lien^; tandis qu'aujourd'hui, une fois que la dé-
pouille mortelle d'un individu a franchi le seuil de
la maison, l'autorité civile permet qu'on lui rende
les mèmes honneurs civils qu'aux calholiques. Ce
n'est que dans l'intérieur du temple qu'il peut y avoir
quelque difference entre eux.
Les libéraux ne disent pas autre chose le c'ergé
a le droit de refuser ses prières, son concoursuaais
l'autorité civile a le devoir de faire enterrer les maris,
sans avoir h tend' compte des motifs qui ont pu déter-
miner le clergé h s'abstenir. Mgr Affre, qui s'élève
vivement contre la prétention d'obliger l'Eglise h
conoourir h 1'inhumation, Mgr Affre qui consacre
qaatrc ou cinq pages de son livre h démontrer que
cette pré ention est contraire h la liberjé de cons
cience, h la liberté des cultes, ne voit rien d'attenta-
toire ni ii l'une ni a l'autre de ces libertés dansl'inter-
vention de l'autorité civile, telle que l'entendent les
libéraux. Ge n'est, dit-il avec infiniment de raison»
que dans l'intérieur du temple qu'il peut y avoir quel"
que difference entre les citoyens.
La Patrie voudra-t-elle bien nous dire ce qu'elle
pense du passage que nous venons deciti r? Elle le
trouvera, pages 265 et 266 du livre susdit, nouvede
édition, Liége, librairie catho lique, 1833.
M. Bailee! ct saotrc c»22«5ge écbevlnai,
Dans un de nos precedents numéros, parlant de
la conférence donnée par M. Bancel dans la salie
du Tröne de noire Hotel -de-Ville, nous nous efTor-
eions de faire ressortir l'utilité de ces conferences
ou les maitres en 1'art de la parole viennent expli-
quer les beautés des chefs-d'oeuvre littéraires, prè-
cher les grandes idéés de tolerance et de progrès et
a (firmer énergiquement, cn dépit de tous les despo-
lismes grands ou petits, de tous les privileges, de
toutes les bassesses et de toutes les coteries, le prin
cipe immuable de ia dignité humaine et le droit im-
tible de l'homme la liberté et l'égalilé.
Après le grand succès obtenu par M. Bancel dans
«a première conférence, nous exprimions l'espoir
de le voir bientöt revenir parmi nouseet espoir
était partagé par tous ceux qui avaient entendu le
savant professeur. 11 était impossible, en que
la ville d'Ypres, ayant écouté avec tant d'attention
le spirituel couleur dont la diction pure et la ri-
chesse d'expressions captivent partout son audi-
toire, n'eüt pas l'ardent désir de l'écouter encore;
que, scule en Belgique de toutes les villes de son
rang, elle voulüt se priver de ces conférences pério-
iliques suivie* avec une si grande avidité ailleurs.et
rejeter loin d'elle ['occasion facile qui lui était of
ferte de ranimer, au souffle régénérateur d'une pa-
ro'e éloquente, la vie intellectuelle quelque peu
somnolente dans ses murs.
Périétré de ces peusées, nous n'avions pas mé
nagé nos éloges b notie administration communale
pour l'eneouragement et l'appui intelligents qu'elle
donnait a ee nouveau moyén de communication des
idéés. Enfin, disions-nous part nous, nos admi
nistrateurs. si désireux d'asseoir dans !e pays leur
reputation de libéraux intelligents, vont joindre les
actes aux fiaioles; comprenant ce que leur comman-
dent leur convictions et leur position de chefs d'une
commune libérale, ils vont se mettre résolüment a
la téte dn mouvement. GrSce it leur initiative la
viile d'Ypres, l'exemple de tous les centres intel-
lectuels, verra éléver chez elle aussi une Iribuna
ouverte a toutes les inspirations généreuses.
En prodiguant ces éloges. nous nous laissions
idler deux sentiments celui d'une icnpartiale jus
tice d'abord et celui, non rnoins cortsolant, de pou-
voir loner sans réserve les édiles de notre ville na
tale- hélasils t ous en fournissent si rarement
l'occasion Mais nous avions compté sans notre
bote, nous voulo»,s dire, sans le collége des bourg-
mestre et échevins.
II parait que c est a la résolution qu'il aureit
prise, sous quelque futile prétexte, de ne plus ac-
corder les salons de l'Hótel de Ville, seul local con-
venable b ce genre de réurtions, que notre ville dort
de ne plus avoir de conférences.
Nous avonseu un instant la bonhomie de croire
qu il cherehait toutes les occasions d'écliirer ses ad-
ministrés et qu'il comprendrait, jusqu'a un certain
point et dans la mesure de ses ressources, la pro
pagation des doctrines libérale? comme it Bruxel-
les, oil M. Bancel et d'alitres professetirs qui don-
nent leuis cours a I Hotel de Ville ne sont pas
seulement. encourages, patronnés par 1 'admiriïsira
tion, mais salaries par elle. Nous nous sommes
trom pés.
Tandis quo, dans la capitale, le conseil commu
nal vote des fonds pour ouvrir des cours publies,
Ypres le collége échevinal refuse i'usagc de ses
salons.
II faut l'avouer sans détotir; en le louant de ce
que nous preniotts pour un premier pas dans une
voie progressive, nous l'avions involontairement
calomnie; nous lui en demandons très-humble-
ment pardon.
II ne tient pas a rtos éloges, nous le savons son
libéralisme d'ailleurs n'est pas Ie nótre. Dans ce
cas-ci encore, i! préfëre donnet' aux eléricaux un
nouveau gage. de conciliation et s'inchner sous les
ciameurs du Propaga teur.
Avé» 4vès-lisspop4nut.
Nous sommes arrivés a i'époque a laquelle doit
se faire ehaque année, d'après la loi, la revision
générale des listes éleoto'ales. Au mois de mai ont
lieu les elections provineiales et il est indubitable
q ie, dans le courant de l'cnnce, Ie curps electoral
sera appelé, par suite de dissolution, a procéder au
renouvellernent des chambres législnlives. II est
done de la plus haute importance que tous ceux qui
payent le eens electoral soierit appelés a cxercer
leurs droits de citoveri; mais, pour atteindre elfiea-
cement ce but, il est indispensable que les particn-
liers viennent en aide aux administrations. Celles-
ci, malgré leur bonne voiontcet leurzèle, sont expo-
sées a des oublis et h des erreurs uombreuses au
milieu des diflicultés inexlricables que présente
souvent Ia confection des listes éleetorales.
Nous engagcons vivement les contnbuables ve
rifier eux-mèmes avec soirt le taux de leurs contri
butions et nous rappellerons iui que chacun a le
droit de faire iriserii e d'olfice sur les listes quicon-
que, payant le eens, négiigerait de le faire elle-
mème.
Nous disons le droit. Mais e'est plus qu'un droit,
c'«st un devoir de patriotisme et ne pas le remplir
qtiand on Ie peut serait faire preuve d'une coupable
indifference pour la cbose publique.
Notre appel s'adrcsse h nos amis de la ville
d'Ypres et plus encore a ceux de l'arrondissement.
La, en effet, les omissions sont peut étre encore
plus a craindre. Dans une ville de notre arrondis
sement, l'admiriistration communale n'avait elle
pas, dans un but facile a cornprendre, négligé l'in-
seription de 45 électeurs? Et il n'a fallu ricn moins
que Ie zèle infatigab'ede nos amis pour faire redres-
ser cette injustice.
Nos adversaires s'organisent et ils emploient un
double procédé faire inserire les électeursqui leur
sont favorables, laisser dans l'ombre ceux qu'ils
crcient bosiiles.
En presence de calte cenduite, les libéraux ne
sauraient rester a pathiques et nous avons trop de
onfiance dans l'espi it éclairé de 1'arrondisseoient
d'Ypres pour croire un instant que notre appel ne
sera pas entendu. Nous nous réservons d'examiner
üne autre fois le röle qui reviendrait a ['Association
libérale darts cette circoustance.
M. Dupin a publié, sous ce titre Des Magistrats
d'autrefois, des Magistrats de la Revolution.des ilagis-
trats a. venirun opuscule qui a élé réimprimé dans
le Manuel des Etudtants en droit.
On lit a la page 408 de ce livre
Si la lot a sagemeot fait d'établir certaines in-
compatibililés, donl l'effct est d'empècher que les
parents de certain dégré ne soient it la fois juges
grelfiers ou procureurs du Boi dans le mème
siége, de manière a composer une espèee de tri-
bunal do famiile, il serait également esscntiel
d'empècher, par exemple, que le père ou l'oncle
étant juges,\e fils ou Ie neveu fussent avoué* dan*
le mème tribunal. On ne se fait pas one idéé du
triste effet que de pareilles rencontres produisent sur
l'esprit des justiciables.
II y a tel tel tribunal de province compose de
trois juges; l'un est président, son neveu est
avoué; un second juge a son fils avocat; un sup-
o pléant a également un fils avoué.
Qu arrive-t-il"? Un plaideur avisé se bate de
constituer ie neveu du président et charge le (ils
du juge de plaider sa cause; un iniervenant s'cra-
pare du fils du suppléant; voila l'autre partie dé-
b solée, s'imaginant, tort sans doute, mais avee
douleur cependant, que la parenté iuflueta in'é^
vitablement sur le sort du procés. Ajoutez a celo
que la tendance que Ie plaideur a naturellement
vers ia plainte est encore augmentée par la riva-
lilé des autres avoués, qui se croierit lésés par
l'esprit de népotisme ou de parenté.
Lacrainte est elle fondée, c'est une calamité
t> Est elle chimérique, c'est toujours une chose facheuse
que des magistrats soient ainsi exposés au soupgo'n.
C'est a l'autorité, qui surveille les abus. a pré-
venir ceux lè;il sulfit d'avertir qu'ils existent dans
plus d'un tribunal de province.
En vérité; ne croirait on pas que cette page a cté
écrite en 1864, en contemplation de ce qui se passé
a Ypres
Nous croyons pour notre part que non, car si Du -
pin avait écrit en vue de ce qui se passe chez nous,
sa plume spiriluelle et mordante eüt été bien plus
sévère.
Uit» chassé-crolsé
M. Jules Boedt, membre de la commission admi
nistrative des hospices civils dé la ville d'Ypres, a
été nommé raceveur de cette administration en
remplacement de M. Carton père, démissitnnaire.
M. Carton père, raceveur des hospices civils de
la ville d Ypres, a été nommé membre de la com
mission administrative en remplacement, doM Jules
Boedt, démissionnaire.
Chassez croisez. En avant deux
iE8 ciket EiiEs a RoMB. Antrefois cfauque églïa^^
chaque couvent de Rome avail-son ciutetière particK-
lier. L'administration frangaise lil disparalire ces
foyers d'infection, en faisant exécuter la loi qui inter-
dit les inhumations dans l'intérieur des villes, et eet
état de choses a été maintenu jusqu'è ce jour. II xiste
auprès de l'église Saint-Laurent, extra murosun
grand ciinetière qui est, pour ainsi dire, i'unique d®
Rome, car les autres ne sont que des exceptions.
Quelques privilégiés, parmi lesquels il faut compter
d'abord les membres du clergé, obtiennent eoco<e la
faveur d'être enterrés dans les églises; mais il fa»u
une permission spéciale du Pape. Les grandes famil
ies romaities possèdent dans les églises des chapelles
oü sont érigés leurs tombeaux. Les juifs et les piotes-
tants ont des terrains non bénits qui leur sont assi-
gnés. Le reste de la population est transporté au ci
inetière de Saint-Laurent.
La manière dont on procédé aux inhumations a
Rome mérite d'être rapportée. Ce n'est pas une des
moindres cunosités de la cité papale.
Le cimetière se compose de six grands carrés, con-
tenant chacun soixante-quatre chambres sépulcrales,
ayant 4 mètres de profondeur et 2 mètres sur chaque
face. Ces caveaux sont séparés par des murs très-
solides et bien cimentés. Ils sont voütés et ont, au
niveau du sol, une ouvertuse fermée par une double
pierre hermétiquement scellée. Chaque jour, ou, pour
inieux dire, chaque nuit, un de ces sépulcres est ou-
vert pour recevoir les morts de lajournéo.
Le transport des décédés, de la maison mortuaire
l'égbse, se fait le plus souvent un peu avant l'Av*
Maria, par la raison qu'il y a plus de pauvres que de
riches. Passé cette heure, tout se paye double. Les
prètres, les moines, la cire, les pnèrës, tout cela
double de prix en quelques minutes. II est du meit-
leur ton de se montrer au Corso après sa mort, et, de
n y paraitre qu'après urie heure de nuit. La première
promenade d'un Romain, en entrant dans la vie, la
dernière, en la quittant, se font également au Corso,
qui est le commencement et la fin de toutet pour
suivre eet i linéraire, il faut faire parfo s de longs cit-