II est impossible que de telles saignées faites notre infanterie, déja si maigrement constituée, ne I'af- faiblissent pas de la manière la plus fècheuse. Ces fails, sur lesquels nous aurons a revenir, et t> d'autres encore que nous tenons en réserve, ne dé- montrent-ils pas clairement que la Chambre et le pays opt été trompés lorsqu'on a eu l'audace de leur afliriner solennellement que les minislres du roi n'avaientpoint favorisé lesenrólements contrele Mexique, et que lous les agents du pouvoir s'é- d taient borrrés a ne pas faire opposition au recrute- ment? Nous n'avons pas besoin de faire ressortir la grav.ité des fails révélés par la Paix. Quelqu'opinion que l'on ait de la légalité des enrólemenls mexicains, que l'on soit ou non partisan de l'expédition du Mexique, si les faits affirmés par M. Coomans sont exacts, il n'y aura, dans tout le pays, qu'un cri de blóme pour le ministère qui a osé dénier, en plein Parlement, loute participation, oflicielle ou o(Ticieuse,dans cetle affaire. Quant a nous, nous voulons cróire que Ie gouverne ment saura se justifier de 1'accusalion de duplicité et d'impudence que M. Coomans fait peser sur luimais si notre attente devait ètre trompée, si M. Coomans était en mesure de prouver les faits qu'il avance dans la Paix, nos sympathies politiques nesauraient faire taire le cri de notre conscience et nous nous associe- rions de tout coeur au blame que la Chambre ne man- querait pas de formuler. Libre ou esclave. Dans notre numéro de .dimanche dernier, nous avons publié le texte de la lettre de remerciement adressée par le Saint-Siége a M. le comle Duval de Beaulieu a propos de son livre in.titulé De I'erreur dans I'Etat libre et nous avons fait ressortir l'énor- mité des doctrines émises par Pie IX en matière de gouvernement. M. le comte Duval de Beaulieu a senti lui-même l'énormilé de ces doctrines, car il cherche les atténuer dans une lettre qu'il vient d'adresser VEcho du Parlement et dont nous reproduisons le passage Ie plus saillant Je soutiens done que l'on peut être fidéle observa- iteur de la Constitution beige tout en élant soumis aux Encycliques de Leurs Saintetés Grégoire XVI et Pie IX. Remarquez bien que je ne cherche atténuer ni les déclarations de principes que renferrae ces docu ments, ni l'obéissance qui leur est due. Mais le cardi nal Pacca lui-même, chargé par le Pape Grégoire XVI d'expliquer a M. de Laroennais le sens de l'Encycli- que, lui écrit que dans certaines circonstances la pru dence exige de tolérer certaines libertés comme un moindre mal, tout en interdisant de les considérer comme un bien en soi.Done lorsqu'une aberration d'esprit empêche de comprendre ou de vouloir le bien, et que l'établissement de certaines institutions en elles-mêmes pourrait entrainer des désordres plus grands que le bien que l'on pourrait espérer, alors la tolérance et des transactions sont légitimes et salu- taires. Aussi l'Eglise ne songe-t-elle pas a empêcher les calholiques d'observer loyalement une transaction légitimée par les circonstances, comme l'est la Cons titution beige; elle le leur ordonne même. II n'estdonc pas nécessaire pour accorder la sou mission a l'Eglise avec la soumission a la Constitu tion de s'appuyer sur cetle distinction entre le domaine politique et le domaine religieux. Je ferai obser ver en passant que si M. de Lamennais a proclamó son indépendance dans la sphere politique en tout et pour lous, d'une manière absolue, je suis assure que les calholiques beiges, M. de Haussy, entr'autres 'n'ont pas poussé jusqu'a ce point cette déclaration M. de Lamennais lui-même l'avait dénoncée comme hérétique avant sa chute, ce qui ne l'a pas empêché de tomber plus tard danscelle erreur. Les catholiques se déclarent indépendantsde l'épiscopat, a dit M. de Gerlache au congrès de Mali nes,dans la sphère politique proprement dite, l'ad- ministration et tout ce qui traite des intéréts maté- riels, l'Eglise ne le leur défend pas, mais quand aux questions politiques qui touchenta la religion et au domaine de la conscience, instruction, cultes, cime- tières.etc., n'ont-ils pas monlré qu'ils revendiquenl la liberté d'agir comme des catholiques. Ils necherchent, point a imposer cette manière d'agir, mais ils récla- ment lajouissance de la liberté égale pour tous pro- - clamée par vous-mêmes. Evidemment, M. le comte Duval de Beaulieu a mal lu la lettre du saint Père ou bien il recule devant Vexorbitance des théories ultramontaines qu'elle énonce. II nous suffira, pour le démontrer, de réta- blir le texle de cette lettre, précieuse a conser ves a Mais il en est quelques-uns qui, admettant que l'on doit se soumettre aux décisions du Saint-Siége en tout ce qui concerne la religion et les mceurs. n'ont pas cru qu'il en fht de même lorsqu'il s'agit du gouvereement de la société civile, et ont pensé qu'il fallait alors s'en rapporter plutót a son propre juge- menl, comme si ce genre de gouvernement n'étail pas soumis aux lois du juste et de l'honnéte, et comme si la meilleure manière de conduire les peu- pies ri1 était pas tracée par les saintes Ecritures, dont l'Eglise est l'interprète. Fasse le ciel que votre ou- vrage obtienne un résullat qui n'a pas été obtenu jusqu'ici complétement, e'est-a-dire que ces hommes reconnaissent qu'ils se trompenl lorsqu'ils regardent comme bon en soi-même et utile et s'efforcent de propager ce que la situation et la force des circons tances conseillent de tolérer pour éviter de plus grands maux. Le simple rapprochement des deux textes en dit plus que tout ce que nous pourrions dire ce n'est pas seulement dans les questions de I'ordre moral et religieux que Ie Saint-Siége réclame la soumission de tous les Ills de l'Eglise cetle soumission il I'exige également pour tout ce qui concerne le gouvernement de la société civile. L'ordre est formel, impératif, ab- solu. 11 s'agit de s'y soumettre on bien d'arborer comme nous le drapeau de la révolte. On écrit de Maeseyck a 1 'Echo du Parlement II suffit, disait récemment 'VEcho du Parlement, qu'il y ait dans une commune une familie riche, pour qu'il s'y fonde aussi tót un couvent. G'est malheureu- sement trop vrai. II serait bien utile que dans chaque ville, dans chaque commune, on s'entendit pour mettre en lumière cette vérité et tracer les origines des communautés religieuses. Que de révélations cu- rieuses et instructives jailliraient de cette enquête volontaire sur un point qui doit échapper aux inves tigations de la statistique officielle 1 Permettez-moi dejoindre l'exemple au précepte et de vous raconter comment nous avons été dotés d'un couvent. Nous avions ici, il y a quelques années, un phar- macien qui passait pour posséder une grande fortune, due moins a la pratique de son industrie qu'a des spéculations sur la nature desquelles la malignité pu- blique s'exe^ait fréquemment. On disait que cet industrie!, qui n'avait pas d'enfants, partagerait sa mort ses biens entre des établissements de bienfai- sance et quelques collatéraux peu favorisés de la fortune. Mais on comptait sans la malice mona- cale. Les croisiers du monastèrede Sainte-Agathe, dans le Brabant septentrional, ces mêmes croisiers dont votre excellente correspondance de II filande vous a narré les exploits politico-judiciaires, eurent venlde ce qui se passait a Maeseyck, et ils nous députèrent deux de leurs pères les plus retors en I'art de chasser aux héritages. Ges limiers de succession ne furenl pas plutót chez nous qu'ils s'emparèrent du foyer et de l'esprit du vieux pharmncien. lis ne sortaient plus de chez lui, si bien qu'on Ie vit, lui qui jusque-la s'était plu a ar- roudir d'année en année ses biens-fonds, s'en dépouil- Ier peu a peutantót il vendait une ferme, tantót il vendait un champ; après c'était une maison dont il faisait argent, et ainsi de suite. Mais ce qu'il y avait de plus étrange, e'estqu'a mesure qu'il se dépouillait, l'avoir des bons pères augmentait. Eux qui étaient venus chez nous sans sous ni maille, ne tardèrent pas a acquérir la petite habitation qu'ils avaient louée prè^la prairie voisine; ce fut ensuite Ie tour des an ciens immeubles d'un couvent nationalisé par la revo lution. lis n'éiaient plus deux d'ailleurs la maison- mère de Sainte-Agathe les avait renforcés de plusieurs compagnons. Bref, quand Ie pharmaeien mourüt, il n'y a pas bien longtemps, ses collatéraux ne trouvèrent ni im meubles ni équivalent en argent. Cette fortune avait fondu du vivant même de son possesseur. Mais, en revanche, Maeseyck s'était enrichi d'un couvent qui promet d'accroitre, d'embellir et d'y faire peser son influence. La Presse a émis le voeu que dorénavant les hópi- taux et particulièrement l'Hótel-Dieu dont on s'oc- cupe, fussent construits en dehors des villes. Cu journal appuyait ce voeu de considerations impor- tantes. La Presse publie a ce sujet la lettre suivante que lui adresse un ingénieur civil, M. Dinan. Cette lettre trouve son application partoutvoila pourquoi nous la reproduisons Vous êtes dans le vrai lorsque vous soutenez que les hópitaux doivenl ètre situés en dehors des centres de population. Vous avez avec vous l'assen- timent de lous les hommes de science médecins, ingénieurs, architectes, et même celui des pauvres malades. Toutes les raisons que vous avez fait ressortir sont fort justes; il faut y ajouter celles-ci, qu'il suf fit de signaler pour que tout commentaire soit su- perflu i> 1° Les cas d'épidémies 2° Les cas d'incendies 3° L'écoulement des matières d'hópitaux se dé- versant dans les égoüts de la ville, et venant ensuite se fondre dans les 'eaux du fleuve traversant la grande cité. Les matières d'hópitaux prennent Toutes espèces de drogues en décomposition. (Certains poisons s'emploient en grande quantité.) i) Tous les résidus en putrefaction provenant du corps humain et trés-souvent de passage de plaies dangereuses. Qui ne se rappélie ce que sont devenues les eaux si limpides du ruisseau de Montreuil traversant le bois de Vincennes a Saint-Mandé quand les égoüis de l'hópital militaire sont venus déboucher dans ce ruisseau? Le bois de Vincennes, précisément oü se trouve le lac de Saint-Mandé, était posilivemenl em- poisonné. Si vous obtenezgain de cause et que l'Hötel-Dieu soit établi en dehors de Paris, je vous assure, Mon sieur, que vous aurez bien mérité des populations. Recevez, etc. Dinan. Ville d'Ypres. Cohbii CoHxcsti.. Séance du 13 No- vembre 1861. Le Conseil s'est réuni extraordinairement pour Ia discussion du projet debudget pour l'exercice 1865. La séance présentait un inlérêt inaccoutumé, non- seulement paree qu'il s'y agissait de l'emploi des deniers des contribuables et que P-examen du budget ouvre un vaste champ aux observations, mais encore et surtout paree que des crédits nouveaux devaient être sollicités par le Collége pour l'exécution de grandes améliorations matérielies et morales. Tous les membres sont a leur posle. Elle s'ouvre a neuf heures un quart par la lecture et l'adoption du procés-verbal de la précédente réu- nion, après quoi M. le président donne lecture du chapitre du Rapport sur Vadministration de la ville en 1863 qui traite des finances. II résulte des décla rations el des chiffres produits que, les dépenses nécessaires croissant d'une part et, d'autre part, les revenus de la ville ayant diminué par suite de la suppression des octrois, il résulte que Ie boni en caisse sera promptement épuisé et qu'il faudra re- courir aux credits extraordinaires. M. le président déclare dés a présent qu'd sera indispensable de voter, pour une nouvelle période, le maintien de la perception des dix centimes addilionnels. Quelle impression fera sur les contribuables, qui supportent toujours impatiemment la prolongation d'un impót extraordinaire et exceptionnel, cette de claration en quelque sorte préliminaire au budget, nous n'avons pas a la rechercher ici. Nous ne nous occuperons pas non plus en ce moment des res sources que la ville pourrait se créer peut-être nous avons hate d'arriver a ce qui a fait l'objet de la discussion. Nous essayerons de présenter de cette séance, qui n'a pas duré moins de trois heures, un résumé aussi complet et aussi exact que possible. Mais donnons d'abord les principaux ohiffres du budgetnous verrons après les articles qui ont suscité des observations ou provoqué des inter pellations. Au Chapitre I<r, recettes extraordinaires, nous trouvons 1. Excédant des années précéden- tes10,872 52 2. Autres recettes extraordinaires Recettes propres la ville7,905 00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2