leynes, L. Vanheule, A. Beaucourt, A. Brunfauf, conseillers. Absent M. F. Messiaen. La séance est ouverte a -4 heures, sous la prési- dence de M. Ie bourgmestre. Après la lecture du pro cés-verbal de la précédente réunion, il est donné communication des pièces adressées au Conseil. Le principal intérêt de la séance réside dans i'une de ces pièces qui est une requêl.e de M. Barbier-Mulier, len- dante a obtenir de la ville la concession, par bail em- pbythéotique, d'un terrain de 6 mesures et demie, situé a gauche de la chaussée de Menin jusqu'au ba- tardeau a proximité du chemin de ronde. M. Barbier dit qu'il a choisi ce terrain de préférence a tout autre afin de rendre une nouvelle vie a un quartier qui a beaucoup perdu depuis Fexistence du chemin de fer. II se propose d'y établir une filature, un tissage mé- canique et une cité ouvrière. Ce vaste projet dont 1 'Opinion a parlé il y a peu de temps, s'est prompte- ment réalisé et l'on n'atlend que la decision favorable du Conseil pour mettre la main a l'oeuvre. La de- mande a été renvoyée a l'examen de la commission et le Collége s'entendra avec M. Barbier sur les con ditions préliminaires. L'autre pièce communiquée était une lisle de sous- cription pour un monument a élever a la mémoire de M. le général Chapelié, le créateur de notre Ecole militaire, adressée au Conseil par M. le major de la garde civique. Le second objet a l'ordre du jour est l'approbation de plusieurs actes de location de propriétés commu- nales et produits divers. II y a d'abord quelques lots de prés a faucher a l'étang de Zillebeke et ailleurs et le produit des engrais provenant des établissements publics. M. l'échevin Merghelynck annonce que ces divers produits ont donné une augmentation sur l'ensemble. II y a encore la location des étaux a la boucherie dont le total de 97a francs en 1864 est de 1,257 francs pour 1865, done une augmentation de 282 francs en faveur de cette année. Les droits payés pour dépót de marchandises au Quai ont donné la somme de 857 fr, 50 e., constituant une légère diffe rence avec l'année dernière. A propos de ce dernier objet M. Vanheule rappelle au Collége la decision prise par le Conseil et demande que le règlement en vigueur soit rigoureusement observé, puis le Conseil approuve les diverses loca tions. Viennent ensuite une modification proposée pour la cession du terrain ent re le Boterplas et le Wate- ringhe et l'approbation défiuitive des conditions. C'est le terrain concédé pour l'usine de M. Lapierre, auquel on a cédé 60 ares au lieu de 57, afin de lui faciliter l'accès au chemin de ronde. Cette modification a né- cessiié une nouvelle enquête et de nouvelles informa tions. Le Collége propose aussi un changement au contrat par rapport a l'écoulement des eaux, dans le but de faire jouir le concessionnaire de tout ce qui croltra sur les francs bords. II est en outre stipule que le nivellement devra se faire aux frais du concessionnaire, si le gouvernement le demande. Quelques explications sont échangées entre M. Va- nalleynes et M. le bourgmestre au sujet du droit de passage que la ville doit se réserver sur ces francs bords et finalement une rédaction dans ce sens est adoptée. M. l'échevin Bourgois lit le Rapport de la 2e com mission sur le projet de renouvellement des trottoirs de la rue au Peurre. Le nouveau projet offre peu de différence avec l'état actuel. A en croire le Rapport, des trottoirs larges de deux mètres et dégagés de tous obstacles laissent peu a désirer, mais il faudra pro- bablement baisser de rechef leur niveau, trop élevé comparalivement a celui du milieu de la rue. Pour exécuter ces iravaux, une somme de 8,887 francs est nécessaire; 60 p. c. ou 5,032 fr. 20 c. se- ront payés par la ville et les 3,854 fr. 80 c. restants, qui représentent 40 p. c., par les propriétaires. II pourraity avoir quelque erreur quant a la sur face des trottoirs, ait M. Bourgois, mais pour ce qui est des frais, c'est impossible il a fait les calculs lui- même. Cependant, Ia somme dépasse le crédit voté et l'on propose d'utiliser les vieilles bordures, a l'excep- tion de celles qui, trop courtes, seraient transportées provisoir ement au magasin pour être employées plus tard dans les rues moins fréquentées. Nous serait-il permis de dire que nous n'approu- vons pas ce procédé II nous semble que si le crédit est réellement insuffisant, il vaudrait mieux remettre 'ouvrage d'un an que s'exposer a faire un travail mauvais ou même médiocre; etn'est-il pas probable que ces vieilles bordures feront triste figure cöté des bordures neuves? En second lieu, pourquoi des- tiner aux rues moins fréquentées les bordures trop courtes qu'on rejette pour les rues de plus grand pas sage les propriétaires de ces rues moins fréquentées ne devront-ils pas payer les 40 p. c. Oui Alors, pourquoi cette inégalité dans les pavés que distribue l'administralion Enfin, nous craignons que les diffe rents voyages auxquels seront soumises ces vieilles bordures avant d'arriver a destination, n'en élèvcnt le cofit presqu'a l'égal de bordures neuves. Tactions de nous faire mieux comprendre au moyen d'un exemple, nous voulons dire d'une hypothèse. Supposons que l'on veuille paver le fond de l'a- breuvoir avec des pierres provenant de I'ancien ar senal situé, comme on sait, a cinquante pas de la, et qu'au lieu de les transporter immédiatemenl pied d'eeuvre, on les dépose provisoirement au magasin sous les Halles pour les conduire ensuite a destina tion, ou que l'on emploie les superbes poutres de eet Arsenal a faire des planchers, ou bien encore que, voulant débarrasser la rue des Carmes du grand es- calier de la Caserne d'infanterie, qui obstruait le pas sage, on en réduise les magnifiques dalles a de plus petites proportions, pouvaot servir a un petit escalier ailleurs, supposous pour un instant chose impos sible que quelqu'un propose rle pareilles mesures, n'esl-il pas certain que son idéé, quoique dénotanl un louable empressement a utiliser toutes choses, serait accueillie par les rires homériques des membres du Collége Aussi n'est-ce qu'une hypothèse. Franchement pourtant, le Conseil, en adoptant sans modifications les propositions de sa 2m° commission, ne risque-t-il pas un peu de lomber dans les termes de cette hypothèse A nous le devoir de signaler le danger a la saga- cité des conseillers a l'éviler. M. Bourgois fait encore connaitre Ie montant de l'indemnité a payer par les propriétaires, du chef de la construction des nouveaux trottoirs. Cette somme se monte a 1,949 fr. 63 c. pour la rue de Menin; 53 fr. 68 c. pour le Marclié-Bas et 50 fr. 22 c. pour la rue de l'Anguille. M. Lannoy dit que, dans son opinion, I'administra- tion communale n'a pas Ie droit d'imposer les pro priétaires pour Ia construction des trottoirs et il cite une décision du tribunal de Liége qui a donné gain de cause aux propriétaires. Nous ne connaissons pas les fails de la cause, nous savons cependant qu'il existe des arrets de Cour d'appel se prononcant contre l'intervention obligée du propriétaire dans la construction des trottoirs. Prétendre que le règlement de Ia ville d'Ypres a été approuvé par arrêtó roval n'est pas une réponse satisfaisante, car on a vu plus d'une fois des arrêtés royaux convaincus d'illégalité. Du reste, c'est avant tout l'affaire des propriétaires et nous croyons fort que cette question une fois sou- levée, elle ne pourrait qu'être tranchée en leur fa veur. Les deux derniers objets a l'ordre du jour sont la lecture du procés-verbal de la vérification de la caisse communale et le róle supplêmentaire pour la taxe provinciale el communale sur les chiens en 1864, La séance allait finir lorsque M. Becuwe a demandé la parole pour une communication au Conseil. II a donné lecture d'un extrait d'un Mémoire du préfet de la Seine qu! affirme que l'abolition de la taxe du pain a occasionné dans ce département un surcrolt de dé- pensesde 9,000,000 de francs. Quelque soit l'intérêt qui s'attache a cette lecture, nous ne saurions former notre opinion sur la simple production d'un cbiffre et les assertions d'une enquête, lorsque nous ne con naissons aucun des éléments employés. II nous semble d'ailleurs inopportun de soulever en ce moment cette question qu'un vote du Conseil a tranchéedepuis plus de deux mois. Disons seulement aujourd'hui, comme au jour de la discussion, combien il est étrange de voir un Conseil en grande majorité composé d'adeptes de la liberté, refuser la première occasion qui s'offre a lui d'appliquer ses principes et reculer même de- vant un essai de peu de durée. Singulière inconsé- quence des hommes VOpinion a cru un moment avoir les honneurs de cette séance. Un mot lancé a l'improviste, comme on lance un calembourg, a appris au Conseil qu'un jour nal de cette ville (sic) avait annoncé un accroissement continu dans les prix du pain el de Ia viande, sans iudiquer un remède a eet état de choses. Malgré le reproche que contient ce bout de phrase, altirer l'at- tention de l'un de nos édiles était une recompense trop douce, un avanlage trop précieux pour ne pas nous inspirer quelque vanité. Mal nous en a pris. Après examen, il s'est trouvé que le fait divers pu- blié par nous était extrait d'un journal de la capitale et que l'honorable conseiller avait pris pour Ypres ce qui était écrit pour Bruxelles. L'Opinion en est pour ses illusions décues et Ie conseiller pour son élo- quencea cóté de la question. Quel est le plus at- trapé des deux? II paraitquece quiproquo a fait du bruit, car on nous écrit de différents cótés pour connaitre le nom de l'auteur. Nous ne le dirons pas, crainte de com- promettre sa réputation d'homme sérieux. Une campagne de nos environs, a vendre depuis quelque temps, vient d'être acquise par un induslriel d'Armenlières qui se propose d'y établir une filature. Le fait est certain; l'exécution du projet est simple- ment subordonnée au tracé définitif du canal. ACTES ©EEICSEES. Ont été admis au sermenl les instituteurs ci-après désignés, dont la nomination a été reconnue réguliè- rement faite, aux termes des deuxième et troisième alinéas de l'article 10 de la loi du 23 septembre 1842 Dans la province de Flandre Occidentale. Le sieur Pauwels, élève diplómé de l'école normale deThourout, nommé, le 4 novembre 1864, aux fonc- tions de sous-instituteur a l'école communale de Rous- brugge (commune de Rousbrugge-Haringhe), en rem placement du sieur Leun, démissionnaire. Le sieur Debaecker, élève diplómé de l'école nor male de Thourout, nommé, le 26 oclobre 1864, aux fonctions de sous-instituteur a l'école communale de Poperinghe. Necrologie. Mercredi soir est mort en notre ville, après une longue et douloureuse maladie, M. L. Comyn, avocat. Le libéralisme perd en lui un de ses hommes les plus dévoués et sa perte sera vivement regrettée de tous ceux qui l'ont connu. EASTS SU WEISS. La deuxième conférence de M. Bancel a eu lieu jeudi dernier. Ces solennités littéraires continuent a avoir ici le plus grand succès. Tout ce que la société yproise compte de plus intelligent et de plus distingué et beaucoup de personnes appartenant aux communes de l'arrondissement étaient présents a cette fête. Nous y avons remarqué avec plaisir un grand nombre de dames. Cel empressement est le plus bel hommage rendu au talent de l'éloquent professeur dont Ie dis cours a été plusieurs fois interrornpu par d'unanimes applaudissements. Nous donnerons dans notre prochain numéro le compte-rendu de cette conférence. Théxtriï. La direction devait nous donner di- manche le Bourreau des cranes. Mais par suite d'un retard dans l'envoi des brochures, le spectacle a été changé. On y a substitué les Droits de Vhommeco- médie en 2 actesla reprise Quand on attend sa bourse pour lever de rideauetMadame veuve Larifla pour fin de soirée. Ce spectacle avait très-bien peu- plé la salie, ce qui prouve que les artistes ont, défini- tivement acquis les sympathies du public. La comé- die les Droits de Vhomme date d'une vingtaine d'an- nées, age très-respeclable pour une comédie de ce genre, assez spirituelle et très-bien rendue du reste Madame veuve Larifla est un vaudeville qui n'a eu que le seul mérite de l'exécution a invoqner en sa faveur. Mercredi nous avons eu le Gendre de M. Poirier, une charmante comédie de MM. Emile Augier et Jules Sandeau. Nous n'entreprendrons pas de donner ici une analyse de la pièce qui contient des scènes très- intéressantes. On reconnaitdans cetceuvre une plume littéraire et distinguée. Mme Silvy a imprimé au róle d'Antoinette une distinction et une grace parfaite, beaucoup de facilitè et de souplesse de jeu. Elle y a fait grand plaisir comme toujours. M. Silvy, dans le róle de Gaston a montré beaucoup d'entrain, de verve et de chaleur. M. llenrius-Poirier a donné au bon- homme un caraclère particulier très-naturel el M. Léauteau a été très-bien dans le róle de Verdelet. Le due paraissait très-gêné dans son uniformede chas-

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 3