JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
YPIiES, Dimanche
Deuxième année. J\° 21.
22 Mai 1864.
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PARAISSANT LE DIMANCHE DE CHAdUE SEMAINE.
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an 4 fr. 50 par semeslre.
Pour l'Etranger, le port en sus.
Un Numéro 25 Centimes.
L'OPINION
PItIA DE8 AIIAOACES
ET DES RECLAMES
10 centimes la petite ligne.
Corps du journal, 30 centimes.
Lk tout payable n'avancr.
Laissez dire, laissez-vous btimer. mais publier voire pensée.
On s'abonne Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib.,
rue de Dixmude, 55.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres
ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Société de l'Union libérale de I'arrondisse-
ment d'Ypres.
Candidats pour l'éleclion provinciale, fixée au lundi
23 Mai
M. Ferdinand BAYART, notaire et bourgmestre de
Becelaere.
M. Pierre BEKE, bourgmestre de la ville d'Ypres
et président de .a Chainbre de commerce.
M.Pierre BOEDT, avocat et conseiller communal
de la ville d'Ypres.
M. Servais COMYN, notaire et bourgmestre de
Langhemarcq.
M. Ernest MERGHELYNCK, membre de la Dépu-
talion permanente.
Tous membres sortants.
La Belgique au Mexique.
Ill' article.
Voila deux ans que la France se dernande ce qu'elle
estallée faire au Mexique. Quand il arrive a l'un ou
l'autre membre du Corps législatif, un peu trop cu-
•jieux, d'interroger la-dessus le gouverueuient fran
cais, le ministre ténor que la chose concerne entonne
aussitót le fameux chantVeillonsau salut de VEm-
pire, la salie éclate en applaudissements enthou-
siastes, Ia séance est suspendue pendant cinq minutes,
hommage flatleur, et le député trop curieux en est
pour sa peine et sa curiosité indecente.
La Belgique, elle aussi, aimerait assez de savoir ce
qu'elle va faire dans la patrie de Montezuma et de Ia
fièvre jaune. Jusqu'ici les preoccupations nées de Ia
crise ministérielie ne lui ont pas permis de se ren-
seigner auprès du gouvernement; mais dans peu de
jours les Chambres seront convoquées et il est a éSpé-
rer que M. le ministre de la guerre trouvera a nous
répondre autrement qu'en entonnant la Brabanponne,
qui n'aurait qu'un succès médiocre en cette circons-
tance.
En attendant le jour des interpellations parlemen-
taires, I'Etoile beige qui s'elève trés-vivement contre
l'intervention fraucaise, mais qui trouve la nótre
parfaitement légitime, 1 'Etoile beige s'est chargée de
EËUI LLETOil.
Nous éprouvons une grande satisfaction toutes les
fois que nous voyons le mérite de uos artistes ap-
précié a l'étranger. C'est ce qui nous engage a pu
blier aujourd'hui l'extrait suivant d'un journal spécial
et fort compétent, le Journal.des Beaux-Arts
Ypres.
En passant par cette ville il m'a été donnéde voir
quelques ceuvres d'art qui móritent d'étre mention-
nées et qui émanent de quelques artistes domiciliés
ici. Permeltez-moi de vous en parler.
M. Fr. Böhm, dont vous avez déja entretenu vos
lecteurs, vient de terminer un tableau religieux des-
tiné a servir de pendant une autre toile du même
auteur et qui décore l'autel d'une des èglises de cette
ville. Le sujet est emprunté au culte des anges si
riche en formules et représente \'Ange gardien.
L'artisle a réussi de Ia manière la plus heureuse;
nous donner le mot de l'énigme nous n'allons pas
au Mexique dans un but de conquête ou pour une idee;
nous y allons tout simplement former une sorte de
garde d'honneur destinée a veiller sur la personne de
l'impératrice Charlotte, fille du Roi des Beigesnous
ne combattrons que pour la protéger en cas d'atlaque
et, quant au surplus, la garde beige laissera l'empe-
reur Maximilien se tirer d'affaire comme il pourra. Le
journal bruxellois part de la pour prouver que
le recrulement autorisé par notre gouvernement
n'implique aucune intervention de la Belgique dans
les affaires intérieures du Mexique et que, par consé
quent, nous ne manquons pas aux devoirs de la neu-
tralité.
Nous regrettous de devoir Ie dire a VEloile beige
son raisonnement n'est pas sérieux. Que nous allions
au Mexique pour oombattre Juarès ou pour protéger
la princesse Charlotte, au point de vue des obliga
tions que nous impose la neutralité, cela revient
exactement au même. Pays neutre, la Belgique n'a
pas ledroitde s'immiscer dans les divisionsintérieures
des autres nations, pas plus pour protéger que pour
combattre qui que ce soit. Protéger c'est évidemmenl
inlervenir et toute intervention, de quelque nature
qu'elle soit, quelqu'intérêt que nous ayons la preten
tion de défendre, nous est absolument interdite.
Et qui done veut-on protéger? La princesse Char
lotte? Mais la princesse Charlotte a cessé d'être beige
par son mariage avec un étranger, elle a perdu sa
nationalité d'origine, nous n'avons plus aucune qua-
lite pour revendiquer le droit de la protéger. Fille de
roi ou de charbonnier, la femme, d'après nos lois, suit
la condition de son marielle n'a plus désormais
d'autre protection a attendre que celle de sa nouvelle
patrie.
Ce principe, d'ailleurs incontestable, Ie gouverne
ment actuel en a fait application dans une circons-
tance que le pays n'a pas oubliée. Un jeune beige, le
marquis de Trazegnies, avait péri dans la guerre ci
vile qui sévissait, il y a trois ans, dans le midi de
I'ltalieil v combattait pour uue cause opposée celle
du nouveau royaumenouvellement reconnu par nous.
Antérieurement, un autre jeune beige, le comte de
il a répandu sur cette composition un air de vérité,
un mirage céleste particulièrement propre h rendre
le stntiment du sujet. Cette seconde page n'est en
en rien inferieure a celle de son alnée ni aux travaux
de ce même artiste qui, sous formes de peintures
murales, décorent la voüte de la coupole et le sanc-
tuaire de ce temple.
Un autre artiste, M. Ceriez, est depuis quelque
temps fixé a Ypres. La nature des travaux auxquels
cet artiste se livre n'a aucun rapport avec celle des
ceuvres que je viens de citer. C'est le genre propre-
mentdit, la peinture de cabinet, la plupart du temps
genre Louis XY, qui fait surtout l'objet de ses soins.
Ses sujets sont simples; la vie de familie, une lec
ture, une partie d'échecs ou bien une reunion de
dilettanti lui fournissent les épisodes auxquels sou
pinceau donne la vie. Les aspirations de cet artiste
sont fort modestestoutefois, autant ses sujets pa-
raissent simples, autant l'art qu'il déploie autour
Limminghe, avait péri pour une autre cause d'antago-
nisme analogue La droite catholiquedemandait nos
ministres quelles mesures ils comptaient prendre pour
venger ce qu'elle appelait le meurtre de deux citoyens
beiges a l'étranger. Que répondit le gouvernement
cetle interpellation? 11 fit observer, avec beaucoup
de raison, qu'en prenant du service a l'étranger sans
I'autorisation du Roi, ces deux jeunes gens avaient
volontairement perdu la qualité de Beiges et que, par
conséquent, Ie gouvernement beige n'avait plus de
titre pour les protéger. t Si l'on veut demander au
gouvernement, disait M. Rogier dans la séance du
28 novembre 1861, quelles mesures il a prises ou
prendra pour protéger en Italië Ies Beiges qui, de
part ou d'aulre, voudront aller prendre lesarmes,
je dois déclarer que le gouvernement ne s'en est pas
t> occupé et ne s'en occupera pas.
Le langage que le gouvernement tenait cette
époque, nous Ie lui rappelons aujourd'hui et nous le
sommons d'y conformer sa conduite. Si l'on veut qu'il
y ait deux lois en Belgique, l'une qui permettede
protéger les forts et l'autre qui ordonne d'abandonner
les faibles, qu'on le dise, nous saurons alors ce qu'il
nous reste a faire mais s'il n'y a qu'une loi, si elle
est la même pour tous, il faut que Ie gouvernement
alt le courage de s'arracher aux suggestions qui l'en-
tourent et que, rapportant les mesures qu'il a prises,
il proclame, comme il le fesait en 1861, safermeet
inébranlable volonté de respecter, quoi qu'il arrive,
les devoirs de la neutralité. Les grandes nations ont,
pour se défendre,des armées puissantes,nombreuses
nous, petit peuple entouré de toutes parts par des
voisins avides, nous n'avons a leur opposer qu'une
seule defense sérieuse, notre neutralité. Prenons garde
de la perdre, cette neutralité protectrice, car en la
perdant, c'est nous-möines que nous perdrions.
{La suite au n° prochain
Elections provincial*-».
A la campagne, même dans les villes, beaucoup de
personnes s'imaginent que le Conseil provincial est
un simple corps administratif et que les opinions po-
litiques de ses membres sont tout-a-fait sans influence
d'eux est consciencieux et solide. Le tableau intitule
Une partie de musique, que je viens de voir, est un
chef-d'oeuvre qui, sous des apparences simples, ré-
fcèle des parties dénotant des connaissances appro-
o ndies.
On s'occupe beaucoup ici de la restauration de nos
belles halles et des travaux de peinture murale qui
doivent s'effectuer a l'intérieur par MM. Guffens,
Swerts et De Groux.
Je me réserve de vous entretenii1 prochainement de
ce sujet. II est convenable, il est juste et utile que nos
villes de province fassent connaitre au Journal des
Beaux-Arts ce que les arts produisent chez elles.
Tout le monde y trouve son avantage. D'un cóté, c'est
vous soutenir dans la tache dévouée que vous accom-
plissez avec un bonheur qui doit vous récompenser
de vos peines. D'un autre cóté, c'est venir en aide
aux qrtistes que de les mettre en lumière.
R.