de garantie et, en cas de refus, de les remplacer par des institulrices laïques. La majorité du Gonseil, qui pourtant se dit libérale, M. Jean Van lsegbem, bourgmestre et député de la gauche en tête, réjeta ces propositions. Et voici les réflexions que ce vote inexplicable suggéra a Vindé pendance; elles trouvent fréquemment leur applica tion. Après avoir fait remarquer que donnés par b des libéraux, de pareils exemples sont pernicieux b pour le parti auquel ils appartiennent, et que la première condition de la vitalité d'une opinion politique, c'est la logique, elle dit en lerminant Cette contradiction entre les convictions et les actes, ces dementis donnés aux paroles par les fails sont un danger pour le parti liberal. Nous le signalons a nos amis politiques, convaincus que nous sommes que le salut est dans la franchise et que les concessions, les transactions, les compromis qui portent atteinte aux principes ne peuvent abou- t tir qu'a, la démoralisation et a la ruine. b B.a distribution des eanx. Notre système de distribution des eaux servant a l'alimenlation publique commence a préoccuper vi- vement les habitants de notre ville. Tous le con- damnent comme suranné, insuflïsant, détestable. 11 ne s'agit done plus, une fois Puiilité d'un changement admiseen principe, que d'aviser aux moyens d'exé- cution les plus pratiques, les plus efiicaces, les plus propres, en un mot, a atteindre un but sérieux et durable. Si nous en croyons nos informations, le Collége échevinal se serait déja occupé de la question. Nous ignorons ses intentionsnous ne savons pas si, plein de confiance dans ses connaissances spéciales, il prendra sur lui de commencer et de mener a bonne fin une série de travaux hydrauliques. Toutefois nous ne croyons pas inutile de rappeler a nos lecteurs ce qui se pratique ailleurs de la part d'administrations circonspectes et prudentes lorsqu'il s'agit de l'exé- cution de grands travaux publics, appel est fait tous les hommes compétents du pays, des concours sont ouverts, des commissions nommées pourjuger de leurs résultats et même, afin d'accroltre, autant que possible, ie nombre des concurrents, des récom- penses sont promises aux auteurs des meilleurs pro jets. Est-ce lè aussi la marche que notre administration communale se propose de suivre? Encore une fois, nous i'ignorons. Mais quoiqu'il en soit de ses projets, nous pensons faire oeuvre utile en publiant aujour- d'hui quelques réflexions qui nous sont soumises sur le mode de distribution des eaux dans notre ville. Voici comment s'exprime notre correspondanl II existe dans notre ville un système de distri bution pour les eaux potables, qui date de trois siècles. Les tuyaux en plomb, qui servent a fournir l'eau dansles puits de la ville, sont en grande partie usés et occasionnent ainsi une perte considérable de ce liquide. Quand un quartier de la ville manque d'eau, des plaintes se font aux autorités; aussilót des ou- vriers sont envoyés pour en reconnaitre les causes. On fait des excavations dans les rues et on trouve invariablement des tuyaux complètement perforés, qui laissent échapper loute l'eau qu'ils devraient con- duire dans les puits; on s'empresse de remplacer un bout de ces tuyaux, sans même s'inquiéter de savoir si dix ou vingt mètres plus loin on ne trouverait pas la même chose, et tout est ditau moins pour le moment. De cette manière de procéder résultent annuellement des dépenses et des travaux sans fin. b II y a quelque temps, on faisait une de ces exca vations la porte du café le Saumon et l'on trouva un de ces tuyaux enlièrement usé et déversant ses eaux dans un égofit; il s'en perdait assez pour alimenter le quart de la ville et il est a supposer que cela a lieu dans plus d'un endroit, b Nous avons deux étangs qui nous fournissent de l'eau celui de Zillebeke qui alimente les deux tiers de la ville et celui de Dickebusch qui fournit l'autre tiers. Si l'administration changeait le mode de distri bution des eaux, l'étangde Dickebusch sufiirait pour fornir a tous les habitants. b Quant a l'étang de Zillebeke, avec très-peu de frais, on en tirerail autant d'eau qu'a présent et on pourrait en outre le convertir en une magnifique prairie. b II n'y aurait qu'a baisser pour cela le radier de l'écluse et a faire, au milieu de l'étang, un petit canal qui, continuant par la Vyver beeke jusqu'au bassin dit de Kastel gracht, amènerait l'eau journellement. De cette manière, se gagneraient une cinquantaine de mesures d'excellentes herbes dont les revenus, ajoutés a la somme que l'on dépense inutilement chaque année aux conduits, fourniraient en grande partie le capital nécessaire pour renouveler la dis tribution de nos eaux. u Nous avons une ville sans deltes, c'est vrai, mais aussi sans eaux potables, comme sans lumière, lorsque Ia lune nous fait défaut. Et peut-être serait-il beaucoup plus sage de savoir faire tout d'un coup un sacrifice pour réaliser une grande amélioration, sacrifice que nos descendants seraient justeinent ap- pelés a supporter, eux qui profiteraient des travaux exécutés par nous, que de vivoter misérablement au jour le jour et avec toutes les peines du monde pour nouer ensemble les deux bouts de l'année. Qu'on prenne exemple sur la petite ville de Bailleul qui, moyennant 300,000 francs, a doté ses habitants d'une admirable distribution d'eau. b Les idéés exprimées par notre correspondant mé- ritent d'étre prises en sérieuse considération. Et, pour corroborer ses affirmations, nous pouvons citer deux fails c'est d'abord, en ce qui concerne le mauvais état des tuyaux d'alimentalion, que, depuis plusieurs mois, tout un quartier de la ville est privé d'eau; ensuite, que la dépense pour la réparation et l'en- tretien de ces tuyaux, qui se reproduit chaque an née et toujours avec le même earactère d'inefficacité, monte a une moyénne de 5,000 francs, somme qui, calculée a l'intérêt de 5 p. c., représente un capital de 100,000 francs, e'est-a-dire ce que la ville de Bailleul, bien moins importante que celle d'Ypres, a consacré a la distribution de ses eaux. Dans plusieurs villes de Belgique, existent des Ecoles professionnelles du genre de celle que l'on va adjoindre a l'Académie d'Ypres. La ville de Soignies, moins importante qu'Ypres en population, en possède une. Nous extrayons de l'Etat de l'industrie, etc., en Belgique, par M. J. Clerfeyt, la note suivante qui a rapport a cette Ecole. Nos lecteurs pourront juger de la grande utilité de cette institution. Ecole professionnelle de Soignies. Cette institu tion est un développement, une annexe, a l'Ecole de dessin el d'architeclure qui fonctionne a Soignies depuis 1852, et dont les cours sont très-fréquentés. Elle a été fondée au commencement de 1859, en vue parliculièrement de former de bons ouvriers et des apprentis instruits pour le travail de la pierre. L'enseignement comprend la géométrie pratique el appliquéeles notions élémentaires de physique et de mécanique les principes d'architecture et de des sin d'ornements d'après le plêtre; la théorie et la coupe des pierres et le modelage. Sa durée est de deux ans. Les cours ont lieu le soir. Le personnel enseignant se compose de 5 profes- seurs 1 de physique et de mécanique, 1 de géomé trie, el d'architecture, et 3 de dessin. Le premier est en même temps directeur de l'école. II résulte d'un rapport de date récente adressé au gouvernement par M. ['inspecteur Kindt, que l'école professionnelle de Soignies marche d'une manière satisfaisante, et qu'elle a déja rendu des services réels a la classe ouvrière. Les cours de dessin et de modelage surtout sontfré- quentés par un nombre considerable d'ouvriers et d'artisans de tout age. L'administration supérieure a proposé, récemment, d'organiser un cours prépara toire d'eslhétique, afin de faciliter l'accès des cours oraux, qui ne sont pas fréquentés comme ils devraient l'être, faute de préparation snffisante chez ceux qui se présenlent pour s'y faire recevoir. II est alloué, a cette école, sur les fonds de l'Etat, un subside annuel de 1.200 francs. L'administration communale accorde le local et un subside de 600 fr. Maintenant que nos cléricaux sont devenus des libéraux, et que nos moines sont devenus probable- ment des libres-penseursnous n'avons pu résister au désir de donner un extrait d'un article que la Re vue des Deux-Mondes a publié et qui est intitulé Les Nationalités orientates. La principauté de Serbie et le pays serbe; Souvenirs de voyage, par M. Ubicini. Dans le cours de ce récit, nous avons rencontré deux types de moines l'higoumène de Kovanitza et l'archimandrite Dionysios,dont les religieux de toutes couleurs qui peuplent notre bienheureuse Belgique feraient bien de méditer et de suivre les principes; ils ne seraient plus pour l'Etat un danger et de- b viendraient des membres utiles el actifs de la so- b ciété, au lieu de devenir des plantes parasites, b Nos lecteurs apprécieront M. Danton constate, d'après je ne sais quelles don- nées, que les moines serbes, qu'il appelle de véri- tables paysans en soutane peasants in cassaksb sont de beaucoup inférieurs aux popes, qu'ils sont moins aimés, moins considérés par le peuple, et il attribue a cette circonstance la dépopulation graduelle des mo- nastères en Serbie. La vérité est que les quarante- trois monastères que compte maintenant la Serbie ne renferment pas plus de cent vingt-cinq religieux, ce qui donne une moyenne de trois religieux y compris le supérieur pour chaque monastère. Le plus peuplé de tous ces couvenls, Stoudenitza, dans le district de Tchalchak, étail habitè en 1863 par dix moines. En revanche un grand nombre n'en ren ferment pas plus de deux, le supérieur et son acolyte. II y a, je crois, une autre raison de eet abandon de la vie religieuse en Serbie. C'est qu'ici, comme par- tout ailleurs, le monachisme, du moins a l'état ab- strait, na plus sa 7-aison d'étre el que Ik oü il s'est maintenu, il constitue un veritable anachronisme so cial. On sait ce que furent les cloltres durant notre moyen-êge, les asiles de la science et de Ia liberté. En Serbie el dans lout l'Orient, ils servirent de remparts a la nationalité. Encore aujourd'hui, en contemplant un de ces dof- tres contemporains des premiers rois serbes, Manas- sia, par exemple, assis l'extrémité d'un mameion qui s'avance en forme de promontoire au sein d'une gorge étroite, en voyant cette double enceinte créne- lée, ces murs de vingt-cinq pieds d'épaisseur, ces tours percées de meurtrières, ces restes de fossés, de pont-levis, de fortifications, on comprend Ie röle que jouèrent les monastères avant et depuis la prise de possession des Turcsils offraient a la fois un lieu de refuge aux femmes el aux enfants et un centre de ralliement aux milices sans cesse occupées guer- royer contre les Turcs. Mais de nos jours quelle peut être l'utilité de ces cloltres Je me souviens d'une conversation que j'eus ce sujet avec l'higoumène de Kavanitza. Comme je lui demandais si le monastère étaitriche: II ne l'est que trop, répondit-il, puisque nos revenus excèdent nos besoins. Avec la moitié, le quart du produit actuel de nos terres (et encore la majeure partie reste-t-elle en friche, faute de bras pour la culture), nous pourrions subvenir a toutes nos dépenses, pourvoir a l'entretien de l'église, rem- plir les devoirs de l'hospitalité envers les voyageurs qui nous font l'honneur de nous visiter. Que n'em- ploie-t-on le surplus a la creation d'une éeole, d'une imprimerie, d'une ferme modèle, quesais-je? Nous trouverions la un fructueux emploi de notre temps et de nos connaissances. Nous deviendrions des membres utiles et actifs de la nation au lieu de demeurer des plantes parasites.... J'élais surpris du langage de ce moine. Pensez-vous sérieusement ce que vous dites? Si sérieusement que j'ai proposé maintes fois au gouvernement de prendre non pas une partie, mais la tolalité de nos revenus, el de les employer comme je viens dire. Le conseil élait nouveau, mais bon a suivre. Malheureusement, ajouta le moine, on ne l'a pas suivi, j'ignore pour quel motif; lejouroü 1'on se ravisera, peut-être rencontrera-t-on plus de diffi- cultésdans vingt ans, nos domaines, dont nous ti- rons aujourd'hui sept a huit cents ducats a grand'- peine,nousen rapporlerons trcis mille pour le moins; plus riches, nous serons peut-être plus avares. Pour le moment notre pauvreté nous permet encore d'étre généreux. b Ce langage si peu ordinaire dans la bouche d'un moine, m'élonnait de plus en plus. Plfit a Dieu, lui dis-je, que nos prêlres vous ressemblassentl Vous Vous plaignez d'étre trop ri ches; eux se plaignent d'étre trop pauvres. Vous of- frez de remettre a l'Etat, sans indemnité, une portion de vos domaines eux se regardent comme spoliés paree qu'il y a quelque soixante-dix ans, dans une grande tourmente, la nation a supprimé les revenus ecclésiastiques et les a remplacés par un traitement fixe pareil a celui que touchent vos évêques. b Je fus ainsi amené a lui parler de la constitution civile de notre église, de ses rapports avec l'état du concordat, etc. Toutes ces choses parurent l'intéres- ser vivement. II me pria de les lui expliquer, les noms de parti clerical ultramontain, etc., n'éveillant pas de

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2