Téléphone 53 Samedi 23 Aoüt 1913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4798 Téléphone 52 Revue de Ia Quinzaine Socialisme et Religion Les travaux maritimes en Belgique Crémation Le ma riage chez les FF.*, flacons Ferrer était déja marié et père de FAMILLE, il est vrai que MeIle Bonnard avait le sac et que, cinq années après avoir passé son contrat de mariage ma- connique, la douce victime promenait une nouvelle concubine, il est vrai encore qu'a ce moment Ferrer avait touché le sac Bel exemple de la fidélité conjugale chez les mac.-. Les femmes a rUniversité de Louvain La Presse \i.*P B*- *r On s'abonne rue au Beurre, 36, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A Ypres, et A tows les bureaux, de poste du royaume, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les suméros supplémcntaires coütetó 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adrsssêf l'AgtÜStt Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Les jours se suivent et ne se rossemblent pas: c'est ce qu'a du se dire Bebel, ie fameux socialiste allemand donton vient d'annoncer la mort. Et si c'est atfacher peut être beau- coup d'importa; ce a un révolutionnaire et a un utopiste que de pariet' de lui eu tête d'un article rle ce genre, qu'on pense que c'est pour mieux faire ressortir comment toute anarchie et toute révolte ne sont qu'un vain mot devant Ia mort. Avec Bebel une autre grande figure, lugubrement célèbre aussi, disparaitEmile Ollmer l'liomme de 1870 qui trompé par la fameuse dépêche d'Ems voulut la guerre avec la Prusse, de ce fa meux coeur léger qui daus la suite til sou supplice. Chez lui de nombreuses qualités n'ont pu et ne pourront jamais voiler de leur éclat cette tare profonde et noire que fut la ho.te de la défarte..Quant aux survivants avant de mourir ils se démènent de toutee la$ouB. Au Mexique ils ontété un peu ner- veux, il paralt que le calme est quasi rétabli car les Etats Unis avaient grande envie d'y mettre la main... et peut être le pied. Au Vénézuela le pauvre Casts o.l'homme-énigme du moment a été mis gentiment a la porte par les braves gens antirévolutionnaires. Pendant ce lemps Monsieur John Henry Meas, sans être chasié de son pays, lui, s'en allait faire un petit tour du monde en 35 jours 21 minutes et 40 secondes, battant tous les records et rentrait chez lui en chan- tant Oü peut-®n être mieux Le tunnel sous la manche eut il déja été construit sou voyage eüt êté plus courtle fameux tun nel Si enfin on pouvait nous le doaner, quelle joie pour les coeurs sensibles et quelle sécurité pour les estomacs. Pourvu qu'une société d'attractions ne s'en empare pas après la construction afin d'en faire un gi- gantesque rolling tub ou bien un de ces tubes employés Paris pour les petits bleus On met la personne l'entrée du tunnel... un petit souffle... et la personne a glissé jusqu'en Angleterre. Ce serait le «nee plus ultra et les módecins en quète de ma ladies pourraieatajouter au mal de mer et de l'air, le mal du vent. En tout casqui vivra verra. Pour Frangois Joseph qui vient de célébrer son 83* anniversaire ce sera encore un petit événement en plus des au tres. A part cela les pays se portent plus ou moinB bien. En Hollande 19 parlement reste introuvable, ce n'est plus neuf et s'est déja vu jadis. En France le parlement est en va- cances, plus heureux que chez nous, les pau- vres parlementaires, c'est qu'ils en font du travail depuis quelques temps, et du travail lourd encore quand on songe de quoi il s'a- git; a commencer par Monsieur Levie qui a prononcé un discours trés applaudi jusqu'a tous ces Messieurs qui ont cberché les solu tions les plus justes pour rendre la loi sur les impöts acceptable... et accoptée. Dure nécessité des temps, mais enfin qu'y faire. Le Congrès actuel de la Paix a la Haye y trouvera-t-il une solution. Espérons. Sam. VW Bebel, un des chefs les plus autorisés du socialisme, a re'sume' son programme en ces termes Sur le terrain politique nous tendons a la République Sur le terrain économique, au socialisme Sur le terrain religieux, a l'athe'isme, c'est- a dire l'irréligion, la negation de Dieu, Ia libre-pensée. De son coté, Karl Marx a nié Dieu, l ame, la vie future et tout ordre surnaturel il a appelé la religion une conception déraison- nable du monde et il voulait que le program me du parti socialiste prescrivit a celui-ci d'en délivrer la conscience. Les autres chefs du collectivisme, a Line ar de Bebel et de Karl Marx, ont, eux aussi, hautement professé leur atbeisme brutal, qui exclut toute religion, puisqu'il exclut Dieu lui-même. C'est done en vain que nos socialistes d'au jourd'hui prétendent que les theories collec- tivistes ne sont que des theories économiques et qu'elles ne s'étendent pas au terrain reli gieux ces theories sont absolument destruc tives de l'ide'a religieuse entre la doctrine de l'Eglise et celle du socialisme, il y a ïn- compatibiliié compléte. Nous le prouvons L'Eglise commande le respect de Dieu et l'observation de ses commandements. Les socialistes nient Dieu et se moquent de ses lois I... L'Eglise consacre l'indissolubilité du ma riage, l'autorité des parents, la soumisnon des enfants. Les socialistes sont ennemis de toute autorité et détruisent la familie 1 L'Eglise proclame de droit la propriété et recommande le précepte du Maitre Tu ne voleras pas Les socialistes veulent l'é- galité de tous et disent avec Proudhon La propriété c'est le vol Tout cela est clair comme le jour d'ail- leurs les socialistes sincères n'hésitent pas a le reconnaitre contre eux et l'Eglise catho lique, lalutte est fatale Libres-penseurs nous sommes, disait Vandervelde le 7 décembre 1894, nous ne croyons pas en Dieu Mais a quoi bon examiner ce que le socia lisme est en théorie alors que nous voyons tous les jours ce qu'il est dans la pratique. Y a-t-il pirmi les socialistes un seul homme qui montre dans sa conduite qu'il respecte 1 Eglise, sa doctrine, ses ministres Nous n'en connaissons pas Au contraire, ils ne négligent aucune oc casion de mon'.rer ostensiblement leur hos- tilité envers la religion. En voulez-vous une nouvelle preuve Dernièrement, une chapelle dédie'e a la Vierge était profanée et la statue brisée. Et saiez-vous quels étaient les auteurs de ce sacrilège Des socialistes. Le jour du Vendredi Saint, dans une loca litéqui n'est pas loin d'ici, a Mont-sur-Mar chienne, des individus organisaient un repas gras et faisaient ripaille en protestation de la loi de l'Eglise qui ordonne aux chréliens de faire pénitence ce jour-la. Ces individus c'étaient encore des socialistes, et, parmi eux, le rédacteur en chef du socialiste Jour nal de Charleroi Nous pourrons multiplier les preuves de l'irréligion des socialistes, il nous suffirait de citer les livres de leurs chefs, leurs iour- naux, leurs brochures, enfin et surtout la conduite tant publique que privée de tous leurs adherents il nous suffirait encore d'é- numérer tous les blasphemes sortis de la bouche de leurs orateurs ou de la plume de leurs écrivains, mais tout un volume n'y suf firait pas. iSi A quoi bon d'ailleurs accumuler ces preu ves quand les chefs socialistes enx-mêmes sont en aveu Anseele, dans une conférence donnée dans un Congrès, a Gand, s'est écrié Dieu est l'ennemi, Dieu est le mensonge 1» II proféra, dans ce même discours, tant et de si terribles blasphèmes, qu'une partie de l'auditoire se retira indignée. Les socialistes, ces grands amis du peuple, ces prétendus défenseurs de l'humanité souffrante sont done actireligieux avant tout; ils ne considèrent dans la vie que les avanta- ges matériels les droits de l'homme, l'éga- lité absolue, les jouissances terrestres. {§|Après cela, plus rien... pour eux, mourir est synonyme de finir. Mais alors, en quoi, je vous le demande, diffe'rons-nous de l'animal et de la brute f P. W. Intéresso.ntes appreciations d'un ancien ministre francais L'« Action Économique publie une ana lyse du rapport sur le budget des Travaux publics en France. Son auteur, M. Trouillot, donne des indications précises sur les dépen- ses faites dans les divers pays pour favoriser leur essor économique. M. Trouillot s'occu- pe spécialement de l'outillage maritime et cite la Belgique parmi les pays qui ont ac compli le plus grand effort en ces dernières années. En vingt ans, en effet, la Belgique a dé- pensé pour ses ports d'Ar.vers, Osteude, Bru xelles, Bruges et Zeebrugge 400 mil'ions de francs. Pour Anvers seul, de 1880 a 1908, prés de 225 millions de francs, et 6,275,000 francs en 1910. En 1909, la ville d'Anvers a consacré, elle-même, prés de 4 millions a l'amélioration de son port. Aussi, celui-ci est-il aujourd'hui un des tout premiers du monde, des navires de fort tonnage ayant la possibilité de péne'trer jusqu'a une distan ce de 100 kilomètres de la mer du Nord. La navigation intéruure de la Belgique va, d'autre part, recevoir une vive impulsion du fait des importants travaux dont l'exécu- tion a été décide'e sur les canaux reliant Lié- ge a Anvers le canal d'Anvers a Bocholt et celui de Bocholt a Maestricht vont être trans- formés. L'étude de la voie de raccordcment de Hasselt a Bruxelles, qui intéresse si gran- dement le Brabant, est poussée sans désem- parer. Ses dimensions correspondront a cel les des canaux de la Campine cuvette de 22 metres de largeur au plafond, de 3 metres de mouillage sur les bords et de 3 m. 75 sur l'axe. Les écluses seront doubles et auront des dimensions considerables. Pour les 3o kilomètres du canal de Bru xelles au Rupel, on a déja dépensé 45 mil lions La dépense totale atteindra 60 mil lions. L'amélioration du canal de Charleroi a Bruxelles, dont la longueur est de 75 kilo mètres, a déja couté 75 millions et demi et l'exécution du plan adopté coötera encore au moins 5o millions. Enfin, la commission des canaux brabancons vient de terminer l'étude des divers projets de jonctions du canal de Louvain au Démer et la canalisation du Dé- mer depuis Werchter jusqu'a Hasselt sur un parcours de 45 a 5o kilomètres. La dépense prévue est de 5oo 000 a 600.000 francs le kilomètre. D'autre travaux sont encore pré- vus pour raccorder Tirlemont au canal de Louvain a Hasselt, pour la canalisation pro- prement dite de la Meuse mitoyenne, pour l'établissement d'un canal de la Meuse au Rhin enfin, etceux-ci particulièrement im portants, pour l'amélioration du cours de l'Escaut et l'élargissement du canal de Char leroi a Bruxelles, dont l'utilité est considera ble pour le marebé charbonnier. On voit, par ce rapide apercu, conclut M. Trouillot, le zèle dont la Belgique fait preu ve en vue de mettre ses voies navigabks a la hauteur de ses voies ferrées. M. Edmond Picard n'est pas grand parti san de la crémation, pour laquelle s'égosil- lent en ce moment, dans notre pays, tant de politiciens libres-penseurs et tant de jour- naux athées. II reconnait, dans un article que publie le Petit Bleu que 1 actuelle rage crématoire n'est inspirée a ceux qui en sont possédés que par un anticléricalisme d'autant plus stupide qu'il n'est pas avoué ces enragós du four se complaisent, écrit l'ancien sénateur so cialiste, a y trouver un moyen de contrarier les croyances chrétiennes. Car il n'y a pas mal de gens qui ne se contentent pas de s'itnaginer avoir raison ils y ajoutent la saveur malicieuse de vexer l'adversaire. MPicard ne s'étend pas sur les incon- vénients de la crémation au point de vue de la criminalité. II se contente de montrer que la coutume de brüler les cadavres n'a été inspirée aux peuples de l'antiquité que par... la peur des revenants et des vampires. Pour le reste, son aversion du four a griller les hommes est d'ordre sentimental. Et il s'en explique avec sa verve habituelle Cette macabre cuisine crématoire, oü par Paction d'un feu intense, les cadavres des êtres chers rótissent, grésillent, fondent, rissolent comme des carbonnades ou des grillades et s'évaporent en fumée malodoran- te par une cheminée pendant que, assis autour pieusement, les parents éplorés et les amis distraits attendent la fin de l'opération, n'a qu'un charme relatif. On préférerait certes l'embaumement universe]lement pratiqué dans la vieille Egypte. C'était plus propre. «II y a aussi des sauvages qui fument leurs morts comme des jambons. WV Les soussignés déclarent que, dans la ville de Barcelone, le 21 septembre 1899, furent solennellement unis et se jurèrent promesse d'amour et de fidélité, le citoyen Francisco Ferrer et Léopoldine Bonnard, qui déclarent être libres d'autres engage ments du même genre et donner leur parole d'honneur de se respecter et de se consacrer 1 unal'autre, a nioins que, par convenance mutuelle due a des circonstances justifiées, ladite promesse soit dissoute. Tel est le texte du contrat de mariage passé entre le noble martyr Ferrer et Me|le Bonnard, sous les auspices de la Loge.-. Constance et de la Société progressive fémi- nine. On se permettra de remarquer qu'AU MOMENT QU'IL SE DÉCLARAIT LIBRE DE TOUT ENGAGEMENT DU MÊME GENRE D'ailleurs, que signifie en matière de ma riage eet engagement de se lier jusqu'a ce qu'il plaise de se délier? Et entre le mariage mac.-, et l'amour libre quelle difference peut- il exister Pure, hypocrisie bonne tout au plus a mettre a l'aise les maris volages En loge. -. ca peut avoir son importance. (L'Echo de Courtrai). Sous le titre Enseignement supérieur pour les femmes catholiques M. E. Vlie- bergh publie dans la revue Dietsche Wa rande en Belfort une étude intéressante et documentée. L'éminent professeur de Louvain rappelle qu'en décembre dernier les différentes iacul- tés, consultées par le Recteur sur le point de savoir s'il convenait d'ouvrir aux femmes rUniversité de Louvain, émirent un avis favorable, a la presque unanimité de leurs membres. NN. SS. les Evêques vont être appelés prochainement a statuer définitive- ment sur cette question et tout permet d 'espérer qu'ils ratifieront l'opinion formulée par les Facultés. Le problème est posé, ce n'est pas nous qui le soulevons, et pourquoi vouloir barrer ce courant N'oublions pas qu'il y a des étudiantes a Liège, que Gand en compte 21, qu'a Bruxelles, il y en* a cette année 92, don 48 poor les sciences naturelles, 19 pour la médecine, 2 seulement pour le droit. Pour quoi les facultés catholiques ne s'ouvriraient- elles pas également aux femmes. M. Vliebergh fait remarquer que tout l'en seignement moyen pour jeunes filles en bé- néficierait grandementdes études.supérieures faites par une partie du personnel ensei- gnant. L'auteur demande aux cathpliques de n'être pas timorés et de faire bénéficier large- ment leurs filles des cours de rUniversité de Louvain quand ils leur seront ouverts. II fut un temps oü des femmes ensei- gnaient le droit aux universités de Padoue et de Bologne, les mathématiques a Milan et persenne ne s'en étonnait, écrit l'abbé Ser- tilanges, dans son ouvrage Féminisme et Christianisme. On ne s'étonne deja plus, en France, de cette tradition renouée. Ce n'est pas a nous, chrétiens, de protester. «Je voudrais vous moptrer, continue le même auteur, que toutes précautions prises, toutes conditions morales remplies, l'in- struction féminine la plus élevée possible est un voeu de la religion autant qu'une néces sité de l'heure. (Métropole). ~v/Vv- École des adultes et chaire des temps modernes. Le célèbre poète danois Jörgensen fut jadis un libre-penseur. Aujourd'hui il est un croyant convaincu et met sa plume au service de la foi catholique. Un de ses plus beaux ouvrages est son livre Les Paraboles Dans une de ces paraboles, il nous montre un écrivain, assis pendant la nuit sa table de travail la chambre est luxueuse, remplie de fleurs un vieux Bourgogne excite l'ima- gination du rédacteur, qui écrit des articles passionnés. On frappe a la portè. Un jeune homme entre ses traits sont pales et ses yeux sinistres. J'ai, dit-il a l'écrivain, dévoré tous vos écrits. Vous ne savez pas, monsieur, combien les quelques lignes que vous jetez sur le papier influent sur la vfe de vos lecteurs. Vous ne savez pas combien de bonheurs vous détruisez, combien d'arrêts de mort vous signez ici, a votre table. Avez-vous jamais songé que nous clïerchons a vivre ce que vous écrivez Neus sommes tels que vous nous formez. Nous sommes chastes, quand vous l'êtes. Les jeunes gens croient et nient ce que vous croyez ou niez. Les jeunes filles sont chastes ou légères, comme les femmes dont vous parlez... Vous ne savez pas a combien d'êmes vous avez ravi la paix. J'étais heureux autrefois. Je vous ai suivi et j'ai perdu toute retenue. Maintenant c'est fini, Voici un revolver... Le jeune homme sortit. Bientot on enten- dit une détonation, au pied de l'escalier, le malheureux jeune homme venait de com- mettre un suicide. Ce que le poète raconte d'une facon si saisissante n'est pas une fable, mais une triste réalité, qui se renouvelle bien souvent. Les imprime's de tout genre, les brochures, les journaux exercent une telle influence sur les lecteurs qu'on peut poser eet axiome on est ce que l'on lit. Les lectures influent tellement sur l'esprit, qu'on juge et qu'on agit corner# elles nous l'inspirent. Le peüple catholique ne peut se désinté- resser de l'influence exercée par la presse son bonheur ou son malheur en depend. II importe, done, au plus haut point, d'avoir une presse catholique forte et bien outillée. j~^A I vow wags JOURNAL TPRES ©rgane Catholique de PRrrondissement fr 3j' 3? '3? SB»

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1