euits, et paicourir la moitié de l'éiendue de Home. 11
n'est point d'usage que les parents on les amis accom-
gnent le défunt. Le convoi se compose uniqutment
d« moines el de prètres. Les premiers regoivent trois
iiaïoques et on merge plus gros. La bière est portée
bras par des facckini revêtus de sarreaux noirs. P us
il y a de prêtres, de moines, de draperies, de {ran
ges et de galons, et plus le peuple exalte les verlus du
mort. Les sacristies mesurent son mérite au poids
des caisses de cierges qui suivent le convoi.
Les corps des défunts séjournent pendant toute la
journée dn leudemain dans les paiotssesoü 1 office
des morts est célébré. Dans la soirée, après une
heure de nuit, un entreprtneur fait enlever presque
furtive ment les t-aöaxrtsils sont entassés dans des
voitures fermées et Iransportés rapidement au cime-
tière. Quand le tombertau funèbre est arrivé, on
donne immédiatemmt la curée aux fossoyeurs. Ceux-
•ci s'tmparent bruiabment des cercueils; ils les por-
•tent sur le b-ord du trou béant, les placent sur une
plancfee' 4 laquelle ils font faire la bascule, et les
corps roulent pêie-mêle au fond de l'abime, qui se
Te-ferme pourne se rouvrir que l'année suivante.
11 faut dire que ce procédé barbare ne s'applique
pas mdistinctement 4 tous. 11 y a des exceptions en
faveur de ceux qui pensent que le champ de ia mort
n'est point celui de l'égalité et que les distinciions et
les privileges doivent exister au del4 de la tombe. A
ceux la il est permis d'ach eterdans un vaste terrain
anncxé au cimetière ils ont le droit de se faire batir
des colonnes ou des pyramides, et d'y faire graver
.utr le marbre des épitaphes et des sonnets.
Nous reproduisons un article du Journal de i'ou
vrier qui sera lu avec d'autant plus d'intérèt,qu'en
ce moment l'administration communale d'Ypres est
sur le point de publier son rapport sur l'état des
habitations ouvrtères de cette ville
Faire de i'ouvrier l'instruineiit de son bien ètre;
le pousst-r dans la voie de la prévoyance, mettre
dans ses mains des livrcs capables d'élever son mo
ral et de le guider dans les choses pratiques de la
vie; favoriser fesprit d'association qui, 4 lui seul
suffit pour relever sa position et comme moyen
d'atteindre ce résultat, constituer une sociélé ano-
nymc disposant d'un capital assez puissant pour
lutter contre la speculation indtviduclle qui, au lieu
ti'habiiations saines, loue de véritabies bouges
mettre louvrier a méme de prendre part 4 cette as-
«ooiatiun par des versements en rapport avec ses
moyens; crcer une caisse de prévoyance et de se-
cours mutuels pour écbapper aux non-valeurs qui
l'éerasent et le forcent 4 recourir 4 l'assistance pu-
blique.
Voila la conclusion, assurément fort realisable,
d'un livre publié récemment par un homoie de
ernur, ami sincere et dévoué dc l'amélioration pra
tique du sort des classes ouvrières, M. le docteur
Burggraeve, conseiller communal a Gand.
S'i! est un devoir sacré pour nous, ouvriers, c'est
de favoriser les efforts des hommes de bien qui con-
sacrent leurs veilles, leur intelligence et leur acti
vité, travailler a ce grand édifiee qui renferme
l'ordre, la prospérité, la santé et la moralilé pu
blics, et qu'on appelle le foyer domestique du tra-
vailleur.
M. Jules Simon, eet ami si connu du monde ou-
vridr, a passé par Gand. Les paroles généreuses,
sympathiques, ardentes, et pourtant si calmes, si
vraies, si ausières, qu'il y a prononcées, ne sont
point iombées snr un sol stérile elles ont germé,
et neus avoris la presque certitude que sous l'im-
pulsion vigourense d un bomrr e comme M. Burg
graeve, elles y porteront bientót fleurs et fruits.
La question qu'il agile n'est pas seulement gan-
toise, mais elle est encore nationale et peut ètre
universeile. Pariout, c'est un seul et mème cri de
reprobation eontre ces spéculateurs qui niaintien-
weni ces foyers de misères, d'épidémies, d'immo-
talité. oil se trouvent paiqués, pire que des arii-
inaux et des peuplsdes sauvages, les travailleurs de
presque tous nos centres de prospérité industrielle.
Ft 4 ce sujet, il rappelle la navrante enquête des
docteurs Hyman et Mareska et ce qu'ils ont dit a
propos de l'enclos Batavia qui, sur 100 metres de
long et 30 de large, ne reri ferme pas moins de
117 habitations, oü les malheureux habitants sont
parqués dans un espeee tellement reduil el insalu-
bre, qu'on ne peut se ligun r cpmnient ils parvitn-
nent a y vivre. Le typhus, quoi d'étounanl? a té-
gné a plusieurs reprises dans eet antre humain et
la propriéiaire elle-mème, dit il, en a été la vic-
time. Gn Maliométan s'ëciierait Dieu est grand t
Mais nous sommes dés tinétii ns. On ne s'en
douterait point lorsqu'on visite certains centres oil
grouitie une po; ulairOn étiolée, cbéuve, rnalingre,
miséiable, proie facile, proie assuiée de spécula
teurs que protégé la loi.
Le respect du au droit de propriété est certaine-
ment une fort belle chose. Mais cc respect peut-il
aller jusqu'a laisser porter aiteinte a la santé et a la
sécuriié publiques Le droit du propriéiaire est
nécessaiiement limité par le droit de la socicté;
cette limite se trauve inscriie presque a etiaque
page dans nos lois. Poutquoi n'existerait elle pas
pour Ie spéculateur qui lone ses maisons a la classe
ouvriére? On niet des conditions rigoureuses a la
vente des comestibles; on confisque, sans hésiter,
les viandes de mauvaise qualité, le poisson cor-
rompu, les boissons frélatées, et l'on punit, en
outre, lts propriéiaires que l'on dépouille. Par
quelle étrange contradiction les propriéiaires de ces
hideux réduits, de ces bouges infects, dom l'habi-
tation est toutau rnoinsaussi daugereusequel'usage
des aliments les plus malseius, jouissent ils d'une
sorte d'irrpnniié
Eh bien, si la loi est impuissante. c'est 4 nos lé
gislaieurs 4 la corriger, et en aitendar.t ce desirable
résultat, c'est 4 une philanthropic intelligente, c'est
aux ouvriers eux-mèmes 4 porter romède a ce fu
neste état de choses. Tant que le soleil ne pourra
pas entrer libreinentet lai genient chez eux, comme
un ami et un consoluteur, c'est en vain qu'ils s'effor-
ce'ront d'améliorer leur sort ia base de loutes les
réformes, le foyer domestique altrayant, leur uian-
quera.
C'est pour alteindre ce grand, cc désirable hut,
que M. Ie Dr Burggraeve propose la constitution
d'une Société pour l'améliorauon de la vie domes
tique de la classe ouvriére.
Cette Sociélé aurail pour objet
1° De faire disparaitre les quariiers malsains
acluels
2C De construire des demeures saines. conforta-
bles et 4 bon marché, donnanta I'ouvrier Ie moyen
de régulariser sa vie domestique et de devcnir pro
priéiaire de sa nuiison ou actionnaire de la société
par des versements pariiels en rapport avec ses res
sources
3° D'ncheier des drnrées en gros pour les vendre
aux ouvriers 4 prix rctiuit (metlotis prix de revient,
nous ménagerons ainsi les jusles sueceptibiliiés des
travailleurs qui s'lionoreot dc ne rien devoir a la
bietifaisauce, sous quclque forme qu'clle se cache),
4° D'éiablir des lavoirs et bains publics, des ou-
vroirs, des disp email es, des restaurants, des bi-
büoihèques populaires, des musëes industriels, des
écoles garditnnes et du soir, etc.:
b" De fonder une caisse de prévoyance et de se-
cours mutuels.
Enfin de mettre en oeuvre tous les moyens capa
bles d'améliorer l'état physique, intellecluel et mo
ral de la classe ouvriére,
M. Burggraeve doune a l'appui de son projet de
société les raisons les plus convaincantes et indique
des moyens ess< nliellement pratiques pour le faire
ahoutir avec des résultats irès-matquanls pour les
travaill eurs. Nous regrettons de ne pouvoir le suivre
dans tous les détails de eet exposé si nourri de faits
et dedications précieuses, mais nous reeomman-
dons bien vivement la lecture de son intéressant
travail a tous ceox qui veulent Iranchement et sin-
eèrement l'amélioratios du sort du plus grand nom-
bre. Le conseil communal de Gand et cn tète som
estimable bourgmestre, M. de Kerckove-Delimon,
et son échevin des tiavaux publics, M. de Maere-
Limnander, lui ont fait, nous assure-t-on, l'accueil
ie plus favorable. Ce projet mérite de fixer l'atten-
tioa de tous les conseils locaux de iios centres po-
puleux, et surtout celui de Bruxelles, oü l'on compte
encore, liélas! beaucotipde Batavia, sans parler du
célèbre Botje et des impasses du Jardin-Hotnpu,
qui ne doivent rien a l'enclos gantois sous le rap
port des avantages qu'y trouvent les locatoires puur
se rapprocher de la tombe ou du dépót de mendi-
cité.
Pendant les premiers jours de janvier dernier, les
{lammes dévorèrent une petite lërme située a Lichter
veld'-. Le feu avaitéclaté vers l'beuie de la nuit, sans
cause connue. Néanraoins, dés le principe on attribna
ce sinistre 4 la malveillance. Des souptjons planèrent
sur une ancienne fermière qui avait depuis peu quitté
la commune pour se fixer 4 W'ervicq. Celie femme,
veuve, avait témoigné dans le temps un vil' dép:t
contre sou ex-amant, qui était le fils de la locaia re de
Habitation incendiée. C'était lui qui avait rempu avec
elie, aloes que déj4 toutes les dispositions ètaient
prises pour s'unir par le mariage. D'abora ancen
fait., aucune circonstance ne vint confirmer ces soup-
(jons; diverses personnes entendues 4 Wervicq affir-
mèrent que la fenime en question n'avait pu quitter
cette localité le jour ni la nuit du sinistre. - Alors le
hasard vint singulièmeut eu aide aux investigations
judiciaires Le lendemain de l'incendie, il fut trouvé
parmi les débris du batiment biülé, un sabot de
femme 4 pen prés neuf et qui avait été 4 peine effleuré
par le feuni la coupe ni la for me de ce sabot n'était
(onnue 4 Lichterveldeon constata qu'on n'tn por
talt pas de ce genre en cette commune. Ce sabot fut
saisi; des recherches minutieuses furent faites et on
finit par acquérir la preuve qu'il avait appartenu 4 la-
dite femme qui ne pouvait l'avoir abandonné 4 l'en-
droit oü on l'avait trouvé, que dans le trouble qui a
dü s'entparer de son esprit, au moment du fait. En
préscnce des preuves accablantes que l'on opposa a
ses premières dénégations, la prévenuequi se nomme
Rosalie Callewaert, a fini pars'avouer coupable. Elle
aurait le soir inême du jour auquel l'incendie a éclaté.
furtivement quitté W'ervicq oü elle résidait depuis 8
jours, et elle y était revenue le lendemain matin pa.-
le prem:er train de Routers, sans que l'on se fut
aprigu de sou absence oü que 1'oh v eut mème pu
soupejonuer son crime.
Le gouverneur de la Flanelre occidentale a prócé/'é
le 20 février, 4 oeze hf un s précises du matin, 4 l'hó-
tel du gouvernement provincial, 4 Bruges, sous ré
serve d'approbatien et en présenee de M. l'itgénieur
en cbet directeur des ponts et chaussées dans ladite
province, a 1'adjudicatiou publiquede l'entreprise des
travaux de reconstruction des ponts de W'ervicq et de
Warneton, situés sur la partie de la Lys miloyenne
entre la Bélgique et, la France.
Ont soumissionné MM. Vandeweg he-Lef-bvre,
entrepreneur, 4 Bmges, 38,980 fr.Vandeweghe-
Wegsteen, id.. 39 840 fr.; Joseph B-llefroid, fils, id.,
4 Liége, 39,940 fr.Jacques Vollemaere, id., a Os-
tende, 48,S09 fr.
La justice a parfois d'étranges caprices. II y a
quelqucs jours, deux individus comparaissent en
police correclionnelle, l'un dqvarjl Ie tribunal de
Bruxelles, l'autre devant celui de Charleroi. Lepie-
mier avait rccu par erreur, au vestiaire d'un con
cert, au lieu d'un piètre cliaueau qu'il y avait dé-
posé, un beau palelot appartenant 4 un autre, et
s'éiait empressé de profiler de la méprise en por-
tant l'habillemeut au Mont-dc Piétéil ist cot-
damné 4 ciuq jours de prison. Le second avail, tiiv
le pigeon d'un voisin et l'avait mis dans sa poèle il
est condamné 4 un mois de piison. C'est tans dome
quelque disparate pareillc qui aura inspire aux an
ciens de représenter Thémis avec un bandeau sur
les yeux.
La Chambro des représentant* est convóqnée
pour le niardi 1e' mars, ii 2 beures.
Le budget du ministère de ia justice figure e-u
tète de sou ordre du jour. jMondnir.)
ACT ES OFFiCSELS.
Par arrèté royal du 22 février 1864, les sieurs
Bayart, conseiller provincial et bourgmestre de Be-
celatre, Merghehnck, échevin de la ville d'Ypres,
sont nommés membres suppléants du conseil de
rmlice u Ypres, en remplacement des sieurs kein-
gaert de Gheluvelt et Demade, empèchës.