des écrivains éminents, des pbiiosophes, des pen-
seurs, des hommesd'État ont exposés et développés
avee l'autorité qui s'aitaehait a leur position et,4
lours talents. Quelle mission plus noble, en effel et
plus sainte que celle de s'occuper des classes infé-
rieures, des déshérités de la fortune! Quoi de plus
sacré que de les arracher aux préjugés et aux super
stitions qui les abaissaient, de leur inculquer I idee
et le respect de la dignité humaine, de leur faire
comprenilre la valeur del'hoinme, de les moraliser,
en un mot, en les arrachant par le gout et I'amour
des occupations honnètes aux passions qui Ies abru-
tissent, au cabaret qui Ies ruine, eux etleurfamille!
Et certes pour aiteindre ce but elevé, il n est pas
de moyen plus sur et plus efficace que celui de 1 in
struction et de la lecture.
Toutes ces choses ont été exposées maintes fois
beaucoup micux que nous ne pourrions le faire.
Aussi n'est-ce pas de l'utilite des bibliothèques po
pulaire* que nous traitons aujourd'hui, maïs plutót
de leur efllcacité ou, pour parler plus exactement,
des moyens a employer pour les rendre d une uti-
iité réelle et en faire des instruments de civilisation
et de progrès.
Avant tout, voyons 4 quel genre de lecteurs sa-
dressent les nouvelles bibliothèques; il sera facile
d'en déduire de quelle nature doivent ètrc ces ou-
vrages qui les composent.
Les nouvelles bibliothèques s'adressent surtout
et presque exclusivement aux artisans, 4 ceux qui
ont requ une instruction primaire souvent négligée
ou chez qui, tout au moins, une longue inactivité
a amené la désuetude des travaux intellectuels; il
faut done des ouvrages simples et élémentaires, a
la portée des intelligences et, de plus, des ouvrages
qui, tout en instruisant, intéressent et amusent.
Mais il ne faut pas que, sous prétexte de simplicité,
il n'y ait que du vide, ni que, pour se faire élémen
taires, ils deviennent nuls.
Trois catégories principales, trois branches des
connaissances humaines nous semblent d ailleurs
devoir former le fonds essentiel de toute bibliothè-
que populaire
1° Les traités de morale, cette loi universelle
qui, dégagée de tout système ou de toute supersti
tion, est inscrite en caractèjes invariables dans la
conscience de tout ètre humain.
2° Les livres d'histoire, et surtout d'histoire na
tionale, afin que l'ouvrier apprenne par quelle suite
d'efforts, de luttes et de combats la liberté s'est
implantée dans le monde, ce qu'il a fallu a nos an-
cètres d'abnégation, de dévouement, d'héroïsme
pour réaliser notre progrès social.
o° Les ouvrages traitant des différents métiers et
expliquant avee clarté et précision les principes, le
pourquoi des choses, afin qu'en comprenant sa pro-
fession, l'ouvriers'y attache, qu'il l'aimc et devienne
ainsi un travailleur actif et intelligent.
Ainsi done
La morale pour faire un honnète homme.
L'histoire nationale pour faire un patriote dé-
voué.
Les ouvrages techniques pour créer un bon ou-
vrier.
Ces trois conditions fondamentales, notre biblio-
thèque les remplit-t-elle?
Nous répondons sans hésiier non, et nous al-
lons prouver notre dire, non pas le catalogue a la
main il n'y a pas de catalogue et, faute de pou-
voir eonnaitre ce que la bibliothèque contient, ceux
qui la fréquentent sont forcés de se contenter de ce
qu'on veut bien leur offrir. D'ailleurs, nous sommes
peut-ètre mal venu de nous plaindre de l'absence
de catalogue 4 Ia bibliothèque populaire a peine
organisée depuis quatre mois, puisque la biblio
thèque publique, qui existe depuis plus de vingt
ans, n'a pas encore vu apparaitre l'ombre du sienü
Done, faute de catalogue, nous allons jeter un
coup d'oeil sur les cinq ou six cents volumes étalés
dans les rayons. Nous indiquerons rapidement les
ouvrages les plus remarquables, avee le» noms et
les qualités de leurs auteurs.
A défaut de morale proprement dite, les ouvra
ges ascétiques pullulent. Citons en quelques-uns
comme exeinple
De navolging Chrisltfla Devotion rêconciliée avee F Esprit,
par Mgr. Perpignan, évèque de Puy; De la connaissance et
de l'amour de Jésus-Chrisl; inais surtout on petit livre,
magniliquement relié en plein veau Consolations chré-
tiennes dédiées aux dames pieuses, et qui nous offre 4 la
première pageUne Ptière da Matin qu on recite en se
levant.
Si inaintenant nous passons a I histoire, nous
avons d'abord 4 tout seigneur, tout honneur
Y Histoire de Tamerlan, empereur des Mogols et des
Tariares; puis, dans la catégorie des livres éminem-
ment utiles, une Histoire da Japon, une autre de la
Chine, une troisième de l'Empire Ottomanenfin,
pour en lintr, une Histoire des Pays Das, par M.de
Gerlache, le Président du Congres de Malines, des
histoires de Charlemagne, de Bossuet, de Fenelon,
éditées par la maison Mame, de Tours, revues, cor-
rigées et considérablement falsiliées, propres 4 ètre
données en prix aux élève» des petits séminaires,
1 'Histoire de laBelgique, par M. Coomans et celle du
R. P. Desmet, ancien régent de rhétorique au collége
des Rp. Jésuites it Alosl. II n'y manque que le
R. P. Loriquet pour avoir la galerie compléte.
La biographie, chacun le sait, est une branche
de l'histoire, et ici nous trouverons sans nul douit
de nombreuses illustrations de tous genres offertes
4 l'admiration du peuple. Les célébrités n'ont pas
manqué auxFlandres, il n'ya qu'4choisir. Voyons...
C'e-t d'abord une volumineuse collection de Vies des
Saints Leven van den gelukzaligen de LiguoriVie de St-
Franfois de Sales, de St-Franfois de Dorgia, Levens der
belyders en der martelaeren et, pour le bouquet, i\onder-
baer leven van Pieter Vervisch, eerslmael 17 jaeren capucin
in de vlaemsche Provinéie, Biegi-Vadtr en Predikant in zes
verscheide Bisdommen, onder-pastoor tot Zeveren, enz., enz.
L'histoire contemporaine est représentée par la
collection du Monitcur, les documents statistiques
des différents ministères et un énorme paquet de
rapports de diverses administrations communales.
Citons encore quelques romans de Fénimore
Cooper et de M"10 de Genlis, une Revue pédagogique,
un ouvrage sur les explosions dans les mines, les ceu-
vres de Vtrgile et d'Ovide, tnais surtout un poudreux
in-folio latin, le plus précieux de touspar son
poids t Societas Jesu militans, et nous aurons une
idéé des priucipales richesses de notre bibliothèque
populaire.
Et voila pourtant les éléments de civilisation mis
en jeu par ses organisateursvoila les ceuvres qui
doivent former au xix* siècie des hommes intelli
gents, des amis de la liberté, et ratfermir dans les
esprits le triomphe des idéés modernes!
Non, non, il ne suiïit pas de convoquer un beau
jour des sociétés savantes ou littéraires, d'inviter
des autorités et de prononcer des discours, puis de
faire annoncer au pays que la ville d'Ypres vient
aussi d'etre dotée de sa bibliothèque populaire;
cela peut chatouillerquelques amours-propres. Mais
aux hommes sérieux ii faut plus que de lapparat,
il leur faut des institutions pratiquement utilesils
ne se contentent pas des appareaces, du masque
des choses, ils veulent la réalilé, et nous nous ima-
ginons pour notre part qu'il y avail mieux a faire
qu'4 décorer de l'enseigne de bibliolhèque populaire
une collection de rebuts.
Toutefois, nous serions injuste si nous (missions
sans ajouter un mot. Nous avons remarqué diffé
rents petits livres ayant trait a quelques métiers et
dont quelques uns sont aceompagnés d'albums gra
ves servant a ('explication du texte.
Ces livres précieux sont diïs a la générosité de
quelques particuliers.
Dans notre dernier numéro nous parlions du pro-
jet d'un embranchement de route partant de 1'Hoekje
et reliant directement les routes de Furnes et de
Dixmude 4 la station du chemin de fer, k Ypres.
La construction de cet embranchement épargnera
aux voyag-mrs le détour par la Grand'Place d'Ypres,
ainsi que la pente et la rampe si dangereuses, que
présente la route existante aux abords du bassin
d'Ypres. Toutes les locaiitées situées le long de la
route de Furnes et de celle de Dixmude: Ypres,
Boesinghe, etc., seront rapprochées de notre station
de 550 4 1,450 mètres.
Nous apprenons que c'esl l'Administration des
Ponts et Chaussées, qui a pris l'initiative de cette
amélioration 4 apporter aux voies de communication
pavées qui relient certaines localités de notre arron
dissement au railway de Poperinghe a Courtrai. Vou-
lant compléter son oeuvre, cette administration
s'occupe aussi de l'amélioration des voies navigables
qui intéressent la ville d'Ypres et les locaiitées des
servies par le canal de cette ville 4 Nieuport.
Depuis quelques jours on travaille au dévasemen*
si longtemps réclamé, du bief supérieur du canal de
Boesinghe, en face de l'éclusette de prise d'eau, dite
Westbuise. Ce travail sera complété par le recreuse-
ment du bassin d'Ypresde telle sorte que dans un
bref délai les bateaux venant de Nieuport pourront
entrer jusque dans notre bassin sans être obligés
d'alléger 4 quelques pas de leur destination.
Sous peu aussi le pont de Knocke, sur l'Yser, con-
damné 4 cause de son état de vétusté, sera recons
truct, et si nous sommes bien informés, le projet du
nouveau pont 4 construire comprendra l'établissement
d'un barrage mobile, destiné 4 permettre la retenue
des eaux en amont, dans l'Yser et dans le canal
d'Ypres, tandis qu'elles devront être baissées entre
Knocke et Nieuport. De cette manière la navigation
pourra continuer 4 se faire, pendant la baisse géné
rale des eaux des canaux, entre Ypres, d'une part, et
d'autre part Rousbrugge et le canal de Loo, condui-
sant4 Furnes, Dunkerque, etc.
La réalisation de ce dernier projet intéresse au plus
haut point le commerce, l'industrie et l'agriculture de
notre arrondissenment. Aussi la Chambre de Com
merce d'Ypres-Dixmude, l'Administration communale
de notre ville, ainsi que toutes les communes rive-
raines de l'Yser: Rousbrugge-BeverenStavele
Crombeke, Westvleteren, Oostvleteren, Reninghe,
Loo, Noordscbote, etc., ont elles vivement appuyé
ce projet auprès du Département des Travaux
publics.
Nous avons tout lieu de croire que cet utile travail
sera promptement réalisé et que l'Administration
supérieure ne négligera aucun moyen pour satisfaire
aux demandes fondées de tous les intéressés.
Nous extrayons du Rapport sur la situation des
ateliers d'apprentissage de la Flandrc occidentale
de l'année 1865
Poperinghe. Le local laisse désirer, l'admi-
nistration est disposéea y apporter les ehangements
nécessaires.
On y fabrique de la toile unie et a carreaux, co-
tonneltes, siamoise printannière et casinettes en
laine. Le nombre de métiers en activité est de
22. Celui des apprentis de 28. lis y gagnent
en moyenne de fr. 0-60 4 1 -25 c. Le nombre
d'ouvriers formé en cet établissement est de 72.
Paschendaele. Ce local a besoin d'importan-
tes ameliorations, surtout au point de vue de l'hy-
giène. On y fabrique des toiles, articles, cotons,
couti's, etc. Le nombre de métiers en activité
est de 30. Celui d'apprentis est de 30. Ils y
gagnent de fr. 0-50 4 1-00. Le nombrs d'ou
vriers y formés est de 240.
KECKEESEMKIVT B>B CAM At. B'VPaES.
S>OSl' BE IÏ.SOCUE.
ACTES OFFIC1ELS.
Par arrêté royal du 3 deceinbre 1863, la demission du sieur
Coene, (C. I. S.), de ses fonctions do greffier de la justice de
paixdu canton de Poperinghe, estaceeptée. ft est admis a faire
valoir ses droits a la pension.
Par arrête royal du i dccembre IS61>, est aeceplée la demis
sion offerte par le sieur de Breynn-Pellaert, (L.), de ses fonctions
de bourgmestre de la ville de Dixmude.
7— ~n
EASTS BIVESiS.
Par decision du Conseil communal de Warneton, la taxe du
pain sera abolie en cette ville a partir du le'janvier proebain.
M. Bancel, le savant professeur de l'Université libre de
Bruxellcs, donnera celte semainc une conference dans une des
salles dc l'Hólel de Ville d'Ypres.
Celui que tout Bruxelles court ecouter, trouvera a Ypres un
auditoire nombreux et choisi.