On vous dira mais il faut bien que les travaux se fassent el il est impossible de les faire sans inter- ronipre la navigation. Nous le savons. Qu'on remarque d'ailleurs que nous n'accusons nullement l'administration des ponls el chaussées. Nous sommes persuadé qu'elle aura été frappóe comme nous des inconvénients que nous •signalons; elle aura mis dans la conduite des travaux toute la célérité possible. Nous nous demandons pour- lant s'il n'eüt pas eté préterable de commencer ces travaux plus tot et pourquoi Ton a attendu la fin de juillet, tandis que les eaux étaient naturellement >baissées depuis Ie mois da juin Nous soumettons cette question a de plus compétents que nous. Une reflexion encore avant de finir, ou plutót un regret. On a ^énéralement remarqué avec un pénible étonnement le silence garde en cette occurence par la Chambre de Commerce et par l'autorité communale d'Ypres.Jmprimer des rapports savants, lire d'élo- ajuents discours, c'est fort bien sans doute, mais il faut savoir a I'occasion donner du relief aux plus belles phrases etjoindre les actes aux paroles. Nous ne savons pas quelles sont les intentions de ces corps constitués, nous n'avons pas l'honneur de pénélrer dans les coulisses; cependant nous ne croyons pas nous tromper en affirmant que jusqu'a présent ni la Chambre de commerce, ni Ie Collége échevinal n'ont tenté Ia moindre démarche dans le but de faire hater la reprise de la navigation sur le canal d'Ypres. Cette abstention leur a fait perdre de vue la plus belle de leurs prérogatives, celie de dèfendre les intéréts de leurs commettants. Dimanche dernier a eu lieu pour la garde-civique la dernière revue générale de la saison. On a beau- coup remarqué la présence de la musique du 6m* de ligne a la tête du bataillon et ce fait insolite a donné naissance a une foule de commentaires. II nous serait difficile de démêler l'exacte vérité au milieu d'un la- byrinthe d'affirmations et de dénégations qui se croi- sent en tous sens et qui prétendent a l'envi expliquer la cause d'un regrettable conflit. Une chose parait cependant acquise de I'aveu de tous, c'est que M. le bourgmestre aurait promis la musique des Sapeurs-Pompiers au chef de la garde. S'il en est ainsi, nous confessons éprouver quelque peine accorder les promesses de M. le bourgmestre avec le résultatde dimanche passécar de deux choses l'une ou la musique du corps des Sapeurs-Pompiers est une musique communale et alors elle est sous l'au torité supérieure du chef de la commune, ou bien elle appartient exclusivement au corps et, dans ce dernier cas, M. le bourgmestre aurait fait preuve d'une in- croyable légèreté en promettant ce dont il ne pouvait disposer, Cependant, nous avions souvent entendu réprésen- ter M. Ie bourgmestre comme un homme sérieux, d'un caractère indépendant et d'une indomptable volonté. Quoiqu'il en soit de tous ces bruits, nous répétons que ce conflit est éminnemment regrettable et nous croyons, en présence de la sensation qu'il a causée en notre ville, qu'on ferait bien de s'expliquer. Peut- être le Moniteur de l'Hötel-de-Ville aura-t-il a coeurde parler et de faire cesser l'incertitude que les divers propos ne font qu'accroitre. On raconte aussi que quelques honorables conseillers communaux se pro posent de faire del'incidentl'objet d'une interpellation dans la prochaine séance. En attendant, prenons pa tience. Nous recevons de bonne source des détails précis sur la part d'intervention du gouvernement beige dans la formation de la legion mexicaine. Ces détails prouvent que la Chambre a été complétement et sciemment induite en erreur par MM. Chazal et •Frère au sujet de eette grave question. En effet, les enrólements onl eu lieu et quelques- uns ont lieu encore dans les casernes mèmes ils sont quasi-publics et ouvertement encouragés par certains chefs militaires. Des soldats qui étaient rete- nus au régiment paree qu'ils étaient endetlés envers la masse, ont recu des congés sous la condition for- melle de s'engager dans la légion d'Audenarde. On prétend même que les enrólés ont pu y faire usage des fournitures de l'Etat. Toujours est-il que l'opi- nion régnante parmi les officiers est que les chefs de corps qui ont perdu ainsi le plus d'hommes out acquis le plus de tilre a l'avancement et a la décoration. Nous avons acquis Ia certitude que des soldats qui avaient demandé des congés pour d'autres pays que le Mexique, notamment pour Rome et les Etats-Unis ont essuyé un refus immédiat et sévère. Un officier a déclaré en pleine caserne qu'il n'était permis de s'en gager qu'au service mexicain. Tout cela n'est pas seulement illégal el arbitraire ce sont des précédents fort dangereux, qui compro- mettent la neutralité beige, principe fondamental de notre droit public. {La Paix.) L'Echo du Parlement a, sans le désirer sans doute, exercé une influence salutaire sur Ia presse libérale. Celle-ci reprend, avec une énergie et une ardeur nouvelles, l'examen de la loi de 1842depuis que la feuille officieuse n'a pas craint de traiter de manoeu vre cléricale, le bruit de Ia révision de cette loi in- constitutionnelle. Le Journal de Huy, après avoir conslaté qu'indé- pendamment de Ia presse, des Conseils provinciaux et communaux ont émis le voeu d'une réforme de la loi de 1842, réfute victorieusement les deux grands arguments invoqués par les feuilles cléricales en fa veur de la législation actuelle. II s'expriine ainsi Yoici la thèse que soutenait toujours a ce propos dans un de ses derniers numéros 1 a Journal d'Anvers L'Etat, quand il enseigne, est Ie mandataire des pères de familie, la majorité des pères de families est catho- lique, done l'enseignement doit être dogmatiquement calholique; écarter la religion de l'école, c'est le rendre rationaliste et donner la preference a l'avis d'une minorité. Et cette doctrine était émise avec des termes de professeur. des apparences scientifiques, afin qu'on se méprit sur son caractère et qu'on Ia crut inspirée en dehors de toute pensée de parti. Mais toutes ces precautions ne la rendent point vraie. De ce beau syllogisme, il n'y a que la première parlie des prémisses qui ait quelque degré d'exacti- tude, et les conclusions sont fausses de tout point. Sans doute l'Etat, quand il enseigne, est le man dataire des pères de familie, mais de quels pères de familie? De Ia majorité seulement comme voudrait Ie faire croire la feuille anversoise? Non, de tous les pères de familie, sans distinction. Vis-a-vis de lui il n'y a ni majorité, ni minorité. Son devoir étant de respecter et de protéger toutes les religions, tel qui en professe une n'a pas plus de droit a une faveur particulière que son voisin qui en professe une dif férente. Les uns et les autres doivent être traités d'une égale facoti. Quecelui-ci soit seul de son culte, et que calui-la possède beaucoup de compagnons du sien, peu imporle a l'Etat. II n'a pas a s'en inquiéter. Le jouroü un pareil motif exercerait de l'influence sur ses décisions, la liberté des crovances n'existerait plus. Vouloir que l'enseignement de l'Etat soit ca- tholique, paree que la majorité des pères de familie est catholique, c'est méconnaltre, de la manière la plus formelle, cette liberté. Mais pourquoi s'étonner de cela 1 Le parti clérical a-t-il jamais possédé l'intel— ligence de la liberté, ou plutót a-t-il jamais voulu l'ac- quérir? Faut-il répéter sans cesse que le gouverne ment autrichien, qu'il loue, a conclu, avec Ia cour papale, un concordat contraire la liberté, que le gouvernement espagnol, qu'il approuve, persécute encore, a l'heure présente, les protestants, que le gouvernement romain, qu'il chérit, est guidé, dans tous ses actes, par l'esprit le plus réactionnaire? a La vérité est que l'Etat, précisément paree qu'il se trouve en présence de pensees diverses, doit don ner, lorsqu'il enseigne un enseignement tel que cette diversité n'en soil pas atteinle. Pour obtenir ce résul- tat, il est done nécessaire que la religion soit retranchée du programme des matières de ses actes. Son domaine a luiqui représente la nationest le fond commun a tous les individus de la nation; son action cesse ld oü s'agitent les opinions spéciales. La legon morale lui ap partient, non la legon religieuseVoila ce que disent la logique et la raison, et ce que les catholiques devraient dèfendre avec nous, s'ilsvoulaient I'application sincère de la Constitution, et s'ils entendaient que le principe de la separation de l'Eglise el de l'Etat ne fut pas une lettre morte. L'autre conclusion tirée par le Journal d'Anvers, a savoir que l'enseignement est rationaliste quand l'école ne s'occupe pas de la religion, est tout simple- ment une supercherie de raisonnement. La moindre reflexion fait toucher l'absurdité d'une pareille argu mentation. Le rationalisme est une doctrine sur la cause et sur le but des choses et des êtres, sur la re ligion, en un mot. L'enseignerait-on dans les écoles organisées selon nos voeux? Non. On n'en parlerait pas plus que du catholicisme, ou du judaïsme, ou du protestantisme. En quoi dès lors Ia lecon se montre- rait-elle rationaliste? Paree que de 10 11 heures on ne ferait pas réciter aux enfants Ie catéchisme,. s'ensuivrait-il que la géographie, ou Ia lecture, ou l'arithmétique qui formeraient l'objet de l'étude de 8 a 10 heures, deviendraient prêcheuses de rationa lisme? Y aurait—i! des fleuves, ou des montagnes, ou des caps, ou des mers qui dans certaines circonstan- ces, seraient athees' Les qualre régies cacheraient- elles, dans leurs complications, des pensées voltai- riennes? L'alphabet enseigné dans un établissement, serait-il tuneste a l'enfant, si celui-ci n'entendait point dans le même local, quelques instants après, un ser mon sur l enfer ou sur l'eucharistie 1 Franchement, c'est faire trop d'honneur une opinion sêmblable, que de la discuter. Elle ne mé rite que le rire, {Echo de Liége.) BBevue générale <Ie Ia Garie-Clviqae d'Ypres et Distribution solennelie des prix anx vni li queurs du Tir. Dimanche dernier a eu lieu pour Ia Garde-Civique de notre ville, conformément a l'art. 84 de la loi or- ganique, la dernière revue de l'année. Malgré l'in certitude du temps, une foule nombreuse s'était por- lée de bonne heure a la Grand'PIace, oü plusieurs maisons avaient arboré le drapeau national. A onze heures le bataillon d'infanterie et la demi-balterie d'artillerie s'y trouvaient réunis, ayant a leur tête l'excellente musique du 6° de ligne. On avaitappris, non sans une legitime indignation,que le concours de la musique de la Ville avait été refusé pour la revue. Mais le colonel Chirac, comprenant bien qu'entre com - pagnons d'armes la courtoisie doit marcher de pair a vee la bravoure, s'était empressé, sur la demande du com mandant de notre milice citoyenne, de mettre la mu sique du régiment a sa disposition. De pareils fails parient assez haut par eux-mêmes pour se passer de commentaires. Le public jugera. Après la revue, le major A. Hynderickx fit, exécuter divers rnouvements dorit tout le monde a admire l'ensemble et la préci sion, et qui font le plus grand honneur au zèle et a l'intelligence du chef, qui a placé la Garde-Civique d'Ypres au premier rang de ces institutions du royaume. Le colonel et le corps d'officiers du 6" assis- taient au défilé. Mais ce n'était la que le prélude de cette journée de fêtes. Déja a 2 heures de l'après-dlnée se réunissaient a la Plaine d'Amour les concurrents au prix d'hon neur. Un grand nombre de gardes avaient répondu a l'appel et le prix fut vivement dispute, bientól après eüt lieu la distribution des prix donnés par le gou vernement aux membres de la garde-civique pour la série des tirs de la dernière période. Cette solennité avait atliré dans la vaste salie des Halles un public d'élite que rehaussait la présence d'une gracieuse société de dames. Parmi les notabi- lités civiles et militaires qui ocoupaient i'estr/tde, on remarquait M. E. Vandenpeereboorn, président de la Chambre des Représentants M Carton, commissaire d'arrondissementM. Stroobantz, lieutenant-colonel commandant la Place; M. Frantzen, lieutenant-colo nel commandant l'école de cavalerie; M. Vandenbo- gaerde, major honoraire de la garde-civique; M. Tos- quinet,, major d'infanterie M. Patron, commandant la gendarmerie les corps d'officiers de la garde-ci vique, du 6" régiment d'infanterie, des pompiers et enfin une députation de décorés de la croix comme morative de 25 années de service. Un piquet d'hon neur composé d'un peloton d'infanterie et d'un pelo ton d'artillerie ainsi que la musique de notre Ecole communale, occupaient le milieu de la salie. A 5 heures précises, la Brabangonne a annoncé l'entrée du Collége des bourgmestre et Echevins suivi du Conseil communal. Immédiatement après que les autorités eurent pris place sur l'estrade, M. le major A. Hynderickx a ouvert la séance par le discours suivant Messieurs, i) En prenant pour quelques instants la parole, je commenoerni par remercier les diverses autorités B qui sont venues honorer cette cérémonie de leur présence je les remercie de cette marque de sym- pathie donnée a une institution qui résumé en elle l'une des plus belles prérogatives d'un peuple libre. Qu'il me soit permis, Messieurs, de donner au nom de la garde-civique d'Ypres, un témoi- gnage public de gratitude au digne commandant et au corps d'officiers du 6m°, pour la manière gra- cieuse et courtoise avec Inquelle la musique du

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2