JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Candidats de I'Association libérale.
MM. Vandenpeereboom, ministre de l'intérieur;
De Florisonne, représentant sortant
Vanden Boogaerden, Désiré, notaire, a Pope
ringhe.
YPRES, Dimanche.
PREHIÈBE AJÏMÉE. X» G.
31 mai 18(58,
Lc Journal paratt ie dimanche de cliaque scraaine. Laissez dire, laissez-vous blSmer, mais publiez votre pensée.
VPRE8, SI m*{ 8863.
ELECTIONS DU 9 JUIN
POUR LA CILAMBRE DE8 REPRESENTAMTS.
Les trois candidats dont I'Association libérale
d'Ypres a composé sa liste sont aceueillis avec fa
veur par tout le corps électoral. II devait en être
ainsi, lorsqu'on tient compte des mérites person
nels de chacun d'eux.
M. Alphonse Vandenpeereboom, dont la popularité
a été dignement acquise par une longue suite de
services rendus et par son dévoüment a la chose
publique, voit dès aujourd'hui son élection assurée.
Ses qualités et les nombreux titres qu'il possède
pour être délégué k la Ghambre, l'alfection et l'at-
tachement qu'on lui témoigne, lui garantissent une
éclatante victoire sur le parti clérieal.
M. De Florisonne, dont le premier mandat légis-
latif vient de ünir.s'est distingué pendant les quatre
dernières années par une louable activité. Officieux
et serviable, il s'est dévoué sans relachea la defense
des intéréts de ses mandants, et jamais personne ne
réclama vainement son intervention. Dernièrement
encore, lors de la discussion du projet de loi' des
travaux publics, il plaidait éloquemment la cause
de notre arrondissement dans un discours qui ne
laisse de cöté aucun des nombreux intéréts qui se
rattachent au projet de loi, il appelait l'attention du
gouvernement sur le chemin de fer d'Armentières,
et appuyait fortement le projet de voie ferrée de
Poperinghe h la ligne du Nord. Ges diverses lignes
destinées chacune a apporter leur grande part d'u-
tilité au commerce, a l'industrie et k l'agriculture
de nos contrées, sont loin de s'exclure, mais de-
viendront, comme le disait M. de Florisonne, de
précieux affluents pour le chemin de fer de la Flan-
dre occidentale, et, par le traflc nombreux et la cir
culation nouvelle qu'elles amèneront, diminueront
la garantie d'intérêt a payer par l'Etat, G'est ainsi
que M. de Florisonne,se souvenant qu'il est le man-
dataire non pas d'une loealité isolée, mais de toutes
les localités de l'arrondissement, a su prendre la
défense des intéréts de tous.
M. De Florisonne a fait son devoir. Les électeurs
s'en souviendront.
M. Vandenboogaerden, Désiré, notaire a Poperin
ghe, jeune, laborieux, intelligent, remplacera avec
avantage M. Van Renynghe, dont rinfluence est un
mythe et dont le mutisme est proverbial. Les élec
teurs de Poperinghe, de Rousbrugghe, de Renin-
ghelst et de Westoutre qui se sont rendus dernière
ment d la réunion provoquée par M. Vandenboo
gaerden et quelques-uns de ses amis, ont pu appré-
cier par eux-mèmes le zèle de M. VanRenynghequi,
dans cette circonstance, ne trouva pas une parole
pour expliquer et soutenir les grands et graves in
téréts dont la défense réunissait a Poperinghe les
hommes dévoués de tout le canton. M. Vandenboo
gaerden, au contraire, a prouvé qu'au sein du Par
lement belgeilsaura faire valoir et les besoins de sa
ville natale et ceux de ses commettants. Accesi-
ble, obligeant et populaire, M. Vandenboogaerden
est un de ces hommes qui mettra son bonheur a se
jrendre utile a tous ceux qui s'adresseront a lui.
Avec de pareils candidats nous pouvons attendre
avec confiance Ie résultat du scrutin.
Plus de doute aujourd'hui; les candidats du parti
clérical sont bien décidément MM. Sartel, Du Pare
et Van Renynghe. Toutes les autres combinaisons
qu'on tenterait de mettre en avant ne seraient desti
nées qua donner le change pour endormir nos amis.
Mais les libéraux ne seront pas dupes de ces ma
noeuvres.
Électeurs!
Des rumeurs étranges circulent depuis quelques
jours. Vagues aujourd'hui, elles prendront pobable-
ment du corps k mesure que nous approcherons du
9 juin, pour éclater enfin comme une bombe devant
l'urne. Ces rumeurs sont de deux sortes suivant
les unes, on travaillerait a Poperinghe pour les deux
candidats de la loealitésuivant les autres, au con
traire, on se contenterait k Ypres des deux repré-
sentants sortants.
II nous est impossible de voir dans ces bruits au
tre chose qu'une manoeuvre de nos adversaires qui,
sentant le terrain se dérober de plus en plus sous
leurs pas, renoncent a lutter a ciel ouvert et essayent
de substituer aux armes courtoises l'intrigue et la
division.
Inspirer d'un cöté la méfiance aux libéraux yprois
et surexciter leur amour-propre en faisant miroiter
k leurs yeux des dangers imaginaires, de l'autre
rendre suspecte h la ville et au canton de Poperin
ghe la sincérité de l'entente tel semble être le
double but. Arme a deux tranchants qui ne blessera
que ceux qui la manient
II n'en est pas moins de notre devoir cependant
de signaler ces tentatives. Les divulguer, c'est les
anéantiret nous sommes persuades que tous nos
amis, sans exception, a Ypres, k Poperinghe et dans
tout l'arrondissement auront assez d'activité, d'éner-
gie et de véritable patriotisme pour nous aider dans
cette tache. Quant au premier point, la loyauté par-
faitement connue de nos amis de Poperinghe et les
preuves manifestes que nous possédons de leur sin
cérité nous permettent d'affirmer de la fagon la plus
positive qu'aucune surprise n'est k craindre de ce
cöté. Comme nous, ils ont demandé la lutte avec
trois candidats et ils sont trop bons libéraux pour
sacrifier les intéréts du parti a une misérable ques
tion de clocher. Ils veulent le triompbe du libéra
lisme avant tout et leur conduite dans ces circons-
tances peut se résumer dans les paroles Si nettes et
si catégoriques prononcées par M. Désiré Vanden-
boogaerd l'Association libérale J'oppose ma can
didature a celle de M. Van Reninghe et d aucune
awtre.Nous défionsquf que ce soit de prouver qu'un
seul liberal poperinghois ait failli eet engage
ment.
Nous ne suspectons pas davantage la bonne foi
des libéraux d'Ypres.
II est impossible qu'un accord loyalement ac-
cepté, accueilli partout avec enthousiasme, sanc-
tionné a l'unanimité par le comité d'abord et puis
par l'Association toutentière, il est impossible qu'un
pared accord cache une arrière-pensée.
A présent que l'Association s'est prononcée, la
distinction entre les' candidats n'est plus pos
sible; tous représentent également le parti libéral,
tous ont droit aux mêmes sympathies, au même
appui.
Sans doute, nous comprenons, nous apprécions
les services rendus par ceux qui ont fourni une lon
gue carrière et l'inscription ae leur nom sur notre I
bulletin électoral, outre l'hommage rendu aux prin
cipes libéraux, implique encore une manifestation
de reconnaissance. Mais, nous le répétons, au point,
de vue des principes, la distinction est impossible
et, en face d'une liste cléricale, nous ne concevrions
pas les préférences. Qu'importe d'ailleurs les rela
tions du -candidal, qu'elles soient étendues ou res-
treintes, pourvu que ses convictions inspirent con
fiance et qu'en votant pour lui on sache que l'on
vote pour les idéés libéralesPorter sur son bulle
tin tous les membres sortants ou même sèulement
deux d'entre eux, est un non-sensc'est diminuer
les chances en faveur des libéraux et augmenter
d'autant celles de leurs adversairesc'est être neu-
tre, en un mot, et la neutralité, dans les circonstan-
ces actuelles surtout, est une plaisanterie; il faut
être ouvertement l'un ou l'autre libéral ou clérical.
Ne pas voter pour les trois candidats libéraux ou
mettre des nuances dans le zèle,serait s'exposer aux
plus tristes conséquences et préparer a l'opinion
libérale, en place d'un succès certain, un avenir
plein de périls. Au contraire, par un triomphe com
plet, nous cimenterons de plus en plus l'nnion entre
tous les adeptes du libéralisme, et nous assurerons
son succès définitif dans notre arrondissement.
Aussi sommes-nous persuadés que les hommes
sensés partagent notre manière de voir. Chacun
comprend l'importance du vote qu'il doit émettre
et il n'est pas un seul libéral vraiment digne de
ce nomqui n'inscrira sur son billet les trois can
didats de l'Association.
LETTRE DE M... RÉVÉREND CURÉ DE...
(arrondissement d'ypres)
A Monseigneur MALOU, évêque de Bruges.
Monseigneur,
C'est avec une profonde affliction que je me vois
obligé de vous annoncer que le dernier mandement
de V. Exc. a été accueilli ipi on ne peut plus mal.
Le mandement de Carême nous avait fait déjè, sauf
votre respect, un tort sensible, mais je crains bien
que celui-ci ne nous ait porté un coup dont nous
serons longtemps a nous relever.
C'est que, Monseigneur, ce sont de dröles de pa-
roissiens que les miens Excellents catholiques,
fréquentant assidument les Saints-Sacrements, en-
fants soumis de l'Eglise pour tout ce qui concerne
les matières de foi, mais intraitables et récalcitranta
comme des diables, sitöt que je les entretiens de
politique et surtout d'élections. Curé, m'ont-ils dit
vingt fois, si nous voulons rester bons amis, occu-
pons nous chacun de nos affaires et ne nous mêlons
pas de celles d'autrui. Les vötres sont de prier, de
nous enseigner l'amour du bon Dieu et du prochain.
Curé, vous avez le beau lot, contentez-vous en et
ne cherchez pas a mettre le pied dans les affaires de
ce bas monde, qui ne sont pas toujours des plus
propres et oü vous risqueriez d'éclabousser votre
soutane,au grand dommage de la religion.
Si j'écoutais mon vicaire, jeune homme,du reste,
fort intelligent et èi qui je ne puis reprocher qu'un
zèle un peu trop chaud, j'aurais bientöt mis k la rai-
son tous mes raisonneurs. Quelques refus d'absolu-
tion et de sépulture en terre bénite les rendraient
souples comme des gants. Mais outre que l'emploi
de semblables moyens répugne k ma conscience,
j'ai de sérieuses raisons d'appréhender que cette
violence ne tournat contre nous et ne nous fit beau-
coup plus de mal que de bien.Mes paroissiens.après
tout, ne sont pas des imbéciles. Beaucoup ont fait
leurs études et sont des gens instruits, capables,
l orimiv,
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