Arthur Van Coppernoixe.
entendre qu'il avait déja lu quelque part une partie
de ['improvisation passionnée a laquelle il venait ré-
pondre, ce dans une brochure anonyme dont il a défié
M. Reynaert de nier la paternité. (Paternité de bro
chure, non d'idées, bien entendu
Enfin, arrivant a l'objet principal de sa réplique,
M. leministre, adoucissanl encore sa voix pour mieux
joindre l'exemple au précepte, a fait comprendre a
M. Reynaert toute l'inconvenance et toute l'injustice
de ses invectives contre les deputations en general et
contrecelle de la Flandre-Occidentale en particulier.
II ne nous appartient pas. a dit l'honorable Minis-
tre avec pleine raison, de suspecter les intentions
de corps constitués, èmnnant comme vous, comine
nous, de l'élection, et représentant aussi une frac-
tion du pays. Que diriez-vous, si demain les dé-
putations permanentes venaient protester contre
votre discours Qu'elles se mêlent de ce qui ne les
s regarde pas. Si nous voulons que les députations
respectent la Chambre, nous devons réciproquer
i d'égards et les respecter de notre cöté.
Tout le monde a applaudi ces sages et nobles pa
roles sous lesqueiles M. ledéputé deCourtrai acourbé
un front rouge de honte ou de dépit, on ne Ie sait au
juste.
Et voila par quel début s'est signalé eet élu de la
Providence ou de l'Evêque (ce qui revient au mêtne),
ce nouveau David, ce nouveau Samson, ce jeune et
vaillant Machabée qui, devant sesélecteurs, s'écriait
Me voidet leur affirmait avoir entendu des
voix intérieures lui révéler, dès son plus tendre age
qu'il 'avait mission providentielle d'opposer au flêau
du libéralisme la digue de sajeunesse et de son dévoue-
ment\
Quand nous disions que ce ri'élait la qu'un leurre
pour piper des crétins d'électeurs, et que notre soi-
disant inspirë ne serait jamais qu'une Guimbarde
dans l'orchestre des cléricaux
L'agitation qui s'est produite a propos de la présen-
tation par le ministère de la loi de 1835 sur les
étrangers, prend des proportions de plus en plus
vastes et promet de s'étendre parmi tout le pays.
Des meetings s'organisent de toutes parts et des pé-
titions, couvertes de milliers de signatures, sont en-
voyées aux Charnbres contre cette loi inique et bar
bare qui, si elle était votee, ferait la honte du parli
libéral.
La maison Pereire vient de perdre, en première
instance, sou procés dans la fameuse affaire de la
Banque de Savoie.
Les journaox rapportent un incident emsieux et
mesquin de cetfe cans*; Ie voici
M. Victor L' franc, ex membre de I'Assemblee
nationale, inscrit depuis !e coup-d'Rlat au barreau de
Paris, oü il jouit d une estime très-méritée, est l'avo-
cat en second de la maison Pereire. Le premier est
Ai" Sénard. G'est V* Victor Lefrancqui met, selon
l'exprcssion usitée, le dossier en étatafio de preparer
le champ oüdoit courir l'éloquence verbeuse de M* Sé
nard. M* Victor Lefranc, comme a l'ordmaire, était
done en train de mettre en état le dossier relatif a Ia
Banque de Savoie, lorsque tout-a-coup il fut inter-
rompu dans son travail.
Une idèe lumineuse était survenue a ses clients
ils plaidaient devant la chambre présidée par
M. Benoit Champv or, M. Benoit Champy possède
un fils, et voyez la bonne fortune! ce fils est
avocat. Le substituer a M. Victor Lefranc, ne serait-
ce point une manoeuvre habile 1
G'est ce qui fut fait. Au grand scandale de la ma-
gistrature et du barreau, le jeune Benoit Champy
vint s'asseoir cóté de M® Sénard, en face de M. son
père, dont les entrailles ont dé être attendries, mais
néanmoins la maison Péreire a été déboutée de ses
prétentions la fondation de la Banque de Savoie sur
le capital de quarante millions. On ajoute même que
la manoeuvre opérèe par la maison Péreire, dans l'es-
poir d'attendrir la justice en sa faveur, n'a pas peu
contribué a la perte du procés, d
La magistrature francaise, comme on voit, ne rend
pas toujours des services.
Nous recevons, avec prière d'insertion, le compte-
rendu suivant
Banquet d'lnstallatlon de Ia Société de
Gardes Civiques.
A l'occasion de l'installation de la Société de Gardes
Civiques, et pour fèter en même temps le 7-4° anni-
versaire de la naissance du Roi, un Banquet, parfai-
tement servi, réunissait, dimanche dernier, tous les
membres de la société, dont le local, pour la circons-
tance, avait été admirablement décoré par M. Dema-
zières.
A la table d'honneur et au nombre des invités se
trouvaient MM. l'Echevin Bourgois, le Commandant
dc la place, Ie Commissaire d'arrondissement, le Ma
jor, chef de la Garde, et l'habile Chef de musique du
6m" de ligne.
Après un discours fort bien pensé, prononcó par
M. le Capitaine Spilliaert, Président effectifde la So
ciété, M. Ie Major commandant, Président d'honneur,
a porté le toast au Roi. Les éloquentes paroles |dont
il s'est servi pour rappeler a qombien de litres le Roi
doit être chéri et vénéré de tous les Beiges, ont été
couvertes d'applaudissements, et trois hourras fré-
netiques ont suivi le cri de Vive le Roi.
D'autres toasts a l'union de l'armée et de la garde
civique, au Colonel du 6m® et a la prospérité de la
Société ont été accueillis par de chaleureuses accla
mations. M. Ie Commissaire d'arrondissement a en-
suite rendu un éclatant hommage a Ia garde civique
qui,jusqu'a ce jour, n'a cessé de se distinguer par
son patriotisme, sa discipline et par beaucoup de
bonne volonté a remplir ses devoirs. Enfin, M. l'Eche
vin Bourgois, au nom du Conseil communal, a porté,
au Chef de la Garde, un toast qui a électrisé toute
l'assemblée. Nous le comprenons. M. le Chevalier
Hynderickx par ses belles qualités et les efforts cons
tants qu'il a déployés pour rëorganiser notre milice
ciloyonne, l'instruire, en rehausser l'éclat et la faire
respecter, s'est acquis de nombreuses sympathies.
Une franche gaité et la plus grande cordialité n'ont
cessé de régner pendant cette charmante fête dont
on gardera longtemps le souvenir.
Nous recevons de M. Arthur Vancoppernolle, la
lettre suivante que nous nous faisons un plaisir de
publier
Poperyoghe, 20 décembre 1864.
Mósieu l'éditeur,
Comme je lis tous les dimanches dans 1 'Opinion,
j'ai vu sur votre estimable gazette ['article que vous
avez recommandé pour ma lecture et que j'ai très-
bien compris, savez vous, ainsi que tous ceux de Po-
perynghe.
Vous avez la un malin correspondant qui a tourné
ca avec son pays limitrophe, de manière que nous
avons tous reconnu M. son maire, M. son adjoint avec
leur Conseil et même mósieu le doyen qui est le com
mandant en chef de toute Ia clique, car c'est lui qui
tire les liceiles avec lesqueiles il fait sauter tous ces
mannequins, comme il siffle. Aussi, lorsque votre
correspondant il a écrit du député qui brille par sa
nulliié proverbiale, il n'aurait pas dé mettre après
qu'Artbur aurailquestionoé qui c'ètait, car moi, avec
tout Poperyoghenous avions déja mis le doigt
dessus.
Sacristi, a-l-on blagué dans tous lesstaminets sur
le dos de ces gaillards qui jouent avec leur parole
comme des gamins avec les chniques; on a conté
que ce sont des individus qui ressemblent beaucoup
avec un certain mósieu Janus, dont je n'ai pas con-
naissance, mais qui alors doit savoir beaucoup fort
tromper son monde. II a été peut-être leur profes-
seur, car j'ai entendu dire par un framacon qu'ils
avaient appris a faire comme ca dans des colleges
ousqu'on leur indiquait qu'on pouvait mentir avec
sa langue quand on pensait le contraire avec tout le
reste du corps. II appelait ca restriction mentale; hó,
j'ai mis tout'de suite ces mots avec un crayon sur
mon calepin, pour les enfermer dans ma mémoire. Je
sais bien que si j'ai des enfants avec ma bien-aimée
Aglaë, c'est pas la que je m'en vais les conduire pour
faire leur éducation, car on dit encore qu'on apprend
la beaucoup d'autres vilaines choses dont je veux pas
faire détail ici.
C'est bien laid tout de même comme ca promettre
tout le monde et savoir en avance qu'on ne tiendra
pas.
Mais savez-vous ce qu'on jase maintenant dans les
staminetsles framacons ils content que le candidat
du doyen duquel votre correspondant il dit qu'il est
protégé par M. le maire, ne sera pas nommé. Quois-
que fera alors mósieu le maire? Si ca devrait arri-
ver ot qu'il y a un peu de dignité dans lui, il de
vrait donner sa démission; mais avec beaucoup de
dignité, on ne va pas au marché et on ne fait pas
cuire la marmile.
Hé bienvoulez-vous parier quelque chose avec
moi, c'est qu'on nommera un autre pour commissaire
de police et que mósieu Ie maire, pour garder ses
appointements, enverra promener sa dignité avec
laquelle j'ai l'honneur de vous dire
Salut en de kost,
ACTES OFFICIEUS.
Par arêlé royal du 14 Décembre dernier, la déco-
ration de seconde classe est accordée aux travailleurs
agricoles ci-après désignés
Flandre Occidentale. Deramant (Auguste), cul
tivates a PloegsleertVandermeesch (JeanBaptiste),
cultivateur a Bas-WarnetonBertheloot(Pierre), ou-
vrier agricole a Watou.
Ordre de Leopold. Nominations. Par arrêté
royal du 11 Décembre, sont nommés Chevaliers de
l'Ordre de Léopold le sieur chevalier Hynderick
(Auguste), ex-lieutenant de cavalerie, pour Ie zèle et
Ie dévouement a ses devoirs qu'il a déployés dans sa
carrière militaire;
Le sieur Rok (Bernard), sergent au 6m" régiment
de ligne, en recompense de ses bons et anciens ser
vices et de son dévouement absolu a ses devoirs.
Nominations dans P Armee. Par arrêté royal du
11 de ce mois, sont nommés dans les différentes ar-
mes, savoir
Dans l'état-major des places. Colonel-comman
dant de place de 2"" classe le lieutenant-colonel
Borgenhous, du 6m* régiment de ligne.
Dans l'Infanterie. Major le capitaine de lr®
classe Ghys, du 6m® régiment de ligne, inspecteur
des études a l'école militaire.
Lieutenantsles sous-lieutenants Courtin (L.-E.-J.),
du 6m" régiment de ligne; Francois(T.-J.), du même
corps.
Sous-lieutenants les sergents-majors Philippot
(V.-E.) du 6°"; Otterspagh (J.-E.), du même.
Dans l'ArtillerieLieutenantle sous-lieutenant
Bassens, du 1" régiment, détaché l'Ecole de cavale
rie.
Par arrêté royal du 10 Décembre, sont nommés
dans les compagnies d'administration
Directeur de boulangerie de 2me classe le sous
directeur d'hópital de U® classe Martin dirigeant
les infirmeries de Termonde et d'Ypres.
Sous-directeur d'hópital de 1'® classe le sous
directeur de 2m" classe Lallemand (J.-H.), dirigoant
la manutention d'Ypres.
Administration de l'Enregistrement et des Domai-
nes. Nomination. Par arrêté royal du 5 Décem
bre 1864, le sieur Vandevelde (D.-F.-F.), receveur
de l'enregistrement et desdomaines a Ypres (Flandre
Occidentale), est nommé receveur de l'enregistrement
et des successions a Louvain (Brabanl).
Par arrêté ministériel du 15 décembre 1864, le
sieur Bonduel-Masquelier (F.), domiciliè a Ypres, a
recu un brevet pour une machine a tailler le lin.
Un arrêté royal du 13 décembre, admet, au béné-
fice des primes instituées par arrêté du 31 mars 1860,
l'ouvrage dramalique intitulé Eene rat in de val,
paroles de Karei Versnayen, musique de Souweine,
Par arrêté royal du 13 décembre 1864, un subside
de 300 francs est alloué a la société dramatique de
Vlaamsche sterd'Ypres, afin de l'aider a couvrir les
frais d'un festival dramalique organisé par cette as
sociation.
Par arrêté royal du 14décembre,M. E.-J.-B.-X.Van-
denpeereboom, avocat-genèral a la Courd'appel séant
a Bruxelles, est nomme conseiller a la Cour de cas
sation, en remplacement de M. Colinez, décéde.
L'abondance des matières nous oblige a remettre
au prochain numero le comple-rendu de la séance du
Conseil communal du 17 décembre.