par la Constitution.
pour son programme politique, sans la mulüer et
sans y rien ajouter. i> Tous ceux qui ne s'inclinent
pas devanl cette appréciation sont rangés parmi les
fidèles Romaius, les répubiioains, les socialises ou
les terrorisles. Mais voici qui est bien mieux en
core Ces doctrines politiques, le clérfëalisme
et le radicalisme entre lesquelles paraissait exis-
b ter un antagonisme patent, ne sont au fond qu'üne
seule et même chose; elles ne rêvent que la confis-
cation de la liberté et l'avér.ement du despotisme.
Au Ibnd, s'il rie s'agissait que de cela, nous resle-
rions fort indifférents aux reflexions qui nous occu-
pent, car nous n'avons a défendre ni les cléricaux, ni
les terroristes. Mais quiconque sait avec quelle géné-
rosité le journal auquel nous faisons allusion prodigue
les épithètes a tous ceux qui ne vont pas prendre
leurs idéés dans sa boutique, comprendra aussi qu'il
ne faul pas accepter son dire sans contróle et qu'il est
indispensable, s'il veut que nous attachions quelque
importance a ses paroles, qu'il nous fasse connaitre la
ligne de démarcation oü linit le liberal honnête, oü
commence le radical.
S'agit-il, par exemple, du suffrage universe!, nous
déclarons que nous ne professons pas pource principe
Ie superbe dédain de notre confrère Pour nous, la
participation de tous aux affaires publiques est l'idéal
politique vers ia realisation duquel doivent tendre
tous nos efforts, et que la civilisation progressive des
temps modernes nous amènera infailliblement un
jour. Nous ne meltons a notre adbésion qu'une seule
condition c'est que ce suffrage soit éclairé. Quand
tout le monde saura lireet écrire et possédera, par
conséquent, le moyen de discerner entre les divers
systèmes politiques en presence, l'extension du suf
frage n'offrira plus de dangers. Cette réforme n'est
done qu'une question de temps.
Notre contradicleur partage-t-il cette manière de
voir ou bien, considérant la Constitution de 1830
comme la plus compléte expression des droits politi
ques, croit-il qu'elle répondra indéfiniment a toutes
les nécessités de l'avenir comme elle répond a celles
du présent Telle n'était pas même la pensée de nos
Constituants qui, sachant que sous 1'influence d'au-
tres idéés naitraient d'autres besoins. ont prévu la
revision de leur oeuvre et en ont donné les movens
dans Part. 1 31Mais il se peul qu'il soit plus consti-
lutionnel que le Congres national lui-même
Voudrait-il au moins dès a-présent conférer le droit
de suffrage a tous ceux qui savent lire et écrire, ou
préfère-t-il s'en lenir d'une manière absolue au cens
comme présomption de capacité?
Nous le disons en toute sincérilé et nous espé-
rons que notre franchise fera éclore la sienne, une
combinaison qui trouve dans le coffre-fort du citoyen
la preuve de son intelligence, qui déclare apte a exer-
cer ses droits politiques celui qui paie 42 fr. 32 c. et
inapte celui qui paie un centime de moins, dont Pef-
fet est d'amener devantl'urne des campagnards igno
rants qui, faute de savoir écrire leur bulletin, vont
le demander a leur curé ou leur propriótaire, et de
repousser des avocats, des médecius et tant d'autres
qui sont munis d'un diplóme de capacité, mais ne
paient pas le cens électoral, une pareille combinaison
sera toujours irrationnelle a nos yeux. Lejouroüil
sera possible de la remplacer par une autre plus li
bérale et plus équitable a la fois, oü tous ceux qui
sauront lire et écrire, et ceux-la seuls, sans condition
d'impöts, seront électeurs ce jour-la aura été fait un
grand pas.
L'opinion que nous exprimons n'est pas seulement
la nötre; elle est encore celle d'hommes considérés
pour la fermelé de leurs convictions libérales et que
notre confrère a maintes fois appelé ses amiselle a
été exprimée par des corps constilués mêmes. Ainsi,
des conseils provinciaux ont èmis des vceux en ce
sens, de nombreuses associations ont adressédes pé-
titions a la législature, la plus grande parlie de Ia
presse libérale réclame cetle réforme et quelques-uns
de ceux qui l'ont défendue le plus chaudement sié-
gent aujourd'hui a la Chambre. Sont-ce la les terro
ristes qui épouvantent notre confrère?
En voila assez sur ce sujet, trop vaste pour que
nous' ayons eu l'intenfion de i'approfondir iciil nous
a suffi peur aujourd hui de l'effleurer, afin de mon-
trer a quelles étranges conséquences conduit le rai-
sonnement du Progrès.
nes. Ce n'est pas seulement aux aspirations, aux uto-
pies des idéologues progressistes que s'attaque le ma
nifeste du Vatican. Non, il bat en brêche tous les
principes que nous avons appris respecter et qui
sont devenus les bases mêmes de notre edifice so
cial.
C'est Ia Constitution elle-même qui est souffletée
par l'arrogante declaration du Pape.
Ou l'a déja dit sans doute, mais il ne sufïit pas de
le dire, il faut le démontrer et c'est ce que nous vou-
lons faire d'une manière irréfragable en mettant quel-
ques- unes des propositions dogmatiques dont l'Ency-
clique est accompagnée el qui en sont la partie prati
que et éssentielle, en regard des articles de la
Constitution dont elles sont l'antithèse et la con-
damnalion.
Ifi'EBcyciique ct Ia Constitution.
On l'a dit, l'Encyclique du 8 décembre est le plus
audacieux défi qui ait pu êtrejeté aux idéés moder-
Errecbs condamnSes
par l'Encïclique.
XV. C'est une erreur de
croire qu'il est libre chaque
homme d'embrasser et de pro
fessor Ia religion qu'il aura
réputée vraie d'après la lu-
mière de la raison.
XXIV. C'est une erreur de
croire que l'Eglise n'a pas le
droit d'employer Ia force;
qu'elle n'a aucun pouvoir tem-
porei direct ou indirect.
XLV. C'est une erreur de
croire que le sacrement du
mariage n'est qu'un acces
soire du contrat et qui peul
en être séparé; et que le sa
crement lui-même ne consiste
que dans la seule bénédiction
nuptiale.
LXVII. C'est une erreur de
croire que la direction des
écoles publiques dans lesquel
les la jeunesse d'un Elal chré
tien est élevée peut et doit
être attribuée A l'autorilé ci
vile.
XXXI. C'est une erreur de
croire que le for ecclésiasti-
que pour les procés temporels
des cleres, soit au criminel,
soit au civil, doit absolument
être aboli.
Nous en resterons Ia nous pourrions encore citer
un grand nombre de propositions sur lesquelles le
Pape vient de lancer l'anathême et qui sont procla-
mées et consacrées par la Constitution et les lois.Mais
les exemples que nous venons de donner suffïsent
pour prouver l'incompatibilité qui existe entre les
maximes romaines et notre droit public.
Vérités proclamées
Article 14 La liberté des
eultes, cejle de leur exercice
public ainsi que Ia liberté de
manifester ses opinions en
toutes matiêres, sont garan
ties.
Art. 15. Nul ne peut êlre
eontraint de coneourir d'une
manière quelconque aux actes
et aux cérémonies d'un culte,
ni d'en observer les jours de
repos.
Art. 16. Le mariage civil
devra toujours précéder la
bénédiction nuptiale, saufles
exceptions A établir par la loi,
s'il y a lieu.
Art. 17. L'instruction pu-
blique donnée aux frais de
I'Etat est réglée par la loi.
Art. 6. II n'y a dans I'Etat
aucune distinction d'ordres.
Les Beiges sont égaux devant
la loi.
Vers le 11 aoüt de l'année qui vient de s'écouler,
les doctrinaires ne pouvaient tarir de dire que la po
litique libérale avait jusqu'a présent été trop flasque
et qu'il fallait dorénavant marcher dans les voies du
progrès et des réformes. lis donnaient raison aux
jeunes pour lesquels ils n'avaient eu jusqu'alors que
des mépris arrogants. Lesélections allaient avoir lieu;
il convenait de faire bonne figure libérale.
Aujourd'hui. adieu les réformes! Le doctrinarisme
est redevenu somnolent aussitót les ambitions satis-
faites. 11 trouve bonne cette loi de 1842 qu'il avait
promis de modifier en interdisant au clergé de s'em-
parer des écoles communales, et oroit que les Jésuites
ne sont jamais assez riches puisqu'il leur maintient,
sous le nom de Bollandistes, un subside de six mille
francs.
Un farceur de berger avait crié souvent au loup
pour s'amuser a voir accourir les paysans a son se-
cours. On avait fini par ne plus croire ses cris. Un
jour vint le loup qui dévora les brebis sous les yeux
du berger et malgré ses cris personne ne vint a son
secours.
Nos doctrinaires nous jouent Ia même farce que ce
berger. Espérons cependant que sous le rapport du
sort ils seront mieux partagés que lui.
La fermeture des barrières sur les routes empier-
rées, en temps de dégel, est une mesure sage et pru
dente, pour autant qu'elle ne soit pas employée d'une
manière arbitraire et au-dela des exigences réelles.
Nous croyons qu'en Belgique' il y a trop grande sé-
vérité a interdire tout charroi avec charge au-dela de
deux cents kilog. En France, l'Administration agit
avec la même rigueur pour les routes vicinalesmais
sur les routes gouvernementales, elle permet de tran
sporter quelque charge que ce soit, pourvu que les
chariots soient munis de roues a jantes de onze cen
timetres. Cette licence, bienfaisante au commerce et
a l'industrie, ne nuitguère aux pavés et elle ne jette
pas dans le désarroi les commercants ayant des li-
vraisons pressées.
L'Administration beige des ponts et chaussées fe-
rait bien, croyons nous, d'imiler sa voisine et d'ac-
corder une tolérance exigée par les besoins du com
merce et de l'industrie.
L'Association libérale de Tournai s'est réunie pour
former la liste definitive des candidats a l'électiou du
16 janvier.
La discussion a été ouverte sur le mérite des can
didats et cette innovation dans nos moeurs électorales
a donné immédiatement une très-vive animation a
l'assemblée.
Le point principal sur lequel on a dernandé aux
candidats leur profession de foi, est celui de l'instruc
tion primaire.
On a dernandé s'ils étaient décidés, en présence
d'une situation qui fait la honte de Tournai, a secon
der de leurs efforts l'administration libérale qui veut
réorganiser sur de larges et nouvelles bases l'instruc
tion primaire et populaire.
Un autre rnembre a dernandé s'ils consentiraient a
suivre le mouvement qui se fait dans plusieurs de nos
grandes villes et qui consiste a réorganiser ou plutót
a fonder des écoles pour l'instruction des filles pau-
vres et des filles appartenant a des families aisées,
afin qu'on ne voie plus se renouveler eet acte d'into-
lérance indigne d'une nation libre et qui fait qu'en
plein xixe siècle, les demoiselles d'une familie protes
tante n'ont pu trouver a Tournai un établissement
d'instruction pour y suivre les cours, et ce, a l'insti-
gation de personnes fanatiques et intolérantes.
D'autres questions relatives a I'enseignement pri
maire, ont encore été posées aux candidats, qui tous
ont promis formellement de faire tout ce qui dépen-
dra d'eux pour défendre et mener a bonne fin les
mesures destinées a améliorer Ia situation morale de
la population.
MM. Macau, Delye, De Formanoir et Wattiez, ont
été prociamés candidats définilifs de l'Association li
bérale, pour l'élection communale du 16 janvier.
Nous lisons dans la correspondance bruxelloise de
l'Echo du Luxembourg
La bonne presse, la presse dile conservatrice, est
en plein désarroi. La discorde est au camp d'Agra-
mant. M. Jules Gondry, qui cumule agréablement le
commerce de vins et les articles de piété politique,
M. J. Gondry vient de se séparer du Journal de
Bruxelles et de fonder Ia Voix du Peuple.
I! est appuyé par des hommes a nuances modé-
ratrices du parti.
Le Journal de Bruxelles et la Belgique font feu sur
lui de toutes pieces. Trisle boutique
II existait a Mons un journal des plus inoffensifs, le
Constitutionnelmalgré sa neutralité et sa modera
tion, il a comme tous ses confrères du pays porté om-
brage aux jésuites, qui ont fait mourir le Constitu
tionnel en lui débauchant ses ouvriers, pour faire
imprimer un journal a leur devotion.
Qu'on vienne encore nier la modération et la tolé
rance de messieurs les boutiquiers de la presse ca-
tholique
On écrit de Bruxelles, au Précurseur
Le projet de loi sur !e temporel des cultes qui a été
déposé il y a bientót deux mois, sur !e bureau de Ia
Chambre des représentants, n'est pas encore iraprimé.
L'on assure qu a peine envoyé a l'imprimerie, il en a
été retire. Pourquoi? Est-ce que le ministère, après
réflexion, l'aurait trouvé insuflisant, ou bien voyant
le quasi échec de la disposition principale de la loi des
bourses au Sénat, aurait-il jugé a propos de modérer
certains articles trop accentués pour la majorité in-
décise de cette assemblée II m'est impossible de vous
donner aucun renseignement précis a eet égard.
Yille d'Ypres.
Coxssïji. Commuxai. Séance publique du 7 Jan
vier 1865.
Etaient présentsMM. Beke,bourgmestre; P. Bour-
gois et L. Merghelynck, échevins; T. Vandenbo-
gaerde, Ch. Vandenbroucke,Ed. Cardinaei, P. Boedt,
Ch. Becuwe, A. Deghelcke, C. Lannoy, L. Vanal-