Depuis longtemps déja, dans ma chaire A prêclier J'ai vomi mon venin, que c'élait a pleurer. J'eus des momenis heureux, des vrais succès de bile. E5, je dois l'avouer, on me laisse tranquille; Mais enfin, ce moyen, tout violent qu'il est, Ne peut durer toujours, et puis n'est pas parfait. Mon esprit inventif en découvrit un autre Frappez et calomniez, nous enseigne l'apötre, Et sans ménagemenf, armé de mon gourdin, Je brave Ie premier qui crie au calotlin J'assomme par écrit, sous forme de brochure, Ces piteux candidats, ces monstres d'imposture, Qui tout fiers de leurs noms, tout gros d'ambition. Crient 5 qui veut l'entendre A moi la mission De dire a la Commune ou bien la Province Que le libéral seul ici bas est bon prince, a Que lui seul se comprend aux affaires d'Etat, Tandis que le curé ne voit goutte en cela. A ce langage hautain, tout puant d'ostracisme, J'oppose mon pamphlet d'un onctueux lyrisme. Certes, j'avais le droit, vu notre Liberté, Dele signer ou non, selon ma volonté. Mais ne voilü t-il pas qu'un exploit arbitraire Couvant sournoisemenl une méchante affaire, M'assigne au tribunal, comme un mauvais sujet, Et pour avoir fait un lout petit pamphlet Ce n'est pas, croyez bien, que Thémis m'inquièle, Elle me fait souvent les doux yeux, la coquette Mais je ne puis souffrir qu'il coüte seize francs Pour écrire un pamphlet, sans compter les dépens. Et c'est 15 ce qu'on nomme, en style de ministre, Jouir de liberté? llais il faut être cuistre Pour altérer ainsi la Constitution Je dis que c'est plutöt la persécution Érigée en système et dont la Foi du prêtre Fut toujours la victime et doit encore l'êlre. Quant it moi qui connais mes devoirs les plus chers, Plutöt mourir cent fois et périr dans les fers, Que fiéchir un instant devant les lois humaines. Elles ne sont pour moi que des barrières vaines; Dieu seul, voilé mon guide, lui seul me soutiendra. Et tribunal et loi, rien ne m'arrêtera. Moorslede, le 8 septembre 1864. Causerie. Dans sa séance du mois d'avril dernier, le Conseil Communal fut saisi du projet de reorganisation de ('Académie des beaux-arls et de la création d'une ócole professionnelle a y anuexer. Le nouveau règle- rnent fut adopté dèfinit ivement dans la séance du 2 juillet suivant et tout nous fait espérer que l'hiver procbain verra s'ouvrir une Académie- organisée sur des bases plus larges. La création de cette nouvelle école est pour l'industrie une question de vilalité, et dont beaucoup de personnes cependant pourraient met!re en doute le degré d'imporlance. Nous croyons done être utile en même lernps qu'agréable a nos lecteurs en présentant a ce sujet quelques considéra- tions sur lesquelles nous appelons l'allention spéciale de nos industriels. Personne n'ignore ce qu'est une Ecole profession nelle dont l'enseignement a pour objetla géométrie, la mécanique, la physique, la chimie, ('architecture, le dessin, dans leur application a l'industrie sous le rapport théorique et pratique. Des écoles de ce genre existent déja a Bruxelles, Anvers, Liége, Gand,Bruges, Tournai, Verviers, Soignies, Seraing et Huy. Tout le monde comprendra que pour faire concurrence aux nombreux produils de l'industrie étrangère qui, par suite des nouveaux traités de commerce, augmentent tous les jours a ('importation et rivalisent sous le rapport de la perfection et du bon marché, il faut tenir l'industrie nationale au niveau du progrès des arts en général. Afin d'atteindre ce but, il faut aux industriels de bons ouvriers qui sachent manier avec habileté et talent leur arme, que ce soit le crayon, la lime ou le ciseau.Ceux-ci pour exercer utilement leur profession et obtenir un résultat eflicace, doivent avoir le senti ment du goüt, du beau, et pour y arriver, la connais- sance de Part industriel est nécessaire, indispensable même. Par cette cor.naissance Partisan s'afFranchit de l'imitatian servile, il abandonne le chemin battu de l'industrie routinière et devient créateur lui-tnême. Cette têche de l'ouvrier est belle, mais les industriels doivent aussi a leur tour en faciliter l'exécution et s'imposer quelques sacrifices pour exciter l'amour- propre de leurs ouvriers, encóurager leurs efforts et stimuler leur zèle. Leur concours est d'absolue né- cessité et nous ne doutons pas qu'ils n'aient compris •déjè la part de coopération qui leur revient dans la bonne réussite de l'Ecole professionnelle de notre ville. Si d'un autre cóté, l'Administration communale qui a toujours montré une vive sollicitude pour l'en seignement primaire, portait au programme de cette Ecole un cours de dessin élémentaire, l'oeuvre serait compléte et nous n'aurions plus rien a désirer sous ce rapport. Dans le jeune age, ce qui frappe l'esprit de l'enfant lout d'abord, c'est la forme extérieure, palpable de l'objet, son volume, sa grandeur ou sa petitesse. Le désire de la reproduction nait aussitöt et il suflit souvent du plus petit effort pour le satis- faire; quelques années de plus a l'enfant et il faudra des efforts doubles pour arriver a un résultat moin- dre. ü'ailleurs, le dessin et l'écriture ne sont-ils pas Irère et sceur, et il est peut-être tout aussi utile a l'enfant, qui sera plus tard l'ouvrier, de savoirdessi- ner que de savoir écrire. Ce cours de dessin élémen taire constituerait ainsi un premier degré de l'Ensei- gnement dont Ia partie professionnelle serait le second. Cette création nous paralt d'autant plus nécessaire qu'un article du règlement portant qu'aucun élève ne sera admis a 1'Académie avant l'age de 12 ans, a étó maintenu, malgré les observations très-fondées d'un honorable conseiller, M. Van Alleynes. II est un autre point sur lequel nous désirons dire quelques mots aujourd'hui, nous voulons parler de la bibliotbèque populaire. Instruire et moraliser le peuple, voila le but de cette institution. Dans les conditions actuelles d'existence et d'organisation, ce but est-il atteint? Nous ne le pensons pas. L'ouvrier qui a recti une education littéraire et professionnelle assez étendue pour comprendre les ouvrages utiles a son art, a sa profession, trouvera certainement une grande satisfaction dans la lecture de ces livres, mais celui qui n'a pas recu ce bienfait, doit-il rester con- damné a végéter toute sa vie, a n'avoir que des plai- sirs grossiers et matériels? Ce lot serait injuste, in- digne même de noire société civilisee. lndiquer la source du mal, c'est indiquer Ie remède, et ce remède consiste a donner a l'ouvrier des lectures publiques, des conferences, des entretiens. Aussi longtemps que cela manquera, l'institution restera incomplète. Nous ne pouvons terminer cette causerie sans ex- primer un vif désir que nous serions heureux de voir réaliser dans un proohain aveniret comme il s'agit d'une oeuvre dont un certain laps de temps et des dispositions préliminaires doivent assurer la bonne organisation, nous ne croyons pas inopportun de for- muler nos voeux ici-même. D'ailleurs, notre idee a un rapport plus intime qu'on ne penseavec la ques tion de I'art industriel dont nous venons de dire quel ques mots. Depuis 1855 nous n'avons pas souvenir qu'une ex position quelconque sesoit ouverte a Ypres. Ne serait- il pas desirable que l'administration communale,sou- cieuse des intéréts de la Ville, portat au programme des fêtes pour l'année 1865, ('ouverture d'une expo sition artistique, industrielle et agricole? Dans tous les grands centres de population et d'industrie, sesont créées depuis quelque temps déja des expositions permanentes. Les villes de moindre importance, qui ne peuvent se donner ce luxe, out ouvert a l'envi des expositions temporaires. C'est que tout le monde a compris la grande utilité de ces institutions qui mettenten contact les inventeurs et les travailleurs d'une manière directe, ïmoiédiate. Aux premiers, elles fournissent l'occasion de se produire; aux seconds, de voir et de comparer. 11 faut récompenser les efforts des uns el stimuler l'émulation des autres. C'est a ces sources vives que l'ouvrier va puiser ses lumières, il adtnire ces chefs-d'utuvre de conception; son intel ligence se trouve éveillée b la vue de ces prodiges de l'industrie humaine, il en étudie les mécanismes, les rouages, il en fait sa part ei recueille une abondante moisson d'idées et de faits que plus tard il utilisera pour le bien-étre de la société toute enlière. Ce que la société lui donne, il le rend au quadruple. Dans notre petite ville nous restons étrangers aux transforma tions de l'art et de l'industrie qui se modifient tous les jours d'une manière appréciable. L'ouvrier réduit a ses seules ressources, trouve prétexte a l'indiffé- rence et a ['ignorance dans laquelle il croupit. II faut done lui venir en aide et lui procurer chez lui ce qu'il ne peut trouver ailleurs faute de temps et d'argent. Si un jour Ia ville d'Ypres est appelée a devenir un centre industriel, ce ne seraqu'en stimulant l'amour propre de ses habitants et en favorisant l'établisse- ment d'industries nouvelles. Que nous ayions l'an prochain a nous constituer l'écbo de la reconnaissance générale et notre plus grande récompense sera la satisfaction d'avoir con- tribuè a réaliser quelque amelioration. Nous lisons dans le Moniteur des Intéréts matériels de dimanche dernier, l'ariicle suivant se rapportant a la cession du chemin de ter de la Flandre Occiden tale Un arrêté royal du 25 aout concede définitive- ment a cette compagnie une section de Roulers a Ypres. Le réseau de la Société se compose done, avec cette adjonction 1° d'un chemin de fer de Bruges a Cour- trai, Ypres et Poperinghe, avec embranchement sur Deynze, concédé le 19 mai 1855; 2° du prolongement de Poperinghe a la frontière de France, concédé le 3 avril 1864 3° de la section de Roulers a Ypres, ac- cordée le 25 aoüt 1864. Une convention du 28 janvier 1852, entre M. Ie mi nistre des finances et la compagnie, accorde a celle-ci une garantie de minimum d'intérêt de 400,000 fr. pendant un terme de 50 ans, sur les sections de Courtrai a Poperinghe et de Thielt a DeynZe. L'ensemble de ces concessions a étó pris a bail par la compagnie et par la Société anonyrae de Tubise; le contrat passé entre les deux compagnies a été approu vé par les actionnaires du chemin de fer de la Flandre- Occidentale, dans l'assemblée extraordinaire du 28 juillet 1864. L'arrêté royal autorisant la cession de Sexploita tion est important, nous en reproduisons le texte et les principaux considérants. Considérant que le gouvernement n'a pas qualitó pour intervenir dans les conventions que la Société préqualifiée juge convenable de conclure pour assu rer l'exploitation du réseau de chemins de fer dont elle est concessionnaire et que, par conséquent, il n'a pas a examiner ni approuver ces conventionsque la mission du gouvernement se borne a veiller a ce que ce réseau de chemins de fer soit exploité con- forinément aux clauses et conditions stipulées par les conventions de concession et de manière b satisfaire aux exigences de l'intérêt public; Considérant néanmoins que rien ne s'oppose ce que le réseau des chemins de fer dont il s'agit soit exploité par une autre société que celle des chemins de fer de la Elandre Ocaidentale, pourvu que la reS- ponsabilitó de cette dernière société reste entière, tant vis-a-vis du gouvernement que vis-a-vis des tiers intéressés. Sur la proposition de notre Ministre des travaux publics, i) Nous avons arrêté et arrêtons Article unique. La société anonyme des che mins de fer de la Flandre occidentale est autorisée a céder l'exploitation des chemins de fer dont elle est concessionnaire, a ja société anonyme de construction de Tubise, et ce sous les réserves suivantes 1° II est entendu que cette autorisation n'apporte aucune novation aux obligations résultant des con ventions relatives aux diverses concessions accordées a la société des chemins de fer de la Flandre Occiden tale, intervénues entre le gouvernement, ladite société ou les concessionnaires primitifs que cette société représente; 2° Le gouvernement entend conserver tous les droits que ces conventions lui assurent et dans les- quels il demeurera enlier, tant vis-a-vis de Ia Société des Chemins de fer de la Flandre Occidentale que vis a-vis de tous les autres intéressés. Chemin de Fer da (Achtervelde a Fumes. RECETTES DU MOIS d'aOUT. 1864 1865 1862 Voyageurs 9,575 76 8.874 07 7,510 44 Bagages195 55 175 14 151 10 Marchandises 5,727 17 5,226 51 5,470 05 Mois (t'aoöt. 15,298 46 14.275 72 11,15157 Mois anlérieurs 97,128 47 91.764 98 81,228 25 R. du 1" j' au 51 a 112,426 93 106,040 70 92,359 80 ACT ES OFFICIELS. Emprunls communaux. Des arrélés royaux du 26 aoüt 1864 approuvent Les délibérations des conseils communaux de Wervicq, Coolkerke, Bavichove, Noordscliote, Steenkerke, Rumbeke, Messines et Zuidschote, tendantes 5 obtenir l'autorisatjon de contracter respectivenient un emprunt, pour ètre a même de couvrir des dépenses communales extraordinaires. Eoires et Marches. Des arrêtés royaux du 26 aoüt 1864 approuvent Les délibérations par lesquelles le conseil provincial de la Flandre occidentale a autorisé 1" L'administration communale de Langhemark 5 fixer au 17 aoüt la foire annuelle aux chevaux qui se tienl actuelle- ment dans cette localité le 5 avril 2i L'administration communale d'Aerzeele fixer au 2 fé- vrier, jour de la Purification, la folre annuelle qui a lieu ac- tuellement le Samedi qui précède le mercredi des Cendres. Par arrêté royal du 1" septembre, les bureaux de bienfai-

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 3