qui a élé fait au corps enseignant et celui qu'on fait a l'armée, et cependant, ne peut-il arriver qu'un officier meure sans avoir tiré l'épée, tandis que l'ins- tituteur lutte toute sa vie, vaillant et ignoré, contre l'ignorance, eet ennemi obstiné du genre humain. A prés une longue carrière, l'instituteur s'éleint obscuréraent, accablé de fatigues et de maux, avec une pension dont le chiffre dérisoire ne semblequ'une aurnóne, tandis que FofHcie.r,:.accueilIi partout, tenant dans. Ie monde une place brillante, assuré contre toules les misères de la vieillesse, se retire, après une existence généralement facile, avec une pension supérieure de beaucoup au traitement d'activité de presque tous nos instituleurs des campagnes. Est-ce juste? Non, et voila pourquoi les cadres de l'enseignement sont vides et pourquoi on ne trouve pas Ia moitié des instituteurs dont on aurait besoin pour donner a ('instruction publique tous les deve- loppements nécessaires. Un grand peuple sera celui chez lequel le budget de l'instruction publique sera jugé au moins aussi important que le budget de la guerreet oü, avec le temps, il pourra l'emporter sur celui-ci. Car qui ne doute que, si l'instruction était générale, les guerres ne devinssent infiniment rar-es, paree que les nations, plus instruites, seraient plus civilisées, plus sages, et ne feraient pas du patrio tisme un sentiment de rivalité, de vanité niaise, d'exclusion et de haine,. Libéraux, songez a vos devoirs 1 L'instruction, voila l'ême de votre programme, la fiase de vos ré- formes. Laissez vos ennemis pousser de vaines cla- meurs; créez des écoles, toujours des écoles; avec ces écoles et vos institutions, vous ferez un peuple. (Echo des Flandres.) Cour d'Assises,. de la Flandre Occidentale. Voici les noms des personnes appartenant a l'ar- rondissement d'Ypres et désignés par le sort pour faire partie du jury de la 4me session qui s'ouvrira a Bruges, le 24 novembre, sous la présidence de M. le conseiller Debouck MM. Robaes, Félix, rentiers Ypres. Van Noost, receveur communal a Hooghlede. Mahieu, Pierre, nolaire a Ypres. Malou, Jean-Baptiste, propriétaire, a Vlamer- tinghe. Therry, Jean-Francois, notai.re a Neuve-Eglise. Rabau, Louis, brasseur a Ypres. Delmotle, Desire, fabricant a Ypres. De Codt, Jules, propriétaire a Ypres. FAITS OIFEBSS. L'Angleterre nous offre, en ce moment, la plus poétique des spéculations. [I s'agit du Journal des Amoureuxune innovation que rendraient dange- reuse la légèreté et la furia francese, et sur laquelle nous emprunlons quelques détails a VUniversel: Ce n'est pas d'amours de fantaisie, de passion de parade, de sentiments imaginaires et en I'air qu'on fail étalage dans cette officine de publicité aussi sé- rieusement conduite que les grandes boutiques poli- tiques et mercantiles. C'est la vie réelle qui s'épa- nouit dans les colonnes de ce journal. Chacun peut venir et y déposer le tourment de son cceur, ses élans, ses inspirations, ses désirs, ses espérances; ce qu'il offre, ce qu'il demande..., moyennanl finance, bien entenduen Angleterre, rien ne se donne, rien ne se prête sans cela. Voici quelques indications 4468. Le 17 mars, a Sadler's-Well; une jeune personne était au premier rang de I'amphithéAtre, k droite, septième place. Robe blanche, ceinture bleue avec franges de même couleur, bouclé d'acier, cha- peau de erêpe blanc et fleurs de Forget me not; che- veux blonds, frisés naturellement. Un gentleman dé- sire savoir si la jeune personne est fibre Elie a uu signe brunissant prés de I'oeil droit, presque sur la pommette. 5344. Réponse. La jeune fille de Sadler's- Wells, au signe brunissant, est fibre. Que désire le gentleman 6022. Réponse. Le gentleman sera a Hyde- Park, le 42 mai, a midi. II portera une rose a la bou- tonnière d'un habit vert. S'il ne déplait pas, après avoir élé charmé, il fera connaitre ses intentions, etc. J'aisuivi patiemment toute cette correspondence, qui a fini par ,un mariage au mois de septembre. Les mêmes habitudes de correspondances amou- reuses existent en Allemagne, oü il est assez rare qu'un mcriage ne soit pas précédé d'un stage dans le genre de celui auquel consentit le patri,arche Jacob avant d'épouser Rachel. Les chevaliers d'industrie d'Outre-Manche out, paralt-il, adopló un nouveau systèrae d'exploitation qu'ils commencent a pratiquer dans nos campagnes. II ne s'agit plus de petits paquets ou de lettres de grande valeurarrivés de l'étranger a I'adresse de telle ou telle personne, qu'on engageait acquitter au préalable des frais de poste considerables. On lance aujourd'hui dans les villages et les petites villes des circulaires annoncant qu'une société anglaise vien.t de se former a Londres, dans le but de venir an aide aux petits commer^ants en leur ouvrant un crédit de 6,000 fr. au moins, a 6 p. c. par an. Les per sonnes qui désirent avoir un compte ouvert sont priées d'envoyer au siége de leur société leurs adressé, profession, nom, etc. Aussilót que quelqu'un s'est iaissé prendre cette amorce grossière, le bourgmestre de la commune recoit a son tour une lettre par laquelle on lui de mande des renseignements sur la personne qui solli- cite un crédit. Ces renseignements obtenus, la com pagnie d'escompte adresse a I'intèressé une lettre ainsi concue Monsieur, ayant pris des renseigne ments sur votre probité, nous avons I'honneur de vous annoncer qu'un crédit de 6,000 fr. vous est ouvert. Pour tous frais d'enregistrement, vous êtes prié de nous envoyer 4 00 fr. que nous débitons a votre compte. Inutile de dire que dès qu'iis ont ejrapoché cette somme, on n'entend plus parier des filous. II suffira, croyons-nous, de signaler ce nouveau genre d'exploi- tatjon pour Ie déjouer. Etoile I'ne lettre de Lesurqnes. M. Méquillet, tuteur des enfants de Lesurques, et qui poursuit avec une infatigable activite la révision de cette grande et lamentable iniquité, que l'on dit couverte par l'impossibiljté de porter atteinte a la chose jugée, adresse apxjournaux une lettre dans la quelle il annonce qu'il vjent de découvrir parmi les papiers dont ij est dépositaire depuis 45 ans, deux pages qui lui avaient échappé jusqu'ioi. II s'agit d'une feuille de papier a lettre. Sur la pre mière page, up ami du malheureux Lesurques, M. Descamps, lui écrit le 5 brumaire an V (Octobre 1796), après sa condamnatiön. II annonce la distribu tion d'un mémoire, faite le matin même aux deux conseils (les Cinq-Cents et les Anciens), au Directoire et aux ministrespuis il lui parle de sa femme, de ses enfants, qui agissent avec un zèle qui ne se dement pas et que ne peut même arrêter l'allération de leur santé, et l'assure de la fidélitè et de i'affection de ses amis. Enfin, il termine en demandant une réponse. Une lettre de toi adressée a moi, ce sera la pre mière faveur de ce genreelle me sera bien pré- cieuse. M. Méquillet ajoule a Lesurques aussitót, pour répondre, prend le pa pier même de son affectueux correspondant, et, sur deux des trois pages demeurées blanches(la quatrième est occupée par la suscription Au citoyen Lesur ques, délenu a Bicètre il rappelle quel a été pour lui l'emploi de cette fatale journée du 8 floréal précé dent, oü fut commis l'assassinat du courrier de Lyon. Malgré les angoisses de cette heure terrible, mal- gré le trouble qui devait alors régner dans son es prit, malgré la grande distance qui séparait le 8 floréal an IV du 5 brumaire an V (six mois, du 27 avril au 26 octobre 4 796), eet infortuné, sür de sa conscience, recueille ses souvenirs et les retrace avec les détails qui, dans leur netteté et leur précision, s'accordent d'une manière frappante, étonnante, convaincante, avec tous les témoignages entendus dans le cours de son affreux procés. Voici cette réponse, que l'on a fait autographier, véritable monument jiistorique, et qui sera lue avec le plus vifintérêt. C'est une nouvelle pièce, ajoutée a un dossier déja si complet. Les ciloyens représentants chargés du rapport de l'affaire du malheureux auraient désiré que j'eusse justifiè d'une manière plus frappante mon qlibi. Pou- vois-je produire d'autres témoins que les individus qui m'avoient vu ce jour-la 1° Le citoyen Legrand, bijoutier, maison Egalité, et qui j'allois tous les jours vers les 41 heures ou midy, lire les papiers publics; je puis protester que je n'ai jamais manquè un jour, on peut l'entendre sur ce fait. Le 8 florial, j'y étois a mon ordinaire, lorsque le citoyen Aldenhof, autre bijoutier, y est venu il a fait marchp pour une cuiellère a oiel a filet moyennant un petit écu, et il est convenu de lui porter le lende- main matin sa vieille cueillière et de s'arranger pour le poids avec led. Grand. J'ai emmené diner Aldenhof avec moi, et en pas sant, je lui ai fait voir le logement que j'allois occu- per nous y avons trouvé le décorateur et le froteur occupés a travailler. Rentrant chez moi ou plutöt chez mon parent, chez qui je logeois, j'y ai rencontré le cap. Hilaire Le- dru, dessinateur, qui étoit venu me demander a diner. Après le diner, je suis sorti avec Hilaire et Al denhof. Aldenhof nous a quittés pour ses affaires au coin de la rue Neuve-Egalité. Je me suis promené sur les boulevards avec Hi laire, et vers les Italiens nous avons rencontré Ie c. Geunot qui nous a dit arriver de Chateau-Thiery, et qui alloit remercier le citoyen Pollet qui lui avait prêté un cheval, nous avons pris ensemble un verre de liqueur et il m'a remis deux mille francs qu'il me devoit; et j'ai continué ma promenade avec Hi laire. Lorsque je l'ai quitté, je suis allé chez la citovenne Bargence oü j'allois régulièrement le soir faire ma par tie de domino. o Vers les neuf hpures, je suis rentré chez moij'ai trouvé le citoyen Baudans, peintre, que je voyois as- sèz souvent qui jouoit une partie de domino avec mon cousin II a soupé avec nous, et sur l'invitation que je lui ai faite de venir diner le lendemain avec nous, il m'a observé qu'il montait la garde je lui ai dit que j'avancerois mon diné et il a accepté. Depuis Ie mois de fructidor jusqu'au 20 floréal, je n'ai jamais découché. Ces faits ont été attestés par toutes les personnes ci-dessus citéesc'est tout ce que je pouvois faire pour ma justification, Types de Chasseurs. Le chasseur gandiu est un des bouffons les mieux réussisde toute la troupe. Le chasseur gandin ne voit dans la chasse qu'une chose, a savoir un prétexte pour se revêtir d'un habit de velours avec boutons ornés de têtes de san- gliersil ajoute a cela une casquette en forme de cantaloup et une paire de guêtres quelles guêtres l Le chasseur gandin y tiendrait tout entier. Elles lui montent jusqu'a la taille, jusqu'aux aisselles, jusqu'au cou peut-être. Complétez le tableau par une carnassière neuve.une poire a poudre luisante comme une cuisine hollan- daise et un fusil passé par les cosmétiques comme une jolie femme. Ainsi accoutré, le chasseur gandin trouve cent cin- quante raisons pour se promener le jour de son de- part, la veille parfois, sur la ligne des boulevards, dans les rues, sur les places. II rend visite a tous ses amis a l'un, pour lui em- prunler un manteau qu'il n'eut jamais; l'autre,pour lui promettre une bourriche de gibier. En réalité, a l'un comme aux autres, pour se montrer dans I'ap- pareil de ses prouesses cynégétiques. Son bonheur est surtout complet s'il peut remor- quer a sa suite un semblant de chien. Le chien voila qui pose et fait retourner les passants, et donne de la consistance 1 Une fois en waggon, le chasseur gandin passé le temps du voyage a se lécher les ongles, a regarder ses favoris dans une petite glace, a friser sa moustache, a passer devant les glacés de chaque station oü il y a un buffet. Que lui importe ensuite la question des perdrix, des lièvres, desfaisans? II visait la badau- derie de ses concitoyens; il l'a attrapée, le reste n'est plus rien pour lui. Comme contraste avec le précédent, voici venir le chasseur sauvage Chodru-Duclos du coup de fusil. Le chasseur sauvage met autant de soin a délaisser sa mise que son collègue a parer la sienne. C'est qu'il ne veut pas être pris pour un chasseur pour rire; mille cartouches 1... pour un fréluquet! nom d'une capsule 1 Aussi a-t-il revêtu avec soin son pantalon de loile bleue rehaussée de plusieurs pièces de cou leur plus foncée. Ses coudes sont raccommodés ainsi que ses souliers sur sa tête penche crênement un feutre séculaire sou fusil est noir de poudre, on di- rait qu'il l'a maquillé. Et il faut l'entendre parler. La chasse, monsieur!... c'est une passion dé-

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 3