Dieu Roi - Patrie Le Retour de la Mère au Foyer MIETTES Une grande Manifestation en l'honneur du Ministre De Man Lucien Vlaemynck Ire ANNEE N" 15. HEBDOMADAIRE DE L'ARRONDISSEM £NT D'YPRES UNE PÉTITION DE LA LIGUE DES FEMMES base des cartes d'échange des salai res et publié par 1 Institut National de Statistique, donne les chiffres sui-1 vants j PRIX: 2 FRANCS. 11 MAI 1947. Rédaction Comines. 60, rue de Wervicq. ADMINISTRATION Comines, rue des Canons. 29. Abonnements 3 mois 25 fr. 6 mois 50 tr. verser au C.C.P. n° 8006.98 de Julien COULIE COMINES Pour être insérées aussitôt, les correspondances doivent parvenir le MARDI au plus tard. En ce XXe siècle, le siècle du pro- j et ces chiffres qui sont officiels. Se grès social, un angoissant problème rend-il compte que c'est le sort moral se pose encore pour notre région ce- et économique de milliers de foyers lui de la femme au travail dans les,' ouvriers qui est en jeu Ah si tous usines textiles du Nord de la France, ces ouvriers et ouvrières pouvaient lesquelles emploient un personnel fé- j trouver chez nous de quoi occuper minin considérable. leurs bras Mais cela suppose un Un recensement général des fron- 1 olan d'ensemble (voies d'eau, con- taliers. établi le 30 avril 1946 sur la struction de nouvelles usines, habita a) dans l'ensemble du pays il y avait 12.289 femmes frontalières dont 12.218 occupées dans le dépar tement du Nord, dans 1 industrie tex tile. b) la Flandre Occidentale, elle seule, en comptait 11.472. C est donc la première province en importance en ce qui concerne le travail fronta lier des femmes. c) Sur les 12. 289 ouvrières fron talières belges, 7.405 étaient mariées, 534 autres étaient veuves ou divor cées 3.919 étaient célibataires et le nombre de celles dont la situation n'était pas exactement connue était de 99. Nos lectrices, qui ont le bonheur de pouvoir vaquer aux soins de leur ménage, de vivre auprès de leurs chers enfants dans 'la douceur du fo yer, nos lectrices ont-elles déjà songé que des mi tiers de femmes de chez nous, des jeunes mamans, quittent chaque matin la maison et les enfants •et s'en vont par tous les temps, la pluie, le froid, mal reposées des fa tigues de la veille, pour effectuer, sur un sol étranger un travail sans joie dans des ateliers souvent peu confortables Quelles sont donc les raisons de l'exode de toutes ces femmes au-dela de nos frontières 1 Tout d'abord il y a la situation favorable proximité du lieu de travail et d'habitude, chez la plupart, du travail spécifiquement féminin dans l'industrie textile. 2) Puis, bien souvent, c'est 1 insuf fisance du salaire du père. Quel ap point précieux, dans ce cas, que le sa laire de da mère ou d une ou plusieurs filles 1 3) Pour la femme chef de famille, ■ce sont les allocations familiales très élevées (en 1946, elles étaient trois fois plus importantes qu'en Belgique) Pour le plus grand nombre de ces ■ouvrières, ce qui compte avant tout, ■c'est la grosse enveloppe retirée la fin de da quinzaine. Mais hélas le .revers de la médaille est parfois bien triste. On doit maheureusement constater qu'en règle générade le travail de la femme au dehors signifie: anéantissement de la vie de fa mille - abandon des enfants des mains étrangères et bien souvent, pour eux, la funeste école de la rue restriction des naissances et parfois oubli des devoirs con jugaux avec, comme conséquence, la destruction du foyer. Nous plaçant au point de vue mo ral nous constatons que nos ouvriè res souffrent d une dangereuse pro miscuité, notamment dans des trans ports en commun. De combien de drames ne sont pas témoins nos ju^ ges, nos médecins, nos infirmières Au point de vue économique, c est l'évasion chaque jour hors^ du Pays de milliers d'ouvriers et d ouvrières qualités. Chaque jour, da Belgique se dessaisit d'une richesse nationale. Si elle possédait cette main-d'œuvre précieuse dont profite la France, quelle serait notre production natio nale On se demande vraiment si le Gouvernement connaît cette situation tionc ouvrières) malheureusement encore venir. En attendant, que des syndicats belges mettent tout en œuvre pour défendre les droits de leurs ouvriers sans lier leur sort aux décisions de la C.G.T. française. Qu'ils s'effor cent éqalement d'obtenir pour eux le bénéfice des lois sociales belqes en ce qui concerne la maladie et la vieil- ■lesse. Ce qu'il faut surtout, c'est que le salaire du chef de famille soit suf fisant et accompagné d'allocations familiales substantielles car c'est tou jours cette quesion que sera sub ordonné le travail des femmes. Nombreuses sont celles qui avouent avoir pris le chemin de 1 usine uni quement cause de l'insuffisance du salaire paternel et de la cherté de Ta vie. La grande majorité des femmes ne désirent qu'une chose reprendre leur olace au foyer, car ce n'est ja mais sans chagrin et sans regrets ou'une mère abandonne le soin de ses enfants des mains étrangères et, si elle i'e fait, c'est neuf r~>is sur dix. contrainte par la triste nécessité. La femme a le droit de vivre con foyer au milieu de tous ceux qui lui sont chers. C'est pourquoi, au nom de toutes les femmes de Belgique et spécialement au nom de toutes celles groupées dans la Li gue des Femmes Mademoiselle BAERS a poussé au Sénat ce cri d'alarme Nous voulons aider nos femmes par l'allocation de la mère au foyer Nous, femmes de la Flandre Wal lonne, nous lui avons remis une pé tition, chargée de plus de 1800 si gnatures, réclamant l'allocation de la mère au fover Cet argument est ■~an;S répliaue il Drouve 'la volonté des femmes frontalières. Elles sont lasses de cette ?:'ua- tion anormale et réclament une allo cation oui 'leur permette de rester chez elles, de soigner elles-mêmes leurs chers petits enfants, de faire de leur maison le chaud foyer où la famille toute entière, mari et en fants, se sentent heureux de vivre. UNE LIGUEUSE. Le Parti Social Chrétien de l'ar rondissement d'Ypres a fêté, diman che dernir, Mr. Robert DE MAN, Sénateur de l'arrondissement, qui a été nommé ministre de la Reconstruc tion dans le cabinet de Mr. SPAAK. Une brève réception eut lieu 10 h. au local Patria de la rue de Lille, puis un cortège se forma et se dirigea vers la salle Lapierre. En tête, la Musique de Wervicq exécu tait des pas redoublés pleins d'en train le ministre DE MAN venait ensuite, entouré de tous les parle mentaires P.S.C. de l'arrondisse ment, des membres du Comité et de nombreux membres P.S.C venus de tous les coins de la région. Devant une salle comble, le dé puté Lucien DESCHGtDT souhaite la bienvenue Mr. DE MAN. Il se déclare heureux et fier de voir un représentant de l'arrondissement au sein du Gouvernement. Il fait remar quer ensuite que la manifestation de ce jour n'a pas pour but de réunir la masse, mais bien les grands re présentants et les grands travailleurs du P.S.C. Il félicite Mr. DE MAN, comme ministre du Roi et souhaite qu'il mène bien la charge qu'il a assumée au Département ministé riel dont la succession est peut-être la plus difficile. Il compte que Mr. DE MAN n'oubliera pas l'arrondis sement d'Ypres qui fut aussi sinistré et termine en s'écriant Vive Mr. DE MAN Mr. l'Avocat LEFERE aui lui succède au micro commence par cette exclamation Habemus Minister Nous avons un Ministre et souligne que l'arrondissement n'a plus été pareille fête depuis 50 ans. Ce n'est cependant pas au mi nistre qu'il rendra hommage, car il est encore trop jeune dans la car rière, dit-il, mais Mr. DE MAN tout court. Il cite de nombreux ex traits d'articles et de livres écrits par M. DE MAN et se réjouit d'y trou ver des valeurs constantes oui pro mettent pour l'avenir. Mr. DE MAN est certes un grand homm» conclut- 11 espérons ou'il sera également un grand ministre. Mr. DE MAN se lève il va prendre lui-même la parole. Il remercie d'abord les orateurs précédents des paroles élogieuses ou'ils ont prononcées son égard et i souligne aussitôt ou'il n'y aura ja mais de désaccord entre ses écrits oassés et ses actes futurs. Puis il aborde le fond de son sujet qui sera une analyse de la situation politique depuis la libération que fut le passé quelle est la situation pré sente aue nous réserve l'avenir La Hollande a donc battu la Belgique par deux buts on. Et c'est heureux pour moi. Vous allez comprendre pour quoi. Dimanche, pendant le dîner j'ai failli me fâcher avec madame SEMO. J'avais eu le tort de lui poser une traîtresse de vinette Dis, chérie, pourra s-tu me dire quel est l in venteur de la radio Euh... euh... Eh bien, c'est Adam, puisqu'il fa briqua un haut-parleur avec une de ses côtes... C'était une blague tout-à-fait innocen te. Mais il faut croire que madame était mal lunée, car elle a très mal pris la chose... Il est vrai qu'elle a un fichu caractère... Je ne vous parle pas du mien il est en or... Vous le connaissez. Visage renfrogné. Bouderie... Et me je cherchais une bonne blague p la dérider, mon bifteck, qui était tout sauf... tendre, m'a donné une idée. Dis donc, chérie, tu sais que si je portais ce bifteck chez le juge de Wer vicq, il serat acquitté tout de suite... Je sens quon m'écoute avec intérêt. Ca va bien la boudct.c est finie... Et je souris déjà. Ah Et pourquoi Eh bien, parce qu'il est tellement coriace que le juge serait obligé de le déclarer s non coupable»... Je vous assure que mon candide sou rire s'est instantanément figé devant la crise de larmes et de sanglots qui a sui vi... Pourtant, je vous jure b.en que je n'avais aucune mauvaise intention. Des biftecks coriaces, ça arrive tout le mon de. Mais quand une femme a ses nerfs, voyez-vous, c'est le moment ou jamais où le silence est d'or. Après le repas, elle a pris son tricot, moi ma pipe et j'ai écouté le match la T.S.F. J'avais eu le tort d'affirmer solennelle ment madame SEMO que. cette fois, les Belges prendraient leur revanche... Et c'est pourquoi j'ai été heureux que les Belges aient perdu... Car, c'est ce qui a •rmis a ma femme de triompher - Là Les Belges sont battus.C'est ut en fait Et nous nous sommes réconciliés suc le dos de notre team de football... J'avoue que j'avais lâchement abdiqué ma fierté nationale... Et nous nous sommes embrassés en nous traitant réciproquement de grand sot et de grande sotte... SEMO. L.J I LE PASSÉ. Mr. DE MAN ne s'étendra pas beaucoup sur le Dassé... puisque c'est !e passé. En style télégraphique, il dit oue, depuis la libération, nous avons connu des gouvernements de gauche qui ont duré 5 mois, sauf un certain gouvernement qui s'est maintenu sur une natte pendant 7 mois et quelques jours. Tous ces gouvernements étaient si instables qu'ils n ont pu apporter aucune solu tion aux grands problèmes qui se sont posés. Le P.S.C. est sorti vainqueur des élections de février 1946. Les Dartis de gauche coalisé" om vou'u 'e pu nir en le clouant dans une onoosi- tion oui devait ~tre perpétuelle. Dans leurs rangs cependant, quelques per sonnalités se sont bien vite aperçu de leur erreur et Mr. VIAN ACKER déclara b'""tât ou'il préférait la ga lère plutôt que de gouverner encore avec les communistes. Ls trois partis qui étaient encore tout récemment au pouvoir ne s'en tendaient que sur une politique né- aative d'anticléricalisme Par deux fois, le gouvernement HUYSMANS fut mis en minorité, ce qui ne l'em pêcha pas de s'accrocher. LE PRÉSENT. Pendant ce temps, le personnel de l'Etat passait de 41.000 avant guerre 87.000. il fy a Quelques mois notre indice de ^production n'est encore au'à 0,83 alors que le Canada est déjà 1.67 l'Amérique 1.62:! seule, la France, est en-dessous de nous, 0,73. Or, moins il y a de production, moins il y a d'exporta tions. Peu d'exportations signifie peu de devises. La dette publique qui s'élevait en 1937 43 milliards a atteint 283 milliards en 1946. II fal lait en finir Le P.S.C. oui est un parti de gou vernement souhaitait l'exclusion des communistes du pouvoir. Tout son effort a tendu dissocier les gau ches c'est ce qui est maintenant réalisé. La formule P.SC. - P.S.B. réoond bien au souhait de la majorité des Belges La presse étrangère sur tout a accueilli avec faveur la nou velle de l'exclusion des communistes du Gnipornement. Le P.S.C. est entré au Gouverne ment sans trahir son programme, ni la ouestion rovale. Avec force. Mr. DE MAN affirme Nous, mi nistres P.S.C., nous avons iuré fidé lité au Roi. obéissance la Consti tution et aux lois du peuple belge. Pour nous, ce serment n'est oas une simple formalité, mais nous lui don nons tout son vrai seins La presse a fait remarquer que le P.S.C. opposait de jeunes ministres inexpérimentés aux vieux routiers socialistes. Mr. DEVEZE alla mê me iusqu'à comparer les ministres P.SC. des Boys-Scouts. Aux ap plaudissements amusés de toute l'as sistance. le Ministre répond Nous avons toujours entendu dire qu'un boy-scoiv était tenu de faire chaque iour un bonne action (B. A.). Eh bien'! si nous neuf, nous faisons chaque iour unp bonne action, nous serons de bons ministres. C'est Pour quoi, nous acceptons d'être des boys- scouts ET DEMAIN! Mais parce que le P.S.C. est au qouvernement. cela veut-il d're que le Roi reviendra demain, que les con tributions seront supprimés après-de main et que la semaine prochaine il n'y aura plus de contrôleurs Non. bien sûr. Mais nous allons vers des temps plus sains, vers une plus gran de liberté. Nous liquiderons les fonc tionnaires en surnombre, bien que cette tâche soit ingrate. Nous augmenterons la production et nous rendrons meilleurs les rapports entre le capital et le travail, entre les pa trons et les ouvriers. Cette guerre a été une grande ré volution nous ne pouvons fermer les yeux devant cette évidence. Re gardons c'c qui'se passe autou'r de nous dans le monde avec la ferme volonté de ne pas laisser perdre la place que nous occupions. Pour y arriver, il faudra que renaisse la con fiance et que nous encouragions l'es prit d'initiative. Le Ministre parle ensuite de l'im portante déclaration faite récemment par le Ministre des Finances. Mr. EYSKENS, puis en vient parler de son propre département ministé riel. Ce qu'il faut, dit-il. ce sont des lois simples afin que les gens sachent ce qu'ils ont faire et ce qu'ils doivent faire en ce qui con cerne les dommages de guerre Il promet ensuite de travailler de tou tes ses forces pour améliorer le sort des prisonniers politiques, des dé portés et des victimes civiles de la guerre. Il termine en demandant tous de lui faire confiance. Quant moi. dit-il, je prends pour devise: Au service de mon pays Les applaudissements qui n'ont pas manqué tout au long de ce dis cours saluent davantage encore cette émouvante péroraison. Le député Jérôme STUBBE re mercie chaleureusement Mr. le Mii nistre DE MAN. non seulement en son nom personnel, mais au nom de tous les assistants. Ils vous font confiance, dit-il, car vous le méritez bien line vibrante Brabançonne chan tée par toute la foule termine cette belle manifestation d'hommage en l'honneur du grand travailleur qu'est Mr. le Ministre Robert DE MAN. APRES SA TRES BELLE COURSE DANS PARIS - TOURS. NOUS DIT... Le sympathique Lucien est devant notre bureau il est frais comme une rose de printemps, il respire la santé c'est en vain que l'on cherche la moindre trace de fatigue sur ses traits après sa course si dure de dimanche dernier, de Paris Tours. Comme nous lui en faisons la remarque, il nous dit en sodriant Fatigué? Il D'en est pas question. Au contraire, cette course Paris-Tours fut pour moi un merveilleux entraînement pour le Tour d'Italie Quelle était l'opinion des coureurs bel ges avant le départ de Paris Cette formidable course vit nouveau plus de 200 coureurs au départ. Exacte ment 175 Français, 25 Belges et 8 Italiens. Dès notre arrivée Paris, on se rendit compte tout de suite que pour le. jour nalistes sportifs, il s'agissait uniquement d'un combat entre IDEE, l'idole de la foule française, et les Italiens. Nous autres, nous étions 25 bonshommes qui ne semblaient avoir aucune chance de gagner. Et cela allait si loin que, dans la presse française, on ne fit même pas allusion SCHOTTE qui avc.it pourtant gagné la course l'an dernier... et qui, quelques jours plus tard, devait battre facilement tout le peloton. N'avez-vous jamais été en difficulté dans cette longue course? Difficultés Très peu elles pro venaient surtout de ce qu'il y avait quel que soixante coureurs qui ne savaient même pas ce que c'était qu'une course. Tous étaient ae jeunes français, bons garçons, pleins de bonne volonté... mais qui durent tout simplement abandonner après 50 km. 1 Ça tournait donc bien rond Je me sentais très l aise et ne sou haitais pas du tout m'enfuir comme d'habi tude. Je me suis tenu dans le peloton jus- qu au moment où j'en pris la tête, suivant une vieille habitude. J'avais avec moi mes amis d'Alcyon, y compris SCHOTTE et DE SIMPELAERH Je craignais naturelle ment IDEE et SERCU. deux malins qui ne renonçaient pas gagner. Je pensais bien qu'ils se disputeraient la victoire. Et comment se déroula la fin de la course A 1 approche de l'arrivée, doutant en core d'une victoire belge, je me suis mis mener sévèrement la course. C'est ainsi Suite page 4.)

HISTORISCHE KRANTEN

Liberté (1947) | 1947 | | pagina 1