12.
i j 3.
Celui qui est bien établi daas ia paix ne soupconne
point les autres, mais un hoinme mécontent et inquiet
est agitó de divers soupcons, et ne peut demeurer en
paix ni y laisser les autres.
EKercez done premièrement votre zèle sur vous-
mêffië, et vous pourrez ensuite l'einployer justement
a l'égard du prochain (1).
Vous savez si bien donner de belles couleurs et des
excuses a ce que vous faites.et vous n'en voulez point
recevoir des autres. II serait plus équitable de vous
accuser vous-même et d'excuser votre frère. Suppor-
tez les autres, si vtous voulez qu'on vous supporte.
Voyez combien vous êtes encore éloigné de la véri-
table charité et de la vraie humilité, qui ne sait ce que
c'est que de se mettre en colère el de s'indigner sinon
oontre soi-même (2).
II yen a qui ne sont point en paix et qui ne peuvent
y laisser les autres, et qui étant insupportables aux
autres, le sont toujours davanlagea eux-mêmes (3).
L'homme a deuxailes pour s'élever au-dessus des
choses de la terre la simplicitéet la pureté.
La simplicité doit être dans l'intention et la pureté
dans l'affection. La simplicité tend a Dieu, la pureté le
possède et le goüte.
Si vous aviez le coeur droit, loutes les créatures
vous serviraienl de rniroir pour régler votre vie (4).
Si vous étiez bon et pur au-dedans de vous, vous
verriez sans nuages et vous comprendriez toutes
choses.
Chacun juge des choses du dehors, selon les dispo
sitions de son intérieur (5).
O'est quelquefois la passion qui vous fait agir, et
vous croyez que c'est le zèle.
Vous reprenez de petites fautes dans les autres, et
vous vous en passez de beaucoup plus grandes.
Quiconque examinant avec droiture ses propres
défauts, n'aurait pas sujet de juger désavantageuso-
ment d'autrui (6).
Si vous ne vous occupiez que de Dieu et de vous-
même, vous seriez peu touché de tout ce qui vous
vient d'ailleurs (7).
L'homme qui a la conscience pure sera aisément
content et paisible (8).
II est éloigné du monde, mais Dieu est auprès de
lui (9).
Celui qui aspire a la gloire véritable et éternelle ne
se soucie pas de la temporede, et celui qui cherche
la gloire du siècle fait bien voir qu'il n'aime pas
assez l'éternelle (10).
Que regardez-vous autour de vous"?
Votre demeure doit être dans le ciel, et il ne faut
regarder toutes les choses de la terre que comme en
passant. Tout passe et vous passerez comme le reste.
Gardez-vous de vous y attacher de peur de vous y
laisser prendre et de vous perdre (11).
Je vous conseille pour vous enrichir d'acheter de
moi un or brillant, (Apoc., 3, 18.) c'est-a-dire la
sagesse céleste qui foule aux pieds loutes les choses
d'ici-bas (12).
Plusieurs la louent de bouche, mais il la démentent
par leur vie (13).
Mettez-vous au plus bas rang (Luc, 14, 10) el vous
serez élevé au plus hautcar il n'est point de mon-
tagne sans vallée (14).
Je me suis rendu le plus humble et le dernier de
tous, afin que mon humilité vous servit a vaincre
votre orgueil (15).
Renoncez a vos convoitises, et vous trouverez le
repos (16).
La Chambre des Représenlants a adopté sans dis
cussion le rapport de la commission chargèe de l'exa-
men des élections de notre arrondissement. Ce
rapport concluait a l'unanimité a l'admission de
MM. Vandenpeereboom, Van Renynghe et de Flori-
sonne.
Cette fois encore l'attente de nos cléricaux a été
trompée. A en croire leurs organes accrédités, des
(1) Ibid.
(2) Ibid.
(3) Ibid.
(4)
(5) Imitation
(6)
(7)
(9)
(10)
(11)
(12)
(13)
(14)
(15)
(16)
Liv. 2, chap, ill, 1.
Liv. 2, chap, lv, 1.
Liv. 2. chap. ïv, 2.
Ibid. v, 51.
Ibid. a.
Ibid. vi, 5.
Liv. 1, chap. xviu.
Liv. 2, chap. vi. 2i
Liv.2, chap. i,§ i.
Liv 3, chap, xxxu,
4.
Liv. 2, chap x, 4.
Liv. 5, chap.xm,§2.
xxxu, 1.
vices graves entachaient l'élection de M. de Flori-
sonne; il fallait s'attendre, dans le sein du Parle
ment, a une discussion ardente, a des révélations
curieuses nul doute que l'élection de M. de Flori-
sonne ne dfit être annulée, si la Chambre, au lieu
de se laisser aveuglément entraiuer par (es intéréts
de parti, ne consultait que la bonne foi et la léga-
lité, etc., etc. Or, Ie jour oü la législature est appe-
lée a se prononcer sur cetle question, si épineuse et
si délicate, il se trouve que le rapport, rédigé par un
clerical, M. Magherman, demande purement et sim-
plement l'admission de M. de Florisonne et qu'aucune
voix ne s'élève pour combattre cette proposition. Au-
cune, pas même celle de M. Dumortier!
Ce qui n'empêchera pas les journaux cléricaux de
soutenir que l'admission de M. de Florisonne est un
coup de parti et un acte de violence parlementaire.
Qui plus est, ils trouveront des malheureux pour le
croire, et qui ajouteront ce nouveau grief a tous ceux
qu'ils ont a reprocher a ('opinion libérale. Oh! les
imbéciles, Victor Hugo avait bien raison de dire que,
de nos jours, ils sont devenus presque une institu-
tioh.
Tribunal correctionnel d'lipres.
Audience du 26 aoüt 1864.
Une demi-heure avant l'audience, les abords du
Palais de Justice étaiènt occupés par une foule cu-
rieuse et impatiente. C'est qu'en ce jour, a 9 heures
du matin, devait se juger une affaire d'attentat aux
moeurs qui avait fait beaucoup de bruit.
Le próvenu est Ie sieur Léopold Pitte, blanchisseur,
domicilié a Ypres. Grace a une conduite assez cachée,
a une apparence de conviction religieuse et a I'exer-
cice assidu de toutes les pratiques du culte, il s'était
élevé aux fonctions de préfet de la Congrégalion
d'Ypres. J imais homme n'avait été plus soumis et
fidéle au clergé. Aussi sa position exceptiounelle ag-
gravait-elle sa culpabilité aux yeux du public. La
réprobation publique était d'autant plus forte que
Pitte passait généralement pour le pur des purs.
Les débats eureut lieu a huis-clos. Nous allons re
produce ce qui nous en a éte transmis. Couvrons ce-
pendant les faits du voile plus ou moins épaisla
décence l'exige.
Le dimanche 21 aoüt, Pitte, se promenant dans le
jardin de la ville, fit la rencontre d'un cornet du 6mo
de ligne. (Le doyen Spas aimait, lui aussi les mili-
taires). II lui demanda de faire un bout de chemin
avec luimais le soldat refusa, disant qu'il devait se
rendre a l'appel. Sur des instances plus pressantes,
le cornet lui promit de le relrouver a 9 heures et
quelques minutes. En effet, ilrevint a l'heure dite et
le remercia de son exactitude. Mais le militaire avait
trouvè bon de donner connaissance du fait a deux
compagnons qui s'étaient blottis derrière un massif.
Ces deux espions, craignant mauvaise affaire, vinrent
au secours du cornet et s'emparèrent de Pitte qu'ils
menèrent délacé au corps-de-garde de Ia caserne, oü
l'on constata son identité.
Le lendemain, le prévenu était arrêté.
Un autre fait, identique au premier a été reproché
au prévenu. II aurait engagé, quelques jours aupara-
vant, un jeune homme de 17 ans, a faire une prome
nade en ville ou ailleurs.
Ces deux fails n'ont pas été dementis par le pré
venu qui a imploré ['indulgence de ses juges.
Son défenseur, malgré tous ses moyens adroits et
éloquents, n'a pu le soustraire a une juste et sévère
application de la loi.
Le préfet de la Congregation d'YpresLéopold Pitte,
a été condamné, du chef d'attentat aux moeurs, un
emprisonnement de trois mois et a une amende de
16 francs, minimum de la peine.
On dit souvent Les faits se suivent et ne se
ressemblent pas. Mais ce dicton recoit un démenti
de la part de certains hommes a propos de certain
acte, habitude infame dont la monstruosité étonne et
révolte la pensée.
Tribunal correctionnel de Touvain.
Dans notre numéro du 21 courant, nous avons
rapporté la condamnation de l'abbe Clément Bernard
du chef d'escroquerie. Samedi, 20 aoüt, le même
individu comparaissait de nouveau devantle tribunal
correctionnel de Louvain sous prevention d'attentat
aux mceurs. Nous avons appris que dans les derniers
temps de sa détention prèventive, il avait été jugé
nécessaire par la commission administrative préposée
a la surveillance des prisons, d'isoler Bernard des
autres détenus afin d'empêcher qu'il ne se permit
en vers ses compagnons de prisons des actes ana
logues a ceux dont il avait a répondre samedi.
L'instruction faite a l'audience a fourni de curieux
détails sur les exploits de l'abbé Clément Bernard en
différentes localités, entre autres a Liége oü des
jeunes gens qu'il avait altirés chez lui et ensuite eni-
vrés ont été l'objet de familiarités dégoütantes dont
ceux-ci portèrent ensuite plainte a M. l'óvêque de
Liége.
Nous n'essaierons pas de rendre compte des ten -
tatives faites par le prévenu a Louvain et ailleurs,
auprès des gens de peine, grossiers, sans instruction,
mais honnêtes et indignés de ses propositions hon-
teuses. Nous nous bornerons a faire connailre que
devant des témoignages formels, Bernard est reste
aussi calme samedi qu'il l'avait été auparavant du-
rant l'instruction de l'affaire d'escroquerie. Nier tout,
se prévaloir de ses relations avec des personnes dis-
tinguées, par lesquelles, a-t-il dit, son honorabilité
aurait pu être attestée au besoin, se dire victime de
coups inontés par ceux qui dans des actes les plus
indifférents posés par le clergé, recherchent des turpi
tudes, etc., tel a été le système de l'abbé.
Son défenseur, l'honorable avocat Deridder, a tiré
de la cause tout le parti possible.
Le tribunal n'a pas cru devoir considérer comme
indifférents les faits dont il venait d'avoir connais
sance et il a condamné l'abbé Clément Bernard a un
emprisonnement de 6 mois, a 16 francs d'amende et
aux frais.
fl/école de Naninnes.
Sous prétexte de répandre l'instruction primaire
et de travailler a la diffusion des lumières, M. le curé
de Naninnes avait fait beaucoup de démarches pour
obtenir l'érection d'une école. Mais le but qu'il pour-
suivait réellement était d'attirer des béguines dans
la commune.
Mais voila que le bêtiment achevé, et les institu-
trices voilées s'étant présentées, l'autorité laïque ju-
gea convenable de faire subir un léger examen ces
dames, et il se trouva qu'elles étaient complètement
incapables.
D'autres furent produites qui n'étaient pas meil-
leures et alors le gouverneur de Ia province nomma
d'ofïice une institutrice laïque diplómée, sortant de la
trés-orthodoxe école normale de Champion.
Femme convenable sous tous les rapports et offrant
toutes les garanties possibles quant a la moraliló et
ses sentiments religieux, l'institutrice devait déplaire
et déplut en effet a M. le curé, par cela seul qu'elle
occupait une place destinée aux béguines. II fallait a
M. le curé non pas une institutrice capable et bonne
catholique, mais un nid de béguines.
Aussitót, suivant les préceptes d'une étroite into-
lérance, les persécutions commencèrent. Coüte que
coüte, les béguines doivent entrer dans l'école pri
maire, et, pour commencer, elles s'établiront, en at
tendant mieux, dans un appartement quelconque,
füt-ce même dans un cabaret, pour faire concurrence
a l'institutrice laïque.
Au moyen du próne et du confessionnal, au moyen
de la première communion des enfants, on épouvan-
tera les families et l'on arrivera a ce résultal c'est
qu'il l'heure qu'il est, l'école primaire de Naninnes,
grace a l'hostililé incessante de M. le curé, n'est fre
quence que par six ou sept petites filles.
Mais le nombre en est encore trop grand; il faut le
réduire a tout prix. A bout de moyens, voici ce que
Ie bon pasteur vient d'imaginer.
II y a quelques mois environ, une pauvre petite
creature de Nannines, êgée de 12 ans, qui avait subi
les effels d'une corruption précoce, comparut devant
les tribunaux de Namur avec deux jeunes gens qu'elle
accusait a tort et qui furent renvoyés.
M. lecurè, de connivence avec le bourgmestre, se
dit que la presence sur les bancs de l'école primaire
d'une enfant diffamée sufiirait pour en chasser les
quelques élèves qui y restaient encore. II conseilla a
la mere de présenter sa petite fille a l'école laïque,
sous prétexte que le petit nombre d'élèves permettait
de donner a cette enfant des soins plus assidus.
L'institutrice a refuse de l'admettre, et cela avec
d'autant plus d'éncrgie que les parents des autres
élèves déclarent qu'ils seraient obligés de retirer
leurs enfants si jamais on leur donnait une pareille
condisciple.
Après plusieurs démarches infructueuses pour
vaincre la resistance légitime de l'institutrice, M. le
cure tenta un autre moyen et se servit du bras sécu-