pare, beau-frère du chef de ia droite, franc-ais, d'origine, dévoué corps et ame aux vieilles idees aristocratiques; enfin M. Van Renynghe... de Pope- ringhe. Tout en nous réservanl d'examiner les mérites de cette trinité cléricale, nous félieitons dès a présent la société de Saint-Vincent sur l'excellcnce de son choix il n'en fallait pas davantage pour assurer le triomphe du libéralisme dans les prochaines élec- tions. Sous ce tilre aux libéraux de l'arrondissement d'Ypres le Journal de Courtrai publie une violente diatribe dans un langage dont il possède, avec la Paine de Bruges et le Bien public de Gand, letriste monopole dans la presse beige. Fiére comme si sa voix avait ressuscité toutes les opinions dans notre arrondissement, la feuille cour- traisienne sacrilie jusqu'au bon sens, pour faire le bilan du libéralisme k la facon de M. B. Dumortier. A Ten croire il n'est point de méfaits dont les libé raux ne soient coupables, point de liberté qu'ils n'aient étouffée-seule elle comprend la liberté de conscience, de la ehaire, de la charité, et la Cham- bre a vraiment tort de ne pas confier k la feuille or thodoxe la collation des bourses d etudes. Nous ignorons le crédit dont jouit le journal la sacristiequant au public, il a pitié du pauvre fou. Oser parler de la liberté de conscience au nom du cléricalisme, autant vaut parler de corde dans la maison d'un pendu. Le cléricalisme a-t-il jamais admis la liberté de conscience, sans lui donner pour correctifs les tri- bunaux d'inquisition, les cachots, les tortures? N'est-ce pas au nom de cette liberté qu'il arrache impitoyablement les petits Mortara aux affections de leur familie? Et lorsque le pape Grégoire XVI qua- lifïaitcette liber téde pernicieuse erreur, de maxime absurde et erronée, ouplutöt dedélire n'était-il plus le chef des catholiques? Nonla liberté de conscience ne nous vient pas de Rome, elle est d'importation libérale il a fallu pour la conquérir renverser la société basée sur les doctrines théocratiques. Et e'est un journal catho- lique qui reproche aux libéraux de garrotter cette liberté! II ajoute qu'ils ont tari la source de la liberté de la charité. Après la fagon dont il entend la liberté de cons cience, nous sommes en droit de demander a notre contradicteur en quoi consiste, d'après lui, la li berté de la charité? Quoique cela soit essentiel, il a oublié de le dire, et pour cause; nous ne cherche- rons pas h lui ravir son secret. Mais lorsque en 1857 ses amis produisaient sous le masque de la charité leur projet de loi sur les couvents, le pays s'apergut a l'instant qu'ils avaient pour but inavoué et inavouable derétablir ces puis- santes associations d'autrefois, dont les immenses richesses alimentaient la fainéantise au détriment de la prospérité publique ils cherchaient alors h inaugurer en Belgique la liberté de charité dont jouissent encore les Etats Romains. La Belgique re- poussa leurs coupables tentativeselle ne voulut point ressembler h ce simulacre de royaume qui, pour vivoter au milieu de ses riches couvents, court mendier par tout l'univers le denier de St-Pierre, et ne trouve pour éthyer sa décrépitude que l'humi- liante protection de l'étranger. Si le Journal de Courtrai entend la liberté de la charité comme l'entendaient les cléricaux en 1857. ohHui, les libéraux ont tari la source de cette li berté. Nous ne dirons rien des bourses d'études c'est assez que dans une discussion qui les écrase ses amis se débattent depuis quatre semaines dans une argumentation impuissanteet monotone c'est assez qu il soit prouvé qu'ils ont détourné au profit de sé- minaristes des fonds destinés aux études universi- taires. Au surplus, le pays tout entier a flétri l'in- tolérance des chanoines-collateurs substituant (au nom de la liberté sans doute) leur propre conscience h celle des boursiers,et, la bourse h la main.invitarit ceux-ci h s'instruire dans ce que l'on appelle it Lou- vain les pédagogies. Ce n'est pas tout défaut d'arguments le jour nal a recours aux épithètes les plusaimables de son répertoire, et il les prodigue avec un désintéresse- ment évangélique. Tartuffes, tartuffes, s'écrie-t-il et il ne sent pas l'étourdi, que ce mot lui brüle la langue! Jetez done les yeux autour de vous, braves gens, pénétrez dans vos propres rangs vous arborez toutes les couleurs, vous endossez toutes leslivrées: unionistes, indépendants, libéraux, modérés; au- L'OPINION, Journal d'Ypres. tant d'enseignesde rechange étaléesdcvant Ia même boutique. Vous avez racqlé dans notre parti tont ce qu'il y avait de transfuges, de traitreset vous, les défeiïseurs de Ia religionvous donnez l'acco- lade a de vieux francs-magons Lc pays édifié s'éloigne de plus en plus de vous. Après tout, rien de plus ardent qu'un néopbyte.et nous comprenons que le Journal de Courtrai, l'an- cien républicain de 1848, aujourd'hui le soutien des idéés cléricales, espère, h force de zèle et de cla- meurs, se faire pardonner ses vieux péchés. Dans notre numéro du 3 mai nous rappelions que dans sa réunion du mois de mai 1859 {'Association libérale d'Ypres invita son comité a la convoquer un mois au moins avant l'élection, afin d'arrèter laliste des candidats l'expérience avait prouvé que les convocations tardives enlèvent a Faction de l'assem- blée tout caractère sérieux, etparalysent Faction du parti. Nous constatons k regret quë malgré l'approche de la lutte, et nonobstant la gravité ae la situation, l'on s'est mis dans Fimpossibiiité de se conformer a la décision de l'assemblée. Si nos informations sont exactes le comité fut convoqué jeudi dernier il n'y fut pas même ques tion des éiections prochaines, ni des candidats, par le motif que depuis le mois de mai 1863 le mandat des deux tiers du comité est expiré c'est k l'As-> semblée que revient la nomination des commis- saires, et elle sera convoquée h ces lins le 19 du mois de mai. Puis quand le nouveau comité arrêtera-t-il provi- soirement la liste des candidats? quand cette liste sera-t-elle soumiseh la délibération de l'assemblée? En supposant que l'on y mette le plus d'empres- sement possible (ce dont il est permis de douter) l'assemblée ne pourra en aucune fagon prendre sa décision que le samedi 23 mai, seize jours, avant l'é lection! Entretemps nos adversaires ne dorment pas; parcourant les campagnes et communes avec un courage digne dune ineilleure cause, ils ne négli- gent aucun moyen pour assurer le succès de leurs trois candidats. Nous libéraux,sans liste définitive- ment arrêtée,nous sommes réduits malgré nous la plus dangereuse inaction, nous avons littéralement les bras coupés. Cette situation,peu digne d'un parti, est pleine de dangers pour les candidats. Aussi nos amis ne ea- chent-ils plus leur profond mécontentement. Quant h nous, nous protestons hautement contre cette coupable inertie, et nous laissons h chacun tout le poids de la responsabilité qui lui incombe. Correspondance particulièrc de l'OPIIVION. La Charabrc des représentants, presséo par la préscnlation deplusieurs projets de loi do la plus haute importance, a ter- miné cette semaine la discussion générale et s'est engagée très- avant dans la discussion des articles du projet de loi concer- nant les fondations de bourses. Outre les lois relatives aux servitudes militaires et k la cons titution d'une société immobilière, déposées la semaine der- nière, M. le ministro des affaires étrangéres a présenté 1° un traité de commerce et de navigation conclu le de ce mois .entre la Belgique et les villes libres de Brume et Lubeck;. 2° une clause additionnelle au traité de commerce et de navigation franco-beige, relative au péage de l'Escaut3° avec les Pays- Bas un traité de commerce et de navigation, ainsi que les con ventions pour le rachat du péage de l'Escaut et pour mettrc un terme aux difficultés résultant de la nécessité oü nous nous trouvons de faire des saignées k la Meuse pour alimenter les panaux de la Campine. La Belgique paiera 600,000 fr. et la iïollande 300,000 11. pour travaux d'amélioration, et les deux gouvernements conslruiront k frais communs une nouvelle prise d'eau ii Maestricht. Voila done la Chambre saisie, k la veille de ia clóture de la session, d'un important projet de concessions de chemins de fer et de traités do commerce et de conventions de la plus haute importance pour la Belgique, conclues avec l'ltalie, la Prusse, la France, l'Espagne, les Pays-Bas et les villes libres. Et depuis un mois cette Chambre perd un temps précieux k faire de la réclame électorale sur Ia question des bourses d'é- tude, une affaire qui représente, je crois, un intérêt de 200,000 fr. par an, quelque chose comme un trongon de che- min de fer de Courtrai k Ypres. La droite prétend qu'il y a lit, de la part du gouvernement, une tactique. Je suis enticre- ment de l'avis de la droite, maisje dois ajouter que la tactique est bonne. De quoi s'agit-il, en otTet, pour la majorité parle mentaire de faire cesser une discussion ópuisée sur une question qui touche a toutes lescordes scnsibles des deux par tis en présence; etpourl'opposition il s'agit, au contraire, d'empétrer la Chambre de plus en plus dans une matièrc qui prêto aux discussions religicuses, afin de faire croire aux masses ignorantes que le ministère et l'öpinion libérale sont hostiles ii la religion oatholique. 11 y avait, dès l'abord, une autre question en jeu. La loi nou velle interdirait-elle aux communes ['acceptation de legs pour des dépenses facultativesTNo consacrcrait-elle pas une atteinte I ii la liberté communale? C'étail Ik, comme jc vous l'ai fait re- marquer préeédemment, le nceud del'affaire. En effet, un dé- putó de Bruxellcs, M. Van Humbeek, est intervenu dans le dé bat au nom de la gauche avancéc, cl l'on a pu voir pendant plu- sieurs jours les mains tendues dc la droite par-dessus les têtes du centre droit la minorité allait voter avec l'extrêmc gauche, une coalition était imminente. Mais M. le ministre des finances dóclara au nom du gouvernement que la question soulevée au sujet du legs dc M. Verhaegen pourrait roster en dehors du projet de loi, qu'elle ne tient pas k ce projet, qu'elle aurait été résolue dans un sens ou dans l'autre en dehors du projet, qu'elle pouvait, en unmot, rester intacte après comme avant ié vote. Le rapporteur lui-même, qui avait soutenu que l'on ne pouvait autoriser les communes k recevoir des legs pour des dépenses facultatives sans renier tous les principes de l'opinion libérale, le rapporteur lui-même s'est mis d'accord avec M. le ministre des finances et avec M. Van Humbeek pour reconnattre que la loi ne tranche pas la question soulevée. Aussi M. Van Humbeek n'a-t-il pas présenté d'amondcmcnt k l'article 8,et la gauche toutentière a repoussé celui présenté par M. Nothomb au nom de la droite. Restc aujourd'hui l'arti cle relatifk la rétroactivité, et il est probable qu'k cette occa sion la droite jettera des cris féroces, maïs au voteil n'y aura pas une voix qui se détachera des deux partis, et la majorité est faite. A la suite dc l'accord intervenu entre lc gouvernement et la gauche avancée, la paix a été signée entre l'Association libérale ct l'ex-Réunion libérale de L8S9par quatre dólégués de chacun des deux partis. Ils'ensuit que le comité de l'Association proposera k l'assemblée générale la réélection des onze députés sor- tants de l'arrondissement de Bruxelles. On parle d'une clause secrète k la convention, et en vertu de laquelle MM. de Rongé et Van Volxem auraient pris l'enga- gement de- renoncer k un nouveau mandat. 11 s'agirait tout simplement de sauver l'honneur des deux fractions autrefois di- visées. Mais k ['association on ne comprend pas que M. L. Goblet aitpu signer avec MM. Van Schoor et Thiéfry Ie traité de paix sur les bases que je vous fais connaltre,et on lui reproche très-haut de n'avoir pas osé se risquer dans une lutte oü sa peau était engagéo. Nul doute que l'assemblée générale de l'association ne soit très- animée. Les délégués du comité ont pris l'engagement de faire accepter la liste tout entière ou de sc retirer. On craint fort qu'ils ne soient obligés de prendre ce dernier parti, car les esprits sont très-montés et on considère le traité de paix comme une humiliation pour l'association de l'Hótel des Bras- seurs. Plusieurs membres du comité ont déjk donné leur dé- mission. Les auteurs du compromis ont étc très-sévèrement jugés dans un grand meeting qui a été tenu ce soir a la Unvt. Voici le texte de la résolution de cc meeting, qui était présidó par un honorable négociant de notre vilie Mais quand finira la discussion du projet de loi concernant les bourses d'études et quand le ministère espère-t-il faire voter les traités de commerce et les projets de travaux publics sou mis k la Chambre?Pour peu que la discussion actuelle con tinue, et que la droite, par ses motions d'ordre, mette des en- traves k la prompte exécution des affaires, il est probable quo l'on prononcera la clöture de la session, ct que le ministère réunira lós Chambres en session extraordinaire aussitöt après les elections. - Aussi bien faudra-t-il que l'on se comptc, et que le ministère voie clairement sur quelle majorité il pourra compter pour gouverner. Le Sénat, qui estréuni depuis Ie 11, n'a voté jusqu'ici quo les projëts dc loi relatifs k l'augmentation des traitcmcnts do l'ordrejudiciaire ct des membres de la magistrature militaire. La commission des travaux publics a fait, dans son rapport,une importante observation au sujet de la presentation et du voto des budgets. IlfauL savoir que, d'après les prescriptions de la loi de comptabilité, les budgets doivent être présentés aux Chambres dix mois au moins avant Couverture de l'exereic'o auquel ils se rapportont. Or, les budgets del'exercice courant n'ont été présentés qu'k la (in del'année passée, et commo les Chambres se sont oecupées de tout autre chose, lebudget des travaux publics reste toujours k voter, et ce département vit de credits provisoires depuis le commencement de l'année. La commission du Sénat fait observer avec raison, et non sans •sévérité, quo les proscriptions de la loi sur la comptabilité ne pcuyent être constamment éludées, 11 est matériellement im possible, dit-elle, de modifier un budget après cinq mois d'exer- cice, sansjeter une profonde perturbation dans l'organisation d'une administration, et ce rèle nepeut être rempli par le Sé nat k moins de graves dissentiments II importe done k sa dignité et k sa compléte liberté d'action qu'il soit saisi en temps utile des projets de loi contenant les budgets des diffé rents départements ministériels. C'est lk une legon sévère dont il est k présumer que le ministère tiendra compte. Tous les budgets de l'exercice prochain ont été, du reste, régulière- ment présentés, et ce sera au ministère k s'arranger de fagon qu'ils puissent être votés en temps opportun, c'est-k-dire avant la fin de l'année courante. Autre affaire. Le Sénat, très-conservateur de sa nature, n'a point vu de trop bon ceil la discussion religieuse qui s'est éle- vée dans l'autre Chambre au sujet du traité conclu entre la Bel gique ct la Suisse. Ce traité garantit aux Beiges qui voudraient s'établir en S,uisse le même traitement qu'aux nationaux, k ti- tre de réciprocitó. Mais il y a certains cantons de la Confédé- ration oü les israélites, par exemple, ne jouissent pas des mêmes droits que les citoyens professant le culte catholique. Or, la section ceutrale de la Chambre a fait observer que, tous les cultes jouissaut chez nous des mêmes libertés, les Suisses Bruxellcs, le 15 maL Le moeting, convaincu quo les Associations libérales ont été utiles au pays et doivent l'être encore Persuade cependant que le compromis qui est présenté 4 l'Association libérale do Bruxelles, en attentant au principe méme des Associations, qui est la liberté du vote et. l'indépendance du poll, porterait un coup fatal et mortel aux Associations libérales, au libéralisme beige. Considérant en outre que si, devant nn danger imminent, la discipline aveugle peut être un devoir, il n'y a a Bruxellcs aucun péril en la demeure et qu'il n'y a pas lieu de saerifier l'indépendance des Associations libérales Le meeting engage l'Association libérale de Bruxelles 4 résister de toute sa puissance 4 ce compromis, attentatoire 4 son indépendance, et ne pas se suicider et tuer avec elle le principe de l'Association libérale d» Bruxelles. Le meeting déclare dés aujourd'hui se constituer en permanence; il sa réserve de discuter dans des réunions ultérieures la valeur des candidats qui se présenteront aux prochaines éiections et, pour Ie cas que les listes proposées ne répondraient pas au besoin ou aux sympathies du corps élec- toral, il s'engage 4 former une liste 4 proposer aux électcurs de Bruxelles.

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L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 2