1 JOURNAL D'YPRES ET DE I/ARRONDISSEMENT I P 81 ES, liimanche Deuxième année. j\° 18. 1" ill ai 1864. PARAISSAKT LE DIMANCHE DE CHAaUE SEMAIHE. AVIS. pici\ i» yso\Ai:?ii:\i POUR LA BELGIQUE S francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. L'OPIIIION I2ÜA DES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. L.E TOUT PAYARLE d'aVANCF. l.aissez dire, laissez-vous lilèmer, mais puliliez voire pensée. On s'abonne a Ypres, hu bureau du journal, ches Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Nous prions les personnes qui ne sont pas dis- posées a s^abonner a /'Opinion de ne pas accepter le numéro du dimanche 8 Mai. En se confor mant a notre avis, elles ficiliteront notre besogne administrative et nous dispenseronl de leur envoyer quittance. /.'Opinion va entrer dans sa deuxième année d'existence. Depuis sa création noire journal a vu de jour en jour son attrait s'augmenternous n'avons, en effet, rien négligé pour le rendre intéressant. Dans quelques semaines nous assisterons aux elec tions provinciates des cantons d' Ypres, de Moorslede, de Rousbrugghe-Haringhe, de Wervicq et de Pope- ring he. Les luttes elector ales qui auront lieu ne peu- vent manquer d'q^tirer VattentionSelon toutes les previsions, avant quelques mois la dissolution des Chambres seraprononcée. Une election pour la legisla ture préséntera un intérét d'autant plus grand que les partis sont plus excités. L'avenir est gros d'événements. /.'Opinion con ti mier a, comme par le passé, a défendre les vrais inté réts du libéralisme base sur la justice et la liberté. Elle ne déviera point de la route qu'elle a suivie jusqu'au- jourd'hui. D'importantes ameliorations matérielies ont succes- sivement été anporlées nu journal; de plus, nous avons assure une grande régularité dans les envois. lift Belglque au MIcxique. Le nouveau souverain du Mexique vient enfin de faire voile pour Vera-Cruz. emportant avec lui la bénédiction papale, les voeux du cardinal Antonelli et, ce qui vaut mieux, au point de vue, du moins, de ses affaires temporedes, une certaine quanlité de MIJoseph BIRITTÖ. Suite et fin.) VI. D'abord tout se passa a ravir; le nouveau directeur fut partout fêlè. La musique fut bientöt réhabilitée. Baratto travailla sans relache et au moment oü il croyait avoir atteint son but, il était a deux doigts de sa perte. Toutes les promesses ne furent pas exécutées et le magasin de nouveautés resta sans clients. Baratto n'étant pas riche dut plier bagages, fermer son magasin et chercher d'autres ressources. Je me rappellerai toute ma vie ce départ, c'était l'une des scènes les plus émouvantes que l'on puisse voir Baratto, noble coeur, que tu as dü souffrir? ta femme et tes enfants étaient en sanglots. tu avais l'air éperdu, tu semblais dire Pourquoi m'en veut-on je n'ai jamais souhaité de mal a personnemon unique tort est de ne pas avoir réussiTu en avais un autre, celui d'avoir trop compté sur la parole des hommes. VIL Oü aller?A Bordeaux. Pourquoi plu- millions, en écus sonnants. destinés a subvenir aux premiers besoins de son gouvernement naissant. En France, la nouvelle du prochain départ de Maximilien avail déridé tous les visages. La France devail croire que le jeune souverain, une fois debar- qué au milieu de ses peuples bien-aimés, elle allait pouvoir rappeler ses troupes trop longtemps ab- sentes et laisser au Mexique le soin de debrouiller tout seul ses propres affaires L'espoir de nos voisins n'a pas été de longue durée. Quatre ou cinq jours avant son départ, Maximilien signait avec le gouver nement de Napoléon III urie convention par laquelle ce dernier s'engageait a maintenir l'armée francaise au Mexique, aussi longtemps que le nouvel empereur le jugerait nécessaire. II va sans dire qu'aux termes de cette convention les frais de l'occupation francaise seront a la charge du gouvernement mexicain. Ainsi pourvu d'argent et de soldats, Ie nouveau gouvernement sera bien malhenreux ou bien mal adroit, s'il ne parvient pas a avoir promptement rai- son des quelques mécontents qui se permeltent de lui garder rancune. D'une main il tient l'or, qui cor- rompt, de l'autre, le fer, qui tue. L'histoire de tous les temps est la pour nous apprendre que ces deux moyens combinés ont loujours reussi aux gouverne- ments qui s'en sont servis avec adresse et énergie. Qu'esl-il besoin, d'ailleurs, de fer etd'or.quand on a pour soi l'amour éperdu de ses peuples 1 Quels dangers sérieux pourrait-on avoir a redouter, quand on a affaire a des populations qui, a mille lieues de distance, se répandent en concerts d'enthousiasme a la seule pensee que quelqu'un dont elles n'ont jamais entendu parler a daigné consentir a les gouverner? De 1'enthousiasme a mille lieues de distance! Que sera-ce, juste ciel, quand ces heureuses populations pourront conlempler face a face leur nouvel empe reur et apprécier ses vertus? Evidemment, un gouvernement qui s'installe dans tót a Bordeaux qu'ailleurs? Parce que c'est une grande ville et que j'y ai quelques amis, je travaille- rai el je vivrai, voila ce que disait I'artiste. Suivons-le a Bordeaux A peine installè de quelque temps dans celte ville considérable, Baratto alia aux informations, afin de savoir a qui s'adresser pour se faire introduire dans le monde artislique. On lui apprit qu'un concert ve- nait d'être organise par les soins de la commission administrative du Cercle Philharmonique et plusieurs notabilités tant de la ville que de l'étranger, entre autres MM-"" Gasc et Barthe, M. Lamoury, etc., avaient promis leur concours a cette fête. Confiant en ceque trente années d'étude lui avaient donné d'expérience, ('ancien directèur de la musique de Poperinghe se fit inscrire au nombre des artistes qui allaient contribuera rendre cette fète aussi inté ressante que possible. Un nom entièrement inconnu intrigua quiconque le vit figurer au programme. Au moment oü notre compatriote allait se faire entendre, un silence reli- gieux se fit dans la salie, la curiosité fut extréme chacun semblaitse demander qui est-il? D'oü vienl- il? Quelqu'un le connait-il? des conditions aussi merveiileusement favorables est un gouvernement présentant toutes les garanties pos sibles de stabilile et qui peut defier saus crainte les enlreprises de quelques rebelles. Tout le monde, en Europe, est de eet avis. Tout le monde, excepte l'empereur Maximilien lui-même. On se rappelle encore, avec quelle peine son frère iai arracha sa renonciation a ses droits éventuels a la couronne d'Autriche. L'archiduc consentait bien a aller au Mexique, mais en homme prudent, il vou- lait, comme on dit vulgairement, se ménager une porte de derrière et, pour le cas oü la succession de Monlézuma viendrait a lui manque-, garder ses droits a celle de son auguste frère, l'empereur d'Au triche, qui n'a qu'un seul héritier móle. Quelqu'opi- nion que l'on se fasse de la légitimitè d'une semblable prétention, il serail difficile d'y voir, de la part de Maximilien, la preuve d'une excessive confiance dans la stabilité du gouvernement qu'il s'est chargé d'éta- blir non plus que dans les témoignages d'amour qui lui arrivaient journellement d'outre l'Atlantique. Celte appréhension de l'avenir, ce manque de con fiance dans l'amour de ses peuples, le jeune empereur vient de les trahir plus récemment encore et dans des circonstances qui intéressent au plus haut point la Belgique. On donne comme certain que, très-peu de temps avant son départ, Maximilien a sollicité et obtenu du gouvernement beige l'aulorisation de re- cruter dans notre armée un corps de volontaires des- tiné (on comprend que ceci n'est que pour sauver les apparences) a servir de garde personnelle a l'impéra- trice du Mexique, fille de notre Roi. Ce corps de volontaires, dont l'importance est fixée a 2,500 hom mes, serait commandé par des officiers a qui notre gouvernement, usant des droits que lui confère la loi du 16 juin 1836, accorderait la liberté de prendre du service dans l'armée mexicaine, tout en conservant leurs droits d'aucienneté dans l'armée beige. Toutes ces questions restèrent a l'état d'énigme Baratto exécuta a perfection deux morceaux de haute diiïieulté pour clarinette un air varié de Deer et une fantaisie inédite sur des motifs de Don Pasquale. On le complimenta, on le felicita très-chaleureuse- ment et dés le lendemain, les arts élant de tous Iets pays, il trouva dans la capitale de la Gironde des protecteurs aussi éclairés que généreux, qui s'of- frirent pour lui faciliter l'accès de toutes les families et les réunions oü la musique était le plus en hon- neur. Se sentant sérieusement appuyé Baratto se livra corps el óme au travailson désolant passé ne lui apparutplus que comme un mauvais rêve, un hor rible cauchemar, a l'étreinte duquel il venaitd'échap- per pour respirer a pleins poumons l'air pur et bienfaisant du bonheur. VIII. Depuis celte époque, Bordeaux, Paris et d'autres grandes villes ont apprécié Baratto sa juste valeur en le plaeant au premier rang des meil- leurs artistes. On se rappelle qu'en 1862, au grand Concours de composition de Paris, présidé par MM. Ambroise Tho mas et Kastner, membres de l'Institut de France,

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1