Espéfóns que 1'Association libérale d'Ypres ne sera pas la deruière a suivre ces exemples. Ses chefs ont en ce moment une grande responsabilité. Profiteront- ils de l'heure favorable pour donner une nouvelle vie a notre Association, ou bien la laisseront-ils plongée dans un sommeil qui sera bientót mortel? End'autres lermes Serous-nous appelés a discuter la petition de 1'Association de Namur, qui ne lardera pas a nous parvenir et a nous occuper de la révision de nos statuts, conformément a la décision prise par l'as- semblée, ou bien ces projets seront-ils de nouveau enterrés, a cóté de tant d'aulres, dans les car tons Lorsque Napoléon, encore premier consul, fit pré senter le 25 floréal an X (15 mai 1802), le projet de loi porlant institution de la Légion-d'Honneur, Ber ber, cunseilier d'Etat, se prononca énergiquement contre le projet, en disant a que les partisans de l'égalité qualifiaient les croix de hochets. A quoi Bonaparte répondit a G'est avec des hochets que l'on mène les hommes. Le Conseil d'Etat n'adopta la loi que par 4 voix de majorité. Au Tribunat la majorité ne fCit que de 18 voix et au Corps législatif de 16 voix. Le public accueillit ce nouvel ordre de chevalerie avec une répugnance plus marquée encore, et ceux qu'on en investit d'abord en furent presque honteux, audire de Mignet, et le recurent avec une sorte de dérision. Dans notre pays, I'institution de l'Ordre Léopold rencontr^ de vives oppositions de la part de nos dé- pufésel le projet de loi même ne passa qu'a la majo rité d'une seule voix. Depuis lors, tous les ministères qui ont été au pouvoir ont fait du hochet une si prodigieuse consom- mation, qu'a l'heure qu'il est, le nombre des Beiges qui en sont décorés s'élève a environ 12.000, et Dieu sail ie nombre d'étrangers qui le portent a leur bou- lonnière 1 Notre heureux pays possède en outre plus de 85,000 mèdaillés de toute sorte Mais de l'èxcès du mal même naitra le bien, et déja combien de ces hochets ne sont pas recus au milieu d'un immense éclat de rire, et le jour n'est pas loin oü les plus décorés seront ceux qui ne le sont pas. L'archevêque de Maïines doit êlre le röi de la Bel- gique. C'est du moins ce qu'on peut conclure des sommations Téitérées que le Journal de Bruxelles et les autres feuilles épiscopales se permeltent d'adres- serauRoi pour lui intimer la défense de sanclionner la loi des bourses. L'archevêque a menacé de ne pas se soumettre a cette loi, malgré le vote des Cham- bres, malgré le verdict du corps électoral, malgré le signature du Roi aü bas du projet, malgré enfin l'im- possibili'té de constiluer une administration réaction- naire qui voulüt assumer la responsabilité d'un pa- feil acte. Eh bien! dès que l'archevêque a froncé le sourcil. Ja'Gouronne n'a plus qu'a se soumettre. A entendre ces casse-eous politiques, le Roi devrail subir les pas sions du clergé comme des ordres Souverains; il de- vrait oubliér trente-deux ans de sagesse et de pra tique loyale des institutions constilulionnelles pour faire une espèce de coup-d'Elal Est-il possible d'imaginer une politique plus aveu- gle et plus coupableï Peut-on manquer plus gros- sièrement au respect qu'on doit a une autunté irres- ponsable et a notre Constitution. Travaux publics. Nous avons déja fait remarquer, a plusieurs re prises, de quelle singulière facon s'exécutent les travaux dans noire ville, sous la suprème direction de notre échevin. Depuis que des travaux de pavage a neuf s'exé cutent dans la rue au Beurre, avec une lenteur prè- judiciable aux riverains, les vieux pavés sont traus- portés hors ville et déposés en tas énormes sur la route qui conduit de la porie de Dixmude au Quai, en dépit des règlements de police sur la voirie vici- nale. Non-seulement le passage de la route en est obstrué, mais ces dépóts présentent un danger per manent pour les nombreux habitants qui doivent la traversér, surtout le soir, au milieu de l'obscurité pröfonde qui règne en eet endroit. Nous appelons sur eet objet l'attention de qui de droit. Autre observation. Au commencement del'été, on a mis la main a l'oeuvre derrière la caserne de Cava lerie, pour opérer le voülement d'une partie de l'Y- perlée. Ce travail a été poussé sans interruption jus- qu'a l'achèvement de la section comprise entre l'en- trée de la rue Basse et la partie voütée donnant dans la rue des Trèfles, oü se trouve encore un espace, a ciel ouvert, de quelques mètres seulement. Nous ne comprenons pas pourquoi les travaux ont été sus- pendus, alors que la bonne saison permetlait encore l'achèvement complet. Tous indistinctement ont le droit d'être traités sur le pied d'une parfaite égalité et la première section étant voütée, la seconde ne devait pas rester en souffrance au grand prèjudice des pauvres habitants de ce quartier, qui conlinuent a être empestés par les exhalaisons malfaisantes que l'Yperlée dégage. Et puisque nous en sommes aux travaux publics, nous espérons que nos édiles feront droit a la juste demande des habitants de la rue du Thourout, en fa veur d'une nouvelle issue a créer de ce cóté de la ville. Ce travail d'utilité publique constitue en même temps un embellissement de la cité, et en ouvrant les relations avec l'extérieur, fera circuler la vie dans un quartier aujourd'hui complétement abandonné. Rendant compte de la séance du Conseil communal du 15 novembre, nous disions qu'un honorable con- seiller avail réclamé pour la ville une nouvelle issue par la rue de Thourout. Cette idéé a germé et porté promptement des fruits c'est la preuve la plus évi dente qu'elle est bonne et répond a un besoin réel. Nous apprenons qu'une ptèition, exposant sommai- rement a l'administration communale les divers mo tifs a l'appui de cette demande, circule dans nos murs et se couvre de signatures. L'ouverlure de cette issue coïnciderait avec la construction d'un pave se dirigeant directement de cette partie de la ville vers la route de Bruges, con struction en projet et dont les plans, pensons-nous, sont déja dressés. Lorsqu'on envisage tous les avantages qui doivent résulter de l'exécution de ce plan, on ne peut douter qu'il soit fail un accueil favorable a la pétition. Outre que ce serait un moyen sür et facile d'assainir et d'embellir promptement ün quartier longtemps dé- shérité et que cette raison, prise dans les limites de la plus étroite justice distributive, füt elle seule, se rait déjè suffisante pour prédisposer fortement en fa veur du projet, la question se double encore d'une garantie de süreté publique. En effet, le nouveau ca nal une fois construitet l'industrie, le commerce agglomérés autour du Bassin, comme c'est naturel, la circulation dans la rue de Dixmude augmentera dans des proportions triples et quadruples. Or, cette rue est fort étroite dans plus d'uu endroit et un mou vement aussi actif et aussi continu occasionnera bien des embarras pour les véhicules, bien des dangers pour les piélons. Par contre, le ha ut de la rue de Thourout est en ligne droite et d'une belle largeur. Nous croyons done qu'il serait avantageux pour tous et d'une sage précaution pour éviter les acci dents, de déverser le trop plein du mouvement de la rue de Dixmude dans une autre direction. Pareille mesure ne pourrait aucunement léser les habitants de cette rue dans leurs intéréts; car s'il est vrai que l'activité et la circulation sont appelées, par suite des efforts tentés et de l'accroissement des moyens de transport, comme lignes de chemins de fer, canaux, chaussées, a augmenter dans de notables propor tions, il n'est pas moins vrai que la rue de Dixmude sera toujours la communication la plus directe entre les quartiers du nord et ceux du sud et de l'ouest, c'est-a-dire entre les parties les plus étendues.et les plus populeuses; placée entre le Bassin, point de jonction de deux canaux et la Slation oü viendront converger plusieurs lignes ferrées, elle continuera a être l'une des artères les plus importantes de la ville. Que si, a ces considerations d'équité et d'égale ba lance dans la rèpartition des améliorations publiques entre tous les contribuables qui tous contribuent éga- lement aux charges, a ces dangers que présente iné- vitablement le charriage de matières pondéreuses dans des rues tortueuses et étroites, nous ajoutons l'occasion opportune et peu dispendieuse de rendre la vie a un quartier mort aujourd'hui, la facilité que cette nouvelle issue et la route directe qui en serait la conséquence procureraient, tant a ceux du dehors qu'a toute la ville en général, nous ne pouvons nous imaginer que cette proposition puisse rencontrer une objection sérieuse. Nous pourrions joindre beaucoup d'autres conside rations encore a celles que nous venons d'exposer. Nous nous sommes contenté pour aujourd'hui d'indi- quer brièvement les principalespeut-être y revien- drons-nous un jour avec plus de développements. Un seul article resle encore imposé en Belgique a la sortie, ce sont les chiffons. Les marchands de cet article, de la Flandre occidentale, viennent encore de réclamer a la Chambre contre cette unique exception du tarif douanier, qui les frappe au profit de quel ques fabricants de papier peu scrupuleux, puisqu'ils vendent le papier pour l'exportation meilleur marché qu'aux nalionaux. Les producteurs de chiffons sont des pauvres. Le chiffon est même un objet de charité, car les riches les donnent aux indigentsles droits a la sortie, dont ils sont frappés, font qu'ils se vendent moins chers. Les pauvres en souffrenl done et les marchands aussi. La Flandre occidentale el Bruges surtout sont le cen tre du commerce des chiffons, tandis que l'on n'y compte aucune fabrique de papier, c'est done entiè- rement a leur détriment que l'on protégé cette der- nière industrie. Nous appelons l'attention de la Chambre sur cette question, elle doit enfin être tranchée dans le sens de la liberté qui, si elle ne veut plus de droits protec- teurs a l'entrée, en veut encore moins a la sortie. {Journal de Bruges.) M. le ministre de l'intérieur a présenté a la Cham bre, le 17 novembre dernier, un projet de loi destiné a modifier, dans un but de décentralisation adminis trative, diverses dispositions de la loi du 30 mars 1836 sur l'organisation communale. L'article75 de cette loi est modifié en ce sens que la députation permanente du conseil provincial peul, comme le gouvernement, prescrire une information dans tous les cas oü les délibérations du conseil com munal sont soumises a son approbation. L'article 76 de la loi communale ónumère les actes des conseils communaux qui sont soumis a un double controle l'avis de la députation permanente, puis l'approbation du Roi. C'est spécialement cet article qui a paru susceptible d'être modifié en vue d'opérer la décentralisation. Cet article s'applique aux aliénations, transactions, échange de biens ou droits immobiliersbaux emphy- théotiques, emprunts, constitutions d'hypothèques, et aux partages extra-judiciaires des biens immobi-. liers indivis. La loi, en soumeltant ces actes a l'ap probation du Roi, ajoule cependanl que celle de la députation permanente sera suffisante lorsque la va^ leur qui est en jeu n'excédera pas 1,000 francs ou le dixième du budget des voies et moyens ordinaires, ii moins que ce dixième ne dépasse 20,000 fr. D'a- près le projet de loi, l'approbation du Roi ne sera nécessaire que lorsque la valeur excédera 5,000 fr. ou le dixième du budget des voies et moyens, a moins que ce dixième ne dépasse 50,000 fr. D'après la loi actuelle, en ce qui concerne les impo sitions communales, la perception de 5 centimes ad- ditionnels est obligatoire dans loutes les communes, et il peut, en outre, être percu 2 centimes a litre fa- cultatif.Le paragraphe ajouté au n° 5 de l'art. 76 permettra aux conseils communaux de prendre, sous réserve de l'approbation de la députation provin ciale, telles mesures qu'ils jugeront nécessaires rela- tivement la perception des centimes addtitionnels jusqu'n concurence de quinze. La loi communale assimile aux communes les bu reaux de bienfaisance, les hospices et les fabriques d'église quant aux dons et legs et aux acquisitions d'immeubles. Le projet de loi étend cette assimilation aux aliénations degréagré, aux transactions et aux partages, qui n'auront pas besoin dès lors d'être ap- prouvés par le Roi. II est de règle, lorsque la députation permanente estappelée a statuer sur les délibérations des Conseils communaux, que ceux-ci puissent, en cas de refus d'approbation, prendre leurs recours auprès du Roi, Le nouveau projet réserve le même droit aux com munes, dans les cas spéciaux oü en vertu de l'art. 76, leurs actes sont sujets a l'approbation de la députa tion permanente. D'après ce même article 76, tout changement du mode de jouissance des biens communaux est soumis a l'approbation du Roi. Désormais l'approbation de Ia députation permanente sera insuffisante.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2