JOURNAL D'YPRES ET l)E ^ARRONDISSEMENT
Le tout payable d'a VANCE.
I' 1» ES, öimanche
Deuxième année. Y' 20.
15 Mai 1864.
PARAISSANT LE DIMANCHE DE CHAQUE SEMAINE,
I»IÏI\ D'AttOYYEMEïlIT
POUR LA BELGIQUE
8 frnncs par an -4 fr. 50 par semeslre.
Puur l'Etranger, li; port en sus.
Un Numéro 25 Centimes.
LOFINION
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ET DES RECLAMES
10 centimes la petite ligne.
Corps du journal, 30 centimes.
Laissez dire, laissez-vous blèincr, mais jjuhliez voire pensée.
On sabonne ii Ypresan bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib.,
rue de Dixmude, 55.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres
ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Soclété de l'Union libérale de Tarroiidisse-
iiient d'Ypres.
Candidats pour l'élection provinciale, fixée au lundi
23 Mai
M. Ferdinand BAYART, notaire et bourgmestre de
Becelaere.
M. Pierre BEKE, bourgmestre de la ville d'Ypres
et président de la Chambre de commerce.
M.Pierre BOEDT, avocat et conseiller communal
de la ville d'Ypres.
M. Servais COMYN, notaire et bourgmestre de
Langhemarcq.
M. Ernest MERGHELYNCK, membre de la Dépu-
tation permanente.
Tous membres sorlants.
Dissolution - Solution.
II y a quatre mois, notre situation politique était
celle-ci Le ministère Frère-Rogier avait donné sa
démission MM. de Theux et Dechamps, mandés suc-
cessivement au Palais, avaient refusè le pouvoir pour
eux et lours amis les tentatives faites en vue d'ar-
river a constituer un ministère d'affaires avaient
échoué. La dissolution des Charnbres, vivement com-
battue par le parti clerical, était non moins vivement
réclamée par la grande majoritó du parti libéral qui
considérait cette mesure comme le seul et unique
moyen de metlre fin aux difficultés de la situation.
Aujourd'hui, après uue circonvolution de quatre
mois, nous voila revenus a noire point de depart
Le ministère Frère-Rogier persiste a maintenir sa dé
mission; M. Dechamps et ses amis refusent ou s'ar-
rangent de telle facon qu'on soit obligé de leur refuser
le pouvoir. On n'est pas arrivé, on n'arrivera pas a
composer un ministère d'affaires et l'idée d'un appel
au pays, comme moyen extréme de solution, se re-
présente a l'esprit de tous, avec ses partisans et ses
adversaires d'il y a quatre mois. Allons-nous tourner
longtemps encore dans ce cercle vicieux?
Dés le début de la crise, nous nous sommes pro-
noncé en faveur de la dissolution. Nous avons tou-
jours cru et nous croyons plus que jamais que dans
l'état actuel des chnses, le pays doit être consulté
paree que, dans notre opinion, lui seul est même de
nous tirer de l'impasse ou nous pataugeons depuis
quatre mois sans trouver une issue. Croire cela et le
dire, est-ce un crime? Que si quelqu'un a une autre
solution a proposer, qu'il le dise, nous ne demandons
pas mieux que de 1'appuyer si elle est raisonnable,
mais, pour Dieu, sortons de cette situation qui fatigue
le pays et qui nous expose a la risée de l'étranger.
La dissolution peut fort bien sans doute ne pas
répondre a ce que nous attendons d'elle. II n'est pas
impossible, nous en convenons, que de nouvelles
elections laissent la mojorité parlementaire indécise
et remettent les partis en présence sans avoir mo-
difié, d'une manière sensible, leurs forces respectives
actuelles. Mais, dans cette hypothese même et a sup-
poser que tel dut être le résultat d'un appel au pays,
celui-ci n'en aurait pas moins manifeste clairement
sa volonté et préparé la solution du problême.
D'oü vient, en effet, la dilficulté que le Roi éprouve
a conslituer un ministère? Manque-t-il en Belgique
d'hommes dèsireux du pouvoir et capables de l'occu-
pcr rlignement Personne ne le prétendra. Ce qui fait
que les deux partis hésitent a s'en saisir, c'est uni-
quementque tous deux sentent également l'impossi-
bilité de gouverner sans être obligés de recourir a
une dissolution immediate et que ni l'un ni l'autre ne
se soucie d'en affronler les périls. Pour les libéraux
comme les catholiques, la dissolution, dans les cir-
Constances actuelles, c'est l'inconnu. Or, les parlis
aiment a voir clair dans le jeu qu'ils jouest et ne
craignent rien tant que de joucr celui de leurs adver
saires. Les catholiques repoussent le pouvoir pares
qu'ils prévoient que la dissolution pourrait bien don-
ner raison aux libéraux et réciproquement ceux-ci
redoutent de l'accepter de peur que la dissolution ne
fasse les affaires des catholiques. Nous ne blómons ni
les uns ni les autres nous constatons le fait, qui est
indéniable.
Supposons cependant que les libéraux oubliant un
instant les intéréts de leur parti pour ne penser qu'a
cenx du pays, acceptent courageusement les éven-
tualilés de la dissolution et que l'hypothèse que nous
avons prévue plus haut se réalise, e'est-a-dire que
les électeurs renvoient libéraux et catholiques, en
nombre égal ou a peu prés, a la Chambre et au Sé-
nat. Vous allez, medira-t-on, vous retrouver en
présence des mêmes difficultés, il n'y aura pas de
gouvernement possible, pas plus alors qu'aujour-
d'hui.
C'est une erreur. Aujourd'hui l'incertitude la plus
compléte plane sur les volontés réelles du paysnous
defions qui que ce soit de nous donner une raison dé-
cisive qui prouve que le pays, pris en masse, désire
plutót étre gouverné par le parti libéral que par le
parti calholique. Le Journal de Bruxelles et l'Echo du
Parlement se chamailleront la-dessus autant qu'ils
voudront; ils ne convaincront personne, ni dans un
sens ni dans un autre. Mais dés que le pays, appelé a
exprimer sa volonté, se partage en deux forces égales,
il s'est prononce nettement et la situation s'éclaire.
Plus de doute alors, la trève devient une nécessité
politique évidente et un devoir pour les partis en pré
sence au sein du Parlement. II est clair, en effet, qu'un
gouvernement de parti, dans de pareilles conditions,
ne pourrait se soutenir que par une série successive
et non interrompue de coups-d'Etat, ce dont Dieu
préserve la Belgique I
A quelque point de vue done que l'on se place et
quel que soit le résultat de la dissolution, dans l'hy
pothèse même la plus défavorable a une solution nette
et bien tranchée, l'appel au pays est la voie la plus
süre, nous dirons même la seule voie rationnelle et
vraiment constitutionnelle qui s'offre a nous. On y
entrera lót ou tard, c'est indubitable, mais nous se
rions fiers pour le parti libéral qu'il y entrat sans
plus attendre et avec la conscience d'un grand de
voir civique accomplir.
L'abondance des matières nous oblige a remetlre
au numéro prochaiu notre troisième article sur la
question mexicaine.
Soclété de l'IJniou libérale de I'arrondig-
sement d'Ypres.
Séance du 7 Mai 1864.
La séance est ouverte sous la présidence de M. Ern.
Merghelynek il est donné lecture du procés-verbal.
M. Capron présente quelques observations sur la
manière irrégulière dont se font les convocations aux
réunions. Beaucoup de membres n'ont été prévenus
qu'a la dernière heure; pour sa part, il en connait au
moins dix qui ont été complétement oubliés.
M. le président répond que ces omissions provien-
du départ subit du domestique de la société et que, ne
possédant aucune liste des membres de l'Association,
il s'est trouvé ainsi dans l'impossibilité de convoquer
régulièrement. M. Carton fils, qui prend ensuite la
parole, met a charge de la Poste les retards survenus;
d'après lui, les avertissements ont été envoyés régu
lièrement et conformément a Ia liste qui est en sa
possession; cette liste est compléte, dit—il. M. Capron
n'en persiste pas moins dans ses premières observa
tions et fait valoir combien il est regrettable, surtout
a la veille des élections, de voir établir parmi les so-
ciétaires deux catégories l'une appelée exercer ses
droits, l'autre exclue de fait.
Nous partageons, pour notre part, les regrets ex-
primés et nous formulons l'espoir que ceux qui sont
chargés de la direction de l'Association voudront bien,
en se munissant de listes et de tout ce qui leur est
nécessaire pour faire les choses en régie, empêcher
pour l'avenir la répétition de ces abus.
Après l'échange de ces observations, le procés-
verbal de la précédente séance est adopté et l'assem-
blée passé au renouvellement du tiers de son comité.
Cinquanle volants prennent part au scrutinil y a
neuf billets blancs. Les membres sortantsMM.Boedt,
Pierre; Nol letBeaucourtCardinaelEdouard
Yerschaeve, Alphonse; Bourgeois, Paul: Tertzweil;
De Grendele Beneekere sont réélus, les trois pre
miers par 42 voix, les autres par 43.
Le second objet a l'ordre du jour est le choix des
candidats définitifs pour les élections provinciales des
cantons d'Ypres. A ce sujet, M. le président expose
qu'aulrefois les élections étaient purement adminis-
tratives; mais en 1860, a l'occasion d'un siége nou
veau créé a la suite du recensement de 1856, le parti
catholique posa la lutte sur le terrain politique.
Alors, dit-il, fut présenté au scrutin un nom
qui n'ètait pas le choix libre des électeurs et
nos adversaires descendirent sur un terrain ou
ils n'avaient jamais voulu lutter. Aujourd'hui, par
suite de la lutte ardente qu'ils organisent partout,
les élections provinciales acquièrent une impór-
tance plus grande; il s'agit, en effet, de savoir si la
Deputation permanente du Conseil provincial res-
tera libérale ou si elle deviendra cléricale. C'est
s vers ce but que tendent les efforts du parti ad-
verse; voila pourquoi il lutte sur le double terrain
politique et administratif. Aussi M. le président
engage-t-il tous les membres de i'Association, non-
seulement a être présents au scrutin, mais encore a
user de leur influence personnelle dans les cantons