des ouvriers, la confiarice indispensable la pros
périté des caisses d'épargne.
II y a d'ailleurs constater, et cette observatien
peut expliquer jusqu'a un certain point, l'état de
ehoses actuel, que les caisses d'épargna, loin de
chercher k étendre leurs opérations, les ont res-
strèintes, au coniraire, dans les limiies les plus ex-
trèraes. Dès 1834, la Société Générale avail sup-
primé ses caisses en province pour n'en maintenir
que deux, une k Arivers et l'autre, a Bruxelles et
par btffet de cette mesure, le nombre des dépo-
sants tombait en quelques années de 44,000 a
23,000. La Banque Liégeoise en a fait autant et
aujourd'hui méme toutes deux ne demandent pas
mieuxque d'ètra,débarrassées d'nn fardeau qu'e les
considèrent co1i)me ónéreux et compromettant pour
leur crédit* Defiance de la part du dépo-anl, in-
quiétude de impart du déposiiaire, faut il chercher
ailleurs les cau§fe^#*1a situation actuelle des cais
ses d'épargne
Cette situation déplorable, le projet de loi sou
mis en ce moment an Sénat a pour but de 1 amé-
liorer. Ce projet fort remarquable, peut étre ra-
mené a trois grands principes 1* intervention et
garantie de l'Ëtat; 2° importance des dépots 5"
mode de placement des fonds déposés. Examinons
brièvement ces trois principes fondamentaux.
(A continiitr.)
A SI. LE DIRECTEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE
POPULAIRE COMMUNALE.
Monsieur,
II faut autre chose dans une discussion que quel
ques odieuses calomnies distillées dans uhe bile
Vénéneuse ou quelques phrases ronfiantes dans les-
quelles la prétention le dispute au ridicule.- Le pu
blic sensé ne se paie pas de cette mownaie et il n'a
jemais pris au sérieux les rodomontades de Dow
Quichotte.
Vous n'avez sans doute pas épu:sé votre vocahtf-
laire d'injures, car il dort étre riche; donnez done
fibre carrière votre nature expansive.
Autant en ernporte le vent.
Moi j'ai hate d'arriver a la question et de m'oé-
cuper de la bibliothèque populaire.
Vous ne trouveretf pal rnauVa'is, Monsieur, que
ee sujet me paraisse plus intéressa'nt que vos phra
ses et quejedonne une institution publiqüè la' pré-*
férence sur votre personne.
Vous comroencez votre première lettre par cit
mots que je eite textuellement Je passerai sons si
lence la première partie de voire article; je ne m'occttperti
que de celle qui traite parlitulièrement de nolre élablittemenl
communal.
Votre procédé est commode. Toute cette pre
mière partie est consacrée examiner l'idée qui a
présidé la creation des bibliothèques populaires,
les services qu'elles sontappelées a rendre dans notre
société moderne et les moyens pratiques employer
pour leur donner une utilitó incontestable; ella
tert de base, de point de depart a la seconde, et ex-
plique comment et pourquoi la bibliothèque popu
laire d Ypres se compose en partie d'ouvrages qui
vont diamétralement a 1'cneontre du but qui Fa fait
établir. La loyauté la plus élémentaire commandait
de diseuier tout d'ahord cette première partie. Au
lieu de cela, que failes vous? elle vous géne et eau
a passes sot s silence, vous la supprimez. Ainsi dé-
barrassé des eniraves qui metteut un frein a votre
ardear, vous pouv<z vous lancer librement sur le'
terrain du paradoxe; le champ s'ouvre vaste, im
mense, devant les éearts de votre imagination vaga-
boode.
En effet, e*t évident, Monsieur, que si les Bk
bliothèques Ropulaires n'ont pas de conditions de
civilisation a reinplir et nedoivent pas étre formées
d'après certaiiies méthodes invariables, il est évi
dent quo la présence de tout livre, quelque niais
qu'il soit, pourra se justifier aisément. Ces dépots
précieux, au lieu de servir a l'instruction ét a la
moralisalion des cl-asses ourrières, deviendront tout
simplement des cahinets collectionneurs, livrés au
hasard ou aux caprices de leur directeur.
Permettez moi done, Monsieur, de rétabhr ce
que vous supprimez d'un trail de plume et de vous
rappeler d'une manière succincte ce que disait la
première partie de mon articlenous jugerons ainsi
plus sürement I» seconde et nous apprécie-
rons en méme temps la valeur des dénégalions que
vous y opposcz, C'est un des plus grands avantages
de la discussion de pouvoir de temps en temps ra-
fraichir la mémoire rebclle d'un contradicleur.
Après avoir dit que les Bibliothèques PopuUires
sont des instruments de civilisation pour les classes
ouvrières qu'elles doivent arracher aux préjugés et
aux superstitions, ristruire et möraliSer, j ajoute
qu'il faut avant tout rendre Ia lecture atlrayante au
moyen d'ouvrages simples et élérnentdires qui, en
méme tenips qu'ils énseignent, iniérèssent et ümu-
sent. Puis, passant aux moyens pratiques, j'indique
trois ealégories comme devant former, d après mot,
le fonds esseniiel de toute Bibliothèque Populaite
et j'en donne les motifs. C'est d'abord la morale,
pour faire un honnète hoirirné, phis l'histoire na
tionale, pour former un patridtë dévöué, enfin les
ouvrages techniques, pour créer un bon ouvrier.
Ces apprécialions mè Sönt personnelles, a la vé-
rité, et n'ont pas plüs de valeur que celles d'un sim
ple mortel Comme vous ou moije ferai observer
cependant, Monsieur, que vous he (es contesicz pas
et jusqu'i ce que vous en ayez entrepris et réussi la
réfutation. je les tiendrai pour sensées et raison-
nables.
Un autre point égaiemeut acquis au débat et que
Voos vous garderez bien de coniredire, c'est que les
ouvrages que j'ai cités se trouvaient réellement
sur les rayons de la Bibliothèque Populaire. Or,
je le demande a vous méme, Monsieur, en quoi
La Dévotion réconciliée avec l'Eiprit, po Mgr. Perpigo'an,
oü Les Conso/ations Chréliennes dédiéts aux dames pieusei
peiivenl elles servir a arracher le peuple aux
préjugés et aux superstitions? Quelle utilité y a t il
pour lui k connaitre les fails et gestes du gelukzaligen
de Liguori ou La Mrrveilleuse existence de i'Ancien Capü-
cin, confesseur et prédicateur Pieter Veroisch Igöfnrrï-vou<
que les auteurs ou les inspirateurs de la plupart de
ces ouvrages que vous défendêz avec tarit d'achaf-
nement sont les mèmes hommes qui ont sanciifié
la mcndicitédans la peisormedu bienheureux Labre?
Ou bien espérci vous, aéec de pareils principes et
Éa moyen deidoclrine* de ces hommes irieulquer ah
irtvaiileur le respect de la dtgnilé humaine, le goüt
et l'amour des occupations honnèles? Eu vérité,
Monsieur, ee sefait une etèange fa^on de moraliser
les masses.
Ne veqerf pai me dire qö'e je fdis semblant d'aboyer
tonstarrtmerit as clerical oh que je prétrnds lonjours aperce-
toir an bout de nton ntxun jésuile ou une robe noire quelcontjue.
11 m'est impossiblé de prendre voire accusation au
sérieux, a moins d'y voir de votre part une avance
faite a toute éventualilé, une précaution pour i'ave-
nir. Beaucoup de personnes se persuadent, je ne
sais pourquoi, que le vent est au cfériealisme et déjè
1 es girouettes s'appïétent a tourner.
Passons k l'histoire.
Vous ecrivii z dans votre lettre Si je né suis pas tor-
dre des Jails, je vous assure que je n'en ometlrai aucuii
cependant vous ne dites pas un mot de tous ces li-
vreséditésparia maisonManie,historiettes inventées
a piai-ir par un parti bien connu pour ironquer les
farts du passé et voiler aux jeunes générations la
manche inaltérable de l'humanité "vers la liberté et
le progrés. Ces livres font ils partie de la Bibliothè
que Populaire? Les mettez vous entre les mains de
nos ouvriers? Répondtz oui ou non.
Je ne vous parlerd plus de l'Hisloire de Tamerlan, ni'
de celle du Japort ort de l'Empirc Ottoman, quoique VOUS*
n'en puissiez nier l'eiisience je vous abandonne
mèine la Chine, puisque vous y tenez. Mais je re-
Viens un instant sur les ouvrages de M. de Gerlache.
Vous dites que la Bibliothèque Populaire de
Liége possède ï'llistoirc de Liége depuis César, etc, par
M. de Gerlache et vous en concluez sans doute,
tacilement, il est vrai, car vpns n'osez pas l'écrire,
que la Bibliothèque Populaire d'Ypres fait bien
de donner en lecture ï'llistoirc des Pays Bas du méme
auteur.
Pour moi je fais une distinction fondamentale
entre ces deux ouvrages et, sans vouloir commeri-
cer ici un examen approfondi, ni dresser un long
parallèle, je dirai quelques mots de l'llisioire dei
Pays-Bas.
II est, dans cèt ouvrage, une page que vous eorr-
naissez aussi bien que moi, Monsieur, page mémo-
rable oü il e£t,traité de l'Eocyclique.
La Belgique venait a peine de se constituer eb
état indépendant; son pacte fondamental, résumé
éloquent de toutes les bbertés, avait été promulgu«
le 7 février 1851, iorsqu'au mois de septembre de
l'année suivante fut publiée Ia lettre encycliquede
Grégoire XVI, en date du 13 aoüt.
Je n'ai pas la prétention d'enseigner ees fait» a
votre scienee qui certainement les possède, je de
sire simplement les rappeler a votre mémoire.
Je voudrais m'eniretenir quelque peu avec vous,
Monsieur, de notrè Constitution, de l'Encyclique
et|des réfiexions ëmises sur ce document par M. dé
Gerlache dans son llistoirc des Pays-Bas, Le sujet ne
manque pas d'intérêt. Peut étre méme serai-jé
forcé d'etre un peu long, quoique je me genie inca
pable de le trailer avec tous lis déreloppementó
qu'il comporte. Mes citations devront étre nom-
breuses; je regrette méme que le défaut d'espacè
ne me permette pas de transcrire l'Encyclique tout
entière.
Contentons-nous done de quelques-uns des priu-
cipaux passages et voyons comment le chef de laf
catholicité apprécie et traite les lib'ertés inscrites
dans la Constitution Beige.
La Constitution proclame cntr'aulres la liberté t't
conscience, Ij libtrlé de la presse et celle de manifester ses
opinions en toutes malières, la liberté d'association.
Sur le premier point, Ie Pape répönd
De cette source infecte de 1 'indifferentisme, dé-
coulè cette maiime absurde et erronée, oh
plulót ce dëllre, qu'il faut assurer et garantir a
qui que ce soit la liberté dé. conscience On prépare
fa voie de cette pernicieuse erréur par la liberté
d'opinións pleine et sans bornes qui se répand au
loin pohr le malheur de la société religieuse et
civile, quelques-uns répétant avee une extréme
imprudence qu'il en résulte quelque avaritage
pour la religion.
Votèi ee qu'il dit la liberté de la Presse
Li s« rapporle cette liberté funeste, ei dout oW
ne pèüt «voir «sseé d'borreur, la liberté de 1*
librairiê pour publier quelque ëerit qué ee soit,
liberté que qüelques-uns osent solliciter et éten-
dre avee tant de bruit et d'srrdeur. Nous sommes
épouvantés, vénéfables Fréres, en considérant de
quelles doctrinë's ou plutó't de quelfes erreure
monstrueuses nous som'rtieS accablé, e( en voyant
qu'elles se propagent au foin' et parto'ut,- par une
multitude delivres et pardesécrits de toute sorte,
qui sont peu de chose pour le volume, mais qui
sont remplis de malice, et d'oü il sort une malé-
diction qui, nous le déplorons, se répand sur 1»
face de la terre.
Suit un échantillon du respect que Rome a pro.
fessé de tout temps pour la liberté des opinions
La discipline de I'EgÜse fut bien différente dès
i le temps méme des apötres, que nous lisons avoir
fait bruler publfquemeht une grande quantité de
mauvais livres. Qu'il suffise dé pareourir les lois
rendues sur ce sujet dans le cinquième cóncile de
Latran, et la' Constitution qui fut, depuis, don-
née par Léon X, notre prédéce&eur d beureus»
mémoire. pour empécher que cc qui a êié sagement in-
venlé pour iaccroissement de la [bi et la propagation des
sciences uiiles soit dirigé dans na but contraire, et ports
prejudice au ealutdes fidèles. Ce fut aussi Fobjet des
soins des Pè'rcs dtf Concile de Trentc, qui, afin
dspportér ie remède a un si grand mal, firent
t ün décrèt salutaire pour ordonner de rédiger un
c indet dés livres qui contiendraient une mauvaise
doctrine. II faut combattre avec force, dit Clément
VIII, notre prédéeesseur d'hcureuse mémoire,
dans ses lettres encycliques sur la proscription
dés litres dangereux, i' faut combattre avee forcéoo-