lice, se'on nous, de n'avoir pas eu One intelligence compléte des devoirs qui incombaient. sous ee rap port, aux associations libérales et d'avoir négligé les puissanles ressources qu'elles offraient pour le déve- loppement de l'éducation publiqua. En un mot, et pour exprimer toute notre pensee, nous dirons que ces hommes, si éminents d'ailleurs et si dignes de r.olre respect, se sont trop préoccupés du soin de faire des élus el pas assez de.celui d,e faire des électeure. (La suite au prochain n°). Les rêflexions que nous avons publiées dernièrement sur la nécessité (i'en finir une bonne fois avee les questions clé- i'ico-libérales, n'ont, pas e-u le don dcplniro au Propagateur, qui en prend prétexle pour se livrèrA une charge A fond conlre ce qu'il appejje les tendances irréligieuses de l'opinion libérale. Aux yeux du Piopagateur, réclamnr ljapplication aux écoles primaires du principe constitulionnel de la sépa- ration de l'Église el de l'Élat; affirmer Tincompétence de l'Élat en inatière de religion et déduire de cette incompétence que l'accès des écoles doit être interdit A l'enseignement dog- matique, c'est chercher irintrodiiire l'albéïsme dans l'ensei- gnement public pour arri.ver enfin A décalholiser la Bel- gique. Nous n'entreprendrons pas de ramener Ie Propagateur A une appreciation plus équitable des doctrines libérales en inatière d'enseignement. Ce serail peine perdue. Mais, dans un pays profondément religieux comme le nótre, des accu sations du genre de celles qu'il nous adresse, méritent d'être relevées, si ridicules qu'elles soient, et quant A nous, nous prenons volontiers l'engagement d'y répondre chaque fois que le Propagateur s'avisera de nous les jeter A la face. Nous dirons done a notre pièux confrère La Constitution vousgarantit la liberté d'enseignement la plus compléte et la plusabsolue. En vertu decetle liberté, vous et vos pareils, vous avez couvert la Belgique d'éeoles de toute espèce et de tout rang; vous possédez des écoles primaires, des colléges, des écoles normales, des universités ofi vous enseignez absolu- ment tout ce qu'il vous plait, sans que personne ait it y meltre le nez. Que vous faut-il de plus? A cöté de l'enseignement privé, la Constitution reconnalt la nécessité d'un enseignement public rionné aux frais de l'Elat, c'est-A-dire au moyen des deniers fournis par tous les citoyens beiges, catholiques, protestants, juifs ou libres- penseurs. Dans les écoles ainsi organisées avee les fonds de la communauté, vous voulez que l'enseignement religieux soit donné. II faut, c'est un des vótres qui l'a dit, que l'at- mosphère des écoles soit religieuse. TrèSrbien. Mais l'État, vous êtes bien forcé de Ie reconnaitre, l'État n'a pas de reli gion, il n'est ni catholique, ni luthérien, ni calviniste, ni Israelite l'État est laïque. Dès lors, quel enseignement reli gieux voulez-vous qu'il donne? Nous ne demandons pas, di- rez-vous, que l'État donne l'enseignement religieuxnous nons y opposons, au contraire, de la manière la plus for- melle, mais nous réclamons ce droit pour le clërgé catho lique, et comme la morale est inséparable de Ia religion, nous exigeons que l'enseignement de l'une et de l'autre soit confié au prêtre catholique. C'est bien IA voire doctrine, Propagateur, et nous vous défions bien de le conlester. Or, cette doctrine a.un tout petit inconvénient qui saute aux yeux de tous les hommes senses, dès qu'on la débarpasse, ainsi que nous venons de le faire, des phrases pompeuses dont vous el les vötres vous aimez A l'envelopper. Ce 'peilt inconvénient est eelui-ci il n'y a pas que des enfants catho liques dans les écoles de l'État; il y a aussi des enfants Iu- theriens, des enfants calvinisles, des enfants de la reli gion d'Israel et des enfants enfin, dont les parents sont des libres-penseurs, ennemis déclarés de tout enseignement dogmatique. Ces'enfants peuvent ètrè moins nombreux que les enfants catholiques, mais vous nous accorderez bien que le droit doit être le même pour tous. Si vous voulez que le prêtre catholique ait accès dans I'école publique, A cause di'iincerlaine afmosphère qu'il y apporte avee lui et dont vous désirez que la jeunesse soit imprégnée, il est A supposer que les catholiques ne sont pas seuls A éprouver ce désir et que les protestants, les juifs et les solidaires, puisqu'il faut les appelèr par leur nom, le ressentent lont comme les ca tholiques. Or, et c'est iei que le petit inconvénient que nous vous disions tantót va paraitre dans tout son jour, accorde- rez-vous, PropagateurA ces mécréants, A ces impies, le droit, le prêtre catholique ayant quitté I'école, d'y pénétrer il leur tour et d'y répandre leur exécrable atmosphère A cette question, le rouge de l'indignation vous monte au front et votre ceil s'allume des feux d'une sainte colëre. Mais se mettie en colère n'est pas répondre et si vous dites non, comme vous êtes contraint de le dire, il devient évident et palpable que vous réclamez un privilege exciusif au profit des catholiques seuls et que les grands mots de liberté de conscience, de liberté religieuse dont vous parez vos dis cours ne serverrt qu'S masquer l'eflroyahle monopole dont vous jouissez et que vous voulez garder pour vous seuls. Nous, libéraux, nous ne demandons pas l'accès de I'école pour les dissidents et les solidaires; mais nous enlendons que si on le leur refuse, comme on fail bien dele leur refuser, on agisse de même pour le clergé catholique et nqus disons L'Elat étant laïque. ti'a aucune qualité pour donner l'enser- gnement religieux et Ie mieux qu'il ait A faire pour conlen- ter tout le monde, c'est de renvoyer, pour l'enseignement dogmatique, les enfants catholiques A i'église, les enfants protestants au temple, les enfants Israelites A la synagogue et les enfants des libres-penseurs A leurs parents. C'est ee que Ie Propagateur appelle 1 'atheïsme dans l'enseignement. Est-ce assez absurde? Quand le Propagateur Ie voudra, nous reprendrons cette petite discussion familière, qui ne laissera pas que de porter de bons fruits, pour peu que notre contracficteur le veuille bien. Nous altendons sa rêponse avee impatience Le Propa gateur hésiterait-ilalors qu'il s'agit de rféfendre les intéréts de la religion menacés par les tendances athées des libérStres? Ce serait lui faire injure que de le supposer el nous ne nous sentons d'humeur A injurier personne, pas plus le Propaga teur que tout autre de nos adversaires. Des commercanls et industrieJs de I'arr.ondisse- ment d'Ypres, désirant metlre un frein aux exigences exorbitantes de la Sociélé de la Flandre-Occidentale sur le prix de transport, des grosses marchandises, font circular la petition que nous reproduisons. Nous engageons toutesdes personnes de l'arrondissement a se joindre aux hommes éclairés qui par leur iouable initiative Sniront par triompher d'un système désas- tr-eux pocir notre Conferee. Un petitionnement général devra nécessairemenl avoir-raisan-des pretentions d'unfe sociétó a laquelle l'État garantit un minimum d'intérét. A Messieurs les Membres de la.Chambre des Repr éséntants. Messieurs, Le 11 juin de cette année, Ie Gouvernement, guidé par son désir de favoriser le Commerce et ['Industrie beiges., reduisit considér-ablement les tarifs de trans port des grosses marchandises, sur les chemins de fer de I'Etat. il espérait voir cette reduction influencer sur les prix de ces marchandises et, etendant ses effels-bien- faisants sur toutes les parties de la Belgique, proliter a tout négociant. industriel ou particulier, faisant faire ses Iransports par chemin de fer. Les espérances des auteurs de i'arrêté du 11 juin. furent réalisées vis-a-vis de la plus grande partie du pays. L'abaissement du prix de transport influence directement sur le prix de revient et une diminution notable se fit partout sentir. Malheuréusement ponr l'arrondissement d'Ypres, desservi par la Société de la Flandre-Occidentale, il ne profita aucunement de la nouvelle réduction. Les matières pondérantes, avantagées par Ie nou veau tarif de l'État, ont été soumises, pour leur trans port sur le chemin de fer de la Société susdite, a un régime défavorable au commerce et a l'industrie et tel que la Société seule prof te des dispositions bienfai- santes de Varrêté du K juin dernier. Avant cette époque, Ie prix du transport du char- bon, du bassin de Charleroi a Ypres, était de six francs soixante centime's par mille kilogrammes, se repartissant comme suit L'État percevait Fr. A 65 La Société de la Flandre-Occident. 1 95 Total "ËZ 6~6Ö Après Ie 11 juin, date de la réduction des tarifs sur les chemins de fer de l'Elat, le prix du transport, du bassin de Charleroi aYpres, par mille kilogrammes, est de six francs quatre-vingt-treiz'e centimessoit avee majoration de trente-trois centimes. II se repar- tit comme suit L'État percoit Fr. A 30 La Sociélé 2 63 Total ~W: 6 93 Ainsi, la Société de la Flandre-Occidentale majore son tarif, alors que legouveonement, mü par de larges et généreuse's idéés, diminue lë sien. La Société agil de telle Facon que des reductions apportée's en vue do servir le commerce et l'industrie, ne profilent qu'a el Ie seule. Elle tient a sa rnerci toute une contrée qui a ap- porté sa part de contribution dans les six millions volés pour l'amélioration des transports et la rend victime de mesures sages et éclairées en vue de la prospérité de la Belgique. Pour bien apprécier la conduite arbitraire et des- potique de la Société de la Flandre-Occidentale, il suffit de remarquer que la distance des environs de Charleroi a Gourlrai est de 170 kilomètres et que l'Elat percoit pour ce parcours 4 fr 30 c. par tonne, c'est-a-dire quatre centimes par kilometretandis que la distance de Courtrai a Ypres est de 35 kilo metres, pour Ie parcours desquelsda Société percoit 2 fr. 63 oj par tonne, e'est-a dire plus de 7 lj2 cent, par kilom. Ainsi le prix de transport de Courlrai a Ypres est 100 p. c. plus Aleve que celui de Charleroi a Cour trai. Ce que nous disons du- charbon est vrai pour toutes les matières lourdes et pesantes, quel que soit le lieu d'expédilion'; Messieurs ies Représentants, Nous tous soussignés, industriels ct négociants de l'arrondissement d'Ypres, prenons la respectueuse liberté d'appeler a notre aide votre puissante inter vention pour mettre un terme a la situation désas- treuse que nous occasionnq la conduite de la Société de la Flandre-Occidentaie. H «'est ni juste ni équitable qu'une Société, abu- snnt de son monopole, s'accapare des bépéfices que 1 Etst accorde nu Commerce. C'est cependant ce qui a lieu dans l'arrondissement d'Ypres. Alors que I'Etat prend de sages ct belles mesures, la Société de la Flandre Occidentale, par des moyens arbitraires, pressure l'industrie et empire sa position trés-précaire. Nous vous supplions, Messieurs, d'user des moyens que la loi et Ies contrats vous aceordent pour forcer la Sociélé de la Flandre-Occidentaie a revenir sur ses décisions désastreuses pour notre arrondissement et a imiter Ie Gouvernement dont toutes Ies parties du pays ont acclamé avee enthousiasme les dispositions prises sur In réduction des tarifs du chemin de fer. Nous avons l'entière confiance que la justice de notre cause nous obtiendra votre appui et que Ies intéréts du Commerce et de l'industrie dans l'arron dissement d'Ypres scront sauvegardés et défendus. Agréez, Messieurs, ['expression de noire considé- ration distinguée. (Suivent les signatures.) T.a ville d'Ypres a recti cette semnine d'iffustres holes. Dimnnche soir est descendu ii la Chatellenie, M.Victor Hugo accompagné de ses deux fi Is, MM. Char les et Francois-Victor Hugo, et de Mme Drouol, sa belle-sceur. Le célèbre écrivain est allé. le lundi et le mercredi, visiter les Halles, l'Hölel-de-Ville, les Ar chives. I'église de Saint-Martin, le Musée, le cabinet de tableaux de M. Boedt. la collection d'antiquités de M. Bohm et les quelques maisons en bois qui nous reslent encore. Tout le monde sait que l'immorlel au teur de Notre-Dame de Paris et des Misérables n'est pas settlement un grand litterateur et un grand poële, mais aussi un archéologue très-distingué et un pro fond connaisseur en tous les arts. II parait qu'il a été vivemenl salisfait de tout ce qu'on lui a fail voir, et particuliërement des rfestaurations faites a nns an- •ciens monuments, ou, pour mieux dire, de la facon intelligente dont elles ont été faites car M. Hugo Ti'aime pas boauconp les restaurationsii ne les ad- met qu'a la dernière extrómité, et. encore craint-il toujours qu'on ne gate l'oeovre du passé. Rien ne lui plait et ne charme sa vue comme l'aspect fruste, sombre et noir des vieux monuments du moyen-age. On dit aussi qu'il a vivemenl regretlè la dispari- tion rapide de ces facades en b >is sculplé jaclis si nombreuses en notre ville, el dont il a ndmiré les- derniers specimens avee un véritable attendrisse- ment. I.es illustres touristes ont été guides dans leurs visiles nar MM. le substitnt Lamure et l'avocat Bos- saert qui ont eu ainsi le rare bonheur et l'honneur, non moins enviable, de passer quelques jours presque dans I'inlimilé de l'illustre poëte et de sa digne fa milie. 11 parait, en effet, que M. Hugo a été on ne peut plus affable et plus gracieux pour ces messieurs qu'il a recus a sa table ct auxquels il a laissé son aulo- .graphe en souvenir Ajoulons que, bien que voyagêant pour motil'de santé, M. Hugo parait encore très-verl, de facort qu'il est permis a la gónération contemporaine d'espërer encore bien des oeuvres, avant que soit close la su blime odyssee littéraire de l'illustre exilé de Guer- nesey. M. Hugo et sa suite sont allés le mardi Dixmude et a Furnes, et ils ont quitté uolre ville le mercredi pour se rendre a Tournay. On lit dims le feuilleton de Vindépendance, sous le litre le Géant en Belgique, l'extrait suivant .- Non loin de la, a quelque vingt kilo metres a peine du lieu oü nous sommes tombés, s'éveiile le matin, s'endorl le soir, une cité honnête, paisible, jolie petite ville, bourgeoise et propre, dont les blanches murailles renvoient gaiement son sourire au soleil. p Cette petite viile, d'apparetice si cal me et si heureuse, qui semble vous inviter au plus charmant des repos, fuyez, fuyez-la, comme le typhus, comme le choléra, comme la pestel! II parait que nul mortel ne peut s'en approcher, la regarder même, sans être a jamais frappé de ce mortel couteau qui a notn ridicule Comme chez nous Pontoise, Carpentras et Lan- derneau, (nous sommos plus riches qu'ici!)

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2