Lk tout pa table d'avance. JOURNAL Dl PRES I)E L'ARRONDISSEMENT M4 YPRES, Dimanche Troisième année. N0 5. 29 Janvier 1865. i»kiy ir.4Koni:niyi POUR LA BELGIQUE 8 francs par an<ft fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PEU.% MIES ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche de ehaque semaine. Laisssz dire,Uissez-vous blèmer, mais publiez volrepensée. fp On s'abonne a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites.— Toutes lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal. La nouvelle Ecole de filleg a Ypres. Notre intention n'est pas de prolonger notre polé- mique avec le Propagateur. Nous nous serions même abstenu de répondre a l'article qu'il nous a consacré dans son numéro du 21 janvier, si notre pieux con frère, usant de son droit, s'était borné réfuter de son mieux nos arguments. Mais l'entreprise, faut-il croire, ne lui a pas semblé facile a mener bien, car, loin de chercher a nous répondre, il déclare sa réso- lution de cesser tout débat avec nous, donnant pour raison de sa retraite que nous lui attribuons des idéés quinesont pas les siennes, que nous passons sans cesse a cóté de la question bref, que nos procédés de discussion manquentde loyauté. Ce reproche nous touche et nous ne voulons pas en rester chargés. U peut nous arriver, comme a tout homme maniant la plume rapide du journaliste, d'in— terprêter inexactemeut la penséa de nos adversaires et de lirer de leurs actes, de leurs écrits, de leurs dis cours, appréciés parfois avec une héte excessive et, pourquoi ne le dirions-nous pas avec un excès de passion nuisible aux intéréts de la vérité, des consé- quences, des deductions qui n'étaienl pas dans leur esprit Mais ce qui est inexcusable, ce que nous con- sidérons comme une chose souverainement mépri- sable et honteuse, c'est la mauvaise foi réfléchie et calculóe, ce sont ces procédés prétendument habiles au moyen desquels on cherche a triompher d'un ad- versaireen tronquanl, en faussant sa pensée. La vé rité ne veut pas être servie de cette facon et ceux-la sont, pour nous, plus dangereux que ses plus cruels ennemis,qui emploient de pareilles armes pour la dé- fendre. Si nous avons mérité le reproche que nous adresse le Propagateurqu'il soit bien entendu que nous sommes sans excuse nous avons lu froidement, tranquillement ses articles sur notre nouvelle école de filles et nous y avons répondu de même. II n'y a done pas de milieu ou bien le reproche de notre confrère est injuste et ne doit être considéré que comme un prétexte imaginé pour marquer sadéfaite, ou bien nous ne sommes, nous qui I'avons combattu, que des misérables, dignes du mépris public. Après une pareille déclaration, le Propagateur ne prétendra pas, sans doute, que nous passons a cóté de la question. La question, quelle est-elle? Dans une série d'articles parus le 7, le 10 et le 1 i du mois de décembre dernier, le Propagateur dénon- cait la résolution prise par notre administration com munale d'ériger une école de filles aux frais de la commune comme se rattachant au plan d'une vaste conspiration organisée en Belgique contre 1'enseigne- ment religieux. a Le mot d'ordre est bien el dümeut donné, s'écriait-ille plan de campagne, concu par les loges, sera fidèlement suivi. Pour perpétuer sa domination, un libéralisme anti-catholique, bêtard 4t menteur s'est dit emparons-nous de lajeunesse; chassons le prêtre et la religieuse; 1 e prêtre, c'est noire ennemi. Que la jeunesse beige soit élevée en dehors de toute religion positive. La Belgique n'a point de religion d'Etat. Propagateur du 7 dé cembre.) Que l'école projetée fut érigée dans le dessein d'ex- clure la religion catholique de toute influence dans l'enseignement de nos filles pauvres, c'est ce qui n'é- tait pas douteux aux yeux du Propagateur. Que tel sera Ie caractère de la nouvelle école, disait-il s dans le même article, c'est ce que le langage de nos feuilles libérêtres ne permet pas de révoquer en doute D'ailleurs, ajoutait notre confrère, toute autre école n'aurait point sa raison d'être, èt, pour le prouver, il se livrait a un long panégyrique de l'école dirigée par les Sceurs de Marie, dont l'en seignement, selon lui, ne laisse absolument rien désirer. Enfin, nous prenant personnellement par- lie, il nous gourmandait de Ia bonne facon pour avoir osé exprimer le vceu que la nouvelle école acquit bientöt une popularité égale a celle dont jouit l'école communale des garcons. Voiia bien, pensons-nous, résumé dans sa plus scrupuleuse fidélité, le sens générol des articles con- sacrés par le Propagateur a l'examen du projet voté par notre Conseil communal. Voyons maintenant si, comme notre pieux confrère ne craint pas de l'affirmer, nous avons escamoté le débat et tourné la question qu'il portait devant le public. Au Propagateur soutenant que Ia nouvelle école n'avait aucune raison d'être, nous avons opposé le texte formel de la loi de 1842 sur l'enseignement pri maire. Aux termes de cette loi, en effet, chaque com mune est tenue d'avoir son école, et la commune n'est dispensée de cette obligation que dans deux cas, a savoir 1° Si elle est autorisee a adopter dans la lo- calitè une ou plusieurs écoles privées réunissant les Conditions légales pour tenir lieu de l'école commu nale. 2* Si, dans la localité, il est suffisamment pourvu aux besoins de l'enseignement primaire par les écoles privées. La commune d'Ypres, fesions-nous remarquer a notre contradicteur, ne se trouve ni dans l'un ni dans l'autre cas de dispense. Elle ne se trouve pas dans le premier, car vous n'oseriez prendre sur vous d'afïïr- mer que les Soeurs de Marie sont disposées a se sou- mettre au regime d'inspection et de contröle prescrit par la loi de 1842 a l'égard des écoles adoptées et nous vous défions de ie prétendre. Elle ne se trouve pas non plus dans le deuxième cas, attendu que l'école des sceurs étaut entretenue aux frais des Hospices, e'est-a-dire par un établissement public, ne peut pas être considérée comme une institution privée. Done, disions-nous, la nouvelle école a une raison d'être, puisqu'eile ne fait que réaliser une prescription posi tive, impérativede la loi. Apparemment,ce n'est pas surce premier point de la discussion que nous pouvons être accusés d'avoir escamoté le débat. Le Propagateur nie la nécessitide l'école nouvelle. Nous lui opposons un texte de loi précis, formel. 11 n'y a la, a coup star, ni ruse, ni ha- bileté, a moins cependant que notre confrère ne pré- tende que nous avons forgé un texte de pure fantai- sie, ce qu'il ne fera pas. Pénétré de sa faiblesse sur la question de droit, le Propagateur se rabat sur une accusation qu'il suppose devoir trouver un certain crédit chez ses lecteurs en décrétant l'érection de la nouvelle école, notre ad ministration communale n'a fait, d'après lui, qu'obéir au mot d'ordre lancé par les loges maconniques. On veut chasser le prêtre de l'école et bannir l'instruc- tion religieuse de l'enseignement. Voire accusation, avons-nous répondu au Propa gateur, est on ne peut plus mal fondée. Si la loi de 1842 oblige la commune a avoir une école, elle lui fait en même temps une obligation non moins formelle d'en permettre l'accès au prêtre catholiqueet non- seulement le prêtre doit avoir accès dans l'école, mais il jouit du droit exclusif, et d titre d'autorité, d'y en- seigner la morale et la religion. Aucun obstacle ne peut être mis a l'exercice de ce droit par le prêtre, et partout nous voyons qu'il l'exerce avec un empire dont beaucoup de libérdlres sont désolés, mais qu'ils sont cependant forcés de subir. Trouvez-vous la loi mauvaise, demandions-nous au Propagateur? Croyez- vous qu'elle ne sauvegarde pas, d'une manière suffi- sante, les intéréts religieux dont vous vous portez le champion? Dans ce cas, votre parti est mille fois cou- pablede s'associer èson exécution car,dans ce cas,la présencedu prêtredans l'école n'est plus qu'un leurre del'Etat,auqueI ilest honteuxquele clergé catholique prête les mains. Mais si la loi est bonne, si elle vous donue toutes les garanties désirables, que signifient alors vos cris d'alarme? Comment osez-vous préten dre que l'enseignement religieux sera banni de l'école nouvelle, quand vous savez perlinemment le con traire Les craintes que vous exprimez ne sont done pas sérieuses et votre mise en scène renouvelée des lamentations de Jérémie ne s'explique que par les appréhensions qu'excite en vous la concurrence con tre laquelle l'école de vos sceurs chéries va bientót devoir lutter. Le Propagateur croit nous confoudre en rappelant que nous combaltons ('intervention du clergé dans l'enseignement. Mais il ne s'agil pas ici, apparem- ment, de discuter nos opinions personnelles sur le mérite de telle ou telle loi. Nous aurons beau trou ver la loi de 1842 mauvaise, cela ne l'empêchera pas d'exister et de fonctionner absolument comme si nous en étions les plus fervents admirateurs. Est-ce que, par hasard, notre confrère voudrait conseiller au clergé de s'abstenir de toute immixtion dans nos écoles, paree que VOpinion est d'avis que ce n'est pas sa place Nous n'osons pas l'espérer. Tout sermon qui se respecte doit avoir ses trois points, Nous avons examiné les deux premiers voyons Ie troisième. Nous avons eu l'audace de souhaiter a l'école des filles le même succes que celui obtenu si rapidement par l'école des garcons. Ge succès, qui n'est pas con- testé par notre confrère, est expliqué par lui d'une facon que nous continuons a considérer, malgré sa persistauce, comme peu conforme a la vérité. D'après le Propagateuril serait avérè que le Bureau de bien- faisance retire ou menace de retirer ses dons aux pa rents qui refusent d'envoyer leurs enfants a l'école communale. Si le fait, tel qu'il est posé par le Pro pagateur est exact, nous maintenons noire première appréciation il y a dans cette inesure, quel que soit le mobile qui l'ait inspirée, un caractère de violence LOPINION

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1