nous nous renfermerons scrupuleusement dans Ies
fails du moment, dans l'actualité.
Parions un instant du vole qui a clos la dernière
reunion de noire Association libérale, non pour faire
ressortir combien la demande d'appel nominal est
fondée en droit el combien il est illegal et souveraine-
ment injuste de la repousser nous l'avons prouvé
dans notre précédent numero, mais pour rappor -
ter quelques unes des raisons ou, parlant plus exac-
temenl, quelques-uns des prétextes opposés a une
juste réclamation. Nos lecteurs verront de quel es
prit invenlif sont doués nos honorables el ils ne pour-
ront manquer d'êlre stupéfaits d'admiration. La pre
mière objection fut qu'on n'avait pas la liste des mem
bres de I'Association. II nous semble étrange que ceux
qui sont a la lêle du comité et charges comme tels de
faire les convocations aux reunions, soient dépourvus
de listes.
Est-il étonnant après cela que ces convocations
soient irrégulièrement faites et que chaque fois un
certain nombre de personnes soient oubliées Nul-
lement; mais ce qui 1'est certaineinent, c'est que,
lorsqu'on se plaint de ces irrégulariles, nos hono
rables se fachent et souliennent de toute la force
de leurs poumons tantót que la faute en est a
leurs domestiques, tanlót a la Posle.
jtQuoiqu'il en soit, l'objeclion avait été prévue.
Seulement, quand une lisle fut présentée au bu
reau, au lieu de l'accepter et de donner par la
une preuve de leur bonne foi, ces messieurs eurent
recours a un nouveau subterfuge. Sentant leur pre
mière arme brisée dans leur main, ils répondirent
que l'appel nommal durait trop longtemps et ils pro-
posèrent de dresser une liste des noms de chaque vo-
tant, c'est-a dire une besogne double, triple de Vappel
demandé.
Ainsi done, on objecte Ie dèfaut de listes; une liste
est présentée et on la refuse.
On objecte encore Ie temps qu'exige l'appel des
noms et on veut substituer leur inscription a, une lec
ture rapide.
D'oü vient cette étrange aberration? Elle prend sa
source dans cette idéé préconcue qui fait condamner a
l'avance, et sans l'avoir entendue, toute observation,
du moment qu'elle émane de l'opposition, qui fait re-
jeter ses propositions les mieux fondées et écarter ses
reclamations les plus légitimes. Elle se traduit en un
mot que nous avons maintes fois entendu autour de
nous pas de concessions.
Pas de concessions! D'autres, plus grands et plus
puissants que vous, l'ont dit aussi et nous savons 0C1
les a conduits leur fatal entêtement.
Quant a nous, nous avons eu a cceur de donner ces
détails intimes et de présenter nos politiques dans
leur déshabiilé. Le public les appréciera mieux.
Ville d'Ypres.
Conseil communal. Séance du samedi 18 juin 1864.
Présents MM. P. Beke, bourgmestre P. Bourgois
el L. Merghelynck, échevins C. Vandebroucker p-
Boedt, A. Deghelcke, G. Lannoy, T. Vandenboo-
gaerde, C. Becuwe, L. Van Alleynes, A. Debeaucourt,
L. Vanheule, A. Brunfaut, F. Messiaen, conseillers
et Jules De Codt, secrétaire.
Absent M. E. Cardinael.
La séance est ouverte a 4 heures 1 0 minutes, sous
la présidence de M. le bourgmestre, par la lecture du
procés-verbal de la séance précédento. La redaction
en est approuvée.
Sont a l'ordre du jour
1° Communication de pièces.
A. Léltre de M. Félix Lambin, éditeur de 1 'Opinion,
fesant connaitre que la souscription ouverte dans ses
bureaux en faveur des malheureux ineendiés de
Brielen et d'Ypres, a produit une somme de cent
quarante francs. Cette lettre est accompagnée du
moulant de la souscription. M. le président, après
avoir dit que eet acte est très-méritoire, propose
d'envoyer a M. Lambin une lettre de remercimenls.
Adopté.
R. Le Bureau de bienfaisance demande au Conseil
Papprobation de prèls a faire aux communes de Mes-
sines et de Wytschaete. Cette demande est ren-
voyée a l'examen de la commission des finances.
C. Une demande de M. L. Verschaeve concernant
un cautionnement versé en faveur d'un cantinier de
la caserne de cavalerie est ren voyée a l'examen de la
commission des finances.
D. M. le président donne lecture d'une lettre de
M. le ministre de l'intérieur sur la réorganisalion de
l'Académie de dessin.
Cette lettre est rassurante; elle conlient des pro
messes assez formelles pour pouvoir donner suite au
projet.
La première commission sera chargée de faire au
plus tót son rapport sur le reglement nouveau de
l'Académie.
2° Projet de MM. Guffens et Swertz pour la decora
tion inférieure de la salie du Magistrat.
M. le ministre de l'intérieur a envoyé au Conseil
communal la proposition des sujets traiter par ces
artistes. Ces sujets sont tous tirés de l'histoire
d'Ypres.
MM. Guffens et Swertz proposent de peindre
1° Sur le mur du fond de la salie, une Scène de Jus
tice au Xlllm° siècle.
2° A droite de la cheminée, les Magistrats d'Ypres
prenant, au XIUmsiècle, les écoles sous leur protec
tion.
3° Sur le mur en face de la cheminée, la Joyeuse
entree de Jean-sans-Peur en sa bonne ville d'Ypres.
4* A gauche de la cheminée, I'Abolition de la men-
dicité par les Magistrats d'Ypres dont les sages ordon -
nances ont éloigné de leur ville cette lèpre de la
sociélé.
Les sujets projetés ont été approuvés par M. le
ministre de l'intérieur.
Le Conseil, désirant faire un examen sérieux de la
proposition de MM. Guffens el Swertz, la renvoie a la
première commission qui sóumettra son rapport a
une prochaine séance.
Nous réservant pour plus tard une appreciation
plus approfondie des sujets a trailer, nous nous bor-
nerons, pour le moment, a dire que la Joyeuse entree
de Jean sans-Peur ne devrait pas figurer sur les murs
de la salie des Magistrats. Jean-sans-Peur était un
prince-despote, contempteur des droits de ses sujets,
ennemi de la libertè et de plus assassin du duo Louis
d'Orléans après s'être réconcilié avec lui. Si l'on pré-
tend donner Jean-sans Peur comme exemple d'un bon
prince, il ne peut figurer sur nos murs de l'Hótel-de-
Ville. II a passé sa vie a massacrer des gens el a
combattre contre les libertés bourgeoises.
3° Projel de budget pour 1865 de l'Ecole moyenne.
Les recettes s'élèveront a 13,800 francs dans la-
quelle somme la ville entre pour un subside de 3,320
francs, Ia plus grande parlie du restant étant sup-
portée par l'Etat.
Les dépenses pour traitements et suppléments de
traitement s'elèvent a 7,550 francs, plus 350 francs
pour le secrétaire-lrésorier.
Ce projet de budget est adopté.
4° Radiation d'une inscription hypothécaire prise
au profit du Bureau de bienfaisance par capitaux
prêtés et remboursés.
Cette demande du Bureau de bienfaisance est
adoptée.
5° Compte de 1863 et budget de 1865 des fabriques
d'Eglise de St-Pierre et St-Martin.
Le rapport n'a pu ètre présenté au Conseil. II sera
iu a la prochaine séance.
6° Alignement du mur de clóture de l'usine a gaz.
M. Valcke-Hage devant reconstruire ce mur, de
mande au Conseil de fixer l'alignement et de le re-
dresser, au moyen d'un échange de terrain.
La rectification de l'alignement permettra de con-
struire un large trottoir pour piétons et le mur de
clóture de l'usine sera bati a 9 20 mèlres de i'axe de
Ia route.
M. Deghelcke présente quelques observations sur
les terres déposées contre le mur actuel. Si la ville
doit effectuer Ie transport de ces terres a ses frais, il
votera contre les conclusions du rapport.
M. Ie rapporteur Bourgois dit que puisque c'est Ia
ville elle -inème qui a déposé ces terres, c'est a elle a
en supporter le déplacement.
On passe ensuite au vote. M. Deghelcke seul répond
non.
7° Programme des jeux et divertissements pour la
fële communale.
La mise a l'ordre du jour du programme de la
tuindag avait attiré a la séance du Conseil un public
plus nombreux que d'ordinaire. Les années précé-
dentes,on avait murtnuré contre l'administration,a la-
quelle on attribuait le peu d'agréments de la fête
communale; on désirait savoir si on n'apporterait
pas de changemenls, si un programme mieux rempli
ne répondrait pas aux vaeux de la population.
M. le président porte a la connaissance du Conseil
que les trois commissions se sont réunies pour for-
muler un avant-projet et qu'a eet avant-projet le
Collége a ajouté quelques jeux et divertissements.
Les principales fêtes serontTir la Société de St-
Sébastien, Concert suivi d'un bal, Carrousel, Feu
d'artifice, Ascension aéroslatique par M. Glorieux.
On se propose de distribuer oes fêtes de la manière
suivanle
Dimanche 7 aoüt, Tir et Concert.
Lundi 8 aoüt, Carrousel.
Mardi 9 aoüt, Ascension de M. Glorieux.
Dimanche 14 aoüt, Feu d'artifice.
Les frais qu'occasionneront ces fêtes se répartissent
comme suit
Tir de St-Sébastien700 francs.
Concert suivi de bal250
Carrousel1,200
Feu d'artifice550
Concours de pinsons75
cartes100
Schaertje knip50
Ballon500
Frais généraux600
Total 4,025 francs.
Le budget de la ville ne portant que 8,500 francs
pour la fête communale, il y a lieu de voter un sup
plément de 725 francs.
M. le conseiller Deghelke demande si le carrousel
sera pour militaires et bourgeois séparément ou non.
Si les bourgeois doivent concourir avec les militaires,
ceux-ci se trouvant dans des conditions de supério-
rité incontestable, il est a craindre que l'élément civil
s'abstienne de participer la fête.
M. le président dit que Ie concours atira lieu entre
militaires seuls et bourgeois seuls. Chaque catégorie
de concurrents aura sa série de prix.
M. Deghelcke estsatisfait de cette explication.
M. le président continue ses renseignements
L'aéronauie Glorieux se servira pour son ascension
d'une mongolfière il montera probablement mieux
que la dernière fois et avec moins de danger. Le
feu d'artifice aura lieu le 14 aoüt d'après ce que le
Collége a appris officieusement, ce jour-la aura lieu
l'inauguration des travaux du canal Lys-Yperlée et
duchemin de fer de Roulers a Ypres; il convient de
terminer cette double fête par un feu d'artifice.
Un conseiller demande qui sera chargé d'exécuter
le feu d'artifice? II lui semble très-naturel de s'adres-
ser a une personne de la localité.
M. Ie président dit que deux artificiers yprois,
MM. Boddaert et Callier, ont offert leurs services. II
faudra nommer l'un ou l'autre.
M. le conseiller Lannoy propose de désigner l'arti-
ficier par un tirage au sort. Le destin déeidera dans
toute son impartialité.
Rien n'est décidé a ce sujet. On l'examinera plus
tard.
M. le conseiller Vanheule demande de voter deux
cents francs pour prix de jeu de boule. Ce jeu très-
populaire dans nolre contrée réunit une foule d'ama-
teurs, a tout concours.
En sacrifiant deux cents francs on répondrait au
voeu de beaucoup de sociétés.
La demande de M. Vanheule est admise et le mon-
tant des frais de la fête communale est porté de
4,025 francs a 4,225 francs.
Diverses espèces de sociétés se sont adressées au
Collége pour obtenir des subsides deslinés a donner
des concours. M. le bourgmestre cite entre autres les
Amateurs du billard anglais. Le Conseil, dit-on, ne
peut satisfaire tout le monde; il n'a pas mission d'en-
trainer la commune a des dépenses dont l'ulilité peut
être conlestée. II se borne a voter les subsides dé-
signés ci-dessus.
Nous allions oublier une observation faite par
M. Van Alleynes. Cet honorable membre rappelle
qu'il y a quelques années, il a été décidé de ne plus
accorder a aucune société un subside supérieur
300 francs. Aujourd'hui cette décision n'est pas res-
pectée; on accorde sept cents francs a la Société de
St-Sébastien. II est a remarquer cependant que cette
décision ne visaitque les casextraordinaires etqu'au-
jourd'hui il s'agit probablement d'un tir extraordi
naire. S'il en est ainsi, M. Van Alleynes votera le
subside de 700 francs, mais il déclare qu'il ne pourra
qu'exceptionnellement donner son suffrage a pareil
subside.
Un membre, l'honorable M. Brunfaut, dit qu'effec-
tivement la Société de Saint-Sébastien donne un tir
extraordinaire- Cette société s'irapose a elle-même, a
cette occasion, une dépense de cinq cents francs.
Le programme sera, cette année-ci, plus rempli