au Journal d Ypres - samedi. 27 Septembre 1913 Ai Village Moderne Achat des matières alimentaires. 31 Un moyen d'empêcher les salades de monter consiste a faire, avec un couteau tranchant, une incision pro- fonde dans le pied de la salade et cela a ras de terre. Le pied sera coupé a moitié. Par cette incisionla sève est arrêtée en partie et les têtes de salades se conservent plus longtemps sur pied sans monter. Le hibou n'est pas un oiseau bien gai, mais cependant c'est bien d tort que les fermiers suppriment les ou vertures dans le pignon de la grange et tuent les oiseaux qui ont élu domi cile dans leurs greniers, car le hibou est le plus redoutable ennemi des sou ris et des rats. Un seul de ces oiseaux de proie fait la besogne de dix chats. éj ■tSi Les féveroles peuvent être fauchées du moment que les extrémités des tiges et les gousses commencent a noircir. L'éteule de fèves, bien hachée, peut ser- vir de nourriture aux bo vidés, aux che vaux et aux ovidés elle ne cqnvient pas cependant pour les animaux qui sont a la fin de la gestation. Les pommes de terre, qu'on n'a pas rentrées vers la fin de septembre sont arrachêes sans retard. On n'oubliera pas les plants marqués d'une petite baguette dans le courant de l'étéc'est sur le champ même qu'on choisira les tubercu- les pour planter l'année prochaine. Avant de les mettre en cave on laissera sécher les pommes de terre sans les exposer toutefois a la lumière du soleil. On récolte également pendant ce mois les betteraves fourragères,les carot- tes, la ehicorée, le chanvre et au fur et a mesure des besoins, la spergule. a l'Exposition de GAND. II ne sera pas inutile de donner quel- ques détails et quelques réflexions sur le Village Moderne, cette partie de l'Exposi tion de Gand qui intéresse spécialement les cultivateurs. C'est l'inconvénient des expositions si- tuées hors du centre du pays de ne rtce- voir qu'une partie de la population les cultivateurs des provinces de Limbourg, Liége et Luxembourg n'entreprennent pas le voyage des Flandresils reculent devant les difficultés et les frais. Nous ne dirons pas qu'ils ont tort, mais nous aurions cependant voulu les voir tous au Village Moderne, d'oü ils au raient certes emporté des idéés utiles sur les moyens de rendre l'éxistence rurale plus facile, plus agréable et plus intéres sante. Le Directeur général de l'Office rural, M.P. De Vuyst, qui a le talent de s'as- surer le concours de gens capables et de bonne volonté, peut se féliciter d'avoir réalisé par son Village Moderne un projet vaste, neuf et intéressant. Dans quel but le Village moderne a-t il été organisé Le Petit Guide officiel détermine'cc but comme suit ft Dans la pensée de son promoteur le Village moderne doit ser vir a montrer k tout visiteur, tant cita- din que rural ce qui a déja été fait pour procurer aux villageois plus de bien être, plus de confort, plus de jouissances intel- lectuelles et surtout ce qui reste a faire dans eet ordre d'idées en tenant compte des conditions pratiques d'exécution Pour atteindre ce but les organisateurs se sont adressés k toutes les grandes fir mes qu'on rencontre généralement aux expositions agricoles. Chacune de ces fir- mes s'est chargée d'édifier une partie du village. C'est ainsi que nous y rencon- trons, a cóté de l'Administration de 1 Agriculture qui a installé des écoles et qui expose officiellement dans la Maison Communale du village éphémère, entre autres Le comptoir du Sulfate d'ammo niaque dans la Maison du Bourgmestre l'Anglo Continentale Guano Werke dans la Petit Ferme-, la firme Moreels, dans une Ferme du type moyen des Flandres; la maison Mélotte, dans une Beurrerie centrale-, la Délégation du Nitrate du Chi li, dans la Maison de l'Horticnlteur-, le Comptoir Aurora dans la Maison du Jardinier la Société Eigen Haard is goud waard dans la Maison ouvriere; les établisseménts Comhaire et C'°, dans la Forge; les Cultivateurs du Hainaut, dans l'Ecole de mécanique agricole; etc. Ces principaux participants ont admis dans leurs concessions une foule d'autres exposants qui remplissent de leurs arti cles, toutes les constructions du village, sans en excepter les écoles et même l'église. Pareille organisation présente des a van tages et des inconvénienis. II est, par exemple, crés intéressant de trouver dans la concession du Nitrate un magnifique jardin a fieurs, organisé par un sous-exposant, M. Nagels deWilrijck, et d'y apprendre que cette végétation superbe qu'on y admire a été obtenu sans engrais naturel, par l'emploi de for tes doses d'engrais phosphatés, potassi- ques et du nitrate; mais n'est-il pas un peu imprudent de la part do l'Admini stration de l'Agriculture de prendre sous sa protection puis qu'elle a organisé le Village pour instruire le visiteur tant citadin que rural toutes sortes d'arti- cles, même peu recommandables parfois Le visiteur qui entre dans la ferme Ohlendorff ou dans le Chalet du Nitrate sait avant d'y entrer qu'il y trouvera che z l'un l'éloge du guano et chez l'autre les bienfaits du nitrate, mais personne ne lui a dit que c'est seulement a titre de récla me que les organisateurs du Village per- mettent de lui dire que le meilleur en grais est une fabrication dont on cache la composition, pour laquelle on ne d.on- ne aucune garantie et que Ton vend sans soucier des prescriptions légales et régle mentaire s. A ce propos nous voulons dire un mot de la réclame. La réclame honnête est utile et néces saire, aussi bien pout le vendeur que pour l'acheteur; ici elle était en outre in dispensable, puisqu'elle a servi a couviir en grande partie les frais d'organisation, mais du moment que la réclame a le champ tout a fait libre, qu'elle ne doit pas se gêner et qu'elle peut se faufiler partout, elle devient souvent gênante et parfois dangereuse. C'est un peu le cas au Village Moderne, la réclame y est entrée partout jusque dans la roulotte foraine des Cultivateurs du Hainaut ou le Syndicat de Stassfurt s'est assis au milieu d'un matériel péda- gogique Comment voulez vous que le visiteur, simple paysan, fasse paitout la part de la réclame? II aurait fallu au Village Moderne une inspection sérieuse et une réglementation rigoureuse de la réclame, afin d'écarter absolument toute réclame exagéiée ou erronée. Que la tache d'une pareille in spection ne serait pas facile nous est prouvé par le petit incident que voici: Un visiteur s'adresse a un jardinier occupé a soigner les légumes réellement bien vénus. Le visiteurQuel engrais avez-vous mis pour obtenir de si beaux légumes Le jardinierDu sulfate, Monsieur. Le visiteurAh Comme nous croyons remarquer un léger sourire chez le jardinier, nous interve nons en demandant s'il n'a pas employé du nitrate. Mais si, partoutdit-il en éclatant de rire cette fois. Voi'a un mensonge par réticence et c'est une réclame peu honnêtre qu'on fait dans ce jardin. Afficher qu'on a employé du super phosphate ou du nitrate signifie qu'on n'a fait usage d'aucun autre engrais phosphaté ou azoté, sinon il faudrait le dire pour ne pas tromper le public. Un autre exemple Nous lisons a la page 15 du Petit Guide, publication officielle «'Le travail en commun dans les laiteries a plutót une tendance a diminuer. Constatons, en tous cas, qu'il y a un arrêt dans le déve- loppement des laiteries et que plusieurs d'entre elles ont même cessé le travail.» Que faut-il penser d'une affirmation pareille quand on constate l'élan mag nifique qu'ont pris dans ces dernières années les sociétés Enfin, puisque les organisateurs récla mentdes suggestions utiles et des pro positions pratiques nous dirons qu'on aurait pu organiser également au Village Moderne une Maison de vente d'engrais et de matières alimentaires, oü l'on aurait montré aux visiteurs a) comment la vente de ces articles se fait b) comment elle devrait se faire c) lts multiples falsifications et mo) ens de fraudes. Ara. Nous avons exposé dernièrement le résumé de la loi du 21 Décem'bre 1896 sur la falsification des engrais. Nous par ierons aujourd'hui des lois et règlements concernant le commerce des matières alimentaires destinéss a l'alimentation des animaux. D'après la loi toute livraison d'au moins 50 kilogrammes d'une substance simple et au moins 25 kilogrammes d'une sub stance composée destinée ai'aiimentation des animaux de la ferme doit être accom- pagnée d'une facture ou d'un document quelconque certifié exact par le vendeur. Cette pièce indiquera 1° la nature de la graine ou des graines, des substances ou des déchets dont proviennent les ma tières livrées, par exemple, tourteau de maïs, tourteau de lin, tourteau d'arachi- des, tourteau de coton, etc. 2° la garantie en pour cent d'un mini mum de matières albuminoïdes et d'un minimum de matières grasses et non pas un minimum de matières albuminoïdes et de matières grasses réunies, comme on le fait parfois. Cette garantie d'un minimum en prin cipes alimentaires n'est pas exigée pour la vente des sous-produits de la sucrerie, de la brasserie, de la distillerie, de la sireperie et tels que mélasse, pulpes de betteraves, pulpes de pommes de terre, drèches, vinasses, mares et pulpes de fruits. Ces produits doiverrt être livrés dans leur état naturel et sous leur déno- mination exacte. Dans le cas oü l'alirnent contient en outre un principe, une substance ou une préparation quelconque auxquels le ven deur adribue une action spécifiquv, la facture doit en indiquer la nature, fes proportions et les propriétés. Cette clause s'applique notammert aux substances aromatiques, apéntiv s, au sel maiin, aux phosphates et aux autres composés chimiqu.s. Pour être déclarés purs, les produits et sous-produits industriels ne peuvent pas renftrmer plus de 2 p. c. d'impuretés naturelles organiques ou minérales non nuisibles. lis sont asumilés aux substan- ces composées lorsque ces impuretés dépassent 12 p. c. Lorque certaines denrées vendues comme aliment pour les animaux, peu vent aussi être utilisées par l'homme, elles doi vent porter en caractères bien appa- rents l'inscription suivante pour I'alimen tation du bétail. De plus les denrées impropres a l'ali mentation mais qui peuvent être confon- du.s avec d'autres matières alimentaires par leurs caractères extérieurs ne peuvent être vendues, ni détenues pour la vente dans les mêmes véhicules qu'a la condi tion expresse de porter une inscription bien apparente du genre de celles-ci: Non comestiblepour engrais impropre d I'alimen tation, etc. II est interdit de vendre, débiter ou exposer en vente des matièms gatées ou corrompuas de même que celles considé- réijs com ne nuisibles. Parmi ces derniè res, il faut citer celles contenant1° plus de 2 p. c. de graine ou tourteau de cruci- fères notamment moutarde noire, bla. che ou sauvage, cameline, etc. excepté le colza vert ou blanc, la navette et le ravi- son vrai 2° de la graine ou tourteau de ricin, pulghère, croton, illipé, mowra, belladone, jusquiam?, amandas amères, coques de fainesy-3° de la nielle des blés, de l'ivraie éni vrante.de l'ergot, des spores de charbon ou de catie 4° du sulfure de carbone, de la chaux, du chlorure calci que, des seis ammoniacaux, des alcabs, des substances antiseptiques. II est inter dit d'ajouter dans un but de fraude sulfate de baryte, platre, craie, sciure de bois, tourbe, ivoire végétal, argile ou sable. Dans le cas oü le prix d'une substance destinée a l'a imentation des animaux de ferme dépasse d'un quart sa val ur com- merciale établie par l'expertise en tenant compte du prix a la date de la convention et des frais de brovage et de mélange, .d'emballage et des frais généraux s'il y a lieu, l'acheteur a droit a réduction de prix a condition d'intenter cette action dans les six sémaines qui suivent la livraison, que les matières aient été employées en partie ou en totalité Afin de rendre plus efficace, la loi sur les falsifications des matières alimentaires et pour provoquer l'analysedes livraisons il a été établi, comme pour les engrais, un controle gratuit que nous avons expli- qué dans le Supplément précédent. F. PlRARD Ingénieur agricole (Reproduction réservée.) LE SEIGLE. Le seigle est la céréale des pays de l'Eu'ope centrale et séptentrlonale. Sa tarine est utilisée sur une grande échelle pour la fabrication du pain. Le seigle est employé dai. s les distilleries et l'alimen tation du bétail. Cette plante vient bien en sol schis- teux, en sol sablonneux. On le sème pai tout oü le froment et l'orge ne pouirai- ent être placés. Les terres fortes ne con- viennent nullement a cette céréale a moins que de Ls amander par la chaux, L'humidité trés forte, le manque d'air et de lumiè.e, les situations basses nuisent énormément au dé veloppement du seigle. Cette céréale est rustique et peu exi- geante, elle vient bien a prés jachère pro- pre et fumée, vesces püturées, pois, féve- rolles, sarraZin, lin, colza, trèfle. Après pommes de terre hatives, le sei gle rend souvent mal en grain. Le sol devant recevoir le seigle doit être bien reposé et bien ameubli. Comme engrais, le seigle exige une terre riche en élêments nutritifs. Cette céréale profite mieux du fumier de ferme que le froment. On emploiera aussi les engrais concentrés, notamment le super phosphate et le nitrate du Chili. Comme nous l'avons déja dit maintes fois une bonne pratique consiste a enfouir des scories a la dose de 400 kg. par hectare lors du dernier labour et 200 k 300 kg. superphosphate par un bon coup de herse. Au printemps on emploiera 150 kg. de nitrate du Chili. M. De Vuyst a trouvé en 1892-1893, d'après ses expériences qu'une dose de 150 kg. de nitrate du Chili et de 600 kg. de scories assurent un bénéfice de 50 fr. par hectare. Le seigle doit se semer trés tót k l'au- tomne afin qu'il ait tallé a l'entrée de l'hiver. II n'est pas mauvais a la semaille d'appliquer une petite dose de nitrate. La récolte du seigle se fait quand le grain est mür, sans attendre cependant que le grain s'égrène. LE REGAIN. Le regain est la pousse qui suit la récolte dans les prairies naturelles ou artificielles. II est plas ou moins abon- dant suivant le climat, la nature des prai ries, l'irrigation et surtout la richesse dü sol. II faut remarquer a eet effet que l'apport d'engrais après la première coupe et notamment l'apport d'une certainedose de nifrate du Chili a une influence capi- tale sur la quantité et la qualité du four- rage obtenu. Ce dernier est fané ou paturé. La fenaison se fait parfois difficilement a cause des pluies et du manque de cbaleur suffisante. On doit alors recourir a la consommation en vert ou a l'ensilage. Pour le fanage du regain il est avanta- geux d'employer des méthodes spéciales a recommander aussi pour la récolte du foin par temps pluvieux comme celui dont nous fümes encore dotés cette an- née. Nous voulons parler des cavaliers, chevalets et autres supports dont l'emploi n'est pas assez généralisé dans la pratique agricole. D'une faqon générale, ces appareils consistent en simples pieux plantés dans le sol et sur lesquels on attache d'une facon quelconque des barres, lattes, etc. pour supporter le fourrage qu'on y en- tasse. Ce dernier placé a une certaine distance du sol se déssèche graduellement, Par ce procédé on évite sur le champ la présence des moyettes qui nuisent tou- jours k la repousse, et on diminue assez fortement les pertes en éléments nutritifs surtout par mauvais temps. Comparativement au mode de fanage ordinairement suivi, dit Kellner la dessi- cation sur supports présente des avanta- ges certains, surtout en ce qui concerne les trèfles, les lupins et les plantes analo gues, dont les feuilles tendres se déssè- chent plus rapidement que les tiges et se détachent plus facilement que chez les herbes de prairies." Le regain k un plus grande valeur nu-

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 5