A. Brunfaut, F. Messiaen, conseillers; Jules De Godt, secrétaire. AbsentM. P. Bike, bourgmestre. La séance est ouverte a 4 heures précises, sous la la présidence de M.P. Bourgois, échevin. M. Ie secrétaire donne lecture du procés-verbal de la séance précédente. La rédaction en est apprpuvée. Sont a I'ordre du jour 1° Communication de pièces. A. Letlre de M. Henri Lapierre, par laquelle cet industriel fait connaitre 1'emploi des eaux qui pro- viendront de son usine projetee et prie le Gonseil de ne pas fixer défiuitivenient la conlenance du terrain a céder, une plus grande importance que cello prévuo pour l'exploitalion devant exiger un plus grand espace de terrain. B. Requète de quelques marchands de poissons, dans laquelle ils se plaignenl du tort que leur cause i'application du nouveau règtement qui permet a un nombre restreint de personnes de monopoliser en leurs mains le commerce de poissons. lis demandent en outre l'abolition du priviiége qu'ont certains indi- vidusde placer des tables a l'entrée du Marehe-aux- Poissons. Suivant l'honorable president il n'y a aucun motif d'admettre la demande de ces braves gens. M. le con- seiller Van Heule dit qu'il y a lieu d'examiner si en fait les requèrants n'ont pas raisonil convient par conséquent que le College lasse executer le nouveau règlement, sans tolérance aucune. Le College s'en- gage a faire un examen des griefs. C. Lettre de remerciments de Mm" la directrice de i'Ecole Gardienne, a 1'administration communale, pour les faveurs que celle-ci lui aecorde, avec prière de dóléguer un de ses membres pour contróler l'ins- titution. D. Lettre de 1'administration des Hospices a propos de son intervention pour soutenir le Mont-de Piete. ■Cette administration admet les conclusions du rap port que M. le conseiller Van Heule a lu dans la pré cédente séatiée. E. La société de Vlaemsche Ster fournit le compte de la représentation dramalique, donnée le 30 mai, au profit des sinistrés de Brielen et d'Ypres. La re- -cette générale s'est élevée a 1,103 fr.il y a eu 67 fr. de frais; il resle net 1,036 francs. Le Collége écrira une lettre de remerciments aux membres de la so- .ciété, qui se distinguent autant par leur générosité que par leur talent. 2° Procés-verbal de vente de sapins sur les pro- priétés des Hospices. L'évaluation faite antérieurement a la vente etait de 4,004 francs. Le produit a été de 4,911 fr. 50 c. 3° Procés-verbal de location de biens ruraux des Hospices. Les biens loués anciennement pour 17,358 francs, -Pont été 21,085 fr. 50 c., soit avec une augmenta tion de 3,727 fr. 50 c., ce qui fait 22 p. c. 4° Pret de 13,000 francs par le bureau de bien faisance. En garantie de ce prêt il est offert une hypothèque sur des biens silués sur Warneton, Ploegsleert et Wytschaete. Le rapport conclut au prét. Adoplé. 5° Ayrandissement des batimenls de i'Ecole com munale gratuite. M. l'échevin Merghelynck lit un rapport sur la né- cessité de cet agrandissement. L'écolecommunale, lorsdeson installation, en 1847, avait des locaux sufüsant aux besoins d'alors. Aujour- d'hui le nombre des élèves s'est considerablement accru. II est arrivé au chiffre de trois cent quatre- vingt-quinze. Suivant les régies de l'hygiène, il faut 4 mètres cubes d'air par élève. II est vrai que l'ecole actueile est assez grande pour répondre a Ci tte nécessité. Mais quand on considère que les classes óïevèesconliennenl un nombre d'élèves beaucoup moindre que les classes inferieures loujours très-peuplees, il fout reconnoitre qu'il est impossible d'approprier convenablemeut les locaux actuels. D'un autre oóté, plus de deux cents enfants de la ville d'Ypres ne recoivenl aucune instruction. L'exi- guité des locaux actuels retient 1'administration dans 1'emploi de ses inoyens de coercition a l'egard de ces malheureux que t'incurie coupuble d'ignares parents empêche de profiler des bienfaits de l'instruclion. La construction des nouveaux locaux coütera onze mille francS pour les batiments des elèves. La maison du directeur entraïnera une depense d'environ six mille francs. Avec l'ameublement des classes, la dépense totale s'élève a 19,200 francs. Cette somrne de 19,200 fr. ne représente pas une charge exclusive a la ville. Celle-ci ne supportera que 6,400 francs, c'esl a-dire un tiers, i'Etat inter- venant pour S/5 des 2/3 el la Province pour 2/5 des 2/3. Le rap; ort conclut a declarer utile cette dépense de 19,200 francs en faveur de l'instruction et voter l'établissement de ces locaux nouveaux. M. le conseiller Vanheule dit qu'il vote avec plaisir lous les sacrifices que Ia ville s'impose en faveur de l'instruction et qu'il serait heureux de pouvoir dés aujourd'hui voter l'établissement d'uns Ecole de filies. Nous applaudissons les généreuses et belles paroles de M. Vanheule. Selon nous, Ia ville ne saurait s'im- poser assez de sacrifices, dans l'intérêt du développe- ment des facultés des classes inferieures. G'est surtout de l'éducation et de l'instruction de la future mère de familie qu'il faut aujourd'hui s'oc- cuper sans relache. M. de Girardin le répótait encore ces jours derniers avec raison. Tout projet de loi en faveur de l'instruction élé mentaire qui négligé l'organisation des écoles de filies ou qui ne l'établit que secondairement, n'atteint pas le but qu'il se propose. Chaquejeune fillequ'on instruit, devient aussi- tót qu'elle est mère, le moniteur de ses enfants. II n'y a pas d'exemple d'une mère sachant lire et écrire, dont les enfants ne sachent ni lire ni écrire. Les conclusions du rapport sont adoptées. 6° Aulorisation pour poursuivre en justice les per sonnes qui refuseraienl d'exécuter la réduction des empiétements sur la voie publiquedans la rue de Menin. Préalablement au commencement des travaux 5 effectuer pour la construction des trottoirs de la rue de Menin, les propriétairesayant des réduclions a faire ont recu, de Ia part de 1'administration, des lettres officielles sur cet objet. Jusqu'a ce jour, aucune oppo sition n'est parvenue au Collége. Gependmt il pour- rait surgir des difficultés qui retardent les travaux les personnes ayant des reductions a faire ne sont pas naturellement disposées a abandonner sans protesta tion aucune, les droits qui leur auront été tacitement concedes et un chacun n'aimo pas a faire des chauge- ments disgracieux a la facade de sa demeure. Aussi on s'altend a voir paraitre certaines oppositions. Le Collége des bourgmestre et échevins demande au Conseil le pouvoir de provoquer de la Deputation permanente i'autorisalion d'intenter et soutenir des actions conlre les opposanls, pour ie cas oü se pré- senteraient des contariétés. M. le conseiller Messiaen émet le doute que la loi permette d'accorder une autorisalion en ces termes. M. l'échevin Merghelynck, lui, ne doute aucune- ment. Sans agiter la question au fond il se déclare persuadé, et dés lors le Conseil doit l'être, que cette autorisalion est accordable. M. le conseiller Boedt soulève la question de savoir si l'on peut autoriser 5 poursuivre, de plano, avant qu'aucune opposition ne se soit manifestée. M. Merghelynck, avec la même conviction que pró- cédemment, répond qu'on le peut et qu'a cet égard il ne peut y avoir le moindre doute. 11 appelle a son se- cours la loi communale et cherche l'article traitant de cet objet dans un commetilaire qu'il avait sous la main. Pendant que l'honorable échevin cherche son ar ticle, sans parvenir a le trouver, lesconseillersopinent de differentes manières. La discussion s'échauffe On annonce enfin que l'article est trouvé; c'est l'art. 77. M. L Merghelynck le litSont soumises a l'ap- probation de la Deputation permanente du Gonseil provincial les déliberalions des Gonseils communaux sur les objets suivants 1° les actions a intenter et a soutenir. j> Un honorable conseiller fait observer que cel ar ticle ne rè"le pas la matière et ne résout pas la difli- culte, qu'il en est d'autres dans la loi communale qui s'occupent plus spócialement de la question présente. M. Mer"helynck recommence ses recherches et les conseillers leur discussion. Au bout do dix minutes rien n'était trouvé M. Mer ghelynck ferine son livre et annonce alors que les articles de la loi communale ne peuvenl defendre pa- reille autorisalion. L'honorable echevin a étudié la question et lu Cour de cassation est de son avis. Aussitot que l'on sut que la Cour de Cassation ótait avec M. Merghelynck, on passa au vote. Treize voix répondirent oui. Une voix répondit non. M. Ie docleur Lannoy vota seul contre la proposi tion. Selon l'honorable conseiler, qui a motive son vote dans le cours de la discussion, les personnes qui cnt fail des empiétements avec I'autorisalion de la ville ne devraient pas être molestées. 7° Statuer sur la demande de M. L. Rabau, ten- dante a acheter de la main a la main, au bureau de bien faisance de cette ville,deux parties de terre situées le long de la route de Lille. Par requête du 27 avril 1863, M. L. Rabau a pro posé d'acheter 84 ares de terrain, sur lequel est bilti i'eslaminet le Petit Lille. Ce terrain est loué 225 francs. M. Rabau et 1'administration du bureau de bien faisance qui en principe acceptait la vente, convin- rent de nommer des experts pour fixer la valeur vénaie du terrain. Gette valeur augmentée d'un tiers formerait le prix de vente. Go prix fut de cette facon porlé a 7,666 francs. A cette époque 1'administration déclara préférer un échange et l'affaire resla en suspens. Par nouvelle lettre dn 19 mai dernier, le bureau de bienfaisance demande que 1'administration commu nale décide s'il y a lieu de vendre. Suivant l'honorable rapporteur, il serait dangereux de vendre les biens du bureau de bienfaisance. L'é- change offre plus de garanties, car I'institntion par cet acte n'en reste pas moins propriétaire d'immeu- bles. Ce qu'il fout éviter c'est que les bureaux de bienfaisance ne mobilisent leur fortune, parce que les meubles son! sujets a dépréciation et entrainent sou- vent a des pertes importantes. Ce raisonnement a quelque fondement. Cependant nous ne pouvons nous empécher de faire remarquer que. tout en autorisant la vente sans exiger d'echange, 1'administration communale pourrait alteindre son but et obtenir toutes ses garanties, en exigeant que le prix de vente soit employé par le bureau de bien- faisance en achat d'autres immeubles. En agissant do cette focon ('institution charitable bénéficierait du tiers exigé en surplus de la valeur vénate, Le Gonseil décide qu'il permet l'échange et s'oppose a la vente. La seance publique est ensuite levée et le huis clos prononcó. La députation permanente du Gonseil provincial, dans sa réunion du 9, a convoqué Ie collége electoral des cantons d'Ypres pourjeudi 30 de ce mois, aux fins de pourvoir au remplacement de M. Comyn,' con seiller provincial, décéiló. II nous revient que beaucoup d'électeurs Iibéraux ont jeté leurs vues sur M. Henri Elleboudt, échevin et proprietaire a Langhemarcq. Cette candidature semble devoir rencontrer beaucoup de sympathies dans toutes les localités qui composent les cantons d'Ypres. Ees mesures hygicniqiies, a propos de la variole. Dans le n°de 1 'Opinion du 10 janvier,'nous disionsle degré de gravité auquel la maladieélait arrivée dans noire ville, et nous exprimons l'idée qu'en présence d'une intensité qui chaque jour ne foisait qu'accroitre et s'aggraver, il y avait nécessité urgente de prendre des mesures sérieuses dans l'intérêt de la salubrilé publique. Notamment nous faisions ressortir, les de voirs impérieux qui incombaient de ce chef et a ['ad ministration communale et a nos grands étab'isse- ments de bienfaisanceen indiquant quelques-unes des mesures les plus propres, d'après les hommes spéciaux, 5 alteindre le but, nous insistions sur la facilité toute particulière qu'offrent, d'un cóté, les grandes ressources pécuniaires de ces établissements de l'autre, la situation exceplionnellement favorable des locaux dont la ville dispose. Nos observations ne furent pas enlièrement per- dues elles eurent du moins pour résultat de provo quer la création d'une commission, composée de mé- decins et de quelques membres du Conseil communal qui, divisés en sous-commissions, furent chargés de parcourir les divers quarliers de la ville, d'y visiter les habitations ouvrières, et de faire connaitre par des tappoi ts 1 état de ces habitations et les mesures a prendre, non-seulement par rapport a la maladieré- gnanle, mais encore au point de vue plus général de leur assainissement. Ces rapports partiels sont dépo- sés depuis longlernps et, si nous n'avons pas remis la question plus lót sur le lapis, c'est parce que nous voulions laisser a nos édiles le temps nécessaire pour l'examiner, compulser, confronter les renseignemenls et en déduire des conclusions utiles et pratiques. On trouvera sans doute avec nous, que trois mois suffisent largement pour cet examen. Pourtant jus qu'a présent aucun rapport n'a été publié que nous sachions, aucune decision prise, aucune mesure ar- rêté. Les efforts et Ie zèle des sous commissions sem- blent avoir été dépensées en pure perte, leur travail est enterré dans les cartons de l'Hötel-de-Ville. Quant a nous, nous déplorons sincèrement cette facon d'administrer a huis-clos qui bdcle les affaires les plus importantes dans un petit cénacle et les sous- trait le plus soigneusement possible, a l'abri des murs épais des Halles, aux regards investigateurs du public, Ie seul, Ie véritable intéressé. Loin de fortifier 1'administration qui y a recours, ces procédés ne peuvent que l'affaiblir et, dans lecas qui nousoccupe, il eut valu mille fois mieux publier un rapport géné ral résumant les différentes remarques consignées dans les rapports partiels el confesser franchement Ie véritable état de la situation, car, de deux choses

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2