Tambour Mécanique. bien nettes idéés dans son espril. II avait peine a com- prendre une opposition par Ie clergé et an nom du clergé. En effet, dans un pays comme la Serbie, oil le prêtre et le citoyen ont toujours été confondas, une église qui distingue sa cause de celle de la nation et affecte de prendre son mot d Pétranger, paraU une choseanormaleetmonstrueuse. La conversation tomba ensuite sur les monastères dédiés de la Moldo-Vala- chie. L'archimandrite Dionysios (tel était le nom de mon interlocuteur) condamnait les prétentions des moines grecs, non comme injustes (la question légale le préoccupait médiocremenl), mais comme contraire au bien de PEtat, qu'il plagait au-dessus de tout. Com ment admettre, disait-il, que le cinquième ou le sixième du revenu territorial d'un pays aille des communautés religieuses étrangères qui non-seule- ment ne sont d'aucune utilité a ce pays, mais qui Ie plus souvent, liguées avec ses ennemis, lui font la guerre avec ses propres deniers, et mordent dans Vornbre la main qui les nourrit Bibllographie. Voici un nouveau livre très-intéressant, Lettres sur la question des cimetières, par M. Laurent, le cé- lèbre professeur de l'Université de Gand, l'auteur des Etudes sur Phistoirede Phumanité,qui viennent d'être mises en vente par MM. Lacroix, Verboeckhoven et C', libraires-éditeurs a Paris et a Bruxelles. On comprend l'importance du premier de ces ouvrages au moment oü la question des cimetières, soulevée par les actes d'intolérance du clergé a agité le pays. Les lecteurs de ce volume y trouveront au grand complet l'hisloriqqe de tout ce qui se rattache a cette question importante L'intolérance du clergé beige en plein XIX" siècle. La religion des sépultures. La cupidité cléricale. L'avidité du clergé, qui dit Pas d'argent, pas de sepulture. La vé- nalité, la cupidite des prêtres. Le droit de dépouil- ler les héritiers transformé en liberté de l'Eglise. Les clercs marchands de choses saintes.—Les moines mendiants et leur hideuse cupidité. Les batailles decurés et de moines, se disputant un cadavre. On y verra Les moines de tout uu couvent voleurs de cercueils. Une fille deterrant son père pour la plus grande gloire de Dieu. Les restes mortels des non-calholiques considérés comme des ordures. Les élèves des jésuites jouant avec les cadavres des héréliques, etc., etcTels sont les differents cha- pitres qui composent ce livre curieux que tout le monde voudra lire. Oo y trouvera de curieuses révé- lations sur la conduite du clergé en vers les dépouilles mortelles de l'humanité. M. Lamartine, donl les qualités poétiques sont de- puis longtemps appréciées et dint le talent oraloire s'est révélé avec tant d'éclat depuis trente ans, vient de publier chez MM. Lacroix, Verboeckhoven et C", libraires-éditeurs a Paris et a Bruxelles, la première partie d'une oeuvre nouvelle ayarit pour litre Ilistoire de la France parlementaire de 1834 a 1851. On trou vera dans eet ouvrage nouveau, tous les admirables discours prononcés par M. Lamartine pendant sa longue carrière parlementaire. Nous ne ferons pas ici l'éloge de ses oeuvres hors ligne, tout le monde connail le talent de l'auteur des Girondins, orateur par loutes les fibres de son étre, par toutes les facul- tés de son esprit, comme par tous les mouvemenls de son corps; éloquent par l'aspect, par le geste, par la voix, tous ses discours sont des chefs-d'oeuvreon sera étonné en les lisant de la variété des connais- sances qu'elles révèlent, de la grande quantité de questions qui y ont été traitées, car tous les grands problèmes politiques et sociaux de notre époque si féconde y sont èlaborés et résolus de la facon la plus satisfaisante et la plus conforme a l'esprit du temps. M. de Lamartine n'est ni up novateur, ni un esclave du passé, c'est un miroir fidéle reüètant, dans ce qu'elles ont de plus noble et de plus élevé, toutes les tendances de notre époque, tous les besoins de notre civilisation. Les éditeurs ont fait précéder leur publi cation nouvelle d'une Etude sur la vie et les oeuvres de Lamartine, par M. Louis Hulbach, faite avec le plus grand soin, la plus grande conscience et un beau talent, Lamartine et son caractère, Lamartine homme politique, orateur, révolutionnaire et membre du gouvernement provisoire, y est apprécié avec une grande justice et une grande impartialité. MM. Lacroix, Verboeckoven et C*, libraires-éditeurs Paris et a Bruxelles, viennent meltre en vente les deux premiers volumes de la France parlemen taire, par M. Alphonse de Lamartine. Cette oeuvre nouvelle du grand écrivain dans laquelle il a réuni tous les discours qu'il a prononcés depuis 25 ans, est un merveilleux et limpide miroir construit avec mille brillants morceaux, et dans lequel le pays peut se voir, se reconnaitre et s'admirer. Que tous ceux qui ont accusé Lamartine disent, après avoir lu cette oeuvre admirable, si elle n'est pas ['expression superbe d'un sentiment de haute sol- licitude sociale, d'amour éclairé de l'humanité, qui allait tous les jours en s'échauffant, en grandissant davantage? Qu'ils déclarent, après avoir lu, si la France n'a pas beaucoup perdu a ne plus écouter, ne plus suivre, a ne pius entendre cette voix mora- lisalrice et émancipatrice? Qu'ils osent, après avoir lu ces débats éloquents, affirmer encore que Lamar tine a varié dans ses opinions, dans ses convictions et même dans ses affections politiques; qu'ils l'accu- sent, s'ils en ont Ie courage, d'avoir dépassé ou aban- donné la cause du peuple, de la civilisation, de la li- berlél Que ceux qui i'accusent, qui lui adressent des reproches, veuillent bien opposer au programme qui se dégage de ses oeuvres oratoires, un manifeste poli tique et social plus progressif, plus humanitaire, plus libéral, plus hardi de conception, plus mesurè, plus conciliant dans faction et plus pratique 1 Quand ils fauront fail, la critique leur sera permise et le public sera juge. Lamartine est et restera un des plus beaux caraclères du XIX0 siècle, une des plus hautes per- sonnifications de notre époque et son Histoire parle mentaire un des plus beaux monuments de la tribune francaise. Arts. Plus d'une fois, en voyant, le long du pavé vers Vlamertinghe, ces jeunes pioupious user leur temps, leur patience et leurs bras pour apprendre a battre sur ces absurdes caisses, que l'on nomme tambours, je m'étais dit.- N'y aurait-il done pas moyen de déli- vrer les soldats de ce rudeapprentissage qui les abêtit et qui, lorsqu'il est achevé, fait qu'on les copfond, eux el leur assourdissant instrument, sous une même dé- nomination? J'avais, l'aulre jour, inlerrompu la lecture de mon journal pour faire, pour la dixièrae fois, cette même reflexion, lorsque reprenant ma lecture, mes yeux lombèrent charmés sur Ie fait-divers que voici .- On écrit de Hong-Kong (Chine) Un Tsip-Tsap de la garde impériale (espèce de tambour-major) vient de soumettre a la commission de perfectionnement de Pékin, un tambour pe.rfec- tionné a l'aide d'un ingénieux appareil. Cet appareil consiste en une petite boite appliquée sur la caisse a mi-hauteur et garnie d'une manivelle. A l'intérieur se trouve un cylindre noté dont les pointes répondant a des touches qui correspondent a leur lour, aux ex- trémités de deux bagattes parallèlement fixées sur un des cerceaux. 11 suffit de trouver la manivelle pour obtenir sans étude ni exercice préalable une balterie quelconque parfaitement mesurée, berloque diane, marche, pas redoublé, générale, aux champs, re traite, etc., d'après la disposition du cylindre noté que l'on change au moyen d'un piston et par un simple coup de pouce, C'est, comme on Ie voit, Ie mé- canisme de la serinette appliqué aux tambours rien que ca. Et voila précisément ce qu'il faulm'écriai-je, frappé de la simplicité de l'invention, et étonné qu'il eül fallu, même en Chine d'oü le tambour est origi- naire et oü on a inventé les pains a cacheter, tant de siècles pour en arriver lè. Maintenant on saisit première vue toute l'utilité de cette invention. En temps de paix, le soldat affran- chi d'une corvee qussi désagréable que fatiguanteen temps de guerre, facilité extréme de remplacer les tambours tués; en tous temps, suppression de tam- bours-majours. Reste a savoir maintenant si le sys- tème sera adopté. Je parierais que non pour ce qui concerne la Chine; l'inslrument y est tombé dans un conseil de perfectionnementc'est comme si on l'a- vait jeté dans un gouffre. Mais j'ai quelque espoir de voir adopter le tambour perfectionné chez nous. A moins que, imitant la Chine et les Chinois, on ne renvoie préalablement aussi le nouvel instrument a une commission de perfectionnement. Alors il fau- drait également désespérer. Gnrde-Civlque d'lfpres. AVIS. MM. les membres de la Garde civique d'Ypres qui désirent participer au grand tir national offert a toutes les gardes civiques du royaume, a l'oc- casion du 3imo anniversaire de l'indépendance natio nale, peuvent se faire inscrire, dés présent, au bureau de M. I'adjudant Maurau, Cloitre St-Marlin, n° 5, de 10 a 12 heures du raalin, oü les intéressés pourront prendre connaissance du reglement. Ce tir commencera le vendredi 23 septembre et sera clóturé Ie dimanche 2 octobre. Aucune inscription ne sera plus admise après le 28 aoüt. Concert Dewulf. Dimanche dernier, premier jour de notre foire, un Concert organisé par M. Dewulf, le pianiste, avec le concours de la familie Cornélis de Bruxelles, M. Co- lyns, le violoniste, et la musique de nos pompiers, réunissait, a 7 1|2 heures du soir, toute l'élite de la ville et nombre d'étrangers dans Ia Salle de spectacle. Jamais, que nous sachions, plus charmante soirée musicale n'a été donnée en notre ville. Nommer les artistes c'est lout dire, et tout ce que nous pourrions formuler d'éloges n'ajouterait évidemment rien a la brillante réputation de notre bien-aimé concitoyen Dewulf, de M. Colvns et de l'intéressante familie Cor nélis si chérie du public bruxellois. Disons cependant que les deux demoiselles Cornélis ont été tellement ravissantes dans leurs Melodies que, a chaque fois qu'elles descendaient de la scène sous un tonnerre d'applaudissements, beaucoup cherchaient a voir si, sur leurs blanches épaules, elles ne portaient pas de blanches ailes... On se figurait des anges descendus dn ciel pour charmer un moment des oreilles hu- maines... De fait, les anges ne sauraient être raieux. FAITS DIVERS. Le carrousel de lundi dernier avait attiré h Ypres une foule énorme. La fête a été belle, disons même magnifique, grace au concours bienveillant de 1'EcoIe de cavalerie. MM. les officiers ont exécuté de gracieuses manoeu vres qui leur ont valu les légitimes et nombreux ap- plaudissements de tout le monde. Les évolutions de MM. les sous-officiers, sous le commaudement de M. le lieutenant Duverchin, ont été d'une habileté remarquable et d'un ensemble par fait. Les éloges que leur manifesta le public étaient dignement mérités. Les brigadiers et soldats, commandéspar M. Cour tin, ont aussi apporté leur part d'éclat a cette fête. lis nous ont convaincu qu'a l'Ecole de Cavalerie l'é- ducation est compléte et savante. A cóté des militaires, les quelques cavaliers bour geois qui ont pris part au carrousel ont fait en géné- ral assez piteuse mine. Ils ont bien fait rire les spec- tateurs. Si la ville d'Ypres donnait chaque année une fête du genre de celle de lundi dernier, elle atlirerait de nombreux étrangers dans ses murs. L'aéronauleGIorieux n'a pu exécuter son ascension ni mardi, ni mercredi derniers. La violence du vent empêchait le gonflement du ballon. II se propose de satisfaire le public dans l'après-midi d'aujourd'hui. Une fort jolie princesse du temps jadis qui l'on reprochait ses nombreux amants et notamment ses accointances avec un nègre, ne trouva pour se justi- fier au sujet de ce dernier caprice que la réponse suivante J'ai voulu me conformer a l'éliquette; la cour n'est- elle pas en deuil? Un semblable motif ne pouvait être invoqué par la dame P..., qui habile le quartier Saint-Germain. Son mari, exenjant le haul commerce, l'avait laissée seule pendant pres de deux ans, ayant eu a faire un long voyage pour les nècessitès de son négoce. Quant il revint, après l'avoir prévenue de son ar- rivèe, elle lui fitun accueil plein d'empressement; il s'apercut néanmoins qu'elle avait l'air un peu con- traintet embarassé. Peu de temps après, il constata qu'elle sortait souvent, et il découvrit qu'elle lui dé- guisait le motif de ces sorties. Sans rien faire parattre de sa découverte, il la surveilla, et lorsqu'elle quitta la maison, il la suivit a distance. L'ayant vue entrer dans une maison, il y pénétra sur ses pas; au troisième étage elle disparut dans un appartement. Comme la clef était restée sur la porta,

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 3