contre lequel les amis de la liberté doivent protester. Le Bureau de bienfaisance use sans doute d'un droit incontestable en obligeant les parents a envoyer leurs enfants a l'école pt nous ne pouvons que le féliciter de cette initiative, mais il excéderait son droit, selon nous, s'il leur imposait comme condition desa muni ficence, l'obligation de préférer telle institution a telle autrecette obligation ne s'expliquerait que dans le cas ou certaines institutions refuseraient de faciliter le oontröle destiné a assurer la fréquentation réelle de leurs écoles par les enfants des indigents.Quoi qu'd en soit, nous affirmons de nouveau et nous maintien- drons jusqu'a preuve du contraire, que le Bureau de bienfaisance laisse toute liberté aux parents et que sa coërcition se borne a exiger que les enfants fréquen- tent les écoles, soit communales, soit privées. Si le Propagateur est a même, comme il Ie prétend dans son numéro du 21 janvier dernier, d'établir que nous sommes dans l'erreur, qu'il alt le courage de parler haut et net, notre appui ne lui manquera pas; mais, pas de reticences, pas de faux-fuyants, pas de phra ses des faits et des noms propres. Sinon, le public, averti, saura ce qu'il doit penser de cette accusation qui s'est prudemment abritée, jusqu'a présent, der rière une prétendue notoriété publique dont personne n'a connaissance. Le Propagateur ne parvenait a s'expliquer notre adhésion a la decision prise par l'admimstration com munale qu'en cherchant le motif de notre satisfaction dans l'espoir que le prètre serait exclus de la nouvelle école. Cet espoir, nous ne l'avons jamais eu, par la raison bien simple que la loi ne permet pas aux com munes d'exclure le clergé de l'école. Si nous applau- dissons au projet, nous lui avons dit pourquoi c'est paree que nous tenons l'enseignement donnépar les Sceurs de Lamotte pour le plus detestable de tous les enseignements et que, malgré les inconvénients inhé rents au régime de la loi de 1842, nous avons la ferme conviction que l'école nouvelle donnerades garanties plas sérieuses aux amis de l'instruction populaire.G'est ce que nous nous sommes efforcés d'expliquer clai- rement a notre confrère et lui-même ne demandera pas mieux, sans doute, que nous ne revenions plus sur cechapitre, assez déplaisaul pour ses clientes. Et maintenant que nous avons suivi pas a pas tous les arguments produits par notre contradicteur, en rappelant sommairement nos réponses a chacun d'eux, nous sera-t-il permis de luidemander comment il jus titie le reproche qu'il nous adresse d'avoir dénaturé sa pensée et détourné Ia question de son véritable terrain? Quant a nous, nous avons Ia conscience de ne pas avoir mérité cette injure, et nous souhaitons fort que celle de notre confrère ne le tourmente pas plus que ne le fait la nótre, au moment oü nous dépo- sons la plume pour clore une polémique d'oü les Soeurs de Lamotte, c'est notre conviction, sortiront plus maltraitées que les libérAtres batards el men- teurs. C»rrespondance particuliere de POPISIOiT. Bruxelles. 27 Janvier 1865. La discussion du budget de Ia guerre, qui semblait devoir être si animée et dont quelques-uns atten- daient même le renversement du cabinet, se poursuit le plus paisiblement du monde et sans donner lieu au moindre incident qui mérite d'être noté. L'affaire est faite, comme disait un jour M. Bouvier le budget sera voté a une grande majorité. Le parti clérical, qui manifestait naguère ('intention de le combattre a outrance et qui, a l'aide de la fraction de la gauche hostile aux dépenses militaires, aurait pu, peut-être, en déterminer le rejet, le parti clérical s'est apaisé sous les caresses de la lettre de M. de Conway et lêche aujourd'hui la main de ses adversaires de la veille. On appelle cela de l'habileté, de la politique I Triste politique, en tout cas, et qui paie bien cher les résultats précaires qu'on en obtient. La reconnais sance a la mémoire courtele parti clérical, comme tous les partis du monde, aura bientöt oublié les ama- bilités de M. de Conway. Mais il en est d'autres quj n'oublieront pas; ce sont ceux a qui on a jeté l'ou- trage, ce sont ces citoyens qui usant librement, pai siblement d'un droit constitutionnel, ont été traités d'insensés et de barbares pour avoir pris la liberté de s'aflfranchir de la tutelle de l'église catholique. Ceux- la se souviendront quand les cléricaux ne se souvien- dront pius et, au lieu d'un ennemi a combattre, on en aura deux. Mais qu'importe I'avenir 11 fallait faire voter avant tout Ie budget de la guerre. Le budget sera voté. Ho sanna, on a gagné un an I Le budget de la guerre soulève deux questions l'une de principe, l'autre de détails. La Belgique, pays neutre, a-t-elle besoin d'une armée permanente? Voila la question de principe, sur laquelle vous et mm, nous pouvons avoir chacun no tre avis. Mais la nécessité de l'armée étant admise, la question de détails et j'appelle ainsi celle qui concerne le chiffre même de nos dépenses militaires, devient plus difficile a résoudre. Vingt-cinq millions, est-ce trop ou n'est-ce pas assez? Voici un ministre de la guerre qui vient vous dire il me faut 30 millions. Si vous m'en relranchez un seul, je vous avertis que vous aurez désorganisé l'armée et que tout autant vaudrait 'a supprimer complètement. Que pou- vons-nous répondre a cela, simples pékins que nous sommes Ce n'est pas, Dieu m'en garde, que je sois d'avis qu'il faille voter de confiance tous les crédits qu'il pourrait plaire au gouvernement de nous demander. Nous devons désirer, au contraire, que la Chimbre compte un grand nombre de représentnnts hostiies aux dépenses militaires, car leur présence dans le Parlement nous donne la garantie que le ministre de la guerre y regardera a deux fois avant de réclamer des crédits qui ne seraient pas strictement nécessaires, Mais il faut bien avouer cependant, qu'en pareille ma- tière, Ia Chambre, sans abandoianer son droit de con- tróle, doit user de grands ménagements et qu'on au rait tort d'exiger d'elle une sévérité excessive. De quoi s'agit-il d'ailleurs? Sauf la fraction écono- miste qui puise, selon moi, une sécurité trompeuse dans la foi des traités, quelqu'un propose-t-il au pays une économie notable sur le budget do la guerre Y a-t-il un seul représentant qui entreprenne de nous démontrer que le budget est susceptible d'une reduc tion de six a sept millions? Non. Tout au plus arrive- rait-on, en votant toutes les reductions proposées, a une diminution de deux ou trois millions sur l'en- semble. Voila une belle affaire que deux ou trois mil lions de plus ou de moins pour le pays 1 Encore si nous étions certains que ces deux ou trois millions enlevés au budget n'affaibliraient pas nos forces mi litaires 1 Mais qu'en savons-nous La Chambre a done mieux a faire que d'épiloguer longuement sur le budget de nos dépenses militaires. Si l'armée est inutile en Belgique, si les sommes énormes que nous consacrons chaque annéea son en- tretien sont dépensées en pure perte ou bien,si la né cessité d'une armée étant établie, il est reconnu que notre organisation militaire acluelle laisse a désirer, que le pays le sache et qu'on en finisse une fois pour toutes avec ces questions qui sont plus graves a sou- lever qu'on ne pense. Oui, je Ie dis sincèrement, il y a danger dans un pays libre a remettre tous les jours en question l'existence de l'armée. L'armée a besoin de sécurité, de confiance. II ne faut pas qu'elle s'ha- bitue considérer son sort comme lié a celui de telle ou telle majorité parlementaire il ne faut pas qu'elle puisse penser que, tel parti succédant a tel autre, sa position pourrait en être améliorée ou empirée. II y a, dans ce perpétuel ballottement de 1'esprit du soldat inquiet de son avenir, un germe dangereux et qui pourrait devenir funeste a nos institutions parlemen- taires. Les sections de la Chambre discutent en ce moment le projet de loi présenté par le gouvernement sur les fraudes électorales. Ce projet ne comptait primitive- ment que 12 articles il en a maintenant 57 et, pour peu que la fièvre d'amendements qui s'est emparée des sections persiste, ce nombre sera doublé. Si com pléte qu'on s'ingénie h la faire, la loi nouvelle mettra- t-elle un terme a la fraude, restituera-t-elle a l'élec- teur la liberté, l'indépendance de son vote? Je n'ose l'espérer. L'Angleterre a consacré je ne sais combien de bills a la réforme électorale et elle n'est pas par ve nue a extirper du scrutin la lèpre de la corruption. Pourquoi serions-nous plus heureux Vaincue sous une forme,la fraude reparaitra sous une autre qui fera place, a son tour, a une troisième et ainsi de suite, jusqu'è ce que l'on reconnaisse un jour que tous ces palliatifs sont inutiles et que le seul remède efficace git dans l'éducation politique des citoyens appelés a participer au scrutin. Pourquoi l'électeur est-il au jourd'hui si accessible a la corruption Pourquoi en trouve-t-on, et en très-grand nombre, qui trafiquent basprix de leur suffrage? C'est paree que la plupart n'ont aucune idéé de l'importance de la mission que la loi leur confie. Dans leur esprit, voter pour l'un plutöt que pour tel autre, c'est affaire de camarade rie pure. On donne sa voix a M. A... pour l'obliger ou pour obliger un de ses amis. Cela ne tire pas au- trement consequence. Mais que l'électeur ait con science de Son devoir, qu'il sache que, du vote qu'il va déposer dans l'urne, dépendent ses intéréts les plus chers, et vous le verrez plus rebelle la corrup tion et ceux-la même qui la pratiquent actuellement sur une vaste écheiie, sachant qu'ils auront désormais a faire a des hommes avertis de ('importance de leur vote, y regarderont a deux fois avant de donner car rière a leurs desseins. La loi sur le temporel du culte, dont l'exposé des motifs a été publié ces jours derniers, ne peut man- quer de soulever dans le camp clérical de terribles orages. Non pas que cette loi en elle-même modifie gravement la situation du clergé par rapport a ('ad ministration des biens du culte. Après comme avant la loi, Ie curé restera, de fait, maitre de disposer, h peu pres a sa guise, des revenus des fabriques; mais ce qui exaspère Ie clergé, c'est moins Ia loi elle-même que les principes sur lesquels elle s'appuie. On nous accorderait volontiers un certain droit de surveillance sur Ia gestion des biens des fabriques, persuadé que 1'on est que, l'influence du curé aidant, il n'en serait ni plus ni moins qu'auparavant. Mais comment ad- mettre t'odieux principe que les biens des fabriques appartiennent réeiiement aux fabriques, c'est-ü-dire a des établissements publieslaïques par consé quent, et non pas au culte lui-même? Nos cléricaux voient dans la eonsécration d'un pareil principe un démenti donné a toutes leurs prétentions et, qui sait pour l'avenir, Ia spoliation et la ruine. Aussi leurs colères sont-elles terribles. Je vous le dis en vérité il faudra que M. de Conway écrive et publie de bien belles lettres pour faire oublier a l'épiscopat la loi sur le temporel des cultes. M. l'lntendant de Ia liste ci vile a d'ailleurs tout le temps nécessaire pour aigui- ser sa plume, car il est plus que probable que la loi ne sera pas discutée dans le courant de cette session. II n'est plus du tout question de la démission de M. Tesch. Le parti libéral parlementaireen est Ia, pa- rait-il, qu'il lui serait impossible de fournir un mi nistre de Ia justice un peu convenable. Et voila oü l'on en arrive avec le gouvernement des coteries! Les capacités sérieuses sont tenues a l'écart des affaires publiques et la Chambre, qui devrait être un foyer de Iumière, la Chambre s'emplit de Soenens, de Desmets, de Van Renynghes, de Landeloos et autres Bouviers. Laissez fonctionner ce régime pendant dix ans encore et vous me direz ce qu'il a fait de la Belgique. Service postal. Nous recevons, depuis quelque temps, des plaintes fréquentes au sujet du retard qu'éprouve la remise a domicile des lettres et journaux. Certains quartiers de la ville ne sont desservis que 2 1/2 a 3 heures après l'arrivée des convois. C'est ainsi, par exemple, que les lettres arrivant le matin par convoi de 9 h. 5 ne sont distribuées dans les quartiers de la porte de Lille et de la porte de Dixmude qu'a 11 1/2 h. ou midi. Dès lors il est de toute impossibilité aux inté ressés de pouvoir expédier leur réponse par retour du courrier. II en résulte done un retard de 24 heures, puisque les lettres partant par convoi de 5 h. 5 du soir ne sont remises a destination que le lendemain matin. Cette question est d'une extréme importance pour le commerce de notre villeet nous espérons qu'il suffira de signaler cet inconvénient pour que l'administration des Postes s'empresse de faire droit aux justes réclamations du public. L'assemblée générale de ('Association libérale d'Ath a eu lieu jeudi 26 de ce mois. Les objets a Pordre du jour étaient les suivants 1° Remplacement du tiers des membres du comité, dont aux termes de Partiele 4'du règlement les mem bres ne sont pas rééligibles. 2° Communication du rapport sur la situation de la Société. 3- Discussion d'une pétition adresser la législa- ture en faveur d'une réforme large et sérieuse du système électoral. M. Renson, avocat a la Cour d'appel de Bruxel les, a donné dernièrement l'Association libérale de Charleroi une conférence sur la question de la ré forme électorale. II a proposé, aux applaudissements de l assemblée, l'extension du droit de suffrage aux citoyens agés de 25 ans accomplis, sachant lire et écrire, et il a terminé en engageant toutes les as-

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2