i JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT Y-PU ES; Dimanche Deuxième anaée. N° 0. Y Février 1864. paraissant le Dimanche cle chaque semaine. FRIK Q'ABORNE-HIENT POUR LA BE1.GIQUE 8 francs par an; 4 fr. SO par semestre. Pour l'Elranger, le port en sus. DN NÜMÉBO 2S CENTIMES} PRIX DES ANNONCES ET DES RÉCLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 50 centimes. Laissez dire, laissez-vous bl&mcr, mais publiez votre pensee. On s'abonnc a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.iibr., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toutes lettres ou envois d'argent doivent elre adressés franco au bureau du journal. ÏPMI, 7 FévrÊcr. L 'iA R MISTIGE. La crise ministérielle touche a sa fin. Toutes les tentatives faites dans le but de com poser un nouveau cabinet d'affaires ayant échoué et le parti oiérioal persistant dans sou scandaleux rcfus d'occupcr le pouvoir, le maintien du minis tère aetuei deiient, semble t-il, la seule solution possible. Te! parait èlre également le sentiment du ministère lui-mèmc. D'après les derniers rertsei- gnemehts que nous transmettènt les journaux de la Capilaie, rios ministres se seraient decides a retirer Ieurs démissions des mains du Roi et a atteridre les (vèrsements. Eu tenant pour exacts ces renseignements, on se demande quelle ligno de conduite le gouverne ment compte suivre pendant le restant de la Ses sion legislative. Persistera t-il dans ia politique fet me el progressive qu it nous a promise lors de la discussion de i'adresse ou bien, affaibli par le résultat des dernières elections de Bruges, accepie- ra t il Farinistice que lui proposent aujourd'hui ses adversaires ét consentira-t il a ajourner la presen tation des pr.oiels de loi annoncés dans le discours du tröne? Celte question est grave. Selon qu'ellesera réso- Iue dans, un sens ou dans un autre, le triomphe definitif de la cause libérale aura fait, a notre avis, un gran<i pas en avant ou en arrière. Admcttons un instant que le ministère accepte 1'armistice. Le premier résultat de celte condescen- dance sera de rnécontenter un grand nombre de li béraux et de ressuseiter les germes de celte fatale scission qui a contribué, bien plus que les affaires d'Anvers, S affaiblir nos forcesdansleParlement. A tort 011 a raison, bf-aucoup de libéraux, et des rneil- leurs, sont eonvaincus que le cabinet actuel a irian- qué d'énergse dans piusieurs circonstances et lui imputent les désastres électoraux que nous avons subis, coup sur coup, depuis trois ans. Ces libéraux, raliiés au ourd'hui au ministère a cause des promesses qu'on leur a faites pour l'ave- nir, se détacheront iudubitablement du parti mi- nistértel si ces promesses sont cle nouveau ajour- nées, etildeviendraimpossible deeotnpterdésormais sur eux la seission sera compléte et irrémé- diable. Affaiblissement du parti libéral, te! serait done le premier résultat fatal, inevitable d'uue politique d'atermoiement. En serail il de même pour nos adversaires? Pouvons nous espérer que l'artnistice qu'iis nous proposent eniraiuerait puur eux les mèmes consé- quenees que pour nous? Personne ne le croira et la raison est simple Le parti catholique ne Jutte pas, comme nous, pour conquérir; il ne lutte, lui, que pour conserver. I! ne demande qu'une chose, le pauvre homme c'est qu'on ie laisse jouir en paix des privileges ct mono- poles qui assurent sa dominationl'armis- tiee lui convient done admirabiement bien sous tous les rapports. Que pourrait-il demander de mieux en effet que do ne pas être inquiété L'ar- mistice, c'est la réforme de la loi sur les fabriques u'églises ajournée; c'est la discussion par le Sénat du projet de loi sur les bourses d'étude remise aux Galendes grecques; e'est larévision de la loi sur l'eiiseignement primaire enterrée pour dix ans; c'cst 1a domination du prètre assurée dans le cime- ticre et dans l'école, c'est son influence éleetorale raise a l'abri de toute inquiétude. Une suspension d'bostilités, dans de sernblables conditions, ne peut évidemment pas répugner au parti clérical, qui en profiterait pour aecroiire ses forces, tandis qua nous loüs affaiblierions dans nos divisions intes tines. Que le ministère, au contraire, rejette l'armistice et annonce i'intention de réaliser son programme; que, dés la rentree des Chambres, il dépose les pro jets de loi annoncés; qu'il presse ie Sénat de discu- ter la loi sur les fonditions de bourses, qu'cn un mot, il nutte la Droite dans l'alternative ou de le snbir ou de le renverser; ceries, le parti catholique n'hésitera pas. Plutót que de sc laisser enlever, saus crier, ses cbers priviléges, il coosenlira courir les chances d'une dissolution. Or, la dis solution l'effraie a ce point que l'idée de devoir y recourir l a décidé a repousser !e pouvoir qu'on lui offrait. Et pourquoi cette répugiiance, si ee n'est paree qu'il sent que !e pays n'est pas avec lui? Nous avons done lout a gagner a une disso lution, surtont si eilc avait lieu sur l'une des grandes que stions politiques qui interes sent l'avenir du pays. Qui n'est pas convaincu, par exemple qu'un appel au paysrendu nécessaire a la suite du rcjet de ia loi sur les fa briques d'égiise-, nous offrirait des chances presque certaines de réparer nos pertes et de recoustituer dans le Parlement notrearieierme mojorité? Etsi.par impossible, nous devions succomber,ne vaudrait-il pas mieux tomber avec honneur, le drapeau du li béralisme a la main, que cle vegétcr qudques mois sous l'abri honteux d'un armistice, pour mourir misérablement, desbonorés a nos piopres yeux et aux yeux de nos adversaires eux mèmes? - Le parti clérical a parfois des accès de naïveté dont il est bon que le pays prenne note pour son instruction. On lui demande pourquoi, ayant renversé le ministère iibéral, il refuse de le remplaecr; il ré- pond tout simplement que le moment n'est pas en core venu pour lui de reprendre la direction des affaires et que les libéraux n'ont qu'a se tirer d'em- barras le mieux qu'iis pourront. Mais, lui dit or, c'est vous qui avrz créé la si tuation vous ne pouvez pas en rejeter la res- ponsabilité et les embarras sur vos adversaires. Personne ne songe vous contester voire vic- loireusez-en comme c'est votre droit, commc c'est votre devoir, en vous ehargeant du soin de gouvemer le pays, qui vient de vous donner Bruges une marque si éclatante de sa sympathie. Voyons, M. de Theux, voyons,M. Dechamps, son- goz done que vous avez a gard^r une vieille reputa tion d'hommcs d'Etat que votre refus persistant pourrait compromettrele ministère est vacant, ebargez-vous d'en composer un a voire choixet reritrons, pour l'amour de l'ordie, dans les vous constitutionnelles. Je le voudrais de tout mon coeur, répond M. Dechamps; mais j'ai en ce moment tant d'affaires in- aüstriellës sur les bras que je nc sais vraiment de- qiiel cóté donner lête. Vousne voultz pas sans doute que j'aille me ruioerpour tirer le pays d'ernbarras? D'ailleurs, mon ami, le vénérable comte de Theux fora tout aussi bien l'affaire que moi et il n'est pas, comme moi, administrateur de vingt cinq sociélés anonymes. Qu'on s'adresse a lui, Je rie demanderais pas mieux, fait observer le vénérable comte de Theux, que de composer un ca binet mais nous n'avons pas la majorité a la Cham- bre, un ministère catholique ne vivrait pas huit jours avec un parlement composé comme il lest au - jourd'hui. Votre observation est fort juste, disent les li béraux; mais vous avez un moyen fort simple de vous constituer une majorité faites un appel au pays, dernandtz la dissolution des Chambres. DisspudrelesCbambres! s'écrie M. de Theux. Je n'ai garde. Je sais ce que ces appels au pays nous ontvaki, chaque fois qu'on y eu recours. Merci de votre avisje n'en use pas. D'ailleurs, que vou- lez ious que je fasse de ces saisnés Anversois qui me tomlx ront sur le dos avec Ieurs pétitions ei Ieurs réclamations lis ne me laisseront pas une minute de repos que je n'aie démoli Ieurs citaddies et cra- ché vingt-ciuq millions pour les iridemniser de Ieurs servitudes, que Belzébuth confonde 1 Vingt- ciuq millionsOü voub z vous que j'ailie les pren dre? Cependant, monsieur, vous leur avez pro- mis Promis,premis.... je n'ai rien promis du tont. Nous avions besoin des Anversois pour renverser le ministère. J 'ai dit a Ieurs députés que si un jour, je devenais gouvernement, je me ferais un devoir d'examiner avec sollicitude Ieurs griefs, mais je ne me suis pas le moins du monde engagé a leur don ner vingt-einq millions, ni dix ni cinq, ui raème un sou. J'en avais besoin, je vous le répète, pour ren verser le ministère et.... Vous avouez done que c'est vous qui avez renversé le ministère? LE TOUT PAYABLE 1)'AVANCE.

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1