvernement, en 1895, a re-
viséle tarif général des douanes, de manière
a encourager le travail national dans toutes
les branches, sans grever aucun objet de con-
sommation générale et nécessaire.
En application de ce principe, les droits
d'entrée ont été abolis ou réduits sur de nom-
breux articles destinés être transformés par
l'industrie, sur de nombreux articles ser
vant a la petite industrie (loi du 12 juillet
1895), sur les matériaux servant a la construc
tion et a l'armement des navires (loi du 29
décembre 1899), etc.
Les alcools réservés a des usages indus-
triels, les glucoses destinées a l'industrie, les
sucres employés a la fabrication des produits
alimentaires, ont obtenu décharge totale ou
partielle de l'accise. La législation sur les
alcools a permis a la distillerie beige de pro-
duire de la levure pour la boulangerie, et a
crée unejmdustrie nationale de plus. L'impöt
sur la culture du tabac, dont les formalités
tracassières ont laissé de si tristes souvenirs,
a été remplacé par un simple droit d'accise,
dont la consommation domestique du plan-
teur est d'ailleurs exonérée. L'abolition des
primes sur les sucres. préparée par M. le
comte de Smet de Naeyer et réalisée surtout
grace a lui, a permis de doubler la consom
mation de cette denrée populaire. Les droits
spécifiques se sont graduellement substitués
aux droits ad valorem dans la mesure oü
nos traités de commerce le permettaient de
manière a restreindre les conflits que provo-
quent les déclarations en douane. L'acquisi-
tion des habitations ouvrières et des petites
propriétés rurales a été facilitée par la réduc-
tion des droits de mutation. L'exemption to
tale de la contribution personnelle a été ac-
cordée aux occupants. Les cultivateurs ont
été degrevés de l'impöt pour les chevaux de
labour employés accessoirement a la selle ou
a l'attelage des voitures suspendues. Le droit
de patente a été supprimé pour les petits em
ployés, pour les bateliers, pour la plupart des
artisans, etc., etc.
-vV-
La Caisse générale d'Epargne et de Retraite
vient de publier le compte-rendu de ses
opérations en r 912
Le nombre des livrets de la Caisse
d'Epargne était, en t902, de r,973,480, avec
un montant total de73i millions; en 1913,
le nombre deslivretsest de 3,013,296, et leur
montant total de r milliard 58 millions.
En t902, il y a 517,000 affiliés a la Caisse
de Retraite en 1912I 5oo,ooo
Le total des capitaux gérés dépasse, a
l'heure présente, le chiffre de r milliard 800
millions.
3,or3,296 livrets, dans un pays dont ia
population n'atteint pas 8 millions d'Smes,
cela donne une proportion formidable de
prévoyants.
Dans quelles régions les possesseurs de
livrets de la Caisse d'épar^tae sent-ils 1c plus
nombreux C'est dans le Brabant, qui en
compie 726,647 le Hainaut vient ensuite
avec 535,903 livrets puis la Flandre oriën
tale avec 382,309 Liége avec 369,198
Anvers avec 321, 648; la Flandre occidentale
avec 308,71 r Namur avec 195,106 le
Luxembourg avec 109939 le Limbourg
avec 71.775
Mais, proportionnellement a sa population,
c'est la province de Namur qui a le plus de
livrets environ 515 pour mille habitants;
le Brabant en a 477 pour mille, le Luxem
bourg 442, le Hainaut 431, Liége 416, 'a
Flandre occidentale 35o, la Flandre oriëntale
33o, le Limbourg 267. L'arrondissement oü
la proportion est la plus élevée est celui de
Philippeville 529 celui oü elie est la plus
basse, Hasselt 245. Elle est de 486 pour
Bruxelles, de 291 pour Anvers, de 403 pour
Liége, de 332 pour Gand, de 436 pour Mons,
de 400 pour Charleroi.
De fagon générale, les taux les plus bas
sont ceux des régions agricoles flamandes
c'est en pays wallon qu'on trouve les taux les
plus élevés.
Par contre, le montant moyen du üvret est
le plus élevé dans les petites villes flamandes-
Furnes tient la corde avec une moyenne
632 fr. par livret cette moyenne n'est
Mons que de 263 francs elle est de 291 a
Bruxelles, de 297 a Anvers, de 181 a Liége,
de 327 a Gand.
Sur cent milles livrets, ily en a 14,978 au
nom d'ouvriers de l'industrie, et 5,416 au
nom d'ouvriers agricoles.
Enfin, sur le nombre total des livrets, il y
en a 50,864 au nom de femmes majeures dont
25,457 femmes mariées.
VVV
M. Marcel Blatin, anticlérical et affilïé
la Magonnerie déclare que les infirmières
laïques sont, dans les höpitaux, une cause
permanente des scandales. II écrit
Pendant cinq années d'feöpital, comme
interne a Clermont-Ferrand et oomme
externe a Paris, j'ai pu voir de prés les
avantages et les inconvénients de nos orga
nisations hospitalières.
De bonne heure, mon attention fut
attirée par rinBuffisance de soins que l'on
donne aux malades de nos höpitaux. Ayant
passé alternativement dans les services
tenus par les religieuses a l'Hótel-Dieu et k
Glermont-h errand, et dans d'autres, desser-
vis par des laïques, a Lariboisière et a
Tenon, j'ai pu comparer les différentes caté-
gories d'infirmières qui donnent leur soins
aux Francais...
On a beaucoup insisté sur l'ardeur exa-
gérée avec laquelle les sceurs chorchent a
faire des conversions. On aprétendu qu'elles
abattent le moral des malades a force de
leur parler de la mort, qu'elleB les fatiguent
par des exercices de piété et qu'elles vont
jusqu'è, priver des vivres ou des mille dou
ceurs dont elles dieposent ceux qui refusent
d'aller a la messe.
Pour ma part, je n'ai jamais constaté
chose pareille j'ai bien vu, a plusieurs re
prises, des malades se plaindre, de ca que la
Boeur les traitait mal paree qu'ils ne faisaient
point la prière.
Mais lorsque j'ai poussé l'enquête a
fond, J'ai toujours constaté qu'il s'agissait de
gens oeu intéressants, qui s'employaieDt sur
tout mettra le désordre dans la salie. Les
religieuses savent mieux que nos infirmières
laïques des höpitaux (qui sont loin d'ètre
des modèles) parler aux malades, les encou
rager, les consoler.
Elles savent mieux surtout mainteDir
dans la salie une discipline et un ton de
bonne éducation qui font souvent défaut
ailleurs. Elles répriment les grossiéretés de
leurs hospitalises et de leurs sous-ordres.
GrSce a elles le bon ton est respecté et on
n'entend pas les infirmières tutoyer l'interne
comme cela se voit ailleurs. En tout eas, il
faut reconnaïtre qu'on trouve chez les
sceurs un admirable esprit de dévouement et
de charité.
M. Blatin énumère ensuite tous les sean
dales dont sont cause les infirmières laïques,
et il déclare que ces scandales et ces désor-
dres sont inconnus dans les quelques höpi
taux qui out conserve les soeurs.
Le Conseil communal de Mons avait a se
prononcer lundi sur une proposition de
crédit pour la reception royale.
Comme a Liége, les socialistes refusèrent
devoter ce crédit; la declaration suivante
que fit en leur nom le citoyen Daubresse mé
rite d'être souligné8
Le groupe socialiste du Conseil communal
de Mons a décidé do s'abstenir d'assister aux
f'êtes organisées a roccasion de la visite
royale et de ne pas voter le crédit qu'on leur
destine.
Ce n'est pas au moment oiï les espoirs
qu'avait mis la démocratie dans le jeune
souverain ont été décus, ce n'est pas au sor-
tir d'une grève grandiose qui a montré une
fois öe plus le fossé qui Bépare le gouverne
ment du peuple ouvrier wallon, que doit être
pratiquée une politique de courtoisie, de
renoncement.
Mandataires de la jpuissante Fédération
Boraice, QUI A TOUJOURS MAINTENU INTÉ-
GRAL SON IDÊAL RÉPUBLICAIN, nous nous
déclarons DIRRÊDUCTIBLES REPUBLICANS.
Certes, nous ne songeons pas entraver,
en quelque manière que ce soit, les festivités.
Eius de la ville de Mons, nous souhaitons
que la journée soit fructueuse pour son com
merce. Mais neus espérons que la foule
qu'attirerons les festivités, n'oubliera pas
les deux questions qui lui tiennent au coeur
et qu'ELLE SAURA FAIRE COMPRENDRE AU
SOUVERAIN, POLIMENT MAIS AVEC FERMETÉ,
QUE LES BORAINS NE DÉSARMERONT JAMAIS
DANS LEUR LUTTE POUR LE S. U. et que la
Wallonië entend vivre d'après Bes aspira
tions, dans le travail et la justice sociale.
On voit dans cette déclaration l'annonce
de manifestations politiques a l'occasion de
la Joyeuse-Entrée et l'on peut se demander
si pareille inconvenance est tolérable.
Quoi qu'il en soit, les libéraux qui préten
dent que tout ferment républicain a disparu
du parti socialiste se font, ou essayent de
créer chez les autres de belles illusions.
Après les fêtes solennelles qui, a Gand,
furent célébrées k l'occasion de l'aehèvement
du canal maritime de Terneuzen, voici que
notre pays achèva de commémorer l'anni-
versaire de l'oeuvre des Lambermont et des
Rogier l'affranchissement ou, plus exacte-
ment, le rachat de l'Escaut.
Les journaux ont suffisamment parlé dts
cérémonies organisées en cette occasion, des
hautes personnalités beiges et étrangères
qui y assistèrent, des diacours qui y furent
prononcés, pour qu'il ne soit plus intéres
sant d'y revenir après enx.
Pas de redites.
Mais, envolées les paroles, dispersée la
foule, repliés les drapeaux, ciémolies les es
trades, fanées les fleurs et les guirlandes,
certaines réflexionB surgissent, issues des
déclarations elles-mêmes, de ceux qui célé-
brèrent la liberation de notre grand fleuve.
Or ces réflexions, toutes, aboutissent a la
conclusion que la Hollande est géographi-
quement notre ennemie a la fois commer
cials, maritime, irréconciliable. Deux siècles
d'histoire sent IA pour le démontrer d'ail
leurs, et ce n'est point l'orientation mercan
tile de la politique moderne et l'origine éco
nomique des conflits internationaux non plus
que l'attitudedes Néerlandais k notre égard,
qui iufirmera cette constatation.
Et k ce propos, qu'il soit permis de ré
péter que toute vérité touchant au dévelop-
pement national doit être criée bien baut,
que toute atteinte k la prospérité de la
Patrie, a la constitution d'une plus grande
Belgique, doit être dénoEcée. Si, Beiges,
nous avons consenti a l'abandon de notre
Alsace Lorraine, de ces territoires du Lim
bourg, du Brabant, du Luxembourg que
nous enleva le traité de 1839, nous ne pou-
vons méconnaitre ni mépriser les enseigne-
ments du passé unis aux avertissements du
présent,leBquels nous confirment que l'avenir
n'est pas assuré.
Nous ignorons trop facilement notre his-
toire, ne regardons pas assez par de la nos
frontières, ne prêtonB pas une oreille suffi-
samment attentive aux échos du dehors.
J'aime a croire en tous cas que, l'eussions-
nous fait, notre patriotisme ne serait plus si
püle et que nous n'en serions plus, selon les
expressions de M. Albert Dessart, a souhai-
ter de nous refaire une ame profondé-
ment patriote, vibrant et frémissant A tous
les glorieux rappels du passé, a tous les
riches espoirs de l'avenir I
Aussi bien, nous étions nous arrêtés k
l'exameu des relations Iiollando-Belges,dont
par ailleurs, la nature a été magistralement
dépeinte par M. Rotsaert, au cours d'études
fouilléeB parues dans le «Moniteur Maritime
et Commercial auquel nous ferons quel
ques emprunts.
II est d'abord une date 5 juin 1643, et un
nom Munster, qu'il nous faut garder tou
jours présents a l'esprit, car ils rappellent
un siècle et demi d'effacement, de misère,
de ruine et mettent en lumière, de facon
frappante, l'opposition irréductible des in
téréts Néerlandais et des nötres. La lecture
attentive et raisonnée des articles du traité
de Munster constitue pour le Beige, un aver-
tissement sans pareilil est comme un
garde a vous impératif que résumé excel-
lemment ce manifeste publié aux Pays-Bas
vers 1715. Si nous avons attaqué, o'est
en lions, et pour dóvorer après quatre
s vingts ans de batailles et de victoires.nous
avons enfin saisi notre proie nous lui
avons donnésans scrupules, a Munster, le
coup mortel. Vous pleurez sur la décaden-
ce d'Anvers, mais songez a la prospérité
d'Am8terdam; nevoyezpas l'Escaut feimé
et désert; voyez le Rexel ouvert et peupló
Songez que sans la léthargie de l'Escaut,
eet entrepot immense d'Amsterdam et cent
autres n'existeraient pas. Levez la bar-
rière qui a repoussé de ce cöté les trésors
et l'activité dont l'Escaut était autrefois la
W*ï
JOURNAL
YPRES
©rgane Satholique
de l'Arrondissement