JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT IPRES, Dimanche Deuxième année. N° 48. 27 IXoyembre 1864. Le tout payable d'a VANCE. PARAISSANT LS DIMANCHE DE CHAQUE SEMAINE. I'KIX 0',4I{«ïï|:M!^I' POUR LA BELG1QUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. L'OPINIOIV I'KIX DES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Laissez dire, laissez-vous hlimer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypresau bureau du journalchez Félix Lambin, imp. rue de Dixmude, 55. lib. On traite a, forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent ëtre adressés franco aw bureau du journal. ■Revision du Reglement de Association electorale d'Ypres. IX. Nous avons dit que le règlement actuel accorde au Comité des pouvoirs exorbitants, inconciliables avec les droits d'une association véritablement libre. II suffira, pour démontrer Ie fondement decette asser-^ tion, de rappeler certaines dispositions de ce regle ment suranné, qui semble avoir élé concu sur le plan de la regie monacale de saint Benoit bien plutót qu'ins- piré par une pensée libérale. Aux termes des articles 5 et 14, e'est au Comité et au Comité seul qu'ap- partient le droit de convoquer et de présider les assemblées générales; il y a bien une exception pour le cas oü 25 membres réclameraient par écrit une réunion extraordinaire, mais il n'est pas difficile de comprendre que ce droit de convocation, soumis dans la pratique a de pareilles entroves. n'offre a l'ini- tiative individuelle aucune garantie sérieuse. C'est encore le Comité, et le Comité seul, qui statue sur ['admission des membres c'est lui aussiqui prononce leur exclusion, sauf appel de l'exclus a l'assemblée générale, laquelle, comme nous venons de le voir, ne peut être convoquée que sur la demande de 25 mem bres. Enfin, comme couronnement du système, c'est au Comité, et au Comité seul, qu'est dévolue la mis sion de dresser la liste provisoire des candidats pour les Chambres, pour le Sénat, et Ie Conseil pro vincial, prérogative qui équivaut, dans la réalitédes choses, au droit direct et absolu de les désigner défi- nitivement. Nous pourrions rappeler bien d'autres dispositions ernpreintes du même esprit d'absorption et nous ne nous ferons pas faute, a l'occasion, de les signaler a la vigilance de nos amis. Pour le mo ment, ce serail nous écarter de notre sujet. On nous dira Sans comité il n'y a pas dissocia tion possible. Eh, non, sans doute; mais est-il bien nécessaire qu'une association se dépouille, pour sub sister, de ses droits les plus précieux et abdique son initiative, son indépendance, son autonomie, au pro- fit de quelques-uns de ses membres? La est la ques tion, Quant a nous, nous n'envisageons pas Ie comité d'une association autrement que comme une sorte de pouvoir administratis chargé de veiller a ['execution des décisions prises par la communauté el nous nous refusons sans detour a lui reconnoitre d'autres attri butions que celles qui lui sont rigoureusement indis- pensables a cette fin. Qu'a l'époque oü les associations ont vu le jour, alors qu'on ne pensait qu'a leur don- ner une grande puissance électorale, on n'ait pas cru pouvoir mieux faire, pour arriver au but, que d'investir les comités d'une sorte de dictature et d'augmenter leurs attributions naturelles de toutes celles qu'on jugeait nécessaires au succes, c'est un point d'histoire ancienne dont nous n'avons pas a nous occuper icimais ce que nous affirmons et ce que nous croyons avoir surabondamment dè- montré dans Ie cours de ce travail, c'est que cette dictature n'a réalisé aucun des résultats qu'on en attendait, ni a Ypres ni ailleurs, et qu'elle a eloigné des associations un grand nombre de nos amis dont le concours aurait servi les intéréts véritables du libéralisme d'une manière bien plus efficace que l'omnipotence des comités, On en est revenu, d'ailleurs, des illusions des premiers temps. L'expérience n'a pas été perdue. A Bruxelles, a Liége, a Namur, a Charleroi, dans une foule d'autres villes encore, les associations ont réso- lument revendiqué leur liberté et rogné jusqu'aux plus Qxtrêmes limiles du nécessaire, les attributions de leurs comités. Ainsi ferons-nous c'est, du moins, notre ferme espérance, le jour oü nous serons apne- lés, a notre tour, a refondre notre ancien Règlemeut. Et d'abord, il est clair que si le Comité de notre Association doit être ramené aux proportions d'une commission purement administrative, il devient né cessaire de réduire des deux tiers au moins le nom bre de ses membres. Dans le système du Règlement actuel, on compreud sans peine l'ulilité d'un comité très-nombreux on voulait assurer la suprématie du comité sur l'Association elle-même, réduire a l'im- puissance l'opposition qu'il pourrait rencontrer dans les assemblées générales; il était tout simple de lui donner une force numérique telle qu'il n'eüt rien a redouter de ce cöté. De fait, il est rare que nos reu nions générales comptent au-dela de cinquante mem bres présents et, comme sur ce nombre de cinquante membres présents, vingt-sept apparbennent au Co mité, il va sans dire que toute opposition est vaine et qu'il ne reste a l'assemblée qu'a enregistrer les volon- tés de ses maitres et seigneurs. Mais du moment oü le Comité abdique sa dictature pour rentrer dans son róle veritable, il n'y a plus que du danger a Ie main- lenir sur Ie pied de sa force numérique actuelie. Cette force numérique elle-même n'est plus qu'un principe de faiblesse nuisible a Ia bonne exécution des resolu tions de l'Assemblée générale. Dès lors que le Comité n'a plus a s'occuper que de I'administralion des inté réts de l'Association et de l'exécution de ses volontés, plus il sera nombreux et moins bien sera faite la be sogne. Tout le monde, nous semb!e-t-il,doit demeurer d'accord avec nous sur ce point. Mais nous avons parlé d'un danger et nous tenons a le signaler. Admet- tons que l'Association, partageant nos vues, enlève au Comité les priviléges dont il jouit aujourd'hui, tout en maintenanl le nombre de ses membres tel qu'il est fixé par le Règlement actuel. N'est-il pas a craindre que, dans un avenir plus ou moins éloigné, le Comité ne profile de sa force numérique pour res- saisir en fait le pouvoir qu'il aura perdu en droit Et, a supposer qu'il se renferme rigoureusement dans ses attributions, n'est il pas vrai que, par la même qu'il aura conservé la majorité dans les délibérations de l'Association, son influence continuera, comme par le passé, a peser lourdement, trop lourdement sur les décisions des assemblées générales Les nouveaux règlements adoptés par les associa tions de Bruxelles, de St Josse-ten Noode, de Namur. d'Ath, de Charleroi, etc., ontdiminué, dans des pro portions considerables, le nombre des membres qui composent les comités a Namur, le comité ne compte plus que onze membres a Bruges, vingt, dont huit étrangers au chef-lieua St-J isse-ten-Noode, a Ath, a Charleroi, neufenfin, a Bruxelles, le comité de l'association libérale se trouve réduit, depuis 1862, a 15 membres, presque moitié moins que celui d'Ypres, qui en compte acluellement ni plus ni moins que vingt-sept, c'est a-dire trois fois autant qu'a Charleroi et a St-Josse-ten-Noode, deux cen tres électoraux bien autrement importants que notre arrondissement. Si ces chiffres, dont nous garan- tissons la parfaite exactitude, ne parlenl pas assez haut d'eux-mêmes a nos amis, nous renoncons a les convaincre. Nous avons énuméré plus haut quelques-uns des priviléges exorbitants que le règlement actuel attri- bue au Comité. De tousces priviléges, il n'en est pas de plus attentatoire aux droits de l'Association que celui qui confère au Comité le droit de dresser la liste provisoire des candidats pour les elections. II est bien vrai que ce droit n'est pas exclusif et que le règle ment accorde a chacun des membres de l'Association la facultéde proposer de nouveaux candidats; mais quel est l'homme de bonne foi qui osera soutenir que cette faculté n'est pas une pure fantasmagorie imagi- née pour couvrir l'odieux du privilege exercé par le ComitéT Encore si celui-ci était tenu de faire con- naltre a l'avance les noms qu'il porte sur sa liste provisoireL'opposition trouverait la une certaine garantie contre toute surprise. Mais non; c'est au moment même oü l'Association va être appelée a voter que cette liste apparalt pour la première fois, si bien que toute discussion devient impossible et qu'il n'y a plus qu'a souscrire bénévolement aux vo lontés du Comité, si mieux on n'aime se renferraer dans une vaine abstention. Est-la, nous le deman- dons, est-ce la de la liberté et ne comprend-on qu'une tyrannie aussi insupportable ne justifie que trop la repugnance qu'éprouve une foule d'excellents libé- raux a entrer dans notre Association? Comment, sur l'heure, a la minute, sans avoir eu un moment pour me recueillir, il faudra que je dise oui ou non sur une liste de candidats qui m'est présentée; on me refusera Ie temps de me concerter avec mes amis sur des candidatures nouvelles la liste est la, ce sera a prendre ou a laisser et on appellera cela uu régime de liberté, de libre discussion! En vérité, c'est pousser trop loin le mépris de la raison hu- maine que de croire qu'elle se laissera prendre des piéges aussi grossiers. [La suite au prochain n Le Sénat vient de rejeter, par parite de voix, l'ar- ticle 49 du projet de loi sur les bourses d'étude, qui soumet les fondations actuellement existantes au ré gime de la loi nouvelle. Cet article 49, comme l'a fait très-jusiement observer M. Malou, c'est toute la loi. On comprend sans peine, en effet, que si la loi pro- jetée ne doit régir que I'avenir, si les fondations an- térieures a sa promulgation doivent échapper au ré gime de garantie et de contróle qu'elle institue, elle devient inutile et laissera subsister les abus qu'elle avail préoisément pour but de réprimer. L'opinion libérale salt, depuis longtemps, ce qu'elle est en droit d'attendre d'un corps politique qui sem ble avoir pris a têche de contrecarrer toutes les aspi rations. Elle n'a oublié, ni l'adresse qui renversa le ministère Lebeau-Rogier, ni la loi sur les successions,

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1