condamnations. exécutions. publique saura, da moins, ce qu'elle doit penser de leur libéralisme et de leur indépendance. On lit dans I 'Impartial de Bruges La séance du Conseil communal de samedi édi- fiera nos lecteurs sur les tendances du clergé de notre diocèse, quant au respect qu'il doit a l'autoritè civile- L'école Bogaerde de notre ville est une institution Iaïque, puisqu'elle appartient aux hospices, qui en supportent tons les frais. La place de directeur de cette école étant devenue vacante, notre èvêque, suivant en cela les errements de ses prédécesseurs, nomme un ecclésiastique a cette place sans se donner même la peine de consulter les propriétaires de l'éta- blissement. t Un membre des hospices a solennellement pro- mis que cette administration saura sauvegarder toule son indépendance et sa dignité. C'est ce que nous avons le droit d'attendre d'elie, car jamais, sans doute, I'on n'a eu a constater un em- piétement aussi inouï de ['autorité ecclésiastique sur les droits du pouvoir civil. On lit dans la Vérité, de Tournai Dans sa séance secrète de samedi le Conseil com munal, par 9 voixcontre 6, a refuse de ratifier la no mination de M. I'abbé Saussez en qualité de directeur de l'ecoie industrielle el du pensionnat annexe a eet établissement. La nomination de M. Saussez avait eté faite, on s'en souvient, par l'évéque de Tournai, qui, sans aucun droit, s'était arrogé un pouvoir souve- rain sur l'ecoie. Le Conseil a sagement pensé qu'il fallait une autre personne qu'un Iheoiogien a la tête d'un établissement industriel. M. I'abbé Saussez, qui, depuis queiques mois, jouissait des avantages attachés aux fonclions de di recteur, n'a pas atlendn l'invitation de deguerpisse- ment. II a quitté l'école hier matin, t La Patrie, de Bruges, pariant des bruits diver mis en circulation relativement a la sanction de la loi sur les bourses, s'exprime ainsi t Nous n'avons pas de renseignements qui nous permeltent d'affirmer l'exactilude des allegations des unsou des autres; mais le passé nous fait croire que les ministres sauront extorquer la signature du Roi comme ils ont extorqué tant de mesures préjudicia- bles au pays. Un refus de sanctiontoutefoisferait regagner en grande partie a S. M. Vaffection que les actes anli-nationaux de son gouvernement lui ont fait perdre. Notez que c'est un organe de i'épiscopat qui tient ce langage, aussi inconvenant qu'insensé. vant entratner la peine de mort, des condamnations et des exécutions en Belgique depuis 1796 jusqu'en 1860. Cette slatistique est surtout détaillée a partir de 1830 car, pour la période qui precede, elle ne donne pas la division par province. Nous exlrayons de ces tableaux les chiffres que voici De 1796 a 1830, le nombre de condamnations a mort a etc de 992; mais il en faut défalqijer un cer tain nombre d'arréts cassés, de condamnations par contnmace, de commutations de peine, et queiques cas oü les résultats sont inconnus. 11 en faut dèfalquer aussi deux ou trois suicidés en prison, un mort et un évadé. Nous voyons dans ces notes ce fait horrible qu'en 1f''7 un condamné s'étant suicide en prison, l'exècui l capitale a eu lieu sur son cadavre 1 Qunïïim;| en sojt ces (jiverses defalcations, le to tal des "!len:utions, pendant cette période de 1796 1830. a éfö de 604, e'est-a-dire une moyenne d'a peu prés 20 par an. C'est surtout pendant la période de 1798 a 1813 que les exécutions ont été les plus nombreuses. Pen dant cette même période, ce qui motivait le plus de condamnations a mort élait le vol avec circonstances aggravantes. Pour la période de 1830 a 1860, hatons-nous de le dire, les chiffres sont beaucoup moins élevés. Le nombre des condamnations a mort a été de 755, dont 34 par contumace, et celui des exécutions de 52 seu- lement (ce qui est resté beaucoup trop a notre avis.) Pour ces 30 années done, le nombre des exécutions a été en moyenne de 1 3j4 par année, tandis qu'aupa- ravant il était de 20. II ne paratt pas,cependant, que, pour avoir exèculéonze fois moins, Ia securité ail été diminuée en Belgique. Si nous examinons en détail ces 755 condamna tions a mort, nous y voyons entre autres parrici des, 10 assassinats, 187; infanticides, 84; ineen- dies, 171, et vols avec circonstances aggravan tes, 155. Le détail de chaque province nous montre que Ie nombre de condamnations et d'exécutions a été pour Anvers, 68 6 Brabant, 94 13 Flandre oriëntale, 206 12 Flandre occidentale, 203 10 Hainaut, 78 10 Liége, 36 0 Limbourg, 16 0 Luxembourg, 20 0 Namur, 26 1 II convient de faire observer, que, de 1830 a 1834, il n'y a pas eu une seule exécution en Belgique. C'est surtout pendant la période de 1851 a 1855 que le nombre d'exécutions a été considérable il a été de 12 p. c. sur les condamnations, tandis que, dans les autres années, il était de 3, de 4, de 6, de 8. Pendant Ia période de 1856 a 1860, il y a eu 4 p. c. d'exécutions sur le nombre des condamnations. Enfin, nous voyons que, de 1850 a I860, la clé- mence royale a épargnó la peine de mort a 260 con- damnés sur 284. Ce fait seul prouve avec quel luxe inutile la peine de mort est comminée dans le Code. Si I'on examine le nombre de crimes pour Jesquels les poursuites ont été intentées, on voit qu'il n'a pas augmentéau contraire, a la suite des années oü on a fait le moins d'exécution. La pratique étabiit done I'inulilité de la peine capitale pour la Belgique. [Journal de Liége.) Conférences de SB. BVWFI,. Les conférences, dont le monopole a été réservé pendant plusieurs années aux grandes villes, se pro- pagent de jour en jour en Belgique; elles sont a la veiIle de conquérir leur droit de citè dans les villes I les plus modestes et de pénélrer même jusques dans nos campagnes. Bruxelles et Gand ont attaché le gre- lotAnvers, Liége et Bruges ont marché sur leurs Iraces et voilé qu'a l'envi Namur, Louvain, Verviers, Tournai, Ostende et Alost se disputent Thonneur d'entendre les hommes distingués qui se dévouent a cette oeuvre de progrès. L'Association libérale deCourtrai a organise, cette année, une série de conferences et, il y a a peine queiques semaines qu'une commune de notre arron dissement a installé un cercle, qu'elle a inauguré avec succès. Après avoir lenté une première épreuve vers la fin de 1862, notre ville a eu le privilége de recevoir de nouveau M. Bancel, l'éloquent professeur de l'Uni- versité libre. M. Bancel a entamé une série d'éludes sur la parole; études qui ne comprennent rien moins que l'histoire de la civilisation, l'histoire de l'esprit humain il a consacré sa première conférence a dé- montrer l'importance de la parole. Cette importance, qui oserait la méconnaltre Personne, el cependant Ia science de la parole ne trouve point sa place dans l'enseignement de certains peoples. II est incontestable que, si l'art seul ne crée point l'orateur, celui-ci ne nait point non plus tout armé, comme Minerve du cerveau de Jupiter. C'est par l'énergie soutenue d'un travail incessant que I'homme arrive h l'éloquence Démosthènes, dit- on, mit des cailioux en bouche pour perfectionner l'organe inhabile de sa parole c'est ainsi que le grand orateur alhénien triomphait d'une nature rebelle; ainsi l'esprit doit se soumettre a des exercices sans cesse renouvelés s'il prétend être uni a une parole éloquente. C'est chez les peuples fibres seuls. nous a dit M. Bancel, que l'éloquence atteint son plus haut dé- veloppement. Chez les peuples fibres seuls, en effet. l'éloquence pénètre la vie publique la pratique du self-governement exige que les citoyens, qui tons peuvent être appelés a être les législateurs de leur pays, sachent défendre ses intéréts et son hon- neur. II n'est pas de pays cependant oü la parole soit aussi négligée que dans le notre De nos quatre uni- versités, il n'en est qu'une qui compte un professeur d'éloquence; sans doute, on trouve chez nous des hommes douês d'une parole élégante on en trouve même d'une rare éloquence; mais ce n'est la qu'une exception. On pourrait croire, voir notre indiffe rence en ce qui la touche, que nous ne tenons point la parole en aussi haute estime qu'elle le mérite nous sommes fort satisfaits de notre bon sens et de notre sagesse et nous n'avons pas tort ce sont les plus beaux fleurons de notre couronne; mais il ne nous mésierait pas de savoir exprimer, mieux que nous ne le faisons d'ordinaire, ce que cette sagesse nous inspire; pour être moins gros, notre gros bon sens serait-il moins aimable? Si nous possédons le fond, appliquons-nous la forme; nous verrons alors dans nos assemblees poli- tiques plus d'hommes sachant faire valoir leurs idéés; anjoürd'hui la frayeur de parler en public empêcbe tel citoyen de prolester centre telle mesure qu'il blame, et mainte bor.ne idéé demeure, de cette facon, ensevelie. Si I'on craint que par l'étude de la parole, la forme nevienne un jour a emporter le fond, que I'on venille bien songer aux Anglais, chez qui certes le fond n'est pas en perilchez eux la parole est cultivée dés l'en- fance; jamais I'Anglais ne re loutera de prendre la parole devant la compagnie la plus nombreuse, et, dans ce pays essentiellement pratique, on n'assiste point aussi cnmmunèmenl que chez nous a 1 humilia tion, tonjours regrettable, d'un homme intelligent et instruit, forcé de se rasseoir, embourbé dans la phrase qu'il vient a peine de commencer. Ce qu'il faut, c'est faire pénélrer, comme aux Etats-Unis, l'étude de la parole dans l'enseignement; non point l'étude d'une déclamation crease et puérile; mais il faut, après avoir habitué Ie jeune homme penser, I'habituer a émaner franchement et conve- nablement ce qu'il pense. Cicéron disait qu'on ne pent jamais bien parler de ce qu'on ne sait pas, mais que, pour parler de ce qu'on sait le mieux, il faut encore avoir appris a par ler. Sans quoi, ajoutait-il, on court risque de parler fort mal même de ce qu'on sait. Ce que I'on con- coit bien s'enonce clairemont, répond a cela Boi- leau,leproeurcur-généraldu Parnasse, comme l'ap- pelle M. Bancel; il est peut-être beaucoup de nos compatriotes qui penseront queCicéron pourrait bien avoir raison. Nous ne croyons point que quelqu'un nie la puis sance salutaire dela parole. M. De Girardin méconnaït l'influence de la presse sur I'opinion, cette reine du monde, comme dit Pascal; s'il se trouve quelqu'un qui, s'armant du même paradoxe, déprécie la parole, celui-la eüt dü entendre M. Bancel esquissant les merveilles qu'elle a accomplies. Voici les réponses de M. le ministre de l'intérieur aux renseignements qui lui ont été demandès dans la séance du 2 décembre, au sujet de l'enseignement primaire I. Dés que le gouvernement aura reen tous les rapports qui doivent lui être adressés a la suite de l'enquéte ordonnée pour arriver a constater les ré sultats produits par la loi du 23 septembre 1842 il en fera un résumé qui sera déposé sur le bureau de la Chambre. II.Les écoles privées soumises a une inspec tion annuelle (art. 2 de la loi), sont au nombre de 32 dont 2 pour les garcons, 22 pour les filles et 8 pour les deux sexes. III. On ne peut subsidier et I'on ne subsidie que des écoles adoptées. Les subsides sont accordés pour l'instructiön que ces établissements donnent aux en- fants pauvres. On compte aujonrd'hui 620 écoles adoptées (45 pour les garcons, 378 pour les filles et 197 pour les deux sexes). IV. Le personnel enseignant dans les écoles pri- vees (art. 2 de la loi), se compose de 3 instituteurs ou institutrieeslaïcs et de 76 instituteurs oü ïnstitutrices appartenant a des corporations religieuses. Dans les écoles adoptées, il y a 1,464 Instituteurs ou ïnstitutrices dont 34 9 laïcs et 4,115 religieux. Peine de .BForf. Le gouvernement a publié, en réponse a une ques tion de la section centrale, l'etat des accusations pou-

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2