au Journal dYprOS - Samedi, 30 A out 1913 LaFumure. Le Controle gratuit. Dans le précédent Supplément nous avons traité la question du labour, elle est trés importante mais elle ne doit pas nous faire perdre de vue la non moins im portante question de la fumure des terres. II faut fumer abondam- ment pour atteindre les fortes récoltes. La culture intensive peut seule nous procurer des bénéfices et la culture intensive ne peut se con- tenter de l'emploi du fumier d'éta- ble. Le rapport entre les diffé rents éléments nutritifs du fumier n'est pas le même que celui qui est exigé par les différentes cultu res et ce n'est pas en augmentant Ia quantité du fumier qu'on par- viendra k corriger ce manque de concordance. On ne peuty arriver que par l'emploi des engrais chi- miques qui, pour ce motif, sont appelés des engrais complémen taires. II en résulte que dans toutes les terres et pour toutes les cultu res, malgré l'emploi du fumier d'étable, les engrais chimiques sont indispensables en culture in tensive. On peut parfois, et même avan- tageusement faire usage exclusi- vement d'engrais chimiques,mais généralement le cultivateur dis pose d'une certaine quantité de fumier naturel- On pourrait rédiger toute une liste d'engrais chimiques que le commerce offre k Pagriculture, mais toutes ces variétés ne con- tiennent en définitif comme élé ments nutritifs en dehors de la chaux que Yacide phosphorique, la potasse ou Y azote tous les engrais qu'on peut nous offrir sont des phosphates, des engrais potassi- ques et azotés ou desengrais com- posés. f Employons les engrais chimi ques avant le labour, de cette fa?on nous ne serons pasforcés d'employer plus tard des engrais coütant plus cher et donnant moins d'effet, paree qu'on n'aura pas pu les mélanger assez intime- ment k la couche arable. Combien d'engrais faut-il em ployer La quantité dépend naturelle- ment de l'état de fertilité de la terre, de la quantité de fumier d'étable et de la phnte cultivée. Si Pon ne dispose pas de fumier il faudra, pour les céiéales, en- fouir k la cbarrue de 800 1000 k. de scoriesThomas,de 500 è800k. 30 de kaïnite et de 300 k 400 k. de nitrate du Chili. Employés simultanément avec du fumier les engrais chimiques ne sont pasdonnés en aussi fortes doses, on ne peut pas cependant, en culture intensive, descendre en dessous de 400 k. scories,- 200 k. kaïnite et 100 k de nitrate a l'hec- tare. En laissant de cóté ces engrais complémentaires on aura aussi des récoltes, mais on ne réalisera pas les bénéfices que peut nous procurer la culture intensive. Pour l'achat de ces matières le cultivateur doit s'adresser k des maisons de confiance, car malgré toute la législation concernant le commerce des engrais, la fraude sévit encore partout et c'est le cul tivateur qui en est la victime. Le cultivateur est aussi pour une grande partie cause de la fraude, car généralement il ne sait com ment il doit s'y prendre pour pro- fiter des garanties que le législa- teur a voulu lui procurer. C'est pour ce motif que nous allons, dans Partiele qui suit, exposer encore une fois ce qui a rapport au controle gr des engrais. Ara. N'achetez jamais vos engrais a un marchand qui vend en dessous des prix du marché. La marchandise est frelatée et celui qui achète des engrais falsifies se laisse tromper deux fois, d'abord paree qu'une marchandise frelatée coüte toujours trop cher, en- suite paree que son emploi occasionne une diminution de récolte. Pertes d'azote nitrique a l'automne Achat des Semences Un cheval altéré ne veut-ilpas man ger avant d'avoir bu, mettez-lui une poignée de foin sur son breuvage et tout sera pour le mieux. 11 ne faut pas s'inquiéler outre mesure el si le che val boit ayant un peu chaud il suffit de veiller a ce qu'il se niette en mouve ment aussitöt après s'êlre désaltéré. On récolté actuellement le sarrasin, les féverolles, les pois, les lentilles, le hou- blon, les pommes de terre, la semence de betteraves sucrières et le chanvre. Le maïs fourrager doit être coupé avant que les tiges ne soient trop dures pour servir de fourrage, on peut l'erjsiler s'il y en a trop pour la consommation immédiate. Afin de pouvoir faire analyser gratui- tement ses fournitures d'engrais et d'ali ments pour le bétail, le cultivateur doit s'adresser aux firmes placées sous le con- röle des laboratoiies d'analyse de l'Etat. Ces maisons sont soumiscs a un règlc- ment dont voici le résumé des articles intéressants le cultivateur. Lorsque nous achetons a une maison contrólée, au moins 5000 kg. de scories, phosphate, superphosphate, déchets de laine. seis bruts de potasse a moins de 25 p. c. de potasse, oü bien 2500 kg. nitrate de soude, sulfate d'ammoniaque, nitrate de chaux, cyanamide, seis con- centrés de potasse, engrais composés ou bien 5000 kg. d'une substance destinée a l'alimentation des animaux de la fer me, on doit nous remettre en même temps que la facture exigée par la loi un formulaire de procés-verbal de prise d'échantillon et un bon d'analyse nous per- mettant de faire contróler gratuitement par un des laboratoires d'analyses de l'Etat ou un des laboratoires agrées par l'Etat et cela d noire choix, les titres garan- tis condition que nous nous conformi- ons a certaines prescriptions au point de vue de l'échantillonnage. Dans le cas d'une fourniture compre nant plusieurs lots d'engrais ou d'ali- ments ou des deux a la fois dont aucun n'a le poids réglementaire, nous avons la faculté de faire contróler un de ces lots a notre choix. Si le poids total de la fourniture atteint au moins 5000 kg. On voit par ce qui précèdeque lorsque nous ne pouvons atteintre la quantité minimum fixée par le règlement pour le controle gratuit nous avons tout avan tage k nous entendre avec nos voisins pour faire une seul commar.de qui jouira de la gratuité d'analyse. Suivant l'art. 5 pour être considérés comme réguliers les échantitlors doivent êtres prélev és dans les conditions sui- vantes Pour les engrais et pour les sub stances alimentaires a l'état pulvérulent, il convient de sonder au moins 5 sacs ou colis, et dans tous les cas au moins 10 p. c, du nombre de sacs ou colis qui composent la livraison d'une même sub stance, au moyen d'une sonde assez longue pour atteindre toutes les parties de ceux-ci et de mélanger intimement les diverses portions extraites avant de les répartir en trois échantillons. Si le sondage n'est pas possible, il faut vider les sacs ou colis sur une aire sèche et propre et prélever les échantillons dans le tas après l'avoir recoupé plusieurs fois a la pelle. Les échantillons de scories doivent peser au moins 250 grs chacun, et ceux des autres engrais au moins 80 gr. Art. 6. Dans chaque cas, il sera préle- vé trois échantillons. Chaque échantillon sera mis dans un flacon en verre bien nettoyé et bien sec pour les engrais, dans un sac sans couture c'est a dire dans un seul mo'rceau de toile non cousu ou dans une boite en métal pour les substances alimentaires. Chaque réci- pient sera scellé a la cire ou au plomb au moyen de deux cachets différents. Chaque échantillon portera une étiquet te attschée a la fermeture du récipient reproduisant au moms une des indica tions spéciales mentionnées au procés- verbal. Aucun signe distinctif ne pourra ètre appose sur les flacons scellés, etiquettes, proccs-verbauxou sur tout autre document destine au laboratoire pouvant faire reconnaitre On voit par ce passage que seul celui qui envois l'échantillon est connu, du laboratoire. C'est k lui que le bulletin sera adressé et ce sera lui qui devra solder les frais d'analyses s'il ne peut présenter au laboratoire un bon d'analyse gratuite. Faisons remarquer ici a propos du cachetage des échantillons qu'on voit parfois des scellés apposés en dépit du bon sens. C'est ainsi que nous avons pu voir des cachets en cire apposés sur le fond ou sur le corps du flacon et cela sans rapport aucun avec la fermeture. D'autres fois on voit les cachets placés sur un couvercle ou un bouchon qu'on peut enlever sans détériorer la cire. On ne peut avoir aucune garantie sur de pareils échantillons. Pour la levée de ces derniers, nous pouvons comme acheteurs la faire nous- même ou la f&ire exécuter par un délé gué nous pouvons aussi la faire nöus même ou la faire exécuter en présence du vendeur ou de son délégué. Dans tous les cas l'opération doit se faire en présence de deux témoins honorables sachant lire et écrire et qui signeront avec les paities le procés verbal de prise d'échantillons. Ce dernier sera conforme au modèle arrêté par M. le Ministre de 1'Agricul ture. II reproduira sur cire ou au tam pon les cachets apposés sur les échantil lons. II indiquera aussi l'élément ou les éléments a doser conformément a la loi. Tous les dosages et recherches deman- dés par l'acheteur non spécifiés sur le bon d'analyse, restent a sa charge. Les trois échantillons et le procés ver bal seront transmis franco dans les vingt quatre heures au laboratoire de notre choix. Le directeur de ce dernier nous adressera le résultat de l'analyse le plus tót qu'il lui sera possible et a l'arrivée du bulletin, nous lui adresserons le bon d'analyse gratuite qui lui permettra de connaitre notie fournisseur auquel il enverra le óuplicata du bulletin et lui réclamera le coüt de l'analyse. C'est en se basant sur le résultat de cette dernière que la facture définitive est établie pour autant que nous soyons d'accord avec notre vendeur. En cas contraire une des deux parties le droit de demander a ses frais l'analyse du second échantillon. La vente des engrais peut se faire a l'unité titre plein ou avec garantie fixe et latitude d'analyse. P. Fernand d'Amay. Reproduction réservée). Les matières azotées du sol de même que celles apportées par les engrais orga- niques comme le fumier ne sont pas absorbées telles quelles par la plante. Elles doivent se transformer fen azote nitrique sous l'influence des ferments et dans certaines conditions d'aération, de température, de milieu, ctc. Le degré de ""I l'activitê des organismes niirificateurs. En effet,au printemps, la nitrification est généralement insuffiiante, elleaugmente en été, arrive a son maximum en automne et cesse pour ainsi dire en hiver. Le nitrate formé est absorbé par la plante en végétation et les déperditions par les eaux de pluies sont réduitesaleur minimum. II est a noter cependant que le moment de la plus haute production du nitrate coincide précisement dans cer tains cas avec l'époque de l'année ou la terre est nue par suite de ]'enlèvemenl des récoltes. II en résulte que c'est a cette époque de l'année que le cultivateur doit prendre les précautions nécessaires pour empè- cher ou diminuer le plus possible ces déperditions qui peuvent se chiffrer par des quantités assez importantes surtout lorsqu'il survient des pluies persistantes a l'ariière saison. C'est en emblavant les champs aussitöt après l'enlèvement des céréales qu'on em- pèche les pertes d'azote nitrique. On u'ilise a eet effet les plantes a végétation rapide telles que la moutarde, le colza, la vesce, letrèfle incaraat etc., utllisées soit comme fourrage, soit comme engrais vert. Quelle que soit la plante cultivée, il faut l'obligei a un développement vigou- reux afin qu'elle prenne rapidement p.s- session du terrain. On arrive a ce résultat par l'apport d'une dose convenable d'en grais chimiques. C'est ainsi par exemple qu'un semis de moutarde ou de colza pourra recevoir 300 a 4C0 kg superphos phate et 150 k 200 kg. nitrate du Chili. Une culture de légumineuse se contt nte de l'application de supeiphosphate avec une plus petite dose de nitrate. La chaux La plante exige pour se nourrir quatre éléments surtout indispensables l'azote, l'acide phophorique, la potasse et la chaux. Les trois premiers éléments sont rtsti- tués fréquemment par les engrais du commerce, tandis qu'on ne se préoccupe pas du dernier. II arrive cependant que nos sols sont pauvres en ce principe et cela explique parfois pourquoi les engrais complémentaires ne produisent pas d'effet sensible. La chaux est un élément aussi néces saire que les autres. Dansles terrains qui en sont pauvres ou qui n'en possédent que sous forme trés peu soluble, il faut la restituer parce que: 1° les animaux en fixent une grande quantité dans leur or ganisme pour la formation du squelette 2° les plantes en exportent assez bien3° le fumier de ferme en restitue trop peu. Dans le sol, le role de la chaux con- siste1° A l'ameublir par son gonflement. Ce dernier développe énormément de chaleur et de force2° Après carbonata- tions, k favoriser la nitrification des ma tières azotées3° k saturer les acides du sol; 4° a attaquer certaines composées potassiquesnonassimilables et mettre la potasse k la disposition dts plantes; 5° a favoriser l'absorption des nitrates6° a constituer le squelette des membranes végétales. Parfois le chaulage ne donne pas de bons résultats mais cela est dü au mode d'application. II est évident en effet, que si le sol est pauvre en acide phosphorique et qu'on ne fait qu'une application de chaux seule, cette dernière ne produira pas d'effet sensible. Dans les sols riches en humus, l'application de chaux est a constiller, de concert avec une addition d'acide phosphoriqueor, pour arriver a ce but, pour les prairies, par exemple, les sols de défrichement et même les autres terres, il suffit d'employer des scories phosphorique et la chaux. Dans un récent avis aux cultivateurs publié par l'Office rural, M. l'Inspecteur de l'Agiiculture Vandervaeren donne, comme conclusion la ligne de conduite a suivre par les cultivateurs soucieux de leurs intéréts désirant recevoir au retour de leur bon argent des semences de valeur maximum. II faut qu'a l'avenir dit il, les cultivateurs ne se répartissent pour aucune raison de régies élémentaires sui- vantes que la prudence leur impose: I. Tout achat de semences devra se faire en exigeant que le vendeur garan- tiese par ècrita) l'origine de la scmcncec est a dire le pays de provenanceb) le degré dc pureié c'est-a-dire le pourcentage de semences pures de la ariété désirée c) le pouvoir germinatij c'est a dire le nom bre de graines aptes a germerd) 1 absence de cuscute pour les semences de trèfles, luzernes, minette, lotiers, anthyllidee) pour les glcmérules grainesde betteraves, la facture doit garantirun maximum de 15 p. c. d'eau et de 3 p. c. d'impuretés; 75 p. c. de geimination et 140 germes pour 100 glomérules après 14 jours. II. De même que pour ses achats d'en- giais ou d'aliments du bétail, le cultiva teur ne se bornera pas a exiger les garan- tii sci-dessusindiquées, il devra soumettre au contröle les échantillons préparés con formément aux stipulations en vigutur pour le prélèvement des échantillons d'engrais et d'aliments destinés a 1 ana lyse chimique. Le poids de ces échantillons sera de 1 kil. environ pour les grosses graines (ceréales, sainfoin, betteraves), de 500 grammes pour les autres. F. d'Amay (Reproduction réservée).

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