M. Bancel? Nullement; cette preuve il la trouve dans
le livre d'un écrivain italien, dans le Rationalisme
d'Ausonio Franchi. C'est après avoir tenu ce sublime
raisonnement qu'il nous reproche notre sottise!
Les raisonnements de ce genre sont enracinés dans
les habitudes du Propagateuril se déclare tout prèt a
les recommenceril nous fera connaltre en temps
et lieu les conférenciers de Bruxelles, car, dit-il,
nous voyons la chose de plus haul. C'est ce que
nous avons toujours soutenu.
En effet, ce ne sont pas les conférences qui sont en
jeu, ce n'est pas même le catholicisme qui, pour
Jes cléricaux n'est que 1'enseigne de la boutique, le
pavilion couvrant la merchandisec'est a l'intelli-
gence qu'ils en veulent. Pour eux, s'instruire est une
cause de suspicion lire, un péché.
Eclairez les populations et la domination cléricale
s'affaisse sur elle-même. Cette idéé seule fait pousser
des cris de rage au Propagateuret voila pourquoi
l'acharnement qu'il met a attaquer M. Bancel, il
l'emploiera a 1'occasion contre tout autre, a moins
que la congregation de St-Vineenl-de-Paul ne se
mette elle-même de la partie.
Les déclarations et les aveux du Propagateur dé-
montrent aux moins clairvoyants que nos cléricaux
sont toujours les mêmes; ils n'ont pas changé depuis
le jour oü leurs ancêtres, par respect pour la méinoire
de Josué, lirent jeter Galilee en prison, paree qu'il
avait prétendu et prouvé que la terre tourne autour
du soleil. Aujourd'hui leurs moyens de persuasion
différent, le but est identique. Mais, de même que
les prisons de ['Inquisition n'erapêchèrent pas la terre
de tourner, de même le verbiage du Propagateur n'ar-
rèlera pas le succès toujours croissant des confé
rences.
Nous en reslerions volontiers la avee ses doctrines,
si nous n'avions a coeur de relever certaines petites
assertions,non pour les critiquer, ni contrarier lePro-
pagateur, mais, au contraire, pour l'encourager.
Ce journal aime la plaisanterie paree qu'on est
clerical, ce n'est pas une raison pour ne pas se mo-
quer parfois de ses lecleurs.
En même temps qu'il écritNous n'avons point
menti, point altéré, nous n'avons point insinué,
nous n'avons point calomnié, il aflirme que
VOpinion regrette souvent que nos édiles ne subsi-
dient pas des professeurs d'impiété et de socia-
lisme. Or, lorsque, citant l'exemple donné par
l'administralion bruxelloise, nous engagions notre
Collége èchevinal a marcher dans la même voie, nous
ajoutions textuellement ces mots jusqu'a un cer-
tain point et dans la mesure de ses ressources. a
Plus tard, revenant sur la même idéé, nous écrivions
encore a toule question de ressources mises apart.
Eh bien! puisque cela n'est pas assez clair, nous se-
rons aujourd'hui plus explicite encore nous espórons
conlenter cette fois le Propagateur.
Dans notre pensée, nos ressources coinmunales ne
permettent pas que l'on subsidie des conférences;
nous ne l'avons jamais demandé et nous ne le deman-
dons pas encore; nous avons foi, en cette matière
comme en beaucoup d'autres, dans l'initiative privèe,
mais nous persislons a croire, en dépit du Propaga
teur, que la commune, en patronnant, en protégeant
les conférences par tous les moyens en son pouvoir,
ferait oeuvre sage et utile. Nous sommes doublement
convaincus de l'utilité de ces lecons oü les populations
viennent se distraire et s'éclairer aux discussions
scientifiques et liltèraires, calmes et décentes, en en-
visageant nos Flandres, nos Flandres qui voient cha-
que jour encore les chaires religieuses transformées
en tréteaux politiques, les églises converties en clubs,
vrais pandemonium oü le dévergondage de la pensée
et de Ia parole poussè a l'extrême fanatise les masses
ignorantes.
Nos explications n'empêcheront pas le Propagateur
qui n'a point altéré de répéter que 1'Opinion
a regrette que nos édiles ne subsidient point les pré-
dicateurs d'impiété et de désordre social.
Vous le voyez, Escobar a passé par Ia. Ceci est loin
d'être un reproche dans notre bouche.
Le Propagateur poursuit ses instints et il fait bien
bon chien chasse de race.
S'il est évident et nous venons d'en fournir la
preuve que l'organe clérisal n'a <i ni altéré, ni in-
sinué, ni calomnié, il n'est pas moins évident
qu'il n'a point menti. Jugez en vous-même, lec-
teur.
A en croire 1'Opinion, dit-il, le Propagateur af-
firme que les portes de l'Hótel-de-Ville sont irré-
vocablement fermées a M. Bancel et a ses pareils.
L'Opinion ment ici effrontément, comme un arra-
cheur de dentsNous avons simplement dit que
nous nous étonnions de ne pas entendre dire
La religion de notre Collége èchevinal a étè sur-
prise Mieux renseigné, le Conseil communal a
jugè Bancel sur ses oeuvres, non plus sur les re-
commandations de ses amis les portes de l'Hótel-
de-Viile sont irrévocablement fermées a lui et a ses
pareils. 11 y etait entrë frauduleusement, il en est
exclu justement. t Comme le public, nous
avons simplement demandé, sans rien affirmer,
a pourquoi personne ne tenait ce langage.
G'est vraivous avez dit cela, mais vous avez dit
autre chose encorecar, dans voire article du 5 mars,
dix lignes plus haut que celles que nous venons de
transcrire, nous lisons Bancel est evince, cela est
clair et inconsteslé. Ces paroles ne sont plus le lan
gage typothétique que vous désirez entendre de la
bouche de i'un ou de l'autre liberal c'est une affir
mation de voire cru.
Mais a quoi bon vous tourmenter pour faire accroire
que vous n'avez rien affirmé, que vous n'avez
a point menti a Jeunes et simples néophytes, litté-
rateurs novices du Propagateur, que n'interrogez-
vous vos vieux renards? lis vous répondront que le
mensonge est permispour la bonne cause et que
tout I'art consiste a ne pas se faire prendre la main
dans le sac. Profitez done de la lecon et soyez plus
adroits a l'avenir.
Nous en avons fini avec le Propagateur et nous le
laisserons en paix au milieu de loutes les herbes
qui font ses délicesnous croyons d'ailleurs la discus
sion a propos des conferences totalement epuisée.
Un dernier mot. Dans un précédent article, fai—
sant usage d'une expression déja employée par lui,
nous avions en deux mots qualifié sa polémique
Mensonge greffé sur l'iniquité. Le Propagateur ri
poste en nous lancant a la tête ce que, dans son lan
gage poli, il appelle nos propres turpitudes. Nous
ne relèverons pas le proposnous prèférons aban-
donner a nos lecteurs le soin de rendre a César ce qui
revient César.
L'Association libérale et Union constitutionnelle de
Bruxelles avait décidé dans sa dernière assemblée
générale que son nouveau règlement serait adressé a
toutes les associations libérales de la Belgique. Cette
résolution a étè exécutée. Yoici la lettre que le comité
a adressée aux associations libérales en leur faisant
eet envoi
A monsieur le président de I'Association libérale de
Varrondissement de
Monsieur le président,
Nous avons l'honneur de vous adresser un exem-
plaire du règlement que ('Association libérale et Union
constitutionnelle de l'arrondissement de Bruxelles a
adopté dans son assemblée du let mars. La commu-
nauté de principes qui unit les associations libérales
de tout le pays et l'énergie avec laquelle elles ont tou
jours défendu les mêmes intéréts ont établi entre nous
une solidarité trop entière pour que nous ne soyons
pas heureux de pouvoir constaler une fois de plus nos
bonnes relations.
Le programme et le plan de confédération adoptés
par le congrès libéral forment la charte du libéralisme
en Belgiqueelle fut en 1846 acclamée aux applaudis-
sements unanimes de tous les hommes de dévouement
et de progrès. Aujourd'hui, en présence d'une situa
tion exceptionnellement grave, il s'agit non-seule-
ment d'affirmer notre foi politique, mais encore de
poursuivre plus énergiquemenl la réalisation des
principes qu'elle contienl. D'impérieux devoirs nous
imposent dans ces circonstances ('obligation de res-
serrer les liens qui ont toujours fait notre force.
Mais si l'Association libérale et Union constitution
nelle de l'arrondissement de Bruxelles entend conser-
ver ses anciennes traditions d'union et de discipline,
elle pense aussi qu'il est rationel et juste de rendre
hommage aux progrès accomplis dans nos mceurs
politiques les mesures les plus larges sont adoptées
par nous pour faciliter la défense et assurer la publi-
cité de nos opinions le droit de vote est accorde aux
capacitésnous admettons la discussion la plus com
pléte des candidats et nous n'exigeons d'eux qu'une
seule condition première, c'est qu'ils appartiennent
franchement a l'opinion libérale.
Dèvouée a sa tache palriotique, sans autre souci,
sans préoccupation d'inQuences ou de personnes, l'As
sociation libérale de Bruxelles n'a qu'un but, celui de
faire entrer dans les corps electifs les citoyens les plus
aples a defendre nos principes et les plus capables de
les faire triompher.
Plus que jamais nous avons besoin de puissants
efforts pour lutter contre les ressources et l'activité
infatigable des partisans de la réaction. Ne les voyons-
nous pas prêts a en tonner un chant de victoire; ils
sont sürs du lendemain. et déja ils escomptent leur
avénement au pouvoir. Nous savons tous ce qu'ils di
sent, ce qu'ils pensent, ce qu'ils espèrent. Comptant
sur des divisions dont ils exagèrent l'importance, ex
ploitant des incidents locaux avec habilelé et adresse,
nos adversaires déguisent leur drapeau sous des cou-
leurs nouvelles. lis s'efforcent de persuader au pays
qu'ils sont favorables a toutes les idees progressives et
qu'ils acceptent toutes les libertés. Comment supposer
qu'en cette Belgiquesi pleine de patriotisme et d'intel-
ligence démocratique on accepte jamais Ie règne des
principes du congrès clerical de Malines I Que nos ad
versaires le sachent bien, a l'heure de la lutle déci-
sive ils trouveront devant eux la phalange compacte
de tous les libéraux tous, quelle que soit notre
nuance, nous voulons la liberté d'examen la plus ab-
soluetous nous repoussons la domination de eeux
qui défendent ['intervention du prêtre a tilre ü'auto-
rité dans l'Etat, dans l'école et dans la familie.
Veuillez, monsieur le président, agreer l'assurance
de notre haute considération.
Le secrétaire, Le président,
A. Yauthier. Comte L. Goblet.
Ou vientde publier a Marchienne un petit écrit in-
titulé Cimf.tières et petitions, et dont nous avons
recu un exemplaire. Nous extrayons les lignes sui-
vantes de la page qui sert de préface
a II est une mesure bien productive pour les cléri
caux, que nous devrions imiter le denier de Saint-
Pierre; ils récoltent par celui ci, centime a centime,
un revenu annuel énorme. Nous ne pouvons nous
adresser, comme eux, a toules les classes de la société,
même aux nécessiteux. Mais en fesant appel a tous les
libéraux pour établir une taxe de 10 centimes par
semaine, centimes que pas un n'oserait refuser, nous
obtiendrions une somme importante que les contri-
buables riches et zélés pourraienl augmenter de dons
aussi elevés qu'ils voudraientmais la taxe devrait
être la même pour tout le monde. Nous recomman-
dons ce moyen a la serieuse attention de Ia Presse et
des Associations libérales.
En voici la conclusion
Nous terminerons par un bon conseil adressé a
lout le monde
Observez votre religion suivant votre conscience
si quelqu'un voulait vous en empêcher, ce qui n'ar-
rivera pas, recourez a tous les moyens que la loi per
met et vous obtiendrez justicemais ne signez jamais
aucune petition avant d'avoir bien compris ce qu'elle
contienl ou d'avoir consulte, au besoin, un homme
droit et intelligent, qui n'ail aucun bénéfice d'argent
ni d'aulorité a attendre du succès de cette peti
tion.
4CTES OFFICIEELS.
Edifices du culte. Subsides. Les subsides sui-
vants, imputables sur le crédit de 4,500,000 francs,
ouverls par la loi du 31 décembre 1863, sont accor-
dés
Fr. 1,200 au conseil de fabrique de l'église cathé-
drale de Bruges, pour la restauration des menaux de
cette église
Fr. 8,000 au conseil de fabrique de l'église de
Saint-Martin, a Ypres, pour la restauration de cette
église.
Fr. 562 au conseil communal de Saint-Georges
(arrondissement de Furnes), pour la reconstruction
de la partie supérieure de la tour de cette église, re
construction que nous avons autorisèe par arrété du
8 juillet 1863.
Fr. 5,000 au conseil de fabrique de l'église du Notre-
Dame, a Oslende, pour l'église dont la construction
au Hazegras a ete autorisèe par notre arrête du
24 septembre 1862.
Pensions de retraite. Les personnes dénommées
ci-après jouiront respectivement d'une pension an-
nueile et viagère
De Brauvvere (Charles-Pierre-Louis), ex-juge de
paix du canton de Furnes, 1,460; Coene (Charles-
Jean-Sóraphin), ex-greffier du canton de Poperinghe,
945.
Administration des contributions directes, douanes
et accises. Personnel. Nominations.Par arrêlè
royal du 16 mars 1864, le sieur Vanimpe, receveur
des contributions directes et des accises, a Merckem
est nommé contróleur des contributions directes, des
accises et de comptabilité de quatrième classe,
Deynze (Flandre oriëntale). -
Expropriations. Des arrêtés royaux du 21 mars
1864 approuvent
La demande des conseils communaux de Noordschot
et de Zuydschote, tendante a acquérir, de grè a gré,
ou par voie d'expropriation pour cause d'utilité pu-
blique, les terrains nécessaires a l'ouverture d'une
chaussee vicinale destinée a relier la commune de
Noordschote au pave d'Ypres a Dixmude, au hanieau
de Luzerne.