et Ie commerce et nous sommes persuade que ses
efforts, actives par les démarches de nos représen-
tants, réussiront résoudre les riifficullès pendantes
la satisfaction de tous les intéréts et nous mèneront
progressivement vers l'uniformilé absolue de tarifs
qui n'est, en définitive, qu'une question de temps.
L'association libérale de Verviers, dans son assem
ble générale de dimanche, s'est occupêe de la ré-
forme électorale et de la loi de 1835 sur les étran-
gers, qui a cessé d'etre en vigueur depuis Ie 1" avril
dernier, et que M. Ie rninislre de la justice a récem-
ment représentée aux Ghambres.
En ce qui concerne la réforme électorale, l'assem-
blée a decidé qu'une petition, dans laquelle seront
émis les vcéux suivants, sera adressée a la Cham-
bre
Vote par ordre alphabétique.
Defense de voiturer gratuitement les élecleurs.
Promulgation- d'une loi sur la diffumation.
Competence du jury pour les dèlits prévus par le
projet de loi, oü il est question de suspendre le droit
de vote et d'éligibilite.
Le comité est chargé de rédiger la petition.
En ce qui concerne la loi de 1835, promulguée pour
trois ar.s au milieu d'une crise révolutionnaire et qui
u'a pas de raison d'être en 1864, l'assemblèe a resolu
d'émettre ie vceu que l'expulsion d'un étranger ne
puisse avoir lieu qu'a la suite d'un jugement ou par
un arrêté qui devrait être rendu public.
La commission chargée de rédiger la petition re
lative a la réforme electorale transmettra également
aux Chambres les voeux de l'assemblèe sur le second
point.
M. le ministre de l'lntérieur vient de faire connattre
que son intention est que les membres du personnel
enseignant des écoles moyennes soient appelés désor-
mais a jouir du traitement maximum après 6 années
de service et du traitement moyen après 3 années, et
soient enfin placés, sous ce rapport au moins, dans la
même position que ceux du corps prot'essoral des
Alhénées royaux cette mesure sera accueillie avec
satisfaction, par le moyen le plus efficace de faire
prospérer les établissements d'instruction publique,
c'est de faire une position convenable au personnel
enseignant; eet avantage, du reste, n'est pas le seul
bienfait que l'honorable ministre réserve au corps
professoral des écoles moyennes. Cette decision ser-
vira au contraire de base a un nouvel encouragement
que le gouvernement se propose de sollieiter de la
législature.
Nous appreuons qne la Conférence de M. Bancel,
fixée primitivement au 5 janvier, est remise au jeu ji
12 janvier.
Nous annoncons avec un profond regret que le
projet d'élablissement d'une sucrerie, quia fait lant
de bruit dans notre ville, semble complètement aban-
donné. Cette résolution est èminemment regrettable
a tous les points de vue.
Par contre, on continue a affirmer la créalion pro-
chaine d'une filature et d'un tissage mécanique a
Ypres, d'une fabrique de toiles d'embailage a Pope-
rinahe. Ces établissements seraient créés par une so-
ciété bruxelloise, sous la direction d'un de nos indus-
triels los plus aelifs et les plus entendus. Espérons
que cette fois ce ne seront pas de vains propos et
qu'en entrant dans le domaine de la realité, cette
combinaison constituera très-prochainement pour la
ville d Ypres un des plus sérieux elements de sa ré-
surrection industrielle.
Au mois de mai dernier, I'Association libérale de
notre arrondissement docidait qu'elle se réunirait en
déans les trois mois pour s'occuper de la révision de
ses statuts, a moins qu'une dissolution des Chambres
n'amenét des elections. Cette eventualité s'elant rèa-
lisée, le Comité, dans une de ses reunions du mois
d'aoüt, s'occupa de la résolution de l'assemblèe et il
fut dêcidé de commun accord, et afin de coucilier tou-
tes les opinions, qu'une reunion générale aurait lieu
dans le courant du mois de décembre.
Décembre est passé et aucune convocation n'a
paru jusqu'a présent. Ce silence étonne tout le
monde.
Nous ne voulons cependant y voir jusqu'a présent
qu'un oubli involontaire. Nous espérons qu'il suffira
de rappeler ces circonstances pour que ceux qui ont
la mission spéciale de convoquer les membres de
notre Association s'empresseut de faire droit aux
voeux de l'assemblèe generale et honneur a i'enga-
gement qu'iis ont pris eux-mêmes de concert avec
lout le Comité.
&ociétc des C'hoenrs.
Depuis quelques mois, il s'est formé en nolre ville
une sociète des Chceurs. Quand la jeunesse se dé-
voue avec ardeur a la réussite d'une oeuvre nouvelle,
c'est que cette oeuvre a été jugée digne de l'altention
publique. Eile doit done être jugée avec khpartialité
et nuilement sous l'empire d'un premier enthou
siasme. Entendre d'abord, émettre consciencieuse-
rnent un avis ensuite,constituent des obligations dont
on ne peut jamais se départir en bonne justice et c'est
aussi pourquoi nous avons attendu jusqu'a ce jour
avant de parler de la créalion de ce nouveau cercle.
On sait combien, depuis la dissolution de l'ancienne
société des Chceurs d'Ypres, l'art musical était dé-
laissé dans notre ville; il appartenait a quelques vrais
amateurs de le faire revivre et leur appel chalèureux
a été entendu.
Surmontant courageusement les diflicultés que
toute institution rencontre a son origine et recevant
partout un accueil sympathique, la nouvelle phalange
chorale a vu son noyau grandir chaque jour et ses
espérances couronner de succès. Aujourd hui, cons-
tituée sur des bases solides, elle a pris place dans le
domaine de l'art. C'est la uno bonne fortune pour nos
dillettantes vprois.
Depuis son organisation, les études ont été entre-
prises avec ardeur, les repetitions se sont suivies sans
relaehe, et en dehors de ce travail de tous les jours, la
société a offert chaque jeudi a ses membres une char
mante soirée musicale.
Nous avons assisté a une des soirees du cercle et
rarement il nous a été donné de passer des heures
plus delicieuses. Sars entrer ici dans l'analyse des
morceaux donl se composait le programme, nous de-
vons dire que I'exécution ne laissait rien a désirer
sous le rapport du chant, de l'expression et flu senti
ment; aussi tous les morceaux ont obtenus des suf
frages aussi chaleureux que justement mérités.
II y a la des éléments sérieux, des talents réels.
Et quoi de plus agréable que de passer quelques-
unes de ces longues soirées d'hiver pour ainsi dire en
familie? Quelle distraction plus attra.vanle que d'en-
lendre un beau choeur, une jolie romance et une gaie
chansonnelte?
Ajouteza cela des concerts el des matinées musi-
cales, n'y a-t-il pas la de quoi contenter les plus dif-
ficiles et assurer au nouveau cercle l'appui de tous
les amis de l'art.
Le choix du président, du vice-président, du di
recteur et des autres membres de la commission, qui
tous se consacrent a l'accomplissement de leur mis
sion avec un zöle, un dévouement et un amour dont
on leur doit des èloges, est pour nous un sur garant
de l'avenir et tout assure a l'ceuvre nouvelle uu suc
cès qui croitra de jour en jour.
CWrespomlance particuliere «le l'OSDB^iE4)^i.
Bruxelles. 31 Décembre 1864.
Je vous annoncais, il y a buit jours, que M. ie vi-
comle de Conway avait repris ses fonctions au Pa
lais. Depuis, divers journaux, VEtoile entre autres,
ont publié que M. 1'Intendant de la iiste civile était
sur le point d'être mis a la retraite, en conservant le
titre honorifique de son einploi. 11 est possible, en ef-
fet, que M. de Conway, qui occupe ses fonctions de
puis 1830, songe a consacrer ses dernières années au
dolce far niente de la retraite, mais je doute fort qu'il
choisisse le moment présent pour donner suite a ses
projets sur ce point, a supposer qu'il en ait. Et, en
effet, de quelque forme qu'elle fut entourèe, il eslévi-
dentque sa mise hors service seraitconsidéréecomme
une disgrêce; pourquoi, de gaieté de coeur, sans que
rien l'y conlraigne, M. de Conway irait-il s'exposer a
passer pour un serviteur disgracié? Quanta croira
que le Roi ait jamais pensé a donner cette satisfac
tion a l'opinion publique, j'ai rencontré peu de gens
professant un semblable sentiment el ceux qui ont pu
nourrir cette espérance dans les premiers jours qui
ont suivi la publication de la fameuse lettre au doyen
de Sainte Gudule, ne I'ont plus, coup sfir, aujour-
d'bui que prés de trois semaines se sont écoulées de
puis l'événemenl. Au surplus, l'émotion produite par
cette lettre malencontreuse est complètement apaisée.
On s'arrête bien encore au coin des rues pour lire la
protestation de la Libre Pensee, mais la curiosité pu
blique ne va pas au dela et personne ne s'occupe
plus de ce que deviendra M. de Conway, dont le nom
serait même entièremenl rentré dans l'oubli, n'était
le soin que VEtoile beige a pris de le remettre dans la
mèmoire du public.
Si N. S. P. le Papea compté sur un grand succès
pour son Encyclique, je suis désolé de devoir l'aver-
tir, avec tout le respect que je professe pour son in-
faillibilité, qu'il s'est étrangement abusè. A part quel
ques vieillesdévotes du Quartier Leopold et quelques
vieux marguilliers de paroisses, bonnes gens que les
fureurs de l'Encyclique ont jeté dans l'épouvante, le
reste de la population a accueilli la bonne nouvelle
avec un sentiment oü j'ai démêlé fort peu de respect
pour le Sainl-Siége. J'ignore ce qui se passe ailleurs,
mais j'ai pu constater ici, non sans une profonde af
fliction, que les admonestalions paternelles du Saint-
Père n'ont que bien peu de chances d'être écoutées.
Nous sommes cependant une ville profondement reli-
gieuse. Visitez nos églises a l'heure des offices vous
les trouverez remplies de braves gens prinnt Dieu de
lout leur coeur. Mais ne vous y trompez pas ces dé-
vöts, ces pieux deviennent retifs en diable dés qu'il
s'agit de la puissance teinporelle de l'Eglise et de ce
que l'on appelle les droits du Saint-Siège. Dites-leur
que saint Uiric a,pprivoisait les tigres avec un signe
de croix, ils le croiront sans peine; mais ajoutezque
le Pape est le vrai maitre de I'Elat et que l'lnquisi-
tion a du bon, ils vous diront des injures ou vous
riront au nez.
Les plus consternés, ce sont les dissidents de la
droite, les Coomans, les Dechamps, les Nothomb et
autres vieux madrés qui, a force de proteslations li-
bérales, étaient parvenus a empaumer quelques naïfs
jeunes gens de bonne et libérale volonte et qui, grace
a ce concours inattendu, se donnaient des airs de li-
béraux a tromper les plus defianls. Comment vont-
ils se tirer d'ufl'aire? Si I'esprit pouvait tout sauver,
M. Coomans ne serait guère embarrasse, car Ie re
présentant de Turnhout a toujours le petit mot pour
l iremais l'Encyclique ne prête pas a la plaisan-
terie et les évêques y tiendront main ferme. 11 faudra
résisler ou plier. Penible alternative et bien peu faite
pour inspirer la verve railleuse de M. ie rédacteur
de la Paix, réèligible dans deux ans avec la grace de
M. le chef du Diocese.
La discussion du budget de l'lntérieur a fourni aux
partis l'occasion de s'expliquer de nouveau sur la loi
de 1842 concernanl 1'enseignement primaire. L< s
griefs que les libéraux elèvent contre cette loi sont
connus iis lui reprochent de livrer 1'enseignement
aux mains du clergé et de violer, sur une fouie de
points, le principe constilulionnel de la separaiion de
l'Eglise et de l'Elat. A ces griefs, les cléricaux repon-
dent en alléguant que ia veritable instruction est in-
séparable de 1'enseignement reiigieux, lequel ne peut
être fourni que par le c!ergé seul ou sous sa surveil
lance et que, de ce droit de surveillance, dérive une
quantitè d'autres droits sans lesquels la surveillance
serait illusoire ou impossible. Tel est le debat, résumé
aussi succintement que possible. Le mot vrai a été
dit par un représentant de Liége, M. Muller. La loi
de 1842, a dit l'honorable membre, est douée d'une
étasticitè telle qu'elle se prête également bien a l'in-
terprétalion des libéraux et des cléricaux. Avec un
ministère libéral, il y a dans cette loi tout ce qu'il
faut pour empêcher les envahissements du clergé;
avec un ministère clérical, il y a tout ce qu'il faut
pour réduire a rien les droits du pouvoir civil. Mais
si ('observation de M. Muller est juste, comment le
gouvernement ne se détermine-t-il pas a profiler de
sa présence au pouvoir pour assurer les destinées
libérales de 1'enseignement primaire, non point par
des circulaires, dont les effels sont susceptibles d'être
dótruits ou modifies par d'autres, concues dans un
esprit différent, mais par une loi stable, fixe, placée
au-dessus des vicissitudes du pouvoir Le moment
n'est pas venu, dit-on. Faudra-t-il attendre qu'il soit
passé pour que l'on se décide a agir
La discussion a constate, du reste, une certaine op
position de vues entre le Ministre des Finances et le
Ministre de l'lntérieur. M. Vandenpeereboom avait
declare, dans la séance du 14 décembre, que, quant
a lui, il ne serait personnellement pas disposé a
contresigner un projet de loi qui aurait pour objet
de modifier la loi de 1842. j> [Quelques jours plus