JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT YPllESj IMmanche Beexième aniiée. N° 4. 24 Janvier 1864. par ah sant le Dimanche de chaque semaine PRIX D'ABONNEMENT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestrc. Pour l'Elrangcr, le port en sus. PRIX DES ANNONCES ET DES RÉCLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 50 centimes. Laissez dire, laissez-vous blkmer, mais publiez votre pensee. Oa s'abonne a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-libr., rue de Dixmude, 35. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. ÏPKES, 24 janvier. i,A srrurffHJiv. Le parti clérical ne veut ni du pouvoir ni de la dissolution. Jene veut pas du pouvoir paree que ia majorité parlementaire lui fait défaut. Je ne veut pas de la dissolution, paree que l'em- ploi de cetie mesure extréme ne lui parail pas suffi- samment, justifiée par les eirconstances. Telle est la déelaration formelle, catégorique que nous a apportée, il y a deux jours, l'organe le plus accrédilé de l'opinion eléricale. Dés lors, a notre avis, la situation devient par- faitement nette et le ministère n'a plus qu'une chose a faire retirer sa demission des mains du Hoi et attendre les événements. Personne ne peut sérieusement contester que ce soil son droit. Vaincu sur le terrain èlectoral, il a loyalement offert de céder la place a ses adversaires. Ceux-ei refusant de la prendre, il est tout simple que le ministère la garde. Pourquoi s'en irait il? II n'avait d'autre raison de quitter le pouvoir que le droit de la victoire que pouvaient légitimement invoquer les vainqueurs. Or, cette raison dispaiait dès que les vainqueurs renoncent a s'en prévaloir. Le parti clérical n'envisage cependant pas les choses de cette facon. Tout en maintenant son refus de prendre la direction des affaires, il élève Ia pré- tention de dicter des conditions au cabinet libéral et a la majorité qui l'appuie. Cette prétention est absurde. Le droit du parti clérical, répétons-le, c'est d'occuper le pouvoir; et loin que l'opinion libérale songe a le lui contester, elle l'a sommé diverses reprises, elle le somme encore tous les jours de remplir ce premier devoir de toute opposition triomphante. JMais si celle- cipersiste dans son refus, il est clairqu'elle n'a rien a réclamer de ses adversaires, qui restent seuls et uniques juges de Ia situation.De deux choses l'une: ou Lien le parti clérical doit accepter franchement la responsabilité de Ia situation, et, dans ce cas, il pourvoira, comme il Fentendra, aux nécessités du moment; ou bien il entend laisser cette responsa bilité au parti libéral el alors c'est a ce dernier qu'appartient incontestablement le droit de prendre toutes les mesures qu'il jugera utiles a sa conser vation, Sans doute, Ia vie du ministère ne serait pas de longue durée !a session ne s'écoulerait pas sans que, sur l'un ou l'aulre vote politique, il ne fut obligé de prendre une resolution extréme mais en presence d'une situation semblable, qui pourrait lui contester le droit de dissoudre les chambres et de faire un appel au pays? II ne le pouvait pas aprés les élecff ns de Bruges, ce droit nppnrtennil naturelle- ment aux vainqueurs fidéle aux principes eonstitu- lionnels, il a du se borner alurs donnet' purement et simplemeiu sa demission. Mais ses adversaires repoussant la dissolution, quel est l'bomme de bonnefoi, l'homme raisonnable et senséqui pourrait dénier an ministère le droit de consulter les élec- teur» et de leur detnander la solution d'une situa tion devenue impossible a soutenir? Nous disons, nous, que la dissolution, provoquée dans de parod ies eirconstances, serait aecueillie comme un bien- fait par l'opinion publique ct qu'elle nous veogerait d'une maniêre éclatante des défaites suecessives que nous avons éprouvées dans ces derniers temps. Et si le sort devait nous étre contraire, si le pays devait une fois de plus subir la triste experience de la domination eléricale, nous rentrerions dans la rninoriic avec la conscience d'uri devoir accompli et cette coi:fiance inalterable dans l'avenir qui est la force et la consolation de tous les hommes de progrès. LE imreSSTÈRE RVAEEAIRES. On parle beaucottp, depuis quelques jours, d'un ministère d'affaires. Un ministère d'affaires, dit VEtoile beige, voila ce qui nous convient four le moment, et tous les journaux cl 'ricaux de chanter a l'unisson II nous faut un ministère d'affaires Laissons-lk les mots et voyons les choses. Qu'est-ee qu'un ministère d'affaires C'est, dit VEtoile,un ministère chargé d'administrer le pays, »de s'occuper surtoutde maintenir l'ordre et la paix «publique,de donnet'satisfaction aux intéréts intel- lectuels etmatériels des citoyens,e« laissanl de cöté »les questions irritantes qui peuvent agiter les es- prits. Votlk, i! faut en eonvenir, un ministère qui doit être du goüt de tout le monde et si le pays parvient k metire la main sur un pliénoméne aussi rare, il aura grand tort de ne s'en contenter que pour le moment. Quant a nous, nous lui jurons fidélité et dévoüment perpétuels et nous déclarons ne plus vouloir en Belgique d'autres ministères que des ministères d'affaires. Seuleinent, nous nous demandons comment fera ce fameux ministère pour laisser de cöté les ques tions irritantes qui peuvent agiter le pays. Ne cberchons pas bien en arrière au moment mème oil nous ócrivons ces lignes, deux questions irritantes agitent le pays, la question de l'enseigne- ment primaire et la question des cimetières. Dans un trés grand nombre de nos villages, l'en- seignemenl primaire n'existe qu'a l'état de lettre morte, e'est-a-dire qu'au lieu des écoles commu- nales prescrites par la loi et offrant, celies-ci, tou tes les garanties désirables, les autorités locales, subissant l'influence du clergé, patronent et sub sidies des écoles mal tenues, mal dirigées, insuf- fi-an'es sc-s i in I s ia pert-. I.o mi N the - tuel, qui n'est pas, k la vérité, un ministère d'af faires, s'est beaueoup préoccupé de cette situation facheuse de l'enseignement primaire dans les cam pagnes; 11 s'est vu dans la nécessité de rappeler les communes k leurs devoirs et d'imposer aux plus récalcitrantes des écoles convenables. Chaque l'ois qu'il a supprimé une mauvaise école pour en met- trc une bonne a Ia place, le clergé n'a pas manqué de jeter les hauts cris et d'accuser le cabinet libé ral de miner l'enseignement religieux au profit de l'enseignement laïque et anti-catholique. Le ministère d'affaires, qui voudra laisser de cöté cette question irritante, devra done s'abslenir soi- gneusement d'imiter ses prédécesseurs et l'ensei gnement primaire deviendra ce qu'il pourra, c'est- è-dire que le clergé le monopolisera de plus en plus. Quant aux cimetières, VEtoile connait comme nous les prétentions du clergé sur ce point. Le mi nistère d'affaires, pour laisser de cöté cette question irritanten'aura rien de mieux a faire que de subir la loi du curé et de reconnaitre son omnipotence dans Ie cimetière. Moyennant quoi, il n'y aura plus d'irritation d'aucune espéce et le ministère d'affai res pourra se flatter d'avoir donné une satisfaction compléte aux intéréts mor aux et inlellecluels dts ci- toyens. II y a cependant une ombre k ce beau tableau. Le ministère d'affaires aura comblé les voeux des catholiques et pourra compter sur leur appui; mais les libéraux, VEtoile croit-elle qu'ils auront lieu d'ètre très-satisfaits d'un semblable gouvernement? Croit-elle qu'ils applaudiront a la ruine de l'ensei gnement public et l'abdication des droits du pou voir civil en matière d'inhumations? Et s'ils pro testent par les élections, par la presse, par leurs mandataires clans les Chambres, que deviendra ce régime de paix, de tranquillité que le ministère d'affaires devait inaugurer dans le pays Ce fameux ministère d'affaires n'est. done qu'un rève, une-pure utopie. Au point oil nous sommes arrivés aujourd'bui, il rte dépend de personne de laisser de cöté certaines questions; ces questions s'imposent d'elles-mêmes par la seule force Je l'opinion et c'est lutter contre le courant général des esprits que de prétendre leur imposer silence. Dans le rapport deM. Nothomb, sur les élections de Bruges, on peut lire t Quelques semaines après les élections, il y a eu, k des jours différents, un régal donné aux électeurs de Zerkeghem et k leurs femmes, successivemeiu eb' quatre cabaretiers de la mêiiie commune, égak-ment électeurs. Ces fêtes ont été soidées par le jardinier de SI, Al- bert de Man, curé de Zerkeghem, et par le sous insti- tuteur Van Poucke. A 1' 1 'i "k «b - h UN NUMÉRO 23 CENTIMES. OPINION LE TOUT PAYABLE 1)'AVANCE.

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1