les sympathies qui lui restent a lui el son syslème
dans Ie canton de Poperinghe.
Vers 3 heures une deputation libérale de plus de
80 personnes se rendit chez Ie conseiiler provincial,
M. Van Merris d'Ydewalle,, el, au nom du parti,
M. Desiré Vanden üoogaerde lui adressa ses félicita-
tions a peu prés en ces termes
Monsieur Ie conseiiler,
Le parti liberal vous a donné son concours dans
les conditions les plus cordialesel les plus franches,
c'est dans le même esprit que, par mon organe, il
vient vous olfrir ses felicitations.
Des adversaires, qui n'ont de regards et d'amour
que pour Ie passé, s'imaginaient avoir fait un pacte
avec la fortune politique. Un rayon de lumière a
dissipé le mirage et il a sufïi d'un effort énergique,
de notre union armee de resolution pour fixer la
victoire dans les plis du drapeau liberal. Ge dra-
peau c'est le nólre, c'est celui de nous tous. Jamais
nous n'y souffrirons aucune atleinte, et, quoi qu'il
arrive, nous resterons fidèlement groupés autour
de lui. Nous l'avons gardé intact, nous l'avons ainic
dans les épreuves, dans les defaites nous Ie res-
pecterons, nous le chérirons encore entouré de
l'auréole du triomphe.
Qu'il se déploie, qu'il se déploie largement sur
l'ère nouvelle que votre élection inaugure aujour-
d'hui a Poperinghe,et, qu'a cóté du respect legitime
dü aux choses sacrées, nous puissions y voir l'in-
dépendance ree/te de l'autorité civile.
Qu'un enseigneraent progressif ouvre un horizon
plus vaste a notre jeunesse, lui facilite l'accès des
carrières et garantisse ainsi la Liberie et la sincérité
de vocation
Que nos administrateurs sachent que l'honneur
politique est un devoir, et qu'au besoin on leur
fasse comprendre que la repartition des deniers
publics ne doit devenir en leurs mains ni une
source de faveurs, ni un moyen de pression élec-
torale.
Enfin, qu'un contróle effectif vienne remplacer
chez nous l'arbitraire et la fiction légale.
Osez, M. le conseiiler, osez prendre l'initiati ve
des réformes utiles et libéralesla Providence vous
protégera, ['opinion publique vous soutiendra. Au-
cun abus, aucun effort ne sauraient prévaloir
s contre ia cause de la justice l'avenir vaincra tou-
jours les erreurs du passé.
De la volonté, de la persévérance, et vous trou-
verez votre force dans le sentiment, dans la con-
science du bon droit, et la plus nöble des salisfac-
lions dans l'accomplissement de vos devoirs.
M. Van Merris vivement ému a répondu dans une
éloquente et chaleureuse improvisation dont voici les
passages les plus saillants
Je suis heureux et fier, dit il, d'apparlenir a
('opinion libérale. Gomme vous, je veux le progrès,
l'ordre, l'indépendancecomplète de l'autoritècivile.
Jusqu'ici je «'ai pu traduire en fait, autant que je
l'aurais voulu, mes sympathies pour la cause libé-
b rale, rnais aujourd'hui on a brisé les liens que Pon
invoquail prés de moi. J'appelle de mes voeux un
i enseignement progressif et tout ce qui peut tendrc
i au développementdes intéréts moraux et materiels
t du canton. Stimulé par mon amour du bien, guide
par votre experience, soutenu par l'opinion pu-
t blique, j'espère qu'en marchant avec moderation,
mais avec resolution, nous atteindrons notre but
cnmmun.
De longues acclamations ont suivi ces paroles et
l'on s'est séparé de la manière la plus cordiale, le
coeur rempli de confiance mutuelle. Le soir une belle
illumination eut lieu en l'honneur de l'èlu, et, au
moment même oü je finis cette lettre, déja bien
longue, l'air retenlit encore des'vivats les plus
sympathiques pour lui et pour les libéraux.
Agréez, etc. X. Y.
comme chacun sait, nous n'avons jamais été bien
convaincus. Ce que voulait M. Floor, avant tout,
c'étail d'être conseiiler provincial n'importe com
ment, ni avec l'aide de quelles influences. II trouvait
apparemment que le siége d'un conseiiler va bien a
un agent d'affaires ceci est rehaussé par cela,
comme dirait Hugo, et les affaires privées ne peu-
vent évidemment que gagner aux accointances des
affaires publiques. II y a dans le Gonseil dont M. Floor
vient d'être éliminó des exempies frappants de l'ex-
cellence de ces cumuls et de ces combinaisons. Done
M. Floor voulait être conseiiler provincial quand
même, et pour atteindre ce résultat il ne négligeait
aucun moyen, ne répudiait aucun vote, nedédaignait
aucune influence. Après s'étre assuré le concours de
que!ques-uns de ces messieurs d'Ypres, il s'était con-
cilié l'appui de M. le doyen de Poperinghe et de
M. Glep, les matadors du parti rétrograde. Ne vou-
lant se commettre ni avec les libéraux, ni avec les
catholiques, il s'affublait en public du titre anodin de
candidat administralif sauf a prendre un titre plus
net et plus tranché derrière les coulisses, dans les
négociations intimes, et variable d'après les opinions
de ses interlocuteurs clérical chez M. le doyen sus-
dit, libéral prés de ces dits MM. d'Ypres. Pourquoi
pas, après tout? M. Floor n'avait il pas vu, passé
deux ans a peine, pareille comédie se jouer et réussir
sous ses yeux. L'exemple est contagieux c'est peut-
étre une excuse.
Mais le corps électoral de Rousbrugghe-Haringhe,
plus perspicace, ne s'est pas laissé prendre a ce jeu,
ni a ces malices cousues de fil blanc, et il a tout bou-
nement renvoyé M. Floor a son cabinet, réfléchir sur
les inconvénients des palinodies et le danger de ne
vouloir être, comme on dit vulgairement, ni moule,
nipoissonEn cela, disons-le bien haut, ie corps élec
toral a donné une grande le$on de moralilé et de
probité poliliques. N'en déplaise a certains; mais il
s'en va grand temps que l'on voie disparaltre des
luttes électorales, balayées par le mépris public, ces
candidatures hybrides qui s'en vont, drapeau en
poche, disons mieux, sans drapeau aucun, tnendier
des suffrages dans tous les camps, solliciler a la fois
les diverses opinions en conflit et tromper en fin de
compte les uns et les autres au profit de mesquines
vues d'ambition ou de petits intéréts de boutique.
En politique comme en physiologie, le genre neutre
constitue une moustruositó c'est le sexe de ['égoïsme
élevé a sa plus haute puissance. II est bon qu'on ne
l'oublie point et que, a chaque fois qu'une candida
ture pareille ose se produire encore, on l'éconduise
sans facons, ainsi qu'ont fait les électeurs de Rous-
brugghe Haringhe. Les partis en gènéral et le parti
libéral en particulier ne peuvent que gagner a cette
nettelé de position qui font d'un candidat un homme-
principe, en lieu et place d'un policbinelle que mas-
quent les candidatures neutres.
Encore II. Floor.
M. Floor, l'ingénieux inventeur de la candidature
administrative, est resté sur le carreau dans le can
ton de Rousbrugghe-Haringhe. II a été remplacé par
un calholique pur sang, M. Visart de Sainte-Croix,
élu conjointement avec M. Bieswael de Furnes, can
didat francbement libéral celui-la. L'échec de M. Floor,
disons-le de suite, n'a suscité, que nous sachions, des
regrets chez personne. Beaucoup de bons libéraux
s'en sont même réjouis et nous n'en sommes, pour
notre part, nullement fachés. M. Floor n'était plus
libéral, si tant est qu'il l'ait jamais été, ce dont,
Pour arriver a la victoire, chacun sait les moyens
employés par nos adversaires ce sont le mensonge,
la calomnie, la pression, la confession, la première
communion, l'enfer et les mille petites roueries quo
la Papelardie cueille sur le chemin de Rome. Mais a
mesure que le temps marche et que les engrenages de
cette machine trompeuse s'usent, il faut de nouveaux
expédients, de nouvelles finesses, de nouvelles mé-
chancetés; c'est ainsi qu'il y a quelques, mois, nous
avons vu paraitre le fameux Iloe kmen Frederick.
Cette pièce, issue d'une cervelle tourmentée par le
démon de l'intolérance, a été jugée dans le temps,
nous n'avons plus a y reveuir encore ne s'attaquait-
elle qu'a un parti en bloc. Mais voici qui est plus fort
Dans le canton de Passchendaele, quelques jours
avant les élections, on a répandu a profusion, un
tout petit libelle, sans noms d'auteur ni d'imprimeur,
oü chaque mot est une vilenie et chaque phrase une
contre-véritè, ou le mort n'est pas plus respeclé que
Ie vivantet oü les candidats, pour éviler toute erreur,
sont designés nominativementon a eu soin d'y
ajouter quelques autres noms, pour compléter le
groupe. Si ce n'était par respect pour nos lecteurs,
nous leur mettrions ce petit ragoüt sous les yeux iIs
auraient ainsi une idèe de ce que peut le parti de
l'Evangile, quand il mêle l'odieux au grossier. lis y
acquerraient la conviction que tant de dévergondago
de langage ne peut provenir que d'une ame vile et
abjecte, et que l'auteur de eet infême pamphlet ne
peut avoir sucé les germes de ce cynisme éhonté que
dans les bas-fonds de la sociélé. Aussi flésigne-t-on
l'écrivain de ces turpitudes. Est-ce que, par hasard,
au style on reconnaitrait Phomme Quoiqu'il en soit,
nous nous demandons oü nous conduirons ces vio
lences
Ges scandaleux imprimés, sous la protection de
l'irapunité, sont-ils une source de tranquillité, de
paix et de progrès? L'ordre y a-t-il quelque chose a
gagner, et la religion, elle-même, en sort-elle plus
brillante et plus convaincante
Pour nous, pour notre parti qui vit d'honneur et
de loyauté, nous repousserons de toutes nos forces
les moyens impurs, estimant que la vérité finit tou-
jours par triompher de l'erreur.
Un de nos abonnés nous adresse Ia lettre sui-
vante
Ypres, le 28 mai 1864.
Monsieur le Rédacteur,
Les scandales de l'affaire Debuck ont eu dans le
pays un immense retenlissement. Partout, dans les
villes comme dans les plus humbles hameaux, on
s'entretient, avec une indignation qui trouve a peine
des mots assez forts pour s'exprimer, de l'infême
spoliation dont les héritiers üeboye ont été victimes.
Jamais Ie sentiment public ne s'est déchainé contre
les Bons Pères avec une pareille violence de lant^rne
c'est un concert général d'injures et de malédictions a
faire croire que la race de ces saints voleurs va dis
paraltre a jamais de la surface du globe.
Je ne pense pas, Monsieur, que les Bons Pères se
soient beaucoup émus de toutes ces criailleries. lis
datent de loin et ont passé par bien d'autres épreuves
dont ils sont sortis triomphants quand on les croyait
anéantis pour toujours. M. Janson.l'avocat de Debuck
est trés-éloquent, mais quand on a résisté aux Pro
vinciates, on peut affronter, sans grande frayeur, les
éclats oratoires d'un jeune avocat de Bruxelles si
beau diseur qu'il soit. II est désagréable d'avoir a se
défendre devant les tribunaux civils,contre un pauvre
diable qui vous accuse de lui avoir volé deux ou trois
millions, mais c'est affaire de rire a cóté des procés
deRavaillac, de Jacques Clément, de Damiens, oü il
y allait d'être écartelé vif ou scié entre deux planches.
Au fait,ne voilè-t-il pas quelque chose de bien étrange
que cette vaste rumeur a propos d'une affaire aussi
simple, aussi ordinaire que cette affaire Debuck? Une
succession, des millions enlevés a des héritiers par
l'un ou l'autre ordre religieux, connaissez-vous
quelque chose de plus naturel que cela Le cheval
se nourrit de foin et d'avoine, le lièvre de serpolet,
le lion de singes et de gazelles; lejésuite, lui, se
nourrit de successions. Et de quoi, diable, voulez-
vous qu'il se nourrisse si vous lui enlevez les vieil-
lards imbeciles, les vieilles femmes idiotes, les vieux
paillards repentis, les coquettes cariées, dont il aime
a se repaitre? Vous me direz que les jésuites donnent
l'enseignement; que, grace aux libéraux qui pren-
nent grand soin de leur donner leuiss enfants a éle-
ver, les colléges qu'ils érigent partout sont très-
fréquentés et qu'ils n'ont qu'a vivre des produits de
leur enseignement.
Je voudrais vous y voir, Monsieur. A donner l'en
seignement aux enfants, c'est a peine si l'on parvient
a nouer honnêteinent les deux bouts de l'année. Mais
oü done, avec des ressources aussi minimes, voulez-
vous que les jésuites trouventde quoi bêtir ces su
perbes colléges, ces somptueuses églises qui font
l'admiration de tous les pères de familie et qui réjouis-
sent le coeur de tous les vrais catholiques? Ils n'ont
pas besoin de tout cela, diles-vous? Je suis de votre
avis, mais en attendant que ce soit aussi celui des
Bons Pères, laissez-moi vous dire que je lie com-
prends rien a l'émoi produit par le procés Debuck..
Uu renard a rencontré une poule et l'a mangce. Ne
voila-t-il pas de quoi jeter des hauts cris et pousser
des exclamations d'étonnement? A Ia bonne heure si
la poule avail mangé le renard, je comprendrais...
Voulez-vous que je vous dise une chose, Monsieur
J'ai grand peur que toute cette belie indignation ne
soit dépensée en pure perte et que ces Üots fougueux
ne lournent, comme on dit, en eau de boudin. Parmi
les braillards qui crient le plus haut au scandale, a
l'abomination des abominations, j'en connais, et plus
d'un, dont les enfants sont élevés dans des établisse-
ments religieuxlibéraux farouches, pour le surplus,,
et intraitables sur la question de l'indépendance du
pouvoir civil. Eh bien, je tiens ce que vous voudrez
que pas un de ces hableurs ne retirera sou enfant du
collége oü il est actuellement pour le placer dans un
établissement de l'Etat. Tenez-vous le pari
Agréez, Monsieur le rédacteur,, etc.
Réponse Non.
Du neiif.
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