électoraux moins nombreux. Dans les colléges une, k deux, a trois ou quatre sections, il est clair, dit-il, que les mêmes moyens d'in- fluence continueraient a élre employés, avec ou sans ordre alphabélique. Cela n'est pas clair du tout. Que cetle me sure fut sans influence dans les colléges élec- toraux composes d'une seule section, nous radinetlons volontiers; seulement, on con- viendra avec nous que ces colléges si reslreints formentrinfime exception; k peine encompte- t-on trois ou quatre sur les quatre arrondis- sements électoraux du pays. II n'v a done pas k en tenir eompte. En sera-t-il de.méme dans les colléges .com- posés de deux, trois ou quatre sections?.Evi- demment non. Quand les électeurs d'une inême commune auront a voter dans trois ou quatre bureaux différents, la vérifïcation des bulletins offrira des difficultés si nombreuses qu on finira par y renoncer. La vogue actuelle du bulletin marqué,ne cessons pas de ierepéterestdueprécisément a l'extrême facililé que le vote par commune présente pour le controle Rendez ce controle difficile, incertain.le bulletin marqué disparai- tra de lui-même. Le gouvernement veut bienadmettrequerordrealphabétiquecréerait une ccrtaine difficulté de plus, maiscettcdif- ficulté, dit-il, ne serait pas considérable. Nous sommes convaincus du contraire, et nous croyons avoir élabli que non-seulement, elle serait considérable, mais qu elle devien- drail telle que, dans unavenir prochain, l'abus contre iequel nous nous élevons aurait com- plétement cessé. Pourrendremieux notre pensée sur la ques tion du vote par ordre alphabétique, nous di sons Avec Ie système actuel du vote par com mune, nos électionsressemblent a unepartie de carles engagée entredeux joueursdont chacun aurait dans sapocheun jeusoigneusement pré paré d'avance- Dansl'un et l'aulre de ces jeux, les cartes sont représentées par un certain nom- bre d'électeurs classés, numérolésce sont les atouts. Voulez-vous que la parlie, au lieu d'étre une tricherie, soit loyale et sincère? Battez les cartes et niêlez-les si bien qu'elles ne soient plus reconnaissables. Partisans du vote par ordre alphabélique, nous ne demandons qu'une chose, e'est que i'on batte les cartes. Répression énergique de Ia distribution des bulletins marqués; obligation pour les presi dents des sections de suivre un ordre uni forme et déterminé dans la lecture des bulle tins; défense aux électeurs de stalionner derrière les bureaux pour annoter la sortie des bulletins; vote par ordre alphabétique, telles sont en résumé les mesures principales dont l'exécution mettrait, selon nous, un terriie a l'abus toujours croissant des billets marqués. 1! est d'autres abus électoraux, non moins graves; mais nous n'en connaissons pas de plus honteux, de plus dégradant et dont la re pression doive êlre plus vivement réclamée au nom de l'indépendance de l'élecleur comme au nom de la dignité humaine. L'enquète judiciaire sur l'éleetion de Bruges a révólé d'odieux faits dé corruption k charge du bas- clergé de ceite ville et de l'arrondissement. Nous plaignons amèrement les ministres du culte de leur coupable conduite; mais toute la faute du scandaie produit doit relomber sur le haut clergé qui, ne se contentant pas de fermer les yeux sur loules ces turpitudes, encourage encore vivement les prètrescourtiers electoraux. Dansquelque temps nous verrons récompenser ceux qui ont osé salir leur robe eeclésiastique au contact d'électeurs ivres en parcourant avec eux toute espècc de cabarets, leur versant boire et criant k tue tète A bas De- vaux vive Soenens Nous les verrons bientöt, ces prètres au fanatisme aveugle dont tous les gestes retombent mallieureu- sement sur la religion, parvenir pour services ren- dus k de lucratives places da chapelains et de cu res. lis auront alors la récompense espérée et pro mise. Mais la religion? La religion pour ces corrupteurs et ces corrom- pus, n'est qu'un moyen de parvenir! Successeurs des apótres, ils ont pour devoir de la défendre; ils l'avilissent. Les biens matériels, les places, les honneurs, les bénélices, voila ce qu'ils envient, voilé ce qu'ils rc- cherchent. Le vicaire tache de devenir curé, le curé, doyenet pour voir réaliser leurs espérances, ils se jettent k corps perdu dans le tumulte des elections, ils sèment la haine, distillent le men- songe et trompent leurs ouailles. Et tout cela a lieu, paree que les plus méritants sont les plus remuants. Après tout, c'est l'état qui est chargés de recom penses. Le vicaire-courtier est nommé curé, et l'Eiat paye son traitement. C'est le cas de dire que les catholiques paient leurs élections avec l'argent de l'Etat Lorsque le résultat des élections communales fut connu dans l'arrondissement d'Ypres, notre con frère le Progrès, entonna l'hymne de la vic- toire. A l'entendre, on eiit dit que tous les élus étaient de ses amis. Nous qui savons que son bon naturel le dispose facilement a tendre la main un peu au hasard, nous n'étions pas trop rassuré sur la réalilé du triomphe, et il nous prit fantaisie de jeter notre voix diseordante au milieu des chants de victoire. Nous avious pour cela d'excellentes rai- sons A Reninghelst, par exemple, le Progrès disait t Les membres sortants sont réélus. Qu'é- tait-ce a dire? Evidetnment en l'absence de toute parole dc regret sur le tésuhat de la lutte, les lec- teurs du Progrès croyaient au trionaphe du libéra lisme et répétaient ieurs amis, t Vivent les an ciens! a Reninghelst nous triomplions sur toute la ligne! Mais voila qu'après une enquête administrative la députation permanente vient d'annuler partiel- lement l'éleetion de Reninghelst et de substituer un nouveau conseiller a l'un des membres sortants. Et chose étrange, les libéraux paraissent plus satisfaits qu'au 27 octobre! Pour tout expliquer il suiïira de dire k nos lec- teurs quels étaient ces anciens candidats, et sous quel patronnage quelques-uns d'entr'eux étaient réélus. Un complot s'était hypocritement organise a Re ninghelst,dans le but de fatiguer,parune opposition continuelle au sein du conseil communal, le digne et respectable Bourgmestre qui administre cette commune depuis plus de trente ans; ce complot se traduisit bientöt en lutte electorale dirigée par un agent communal,avec i'aide puissant du curé. inu tile de dire que les moyens si dignement prónés par Monsieur Malou, le charitable évèque de Bruges, furent tous employés. Le trouble fut bientöt jeté dans les esprits. Deux partis se formèrent rapi- dement, et la lutte prit des proportions inconnues jusqu'alors dans la commune. Après avoir longuement intrigué et eharitable- ment caiomnié, le clergé se mit en route, la veilte des élections, au deciin du jour et ne rentra chez lui que quand le soleil se levait au firmament. La nuit et les lénèbres conviennent, en temps de lutte electorale surlout, aux manoeuvres des zélés apótres du Christ, carellesaident a effrayer les con sciences timorées. Aussi le résultat des elections paraissait-il favorable la liste du curé, et on iisait dans le Progrès: Les membres sortants sont-réélus Quoi, des amis politiques sont tombés devant I'intrigue et Ia ruse, et il n'est point pour eux un mot de regret, pas une parole d'encouragement 1 Moins satisfaits que le Progrès, les libéraux de Reninghelst cherehèrent les vices qui entacbaient l'éleetion, et grace leur zèle le curé perdit son échevin, qui disparut devant l'arrèt puissamment motivé de la députation permanente. Que d'autres en fassent leur deuil si leur protégé succombe, le parti libéral ègagné deux vöix au con seil de Reninghelst' Le Meeting libéral doit être content. II voit sa ri vale de la veille devenir son alliée du lendemain. Ses principes, ses procédés, ses formules mêmes sont acclamées avec un sincère et loyal enthousiasme qui lui prouverait, au besoin, avec quelle süreté de vue il s'est engagé dans la voie d'une sage poli tique. Plus on s'imprègne des magnifiques principes de notre Constitution, plus on avance dans la pratique de la liberté, pfus aussi on se convaine qu'il fuut appeler le plus de monde possible a prendre une part active a la direction des affaires pubiiques. Quand une nation est maitresse de ses propres des- tinées, quand elle possède le droit ecrit de souve- rainelé, la plus vulgaire prudence commande de traduire le droit en fait, Ia promesse en réalité. En obéissant a la ioi du progrès on met un frein aux désordres, une digue iuébranlabie aux revolu tions. Tout gouvernement, toute autorité, toute in fluence doit done avoir pour première préoccupation de se rendre inutile. L'idéal n'est pas lepouvoir fort, c'est l'absence du pouvoir. Sans doute nous n'en sommes pas la. Maisffl est bon de jeter de temps en temps ses regards vers le but suprème de la civilisation. On risque moins de s'égarer. L'Associntwn libérale parait avoir retrouvé le bon ehemin. Elle parait avoir compris que les sociétés électorales n'o.et, en aucune sorte, la mission de peser sur la conscience de l'élecieur; elles sont or- ganisées a seule fin de 1'aider dans 1'exercice de son droit, de lui fournir des élémonts d'appréciation et d'éclairer son vote. Elles sont ou doivent ètre une force d'union, non de coërcition. Leur vraie ten dance est de chereher a s'effacer devant la volonté publique. Espérons que la commission de revision de I'As sociation libérale tie lardera pas trop a faire connat- tre.au public le résultat de ses délibérations. Toute- fois une certaine réserve nesaurait nuire on souf- fre tant a perdre ses illusions (Bulletin du Dimanche) ASSOCIATION De tous les efforts faits dans les différenles localilés de la Belgique en faveur de l'aboli- tion de la peine de mort, aucun ne nous sera- hle appelé a produire un effet plus salutaire que {'Association qui vient de se former a Liége. Faisant appel a tous les dévouementselle se propose d'éclairer l'opinion publique par la voie de publications, par l'organisalion de meetings, de conférences el de pélitionne- menls a la Législature. Quoique existant a Aumilatlon du «crutln de bnlloUKe h SBeningliclMt. Election de Af, Lnclez, A propos dc 1» dernlère reunion dc l'Associnlloti libérale de Bruxclle*. **BB» LMISWLSTIOX DR LA PSSÜA'K »E H9HT.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 2