Zoo de ouden zongen, zoo piepen de
jongen.
Le Volksvriend a Irouvé piquant de nous faire con-
nattre a son tour son appréciation de la dernière
reunion de l'Association. A la vérité, il en parle
comme quelqu'un qui n'y a pas assisté ou comme
l'aveugle parle des couleurs. G'est la ce qui lui fait
dire qu'il n'a pas étè repondu un seul mot aux
paroles de M. Carton père.
CHacun pouvait prejuger les appreciations dn
Volksvriend. Elles sont telles que nous les avons en-
tendues maintes fois et a l'Association, et ailleurs,
telles que les produisait, il y a huit jours, Ie Progrès.
Elles sont d'ailleurs dans l'ordre naturel des olioses et
devaient êlre ce qu'elles sont. Zoo de ouden zongen,
zoo piepen de jongen.
Aussi n'est-ce pas précisémont ce qui nous préoc-
cupe. Par notro reponse au Progrès, la besogne est
singulièrement simplifiée, el nous engageons le Volks
vriend a rechercher dans les articles qui précédent la
refutation de ses raisonnernents Nous croyons ce-
pendant devoir lui adresser quelques paroles spè-
ciales. II affirme qu'un des derniers numéros de
1 'Opinion contenait six co onnes pleines d'accusa-
tions contre le corps electoral, contre le comité et
contre un grand notnbre de personnes respecta-
bles.
Dans un précédent numéro, il allait plus loin. II
afiirmait que I 'Opinion avait écril qu'il n'y avait
dans nolre arrondissement que des polichinelles,
des marionnettes et des esclaves politiques.
Nous nous inscrivons en faux contre cette double
allegation du Volksvriend. Nous ne voulons pas lui
infliger le démenti qu'il mérite tnais nous lui disons
qu'il trompe sciemment ses lecteurs. Nous le mettons
au defi, tout comme son confrère le Progrès, de pro-
duire les passages qu'il incrimine. Au reste, nous
sommes bien naïfs de nous attendre a une discussion
sérieuse de sa part.
Une seule fois nous lui avons demandé
1° Pourquoi le Volksvriend dans les colonnes
i) duquet trouve place tout ce qui peut faire progres-
ser d'un pas ferme le triomphe des idéés libérales,
a défendu la candidature de M. Floor qui s'étaiten-
gagè vis-a-vis des cléricaux
2' Comment le succès de ce candidat neulre pou
vait être utile a ces principes purs et immaculès,
pour Ia victoire desquels le Volksvriend est depuis
un grand nombre d'années sur la brêche?
II nous renvoie pour la réponse au I I de son ar
ticle du 12 juin. Or, voici ce que nous lisons dans ce
Nous avons fait une observation générale sur le
résultat de I'êlectionde Rousbrugge, en disant que
i) la chute de M. Floor, qui a vole toutes les mesures
libérales pendant la durée de son dernier mandat,
et la nomination de M. Visart, l'homme de l'évêchó,
ne nous semblaient nullement nécessaires dans
l'intérêt du libéralisme.
Ainsi done, paree que M. Floor a voté les mesures
libérales pendant quatre ans, il faudra lui donner un
blanc-seing? Peu importe qu'il assiste aux reunions
cléricales, qu'il y prentte des engagements, qu'il re
fuse de Se prononcer pour nous, il faut voter pour
lui, e'est l'intérêt du libéralisme 1 Ace compte-la, il
suffit d'une première profession de t'oi pour installer
un candidat dans un fauteuil électif et l'y maintenir
tout comme s'il élait devenu propriétaire.
Non, non, l'intérêt du libéralisme n'a rien a voir
dans un pareil raisonnement; e'est un tout autre in-
térêt qui l'inspire. Et le corpsélectoral de Rousbrugge,
qui, en éliininant M. Floor, a donné raison a nos vues,
a sauvegardé l'honneur et la probitè politiques, chers
a tout bon ciloyen, a quelque parli qu'il appartienne.
Quant a M. Visart, nous n'avons pas a nous en
occuper chacun sait bien que ce n'est pas a l'évêché
que nous allons chercher nos candidats.
Si d'ailleurs nous sommes revenus sur cette élec-
tion, ce n'est pas pour raviver une discussion épuisée
et sans attraitaujourd'hui, mais seulement pour mon
teer une fois de plus combien il faut être defiant
lorsque le Volksvriend ou le Progrès prétendent avoir
répondu a leurs contradicteurs et détruit de fond en
comble tous leurs arguments.
II est encore une idee que le petit pamphlet flamand
caresse avec amour et qui revient fréquemment dans
le cours des articles quit nous a consacrés.
j> II pourrait démontrer, dit-ilqu'il y a dans le
n corps électoral des personnes dignes de la reoon-
naissance des cléricaux et qui méritent de criailler
>t (sic) dans les reunions du S. Laurent. S'il y est
forcé, il mettra a nu leur conduite et leur but poli-
tiques; il leur arrachera le masque. Ses idéés,
on le voit, revêtent la forme de menaces. Ces menaces
ne nous effraient pas plus que ne fait une chouette qui
hue a la lombée de la nuit.
Que le Volksvriend inaugure ce genre de polémi-
que, si le coeur lui en dit; nous userons de repré
sailles. Nous tracerons les profils politiques de ses
patrons et nous lui rèserverons un chapitre spécial,
celui des grimaces.
Nous tenons en réserve des détails précieux pour
l'édifieation de tous. Et afin qu'il ne s'imagine pas
parler a une classe privilegiée de lecleurs, auxquels
notre journal ne parvienl pas, nous prenons ('enga
gement, ie cas échéant, de traduire nos articles en
flamand el d'en faire un double tirage. Ces disposi
tions ne sauraient contrarier le Volksvriend. II se dit
liberal, il doit done aimer la diffusion des lumières.
Alors du moins on verra plus distinctement les
tréteaux et l'on saura de quel cótésont les charla-
tans qui prêchent et les masques que le public
est impatient d'arracher.
iLes explications du 8*SM>CiS151ÈS.
Nous n'avions pas trop présumé du courage de
notre confrère lorsque nous écrivions qu'avant de
donner signe de vie, il attendrait prudemment la fin
des élections.
Après avoir réfléchi pendant quinze jours, il se
décide enfin a faire mention de la reunion de l'Asso
ciation libérale. Certes, on ne saurait lui reprocher
de ceder a l'irritation du moment, il a pris son temps,
mais il n'en est pas plus poli pour cela. Que faut il
en conclure? Apparemmenl que la courtoisie n'est
pas sa qualité prédominante.
Le Progrès voudrait bien avoir l'air aux yeux de
ses lecteurs d'avoir examiné a fond les differents
points soumis a l'Association le 20 juin et recueillir
ainsi fort a l'aise tous les bénéfices de la discussion
sans en subir les inconvénients. II prend VOpinion
directement a parti et l'accuse de rendre compte, a
sa facon, de la dernière séance de l'Association li
bérale. Rien de plus facile que de réfuter ce reproche
il suffit pour cela de rappeler la conduite que nous
avons tenue. Nous nous attendions a ces accusations
de la part de ceux chez qui la force de logique con-
siste dans l'audace de leurs dénégations, et c'est pour
les prévenir que nous avons publié in extenso et cela
sans aucun commentaire, le texte même des obser
vations présentées. Pour la suite de la séance dont
nous ne possédons que des notes, nous avons donné
un compte-rendu fidéle, en conservant a chaque dis
cours son sens général et en rapportant même fré
quemment des phrases textuelles.
Par contre, que fait le Progrès? II esquive la dis
cussion. Pas plus que ses patrons a l'Association, il
ne trouve un mot, mais un seul mot, a répondre aux
griefs articulés. Tous les fails restent debout, et il se
gardera bien d'y toucher. II sait que ce serait accu-
muler contre lui de nouvelles preuves qui le confon-
draient de plus en plus; il ne s'aventurera pas sur
cette pente si glissanle pour lui.
Done, il est vrai que la candidature de M Titeca a
été travaillée avant ('election. Done, il est vrai que les
moyens les plus illicites ont été plus d'une fois em
ployés l'Association pour amener des votes au gró
des meneurs. Done, il est vrai qu'aux dernières élec
tions génerales, M. le notaire Vandenboogaerde a été
jouè, malgré des engagements formels.
Tout cela est vrai. Le silence du Progrès vient le
confirmer de reelief. Une fois de plus, nous lui por-
tons ici le dèfi de détruire nos affirmations.
Ah 1 il est bien plus facile de prendre personnelle-
ment parti ses contradicteurs et de ressusciter quel
ques vieilles calumnies. C'est la ce que le Progrès
appelle ses explications. Nous ne nous y arrête-
rnns pas. Nous ne dirons rien, par exemple, de cette
soi-disant opposition systérnatique et tracassière
qui dure depuis bieutót dix ans; en traitant ce su
jet dans notre dernier numéro, nous avons fait, sans
nous en douter, une réponse anticipèe a notre con
frère.
Mais que signifie done ce système d'éreintement
comme l'appelaienl nos amis politiques de 1848.
Quels sont ces amis que 1'Opinion avait en 1848,alors
qu'elle n'exisiait pas"? Quand avons-nous prononcé
le mol éreintement? Dans quel numéro de notre jour
nal Favous-nous imprimé'? Ici encore nous mettons
le Progrès au defi de justifier ses insinuations.
Enfin ce journal nous accuse, non-seulement de
tronquer et de travestir les faits, mais de prêter a
nos adversaires des propos et des projets qui ne
leur sont jamais venus a l'idée. Nous n'avons
jamais songé a dire, ajoute-t-il, a propos de ces
petites contrariétés que tout homme rencontre dans
sa carrière politique la faute en est a, M. Capron.
Le Progrès joue sur les mots.
Nous l'engageons a relire notre article, il verra que
nous n'avons pas mis ces paroles textuellement dans
la bouohe de M. Carton père mais elles résument
très-exactement le sens de son discours. Voila ce que
nous avons dit et ce que nous maintenons. Eneffet,
M. Carton père a passé en revue toutes les contrariétés
qu'il a rencontrées dans sa carrière, y compris même
le billard de la Concorde, qui n'a pourtant rien de
politique; ces contrariétés, qui ne sont pas aussi pe
tites que veut le dire le Progrès, s'il faut en juger par
l'amertume avec laquelle il les a rappelés, M. Carton
les attribue précisément a ce besoin a d'opposition
systérnatique et tracassière dont parle notre con
frère. Eh que signifient done ces paroles, sinon que
Ia faute de ce qui arrive est a l'opposition Ou le
Progrès cherche ici a tromper ses lecteurs, ou nous
ne comprenons plus la valeur des mots.
Mais comment n'a-t-il pas vu qu'il avait mieux a
faire que de nous accuser comment n'a-t-il pas ré
fléchi que, si nous prêtions a nos adversaireh des
b propos qui ne leur sont jamais venus a l'idée, il
avait un moyen fort simple de nous convaincre d'im-
posture? Que n'a-t-il publié les paroles textuelles de
ses patrons, comme nous Ic faisions nous-inêmes pour
les documents en notre possession Le public, du
moins, aurait pu juger en connaissance de cause.
Mais non, il met le plus soigneusement possible la
vérité sous !e boisseau et c'est lui qui vient nous ac
cuser de tronquer et de travestir les faits! En
vérité, on ne saurait être plus plaisantN'importe
nous sommes bien coupables d'avoir pris pour nous
ce dont nous sommes parfaitement innocents et il ne
faut pas une médiocre dose de presumption pour
en agir ainsi. Nous ressemblons a la grenouille vou-
lant se faire aussi grosse que le basuf. Singulière
comparaison 1 CommentII y a done un boeuf en
cause? Oü est-il? Le Progrès aurait bien fait de nous
l'indiquer.
Avant de terminer, disons un mot d'une déclaration
que le journal doctrinaire répète pour la vingtième
fois. a 11 s'occupe fort peu de nous, dit-il. Quoique
cela nous soil personnellement trés-indifférent, nous
lui ferons observer que, lorsqu'on s'arroge l'honneur
de diriger un grand parti, il est souverainement im-
politique de mèpriser qui que ce soit; que le parti li-
béral, principalement dans les circonstances acluelles,
a besoin du concours de toutes ses nuances; enfin
qu'il serait bien plus sage de savoir faire des conces
sions utiles, lorsqu'il en est temps encore, que de se
draper dans une prétendue infailiibilité et de repous-
ser d'un air dedaigneux et hautain les réclamations
les plus justes.
SLe PROGKÉS ct son corrcspondant.
Cédant au désir d'un meinbre de l'Association
libérale, le Progrès insère un article dont on devine
aisément la source.
L'auteur de eet article en prenant la plume a eu
surtout en vue deux choses la première, d'applaudir
aux paroles prononcées par M. Ie-vice-présidentla
seconde, de justifier le vote qui a lerminé la séance.
On le voit, ces deux points tendent au même butil
s'agit en réalité de ['apothéose de M. Beke.
Nous avons déja dit ce que nous pensions du dis
cours de l'honorable vice-président et de l'opportuuité
qu'il y avait a venir affirmer, au milieu d'une discus
sion sérieuse, ce qui n'était pas mis en question.
L'expliquer autrement que par un excès de recon
naissance serait difficile et nous comprenons que
'ecrivain du Progrès prodigue ses éloges.
Au surplus, nous nous sommes prononcés a eet
égard dans notre article du 26 juin, nous n'avons pas
a y revenir aujourd'hui.
Relevons simplement quelques assertions plus que
hasardées, émises par le correspondant olïicieux. S'il
faut l'en croire. la minorité ne fait que ressasser les
mêmes accusations. C'est vraidepuis plusieurs
années, la minorité, faute d'avoir rencontré, nous ne
dirons pas la bienveillance, mais l'impartialité a la
quelle elle avait droit, est obligèe de reproduire con-
stamment les mêmes griefsmais elle varie ses
moyens. Dans chaque discussion elle apporte des faits
nouveaux car maiheureusement ils abondent, il n'y
a que l'etnbarras du choix. La mission qu'elle s'est
donnée, elle saura la remplir jusqu'au bout; elle