oserai je le dire? un RhPUBLICAIN Vous
voyez que les aambilités varient d'après les circon-
stances et les exigences de la cause. Eli bien
qu'est-il resté de toutes ces choses? Rien que le ri
dicule pour leurs inventeurs. Hélas! Monsieur, je
crains bien que vous n'ayez le mème sort et que vos
qualilicatifs, comme leurs ainés, ne soient étouffes
sous les sifïleis de la foule.
La colère est d'ailleurs mauvaiss conseillère,
.Monsieur, elle fait écrire bien des sottises; et si
quelqu'un avait pu douter encore des renseigoe-
menls conlenus dans ['article de VOpinion, il trou-
vera t la preuve de leur exactitude dans le ton mème
de votre réponse. Vous avez senti l'aiguillon vous
piquer Ie flanc et vous essayez de ruer. Vains ef
forts Tentative inutile! Vous ne m'atteindrez pas!
Laissez done une bontie fois ces fadaises qui n'ont
plus mème la chance damuser les badauds et sa-
ehez, pour votre gouverne, que je suis aujourd hui,
ee que j'étais hier, fletrissant la bassesse, narguant
le» pédants et me moquant des sots.
Je n'insisterai pas davantage, Monsieur, et loin
de me plaindre, je suis presque tenté de vous féli-
citer. Formé a une école oü l'injure tient lieu d ar
gument, oü la calomnie est élevée a la hauteur d un
principe, vous suivez en disciple soumis les leqons
dc vos maitres, vous vous ètes incarné leur style,
Jeups expressions et l'on croirait presque, lorsque
vous corivez, que ce sont eux qui tiennent votre
plume.
Mais la calomnie, Monsieur, est une arme a deux
tranchants qui blesse la main qui Pemploie.
J'arrive a la véritable question, a la composition
des biblothèques populaires et aux services qu'ellcs
sont appelées a rendre. Ce point, le seul en
discussion, est celui qui oceupe le moins de
place dans votre Iettre, probablement paree
que c'est le plus important et le seul sé-
rieux. Je l'abordrai dans un prochain article et
j'essaierai de vous démontrer que at vu la biblio
thèque populaire et que je sais de quoi elle se compose...
je dis, se composait au moment oüj'y étais. Ne confon-
dons pas.
Toutefois je constate, desa présent, deux choses:
1° Que si vous aviez voulujdifcuter sérieusement
vous vous seriez abstenu d'incriminer les inten
tions. N'étant attaqué ni directement, ni indirecte
ment par la moindre allusion, il vous était facile
de vous renfermer dans les termes de la discussion.
Si vous aviez été animé du désir d'élucider une
question intéressante, vous auriez trouvé d'autres
arguments que ceux que vous employez; mais tout
cela vous importait peu.
II y avait devanl vous— vous le croyiez du moins
un adversaire, un ennemi; Ie moment semblait
propice pour Ie discrédiler, le perdre dans la considé-
ration de ses concitoyens en le désignant publique-
ment coinme un menteur. Le mot d'ordre était
donné et vous vous ètes mis a insulter. Recevez-
en mes félicitations.
2» Qu'en affirmant que je n'ai ni vu, ni voulu voir le
catalogue de la bibliothèque populaire, vous vous Dom-
pezsciemment. J'AÏ DEMANDÉ LE CATA
LOGUE ET IL M A ÉTÉ RÉPONDU QU'IL N'Y
EN AVAIT PAS ENCORE je déclare sur l'hon-
neur et, si ma parole ne suffit pas, j'apporterai
l'appui d'autres témoignages qui prouveront que,
huit jours après ma visite, le catalogue n'était pas
encore IMPRIMÉ.
Deux mots encore, Monsieur, etje termine. Peut-
ètre me reprochez vous defaire fréquemment usage
dans ma réponse de vos propres expressions et de
me rendre coupable de nombreux plagiats. Vous
avez raison, Monsieur, et mon excuse se trouve dans
mon admiration.
Je n'ai cru trouver nulle part des expressions plus
suaves et des phrases plus polies, des sentimeats
plus délicats et des idees plus élevées, en un mot,
un langage plus convenable et plus littéraire que
dans votre lettre. La est mon excuse. Si je me fais
illusion, vous voudrez bien m'en avertir.
Je ne ünirai pas, Monsieur, sans vous remercier
de la bonne nuit que vous me souhaitez. - Si ja
mais l'insomnie me tourmentait, je possède un ex
cellent remède dans la lecture de vos écrits.
L'auteur de l'article intitulé
La bibliothèque populaire a Ypres.
Nous oflrons a nos lecteurs la suite de la
correspondance sur la Cléricomameet le
collége de Poperinghe.
Livrés pendant dix ans enlre les mains des jeu-
nes ecclésiastique et de moines défroqués, tous ani -
més d'une ardeur égale pour la lutte livrée la so-
ciété civile, les élèves du collége de Poperinghe
n'entendent parler que des droits et des préroga-
tives temporels de l'Eglise.
L'hisioire ecclésiastique n'est qu'une longue apo
logie de la domination cléricale; l'histoire moderne,
qu'une virulente attaque contre les conquètes iibé-
rales du xviurae et du xix"° siècle. Parle-t-ou des
temps présents, on paraphrase les sermons a la
mode, qui dépeignent la moilié des Beiges comme
des impies, des hérétiques, des francs-macons, des
libératres, des gens de sac et de corde persécutant
la sainte Eglisc dans la personne de quelque véné-
rable curé ou de quelque onctueux vicaire. Toute
l'instruction littéraire et historique est empreinte
de ces idéés,qui ne Iaissent pas que d'exercer sur Je
jeunes intelligences une impression profonde.
Ajoutez a cela les nornbreuses instructions reli-
gieuses qui entretiennent constamment chez les en-
fants eet esprit d'ascélisme, ces aspirations exagé-
rées vers la vie spirituelle, et vous comprendrez
sans peine qu'au seuil du collége, ignorant Ia réa-
lité,la vérité du monde,séduitspardebrillantespein-
tures de l'état ecclésiastique, les jeunes gens ne son
gent qu'a rejoindre au séminaire et au couvent
leurs anciens amis, avcc lesquels ils entretiennent
d'ailleurs les relations les plus suivies et les plus in-
times.
Est-ce vocation dans la sublime acception du
mot?
Non? e'est ignorance de ce qu'ils font, e'est pre
vention puisée dans leur enseignement, c'est de la
spéculation sur leur avenir.
Voulez-vous comprendre toute l'étendue du vice
dont cette éducation est entachée? Etudiez-en les
consequences désastreuses, comptez le nombre ef-
frayant de ceux qui reviennent de leurs erreurs.
Je ne dirai rien de ceux qui trop tard, se sen-
tant incapables de remplir les devoirs si rigoureux
mais si saerés du vrai prélre, gémissent amèrement
de s'ètre laissés entrainer par le courant ecclésias
tique, en attendant qu'emportés parjeurs instincts,
par l'iftdomptable force de leur nature, ils oublient
non-seulement la dignité de leur état, mais devien-
nent des scandales pour la société, sinon des sujets
de cour d'assises. Quoique lesnoms propres se pres
sent sous ma plume je n'en citerai pas; Ie lecteur
les nomtnera sans peine.
A part ces misérables dont I'éducation faussée a
fait les plus vils des hommes, combien n'en est-il
pas d'autres qui suppoitent avec resignation la
Iourde chaine que dans Ia naiveté et Paveuglement
de leur jeunesse ils se sont laissé imposer? Ce sont
des natures d'élite, des hommes fermement trem-
pés, de bons prètres, mais dont la vie n'est qu'un
long suppiice,un éternel reproche contre ceux qui,
aveuglant leur enfance, les ont écartés du chemin
que Dieu lui-mème leur avait tracé.
Les moins a plaindre et il s'en compte par
douzaines sont ceux dont les yeux s'ouvrent avant
qu'il soit trop tard, et qui out le courage de jeter le
free aux orties, pour rentrer dans le monde avant
que les vceux ecclésiastiques les aient détachés du
corps social. J en compte quatrependant Ia dernière
période de sept années. Un pas de plas dans leur
égarement involontaire en eüt fait quatre nouvelles
victimes de la cléncomanie
A ce triste tableau faut-il ajouter les reflexions
que fait naitre l'étrange conduite d'un grand nom
bre d'ecclésiastiques? Ces nornbreuses captations
judaïquement préparées et audacieusement exécu-
tées; ces calomnies, ces intrigues, ces violences,
ces colères, ces rancunes, ees vengeances qui dés-
honorent les prètres en temps d'élection; cette soif
d'argent de domination temporelle et tant d'autres.
faits et gestesreprouvésparla sainteté du sacerdoce,
ne prouvent-ils pas l'évidence que bon nombre
de ceux que couvre la toge du Christ, ne furent
pas appelés par lui a suivre ses trace, mais qu'en
se faisant ses apötres ils ont cédé a des vues mon-
daines ou succombé aux entrainements d'une édu
cation fanatisée
Que les pères de familie de Poperinghe et des
environs méditent un peu ce chapitre il me parait
qu'il en vaut bien la peine.
C'est jeudi procham, 31 décembre, k 7 heures du
soir, que M. Bancel professeur k l'Université libre de
Bruxelles, donnera, en la Salie Bleue, de PHötel de
Ville, la conférence annoncée.
La Renaissance, considérée au point de vue litté
raire, artistique, moral et politique, tel est le sujet
que le savant et persuasif orateur traitera dans cette
soiree.
Les nornbreuses signatures qui couvrent les listes
de souscription pour cette séance, témoigne de tout
l'intérêtque le public porte a la libne discussion des
faits historiques et des principes cela nous assure
un auditoire aussi nombreux et compact que choisi
et varié.
La liberté de Ia parole, ce beau fruit des révolutions
modernes, n'est plus parminos populations regardée
comme un malc'est pourquoi des hommes de toutes
les opinions accordent leur généreux concours k la
conférence de M. Bancel. Aussi, si nons n'avons pas
étésurpris de voir au Congrès de Gand des membres
du Congrès caiholique de Malines, nous ne l'avons
pas été non plus en apprenant que des adversaires
du libéralisme iront, jeudi prochain, entendre un
iibre-penseur.
On nous assure de différents cótés qua Monsieur le
notaire Capelle, qui en juin, a travailló coutre la liste
libérale et qui, le 27 octobre, n'a du sa réélection qu'a
l'appui de M. le curé, est rentré en grace et qu'il sera
appuyé par les chefs du parii pour les functions d'ëchc-
vin a Warton. Le libéralisme doctrinaire se bigarre
comme l'habit d'Arlequin.
Nous venons de recevoir un n° d'un nouvel organe du
libéralisme qui parait a Ath sous le litre I'Alliance.
Nous souhaitons la bicnvenue a votre nouveau confrère,
et nous faisons les vceux les plus sincéres pour qu'il
parvienue a propager ses doctrines.
Par arrété royal du 27 novembre 1862, le sieur Du
bois (L,-P.), vérificateur des douanes dc première classe
a Anvers, est nommó receveur des contributions dircctcs
et des accises a Poperinghe.
jVOIRIE VIC1NALE.
Péages.
Des arrêtés roxaux du 19 décembre I8C5, autorisent
1 La commission administrative de la chaussée de
PoperiDghe i Oosivleteren, par Westvlcteren k perce-
voir, pendant une nouvelle période de dix années cou-
séculives, le droit depéage élabli sur cette chaussée aux
conditions meutonnées dans l'arrêté royal dull no
vembre 1833
2° La commission administrative de la chaussée vici-
nale de Saint-Eloi a Messines k percevoir, pendant une
nouvelle période de dix années conséeutives, le droit de
peage élabli sur cette chaussée, aux conditions iudiquécs
par arrété royal du 9 jinvier 1835.
Om été admit au serment d'institutenr.
1' Le sieur Dennequin (fidele), éiève diplome de l'é-
colc normale de Tbourout, nommé, le 15 octobre 1863,
aux fonctions de sous-instituteur a l'école commuuale de
Reninghelst
2" Le sieur Devrient (Henri), élève diplome de l'école
normale de Thourout, nommé, le 12 octobre 1863 aux
fonctions de sous-instituteur a l'école communale de
Zonnebeke.
Bien des gens se figurent qu'ils peuvent mettre fmpt
némeutduis les mains de leurs enfants certains petits
livres revêtus de ['approbation du clergé. Ils se trom
ACTES «F8',BCSEI.S.
FAITS OIVEBS.