L'OPINIGN, Journal d'Ypres. ses niandataires.Erreurc'est le Progrès et sa petite Eglise qui décernent les brevets de libéralisme; il nous reste a nouglafaculté... de nous taire.. Pourtant nous prendrons la liberté d'ajouter en core un mot, un seul mot.En ce qui nous concernc, les amis dévoués qui se cachent ne nous ins pires t qu'une médiocre confiance, mais nous sa- vons qu'en matière d'alliances et d'amitiés le Pro- grès n'est pas scrupuleux. 11 fallait absolument quitter ce terrain si glissant pour lui de l'élection et, pour mieux masquer sa retraite, le Progrès a imagine un moven commode il a exliumé les vieilles calomnies qui trainent de- puis longtenips dans ses colonnes.L'Öpinion «cher- die k atteindre la direction politique et adminis- trative qui est impriméé a notre arrondisse- ment;.... elie est a pea prés animée des mêmes désirs que la Patrie etc., etc. Ces assertions,et d'autres tout aussi véridiques, vingt fois reprodui- tes, ont été'vingt fois réfutées par nous. Mais cettc tactique,qüi, soit dit en passant,ne fait pas honneur a la bonne foi de notre confrère, lui a réussi partois et maintenant il y a recours chaque fois qu'il est dans l'embarras. Disons-nous, par cxemple, que la politique cstva- cillante, étroite et mesquine; cléricaux nous répönd le Progrès. Formulons-nous le voeu qu'au lieu de satisfaire des appétits individuels elle s'inspire des véritabics intéréts du, libéralisme et marchc résolument dans unevoie progressive; aspirations de sacristie», s'é- crie-t-il. Et pourtant c'cst au moven de pareilles billevesées qu'on amuse les bad ami s e t que bien des intrigues sont travesties en actes de dévoüement Mais nous nc laisserons pas le Progrès reeueillir en paix les bénéflces de ses accusations mensongè- res. Pour la vingt-unième fois nous lui déclarons que 1 'Opinion ne poursuil d'autre but que la mise en pratique sineère des principes libéraux, en dehors de toutes preoccupations de personnes, mais aussi avec la resolution inébranlable de flétrir tout acte qui, foulant aux pieds les vraies doctrines, prcn- drait sa source dans une ambition effrénée ou dans les rancunes personnelles. Voila le chemin que nous nous sommes tracé et dans lequel nous convions notre confrère a nous suivre. II y trouvera plus d'une occasion de mon- trer son désintéressement et de prouver une bonne fois ce qu'il affirme si souvent, k savoir que chez lui l'amour-propre ne l'emporte jamais sur l'intérêt du parti. Le Progrès revient sur les chiffres de 1'éleclion communale d'Ypres et il met dans ses raisonnëments autant de logique qu'on en trouve dans son prenlier article. Le parti catholique n'a certainement pas voté pour nos candidats, dit-il. C'est la tout sim- plement une contre-vérité, car quiconque a assisté au scrutin sait que les cléricaux les plus notoires, les chefs du parti, y ont pris part. Cd ne serait pas la première fois ci'ailleurs que les candidats du Progrès auraient droit la reconnaissance du parti catholique et qu'ils obtiendraient son appui. Pas- sez-moi la rhubarbe, ditle proverbe, je vous pas et serai le séné. Entre les faiseurs du Progrès et' nos cléricaux, eet échange ne souffre aucune dif- fïculté. Un der nier mot- Pour en finir avec les faits et gestes électoraux de M. Butaye, nous rappellerons que ce monsieur, au mois de juin dernier, combattit ouvertement un candidat libéral au profit d'un candidat catholique:» par son zèle il fit échouer le libéral, élire le catho lique il est cause qu'au lieu de huitvoix de niajorité le ministère en a six. II l'avoue, il s'en vante et le Progrès se gardera de nous contredire sur ce point. Or! une conduite identique a valu le mépris de la Belgique entière a M. le sénateur Van Woumen, le quel dans tout autre acte public avait cepcndant faitpreuve d'un libéralisme plus sineère que celui de M. Butaye. En agissant comme il le fait, notre eontradicteur use de son droit, mais nous est avis que la défense de sa conduite politique ne devrait pas se rencon- trer dans les colonnes d'un journal, libéral trans- cendant comme le Progrès.Que restera-t-il pour la PatrieII ne faut pas, dit-on, jeter desnoms pro- pres dans la mêlée sans motif réel, ni susciter la di vision dans les communes Décidément la peur de la division gagne tout le monde: le très-libéral correspondant du Progrès, le Progrès lui-même et M. Butaye? Ce dernier ce pendant ne craint la division que dans ses lettres il l'affectionne dans ses courses électorales et dans ses rapports avec les membres de l'adminislration communale de Messines. Quant au nom propre de M. Butaye,si vénéré par le Progrès,om, nous l'avons jeté dans la mêlée, mais non sans motif réel. Nous l'y avons jeté comme nous y jetterons sans pitié le nom de tous ceux qui dans la vie politique se laisseront aller au gré de leurs caprices ou de leurs intéréts, tout en quêtant Ia confiance des divers partis. Nous l'y avons "jeté comme celui des Van Woumen,des Schoellaert, des Delhaye. Pour ceüx-ci le Progrès était de la par- tie. Le nom de M. Butaye n'est ni plus inviolable que celui de M. Van Woumen, ni plus illustre que celui de M. Schollaert. Punir, en les dénongant a l'opinion,les transfuges, les hommes tl deux visages, les tripoteurs politiques de tout genre, c'est le seul moyen de rend re hommage aux hommes qui se res pectent dans la vie publique. La vie privée seule est inviolable. Cftmsjfomkiice particuliere de L'ÖPINION Le Roi est reatré au chateau de Laeken, conune l'espéraitle ministère, dimanche, k 5 heures du soir. Le iendemain, lundi, tl 3 heures, ii y a eu uu conseil des ministres k l'hótel des atFaires étrangères, pour arrêter la redaction définitive du dis cours du Tróne. Mardi seulement, dans la matinée, la copie a été envoyée k l'imprimerie du Moniteur, et des precautions extraordinaires ont été prises pour qu'aucune indiscrétion ne püt êtrecommise.Les compositeurs du Moniteur qu'on nomme les journalistes ont composé chacun un morceau de dix ti quinze lignes, le chef d'ateüer a fait épreuve lui-même, et c'est sous ses yeux que cette épreuve a été lue Après correc tion d'après le manuscrit, le chef d'atelier a fait la mise en page et a tiré une nouvelle épreuve qui a été envoyée immé- diatement au ministère par le directeur du Moniteur, et le bon k tirer n'est rentré k l'atelier que vers midi. Toutes ces precautions donnèrent ti pensen ti certaines personnes qu'il y auraitquelque surprise dans le discours de la Couronne. Le Roi est, sorti du palais vers 1 heure, et est monté en voi- ture, accompagné de LL. AA. RR. le due de Brabant et le comte de Fiandre. On avait espéré et des dispositions avaient été prises en conséquence que le Roi se rendrait k cheval au pa- iais de la Nation, et qu'il passerait la revue de la garde civique et del'armée. Mais l'état de sa santé ou la fatigue du voyage ne le lui a point permi3. Le Roi n'en a pas moins été vivement acclamé sur son passage, et une ovation enthousiaste lui a été faite k son entrée dans ia Chambre. Le moment était venu de parler it la nation, et vous jugez avec quelle anxiété on attendait le premier mot du Roi... Le discours de S. M. est une cruelle désiliusion pourle parti libé ral. II semblait, après le résultat des élections communales, que non-seulement le ministère de M. Frère-Orban maintien- drait tous les principes du libéralisme, mais qu'il annoncerait formement de nouvelles et importantes réformes. Hélas M. Frère lui-même, qui depuis 1847 considère la sécuiarisation de l'enseignement comme une nécessité sociale, a fait déclarer par le Roi que l'enseignement public a tous les degrés répond aux voeux des populations. C'est-k-dire qu'en se faisant l'a- pologiste de la loi de 1842 sur l'enseignement primaire, devant le conseil provincial du Brabant, M. Dubois-Tborn aurait tout bonnement pressentir l'opinion nouvelle du gouvernement sur cette question capitaleII est vrai que, pour nous consoler de cette déconvenue, le discours du Tróne nous promet Tabais- "sement des tarifs.du chemin de fer de l'Etat, la décentralisation administrative, la révision des tarifs des douanes, du Code de commerce et du Code d'instruction criminelle, ainsi qu'un projet de Code rural, toutes choses que nos ministres, cha cun en ce qui leconcerne,—nous prometter.t depuis 1859 dans la discussion des budgets. Les projets que je viens d'énumérer, a dit le Roi en termi- nant, et ceux dontjevousaiprécédemmententretenu,svSR- roat a rendre vos travaux fructueux. Les projets de loi dont il s'agit dans les mots que je souli- gne concern* nt, s'il vous en souvientles bourses d'étude, les fraudes électorales, le temporel des cultes, la milice, les jurys d'examen, l'organisation judiciaire, la caisse d'épargne et de retraite, la police médicale et la révision du Code pénal. Mais considérez avec quelle délicatesse le Roi y touche. On dirait, que le ministère se repent d'avoir introduit toutes ces questions brülantes dans la discussion, qu'il regrette d'avoir enfin formulé, dans son programme memorable de 1861, la plupart des vosux et des aspirations de l'opimon libérale. On parle encore de ce programme, mais vaguement, et sans oser rappeler, semble-t-il, ce qu'ilcontient... Aussi voyez la presse. Tandis qu'k Toxception des journaux ministériels tous les organes de l'opinion libérale sont mécon- tents et stupéfaits, les journaux catholiques daignent féjiciter le cabinet. Le Journal de Bruxelles, notamment, lui si difficile ii contenter, est presque satisfait. La Gazette de Liége trouve que le nouveau programme appartient k la haute algébre poli tique et qu'il renferrae des inconnuesmais en attendant que ces inconnues se soient dégagées, il ose parler de la confiance que pourront avoir les conservateurs dans les conseillers nctuels de la Couronne. De son cóté, le Bien public, le féroee organe de l'évêché de Gand, trouve que rarement la session legislative s'est ouvarte en Belgique parun discours plus anodin, plus terne, olus banal mêmeque celui quele ministère a placé dans la bouche de S. M.De deux choses Tune, selon lui, ou la nou velle attitude prise par lo ministère résulte directement de l'irii- tiative royale ou ei'e est, de la part de nos gouvernants, un acte de calcul ou d'hypocrisie. Les deux hypothèses lui pa- raissent également plausibles. Quant k la Patrie de Bruges, elle paratt croire k une session d'affaires, et elle dit, que c'est sans doute k la sagesse du Roi que les catholiques doivent une étape dans la voie liberticide oü le cabinet ne s'était avancé que trop loin Ces citations suffisent, me semble-t-il, pour donuer h vos lecteurs une idéé générale de Timpression produite par le discours du Tróne. Inutile de dire que les journaux d'Auvers sont particulière- ment mécontents.liss'attendaient a entendre annoncer la solu tion de la question de la défense nationale, le discours du T'röne n'en dit pas un mot, et dans le même numéro oü il donne ce discours VEcho du Parlement, qui recoit les confi dences du cabinet,publie un article qui ressemble plutót k une provocation qu'k toute autre chose. Aussi, quelque incolore que soit le discours du Tróne, de- vons-nous nous attendre k une violente discussion de l'adresse si, d'aventure, la Chambre, piquée au jeu, se mettait en tête dè vouloir faire placer les points sur les i. En tout cas, il est une question importante sur laquelle le discours du Tróne garde le plus profond mutisme et dont la Chambre voudra sans doute avoir le dernier mot. Le Roi a dit qu'il continue k reeevoir des marques de con fiance et de sympathie de la part des gouvernements étran- gers Personne n'en doute, mais il s'agit de savoir si le gou vernement considère comme une marque de confiance et de sympathie pour le pays l'invitation qui a été faite au Roi, par l'empereur Napoléon, de prendre part k un Congrès dan3 le quel on se propose d'anéantir définiti vementles traités de 1815 et de procéder k un remaniement des territoires européens. Les souverains auxquels l'Empereur a adressé des lettres de convocation sont ceux des pays suivants Angleterre, Autri- che, Confédération germanique.Espagne, ItaliejPrusse, Rome, Russie, Turquie, Belgique, Danemark, Grèce, Pays-Bas, Portu gal, Suède, Suisse. D'abord, on ne voit pas bien comment les souverains consti- tutionnels pourront se faire représenter au Congrès de Paris. Ensuite, tous nos voisins convoitent notre territoire, et pour notre part nous n'envions rien k personne. Si nous pouvions être convaincus k l'avance qu'en aucun cas il ne serait porté at- teinte k notre territoire, je ne vois pas pourquoi la Belgique ne signerait pas des deux mains un nouveau traité de droit pu blic qui consacrerait sous ia garantie de l'Europe notre auto nomie. Mais quipourrait nous garantir cela? L'empereur Na poléon?... Sans doute celui-lk nous garantiraitk l'avance tout ce que nous voudrions, afin d'attirer la poule au banquet di» renards, mais une fois servie k la table du Congrès la Belgique pourrait bien y rester, et la Chambre, j'en suis sür, ne lais- sera pas passer la discussion de l'Adresse sans savoir k quois'en tenir sur les dispositions du gouvernement. Que je vous dise quelques mots, en attendant,des débatspar- lementaires. A la Chambre, on en est encore k la vérification des pouvoirs,et l'on a ordonné la production des enquêtes judiciaires qui ont été faites k Bruges et k Dinant k la suite des élections de juin. Le parti catholique s'est opposé de toutes ses forces k l'adoption de cette proposition,défendue par M. le ministre des finances, maisil a succombé au vote. 11 y avait 406 membres présents sur 446. 37 se sont prononcés pour, 49 contre. Ii ré sulte de l'adoption de la proposition que trois catholiques et deux libéraux (MM. de Vrière et Be Ridder, Soenens, de Liede- kerke et Thibaut) ne pourront siéger aussi longtemps que la Chambre n'aura pas statué sur les enquêtes judiciaires. II pa ratt que ces enquêtes révèlent des faits de corruption tels que les élections de Bruges et de Dinant pourraient fort bien être annulées, et que nous saurons sans doute pourquoi MM. De- vaux et Rogier sont restés sur le carreau. Autres incidents.Un des nouveaux députés d'Anvers, M. J. De bet,dont la candidature avait été appuyée par le Nederduytsche- Bond,a voulu affirmer le droit constitutionnel des Flamands de se servir de leur langue maternelle, et il a prêté serment en flamand devant la Chambre. II avait, la veille, prévenu le président par écrit. Le Iendemain, k l'appel de son nom, il a ditIk zweer van de grondwet na te leven. La Chambre était présidée par un député wallon, M. Lange, le doyen d'kge. Au cune protestation ne s'est élevée, et il a proclamé représen tant M. Delaet,comme ses collègues qui avaient prêté serment en franpais. Enfin, au vote politique quia eu lieu hier,les cinq députés d'Anvers, catholiques et libéraux, ont voté avec Topposition. Vous savez qu'ils se sont engagés, vis k-vis de leurs commettants, k voter contre le cabinet aussi longtemps qu'il n'aura pas fait droit aux réclamations des Anversois. Au Sénat, la vérification des pouvoirs est terminée et le bu reau délinitif est installé sous la présidence de M. le prince de Ligne. Le projet d'adresse, qui est pour le reste une para phrase assez incolore du discours du Tróne, contient cepen dant unparagrapheassez significatif au sujet dc l'enseignement public L'existence de l'enseignement public k tous les de grés dit le rapporteur, M. de Sélys-Lonchamps, est dans le voeu des populations Et il ajoute L'enseignement pri maire ne sera complet que lorsqu'on pourra dire qu'il n'est pas un enfant qui ne soit k même de jouir de ses bienfaits II est certain que cette rédaction intelligente est loin d'approu- ver, comme le faitle discours du tróne, la loi de 1842 sur l'en seignement primaire. Je m'en rapporte k vos lecteurs. C'est que les libéraux avaient la majorité dans la commission d'a dresse. Plusieurs journaux ont annoncé que S. A. R. le eomte de Fiandre allait être nommé général inspecteur de la garde ci vique du royaume. On m'assure qu'il n'en est pas du tout ques tion. P. S. L'adresse du Sénat a été adoptée aujourd'hui par 38 voix et 6 abstentions. Dans la discussion qui a précédé le vote, M. le ministre des finances a déclaré, au nom du cabinet, qu'il n'y a rien de changé dans sa ligne de conduite et qu'il pour- suivra son oeuvre en présentant le projet de loi annoncé en 1864 concernant le temporel des cultes. En réponse k M. le baron Osy, qui engageaitle gouvernement kentrer dans la voie de la conciliation au sujet de la question d'Anvers et k accepten la main que lui tend le conseil communal de cette ville, M.Frère a dit que, pour le cabinet, la question d'Anvers est «terminée» et qu'il n'y a pas de conciliation possible avec des hommes qui prétendent que le gouvernement a violé l'esprit de la loi en élevant la citadelle du Nord. Le Sénat s'ajournera indéfiniment demain, après avoir fait remettre son Adresse au Roi. A la Chambre la commission chargée de faire rapport sur l'é lection de M. de Kerkhove de Limon, k Gand, propose une en quête parlementaire sur certains faits de corruption signalés k la Chambrepar voie de pétition. L'élection de M. Van Hoorde, a Bastogne, est également contestée. La Chambre s'est ajournée k mardi, pour discuter les rapports sur ces deux élec tions. Actes officiels. Bruxelles, le 13 novembre 1863. Des arrêlits royaux da 41 de ce mois approuvent La délibératioa du conseii communal de Bas-Warneton, tendante k ob- tenir l'auiorisation d'emprunter,a 'intérêl de 4 1/2 p.c. au plus, une somme de 43,100 fr., remboursable en IS années et destinde kcouvrir les frais de construcdon d'uapresbytère et d'un bitiment d'école communale avec dé- pen tances; La délibération du conseil communal de HoUebeke, tendante k ohtenir

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L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 2