les meetings anversois, il est impossible que
la conscience publique ne fasse pas prompte et
bonne justice de ces hommes misérables qui
n'ontque trop longtemps abuséde la crédulité
du pays en exploitant son altachement a la
religion. Vienne aujourd'hui la dissolution des
Chambres que le pays soit appelé a se pro-
noncer enlre eux et nous, et den sera fait pour
longtemps, nous en sommes convaincus, des
espérances du grand parti conservaleur, de
ce grand parti qui s'est donné en Belgique la
mission de représenter et dedéfendre les prin
cipes d'ordre et de conservation, et qui n'a
jamais eu que des applaudissements pour tous
les insulteurs de notre nationalité.
Dans la séance du 22 décembre dernier,
M. Defré a donné lecture a la Chambre de di
vers extraits de discours prononcés dans les
meetings d'Anvers.
Nous en reproduisons quelques-uns pour
l'édification de nos lecteurs.
Voici textuellement ce que disait M. D'Hane
Sleenhuyse dans un meeting lenu le 5 juillet
dernier
Le gouvernement ne veut rien faire pour
nousnous ne ferons rien pour le gouver-
nement. Le reste du pays, trompé par des
mensonges-officielsnous condamne sans
nous entendre. Nous refusons notre con-
cours au reste clu pays.
Cinq mois après, l'homme qui avait pro-
féré ces paroles anti-nationales était élu mem-
bre de la Chambre des représentants.
Le 4 juillet 4862, a l'époque oü le Roi était
le plus gravement malade, M. Yan Ryswyck
disait dans un meeting
Je regrette que des personnes élrangères
doivent venir défendre Anvers, que nos
concitoyens paraissent ne pas savoir cela
ou n'en avoir pas le courage. Ceci me rap-
pelle quelqu'una Rruxelles, qui a Ia pierre
et qui doit faire venir des mèdecins étran-
gers pour se faire guérir (rires.)
Le mème Van Ryswyck disait au meeting
du 9 mai précédent
Ainsi, nous devons soufiïir la misère
pour une nationalité qui n'existe que dans
1 imagination deswalions? Ainsi nous de-
vrons crever pour la défense d'une dynastie
qui passera en Angleterre au premier dan-
ger et nous laissera devant les balles.
Écoutez encore le mème Yan Ryswzck dans
le meeting du 16 mai 1862.
Slaintenant, Anversois, ayant les mêmes
droits, nous devons èlre assez osés pour dé-
clarer que la prospérité de notre vilie, de
notre commerce, de notre navigation, nous
tjennent plus a coeur que tout ce qu'il plait
a ces messieurs de Rruxelles d'appeler na-
tionalité, dynastie! Alions, Anversois, criez
done Vive la dynastie BruxelloiseCriez
done! Vous aurez plus lard assez d'occasions
de souhaiter qu'elles soient en enl'er avec
leurs lieux de refuge, leurs fortifications et
tout le reste.
Quelques mois plus lard, M. Van Ryswyck
fut élu, a une immense majorité, membre du
couseil communal d'Anvers.
Toute Ia signification du mouvement anver
sois est dans celte élection. M. Jacobs, un des
nouveaux représentants d'Anvers, a beau nous
dire que le mouvement anversois n'est pas
plus responsable de pareils exces que Ia revo
lution Relge de l'assassinat Gaillard. M. Ja
cobs n'oublie qu'une chose e'est que la révo-
lution Relge n'a pas envoyé les assassins de
Gaillard au Congres nationale.
A M. LE DIRECTEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE
POPULAIRE COMMUNALE.
Monsieur,
Vous avez cru devoir publier une longue diatribe
en réponse a un article inséré dans l'Opinion. Ne
pouvant réfuter ce qui y est dit, ni prouver ce que
vous avancez, vous jngez plus commode de suspec-
ter les intentions et de vous attaquer aux per
sonnes.
Cela n'est pas mal audacieux
Mais l'audace chez certaines gens tient lieu de
tout et vous espérez sans doute, en déplacant la
question, en injuriant, en calornniant, avoir plus
facilement raison.
Cela n'est pas mal imprudent'.
Détrompez-vousje ne vous laisserai pas mener la
discussion selon les caprices de votre haute fantai-
sie et je" ne servirai pas de tremplin a vos pirou
ettes.
Je viens done replacer la question sur son vérita-
ble terrain et vousdemander a nion tour de vouloir
bien me permettre de vous soumettrepar la voie de
l'Opinionune réponse a votre leltre.
J'attendrai sans émotion voire deuxième, votre
troisième, votre quatrième, votre cinquième catili-
naire et toutes les catilinaires qu'il vous plaira de
débiter. J'aime a croire même, puisque vous l'as-
surez, que je ne perdrai rien en attendant que'ques
jours, mais d ici la, etjusqu'a ce qué vousayez rem-
plijusqu'au bout vos bruyanles promesses, je pren-
drai la liberté de vous dire
Cela n'est pas mal présomptueuxl
Suivre l'ordre de vos élucubrations serail fort
difficile et m'exposerait a l'ennui de me répéter sou
vent, car, en prenar.t la plume, vous me semblez
avoir eu pour principale préoeeupation de remplir
cinq colonnes du Progrès et c'est la sans doute la
cause de vos nombreuses redites.
L'épicièr eslime un livre au poidsvous affec-
tionnez ce mot.Mesureriez vous peut-ètre it votre
tour, Monsieur, ['importancede vos écrits a l'espace
qu'ils occupent
Cela n'est pas mal ridicule
Avant d'aborder le fond de la question, je recti-
fierai une assertion que vous caressez avec amour
etqui, sousdes formes peu variées, revient une quiu-
zaine de fois dans vos emq colonnes; c'est que je
n'ai pas vu le catalogue, que je n'ai pas voulu le
voir.
Cela n'est pas mal tr an chant I
Non, je ne l'ai pas vu, mnlgré mon pinee-nez, et
vous-méme, eussiez-vous eu la face enjolivée de
vos gigantesques lunettes, vous ne I'auriez pas vu
davantage, paree qu'il était a l'état de mythe, paree
qu'il n'existait pas. Mais n'ai je pas voulu le voir Ne
l'ai-je pas demandé
La première chose que'j'ai faite en entrant a été
dedemander communication du catalogue et, éprou-
vant,ije l'avoue, quelques méfiances,(nous voyons
chaque jour des choses si drólesaprès mon
premier insuccès, j'ai reproduit ma demande a qua-
tre differentes repriseschaque fois il m'a été ré-
pondu il n'y a pas de catalogue.
S'il y en avait un, pourquoi ne me l'a-t-on pas
communiqué? Pourquoi? Paree qu'il n'y eu avait
pas.
Mais, dites vous, je l'ai sous les yeux; il estimprimé
sur beau papier en beaux caractères.
Ceci exige une explication.
Je me suis présenté une première fo's la bi-
bliothèque populaire, le Dimanche 6 Décembre, vers
2 heures et demied'autres personnes sy présen-
taient en même temps que moi. La bibliothèque
était fermée, vous aviez mal au genou.
J'espère que vous étes rétabli, Monsieur Ie direc
teur, et que l'état de votre santé ne fera plus chö-
mer, le seul jour de la semaine dont l'ouvrier dis
pose, une institution spécialement créée pour
lui.
Je revins le lendemainet je réussis a entrer. Je ne
parvins pas a voir le catalogue, je viens de le dire;
mais, le vendredi 11 décembre, c'est-a-dire quatre
jours après ma visite Ia bibliothèque, j'insiste
la-dessus, carc'est important, Monsieur le directeur
QUATRE JOURS APRÈS MA VISITE A LA
BIBLIOTHLQUL, vous portiez le catalogue a l'im-
pression. Smgulière coincidence! Et si je pou-
vais croire qu'une visite la grande bibliothèque
réehaufferait votre zèle, je m'empresserais de m'y
rend re, dans l'espoir que lè aussi la ville d'Ypres
öbtiendrait prestement un catalogue, quelle attend
vainement depuis plus de vingt ans.
J'ai done eu parfaitement raison d'écrire tlr.'y
a pas de catalogueje ne faisais que transerire litté-
ralement Ia réponse qui m'avait été faite, vous le
savez bien. Vous, au contraire, en raisonnant d'a-
près un catalogue qu'en votre qualité de directeur
vous avez sous les yeux, en insinuant, eri affirmant
mème que le catalogue 1MPRIME EXISTE et que
je n'ai pas daigné m adresser au bibliothécaire pour It
demander vous jouez sur les mots, vous faites une
confusion de temps, vous posez un acte que les
adroits, les roués applaudissent, mais que Ia bonne
foi reprouve.
Voila done votre échafaudage. d'arguments, si
péniblement élevé, qui s'écroule par la base; vous
voila, dès vos premières phrases, pris eu flagrant
délit de..... inexactitude?
II n'y a pas seulement en vous un grand logicien,
il y a en outre l'éloffe d'un profond moraliste. Qu'il
doit ètre doux, Monsieur, de stigmatiser, cornme
ilsle méri tent,les vices deces pauvres humains,lors-
que l'on est soi-mème un exemple de toutes les ver-
tus et le modèle de tous les désintéressements! Mais
écoutons vos lamentations que ne désavouerait pas
Jérémie Hélas! hélas! vous écriez-vous, dans quel
triste siècle vivons nous! Oü le courant nous mène-t-il?
IJelas! oui, Monsieur, nous voyons des natures pa
rasites qui dépensent leur existence a promeuer
inutilement de vllle en ville leurremuante nullité et
parviennent enfin, grace a la flexibilité de leur
échine, a prélasser mollement leur suffisance dans
quelque sinecure. Toujours aux Irousses des puis-
sants du jour, qu'ils importunent de leurs basses
adulations, ils n'ont qu'une règle de conduite Ia
satisfaction de leurs intéréts, ils ne poursuivent
qu'un butles faveurs du pouvoir. Aucun effort ne
leur coute ni les courbettes, ni les flutieries. Mais
ne leur parlez pas de moralité politique, ils ne vous
comprendraient pasleur moralité politique a eux,
c'est l'intérêt; leur foi politique, les bénélices qu'ils
réeoltent. Rien n'échappe a leurs étreintes, ni l'a-
mitié qu'ils trahissent aussitót que leur avantage le
commande, ni le respect des convictions, qu'ilsfou-
beront aux pieds pour quelque hochet accordé a
leur vanité. Bas et rampants, ils se trainent comme
Ie reptile a plat ventre devant les dieux du jour, si
petits, si petits qu'on les apergoit a peine! Mais s'a-
git-il de satisfaire les rancunes de quelque patron,
oh alors le reptile se dresse, la vipère aiguise sou
dard, le forban littéraire se fait insulleur public.
Ces gens la, comme le crapaud des marais, abusent
de la répalsiou que leur caractère inspire.
Ilélas! hélas! Monsieur... unissons nos efforts,
publions des lettres pour combattre ces pesti-
férés!
Quenevoit onpas tont dans le temps actuel! pour-
suivez-vous encore dans un style plus remarquable.
par l'emphase que par la correction. N'importe!
ailez toujours, Monsieur, ne vous génez pas. On ne
risque rien a se brouiller.avec la langue frangaise
elie ne distribue ni benefices, ni honneurs.
Que dire maintenant, Monsieur, des épithètes
dont votre imagination féconde me gratifie?
Je suis un pourfendeurl Voila eertes un reproche
que Ton ne vous adressera jamais.
Je suis un partisan du Congres de Malines, un parent
du P. Loriquet et chose horrible a dire un
Jésuile
J'ai été un peu de tout, Monsieur, un mécontent,
un brouillon, un ambitieux; n'écoutant que mes
rancunes, ne cherchant qu'a nuire; j'ai été mênae
ir»—MnwirMMMM—Mian, u™nTver—a.