15 const, o Nul ne peut être contraint de concourir
d'une raanière quelconque aux actes et aux cérémo
nies d'un culte, ni d'en observer les jours de repos,
qu'ii s'ensuit que si le clergé commande l'abstention
de la danse en général et l'observation du repos les
dimanches, aucune autorité ne peut contraindre les
citoyens a se soumettre a ces prescriptions.
Considérant en second lieu que dés Ia constitution
du 3 septembre 1791art. 17 et tit. 1", la liberté des
professions était consacrée sauf quant a leur exercice
a élablir les dispositions nécessaires pour empêcher et
réprimer les actes qui seraient nuisibles a la sociélé,
toute prohibition contraire blessant la liberté et l'óga-
lité des droits.
Considérant que la loi fondamentale des Pays-Bas
et la Constitution beige en confirmant la liberté indi-
viduelle des citoyens, ont maintenu cette liberté des
professions.
Considérant, en troisième lieu, que l'art. 155 L. F.
portait de même que l'art. 78 L. com. que les rè-
glements et ordonnances des administrations commu-
nales ne peuvent être contraires aux lois ni aux rè-
glements d'administration générale ou provinciale
que Ie litre XI L, 16 aoüt 1790, art. 3, n° SO, neporte
pas davantage atteinte a la liberté des professions,
puisqu'il confie a Ia vigilance et a l'autorité des corps
municipaux le maintien du bon ordre seulement dans
les spectacles, jeux, cafes, églises et autres lieux pu
blics; que Ie droit de fixer uneheure pour la clóture
des cabarets dérive de cette prérogative et de celle de
faire respecter le repos des citoyens que les art. 96
et 97 1. communale ne donnent au collége des bourg-
mestre et échevins que le droit de prendre les me-
sures propres a assurer la süreté, la moralité et la
tranquillité publiques relativement aux personnes et
aux lieux notoiremen.t livrés a la debauche et la sur
veillance des spectacles, que l'on pourrait dés lors
soutenir que les autres objets dont parle Ia loi de
1790 sont soustraits a leur vigilance et a plus forte
raison les professions auxquelles, suivant l'art. 2 I.
21 mai 1819, la patente dunne la facullé des'exer-
eer pendant le temps pour lequel elle a été délivrée
et partout oü Ie patenté le jugera convenable.
Attendu que l'état de joneur de violon, inséparable
de celui de maitre de danse, est comme cette profes
sion dans ce dernier cas que leur exercice ne peut,
par conséquent, être entravé par aucune disposition
communale, pourvu qu'ils se conforment a la police
des cabarets, lorsqu'ils se praliquent dans ces lieux
et enfin, qu'on ne concoit pas pourquoi le violon plu
tót que le tuba, Ie trombone, la grosse-caisse, les
cymbales et autres instruments plus bruyants, se
raient seuls soumis a des restrictions.
Attendu ultérieurement que ce serail violer loutes
les lois précitées que d'interprèter dans ce sens et
d'appiiquer a l'espèce l'art. 9 d'un règlement, lequel,
sans être abrogé, ne s'applique presque plus a aucune
des contraventions qu'il prévoit, et qui du reste est
ainsi concu li est dcfendu de donner bal, spec-
tacle, de jouer du vio'on et de danser dans des ca-
barets et autres lieux publics, sous le territoire de
la ville de Poperinghe, sans en avoir obtenu la per-
mission parécrit du maire de la ville.
Attendu qu'il suil de tout ce qui précède que Ie
prévenu Vandendriessche, patenté comme maitre de
danse, avait par suite le droit de jouer du violon,
pour faire danser ses élèves, même le dimanche, jus-
qu'a l'heure de clóture des cabarets; qu'il s'est con-
forméa tous les articles du règlement qui lui étaient
applicableset qu'il y a lieu, suivant Particle 159,
Inst, erim., de le renvoyer des poursuites, etc.
lie vol des oiseaux.
Beaucoup de savants physiciens et d'ornitologistes
éminents sont d'avis que les oiseaux voyageurs ne
peuvent naviguer que contre le vent, dont l'opposi-
tion leur présente un appui et lisse en même temps
leur plumage qu'ébourriferait le vent arrière. Cette
opinion est très-soutenable en ce qui concerne les
échassiers, espèces maigres, efiilées, légères, habil-
lées d'un èpais duvet comme d'une douillette de soie
trois fois trop large pour leur corps, pourvues en
outre de longues pattes, ainsi que leur nom l'indique,
et d'un long bec emmanché d'un long cou, toutes
armures qui semblent desiinées a fournir la marche
vent deboutmais la conformation physique des cou
reurs, des granivores, des insectivores, dont beau
coup sont mauvais voiliers, interdit formellement
aux espèces (je ces derniers ordres cette allure hé-
roïque.
On marche a faux vent (vent arrière) sur Ia bécas-
sine, paree qu'on sait que la bécassine, qui pique
dans le vent, va rebrousser sur le chasseur; mais, au
contraire, quand il marche a la perdrix et a la caille,
le chasseur prend le vent, paree qu'il sait que les
espèces lourdes fuiront avec le vent. Dans les pays oü
l'on chasse la perdrix a courre avec des lévriers, on
la force a voler contre le vent; elle a l'aile rompueau
bout de deux ou trois vols.
Ces observations ne sauraieut être sans intérêt,
elles sont instructives pour qui veut chasser avec
intelligence et expliquent une foule de faits qui dé-
concertent parfois le chasseur vulgaire. Vous quittez,
par exemple, soleil couchant, une queue d'étang, un
sarrasin, un chaume oü votre braque vous levait des
cailles, a chaque pas. Or, deux heures d'une belle
nuit sulïisent pour vider la plaine et pour faire abou-
lir aux plus honteuses bredouilles les espérauces les
plus légitimes de succes. Si les cailles volaient contre
le vent, ce fait n'aurait pas lieu.
Le savant genevois Hubert a établi parmi les oi
seaux une distinction entre les rameurs et les voiliers.
Les rameurs selon lui, sont les oiseaux munis de
rames assez fortes pour remonter le courant, ou d'ai-
les assez vigoureuses pour voler contre le vent. Ces
oiseaux sont, parmi les rapaces, les fauconsqui ont
l'aile laillée en faulx et chez lesquels Ia deuxième
rémigeest la plus longue. On les a compares juste-
ment aux navires a vapeur qui conservent parfaite-
ment leur route contre vents et marées. Les voiliers
sont les pauvres oiseaux, semblables aux navires
voiles, que le vent ballotte a sa guise, et qui sont
malbeureusemeut tenus de compter avec lui.
Variétés.
On a souvent calculé ce que valait a tel chanteur
chacune des notes de son róle. Savez-vous que la
Malibran recevait a Londres, a chaque représenta-
tion au théêtre de Drury-Lane, 150 livres sterling
(3,750 fr.).
La Grisi, pour chanter New-York dans une so-
lenpité musicale, 400 liv. sterl. (10,000 fr.)
La rpême, en une seule soirée donnée a Londres, a
repueilli 60,000 fr.
Lablache, pour chanter deux fois, 150 Ijvres
(3,750 fr.).
Le même, pour une seule lecon donnée la reine
Victoria, 1,000 fr.
Le deuxième bénéfice de Ia Taglioni a Saint-Péters-
bourg, a rapporté 51,000 roubles (204,000 fr.); pen
dant la représentation, l'empereur lui fit remettre un
bouquet de myosotis, composé de diamants et de
turquoises.
A Hambourg, cette artiste a recu 3,750 fr. par
chaque soirée.
Je ne sais quelle cantatrice demandait l'empereur
de Russie une somme qui lui paraissait exorbitante.
A ce prix-la, s'écria-t-il, je payerais trois maré-
chaux 1 Que votre majesté fasse chanter ses maré-
chaux, répondit-elle.
Dans leur bon temps, Mario et l'Alboni ne chan-
taient jamais moins de 2,000 francs par soirée, et
Tamberlick, chaque fois qu'il donuait son ut dièze,
recevait 2,500 fr. Herz et Thalberg ont rapporté cha-
cuu plus de 300,000 francs d'un seul voyage en
Amérique. Quand a Jenny Lind, elle aurait pu ache-
ter Ia Suède avec les dollars du Nouveau-Monde. On
sait ce que la Patti gagnait par soirée.
Ce n'est pas seulement les chanteurs et les chan
teuses pour qui l'on fait ces folies. Les autres artistes
ne leur doivent guère Paganini donnail des lecons a
2,000 (deux mille!) francs chacune. On ne dit pas
s'il en donnait beaucoup.
On a offert en Italië, a Rossini, un million pour
six rnois, s'il voulait jouer (ui-même le róle de Fi
garo.
En 1834, Harel, directeur de la Porte-Saint-Martin,
proposa très-sérieusement a Alexandre Dumas de
représenter le personnage d'Antony dans le draroe
de ce nom qui avait alors un grand succès et que
Bocage abandonnait peur jouir de son congé dans les
départements.
Dumas... hésita. On sait que ce drame, qui, part
l'idée première attribuée a Emile Souvestre, a, dit-on,
été écrit dans le paroxisme d'une passion que Dumas
éprouvait pour madame Mélanie Waldor,est unecréa-
tion individuelle, une sorte d'exception dont I'auteur,
avec ses goüts, ses penchants, ses passions, sa fougue
de jeune poëte, semblait la personnification vivante.
A le voir, a I'entendre alors, on ne pouvait douter
qu'Alexandre Dumas ne füt saisissant dans ce róle.
II hésita, comme nous l'avons dit, pendant quelques
jours. Harel offrit 2,000 fr. par soirée a l'auteur-ac-
teur, mais cette idéé n'eut pas d'exécution. bien qu'un
jour une affiche portant ces mots a Antonydrame
en cinq actes, par M, Alexandre Dumas. Le róle d'An
tony sera remplipar M. Dumas enpersonne, eüt été
cummandée a l'imprimeur, madame Dondey-Dupré.
Pendant la nuit, Dumas se ravisa.
Dickens a gagné plus d'argent lire ses romang
qu'a les vendre au libraire. Toute exhibition pique la
curiosité de 1'Anglais. En France, les écrivains sont,
pour la plupart, payés a la ligne. On se rappelle en
core les discussions de Charles Nodier avec un di
recteur de revue. Le directeur ne voulait pas payer
les bouts de lignes.
Effacons-les, disait I'écrivain.
Et le litre, reprenait Ie directeur, je ne peux
pourtant pas payer le titre car enfin ce n'est pas
une ligne de votre prose.
Rien de plus simple répondait paisiblement
Charles Nodier. Ne mettons pas de titre. Je ne tiens
pas au titre, moi. Mais si vous en voulez un,
payez-le.
Et la signatures'exclamait encore l'impressa-
rio. En conscience, je ne dois rien pour la signa
ture.
Très-bienótons-la. L'article ne sera pas si-
gné.
Mais pas du tout; je tiens, moi, a ce qu'il
soil signé
Vraiment! vous y tenezl remeltons la signa
ture. Mais payez-la.
Et l'autre payait.
A l'académie e'est Banville a qui j'emprunte ces
détailsa 1'Académie, pour la prochaine élection on
parle de l'archevêque de Paris, Mgr Darbois, et
toujours de M. Autran. Un prélat, la bonne heure
cela est fashionnable et bien porté; mais un poëte,
pourquoi faire? AhI Ie malheur, l'irréparable mal
heur, e'est que deux ou trois des génies de ce siècle,
Victor Hugo, Musset, et en dernier lieu ce fier grand
homme qui, en peignant la lutte de Jacob avec
l'Ange a la chevelure de feu, peignait sa propre vie,
Eugène Delacroix, aient replié et meurtri leurs ailes
pour entrer dans une telle cagel
A l'époque oü I'auteur d'Hernani fit cette faute, un
vieux romantique enthousiaste, qui a eu raison de
mourir, s'écriait justement Victor Hugo acadé-
micien, e'est comme si Martin Luther avait accepté un
chapeau de cardinal
Choses quelconques.
On communique a la Gironde Ia curieuse circulaire
suivante
Monsieur et vénéré confrère
Une familie riche de ma paroisse, cruellement
éprouvée par la perte de plusieurs de ses membres,
désirerait trouver des prêtres qui voulusseDt se char
ger de dire des messes pro defunctis a leur inten
tion.
Le nombre, qui est considérable, sera subor-
donné aux conditions proposées si on les accepte,
au lieu d'argent, pour les honoraires, on voudrait
donner de bon vin de Médoc, dont, préalablement, on
enverra, a ses frais, un échantillon.
C'esl, comme vous Ie voyez, une occasion très-
favorable pour s'approvisionner, sans bourse délier,
d'un vin unique dans le monde, et si légitimement
apprécié par tous les gourmets. II y en a aussi de
blanc.
On peut s'adresser directement a moi, ou, si on
le préfère, a M. Lucas, homme d'affaires de M. An-
dron, a Civrac-Médoc, arrondissement de Lesparre
(Gironde).
Dubosch, curé.
(Gommuniquez ceci aux confrères.)
Bordeaux, impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 11
Le lieutenant d'un navire francais, ayaut entendu
vanter plus d'une fois l'adresse des tailleurs chinois,
voulut la mettre a l'épreuve; il envoya done l'un