sociations et les eorps constitués demander aux Chambres de décréter immédiatement un emprunt de 27 millions pour l'enseignement primaire. Nous apprenons avec plaisir que la liste de sous- criplion présentée aux habitants de Poperinghe, pour un Concert donné par la garnison d'Ypres, au béné- fice des malheureuses families des victimes de la ca tastrophe de Dour, se couvre de signatures. Les ofïiciers-commissaires chargés de recueillir les dons, se louent beaucoup de l'accueil empressé qu'ils ont recu, tant des autorités que de la jeunesse de cette localité. Espérons que eet exemple sera généreusement suivi par les différentes villes dans lesquelles MM. les commissaires se proposent de se rendre. Dimanche dernier, a 10 heures du matin, dans la salie de tir de la Société de gardes-civiques, il a été procédé, sous la présidence de M. Ie Chevalier Hyn- derick, Major-commandant, a l'élection des candidats pour la place d'Adjudant-major. M. Ligy, lieutenant, a été élu, a l'unanimité, premier candidat. Yille d'Ypres. Cosseii. Communae. Séance publique du 21 Jan vier 1865. Etaient présentsMM. Beke,bourgmeslre; P. Bour- gois, échevin; Ch. Vandenbroucke, Ed. Cardinaei, P. Boedt, A. Deghelcke, C. Lannoy, L. Vanalley- nes, L. VanheuleA. Beaucourt, F. Messiaen A. Brunfaut, conseillers. Absents: MM. L. Merghelynck, échevin; T. Van- denbogaerde, Ch. Becuwe, conseillers. Nous ne ménageons pas nos critiques quand il y a lieu, nous ne marchandons pas nos éloges non plus chaque fois qu'une amelioration sérieuse aura été réalisée. Jusqu'a présent, ceux qui s'occupaient du compte-rendu des séances avaient été piongés dans la plus profonde obscuriléce n'était qu'a grand peine qu'ils pouvaient s'acquitter de leur besogne. Mais de- puis que l'augmentation du nombre des auditeurs semble dénoter un accroissement d'intérêt de Ia part du public, les membres du Collége ont compris qu'il était raisonnable de faciliter a la presse l'accompfisse- ment de sa mission. Imitant en cela ce qui se pratique partout ailleurs, ils lui ont assigné une place spé ciale, commode et bien éclairée. Pour notre part, nous les en remercions et nous espérons que cette mesure engagera nos confrères de toutes les opinions a se faire représenter aux séances du Conseil communal. Ceci dit, nous arrivons a notre compte-rendu. Après la lecture et ('approbation du proces-verbal qui nous fait connaitre que le Conseil, dans son co mité secret, a nommé M. L. Spilliaert membre du conseil de recensement de la garde-civique, en rem placement de M. A. Vandevelde qui a quitté la ville, M. le bourgmestre prend la parole. II revient sur le nouveau règlement voté pour la construction des trottoirset que M. Lannoy, dans la précédente séance, avait taxé d'illégal, au moins quant ii la disposition qui oblige les propriétaires a intervenir dans la dé- pense. II se montre surtout elfrayé paree que le public, crovant que les conseillers ont étudié les questions dont ils s'occupent, prend leurs paroles j> au sérieux et que celles-ci font sensation en ville. C'est le motif qui l'engage a parler, afin d'établir la parfaite légalité du règlement. M. Beke dit qu'a l'ap- pui de son opinion, il y a des instructions ministé- rielles et des décisious judiciaires et, passant légère- ment sur les premières qui ne sauraient du reste éta- blir d'une manière absolue la légalité de la mesure, il arrive aux décisions judiciaires ce sont deux ar- rêts de la Cour de cassation (28 juillet 1842 et 5 mai 1859) qui disposent que les communes ont le droit il- limité de fixer l'assiette de leurs impóts, et un arrêté du Tribunal de 1" Instance de Bruxelles, jugeant en appel (17 avril 1858), qui reconnait en termes géné- raux et absolus aux communes le droit de créer, de modifier et d'abolir les impositions. Cela est incon testable. Tout se réduit savoir si, d'après les dispo sitions du nouveau règlement, l'obligation imposée aux propriétaires est bien réellement un impót dans le sens de la loi. Nous ne traiterons pas la question juridique en ce moment; nous préférons y revenir a l'occasion, lors- que le temps et l'espace nous permettront de lui don- ner de plus grands développements. Disons seulement que M. le bourgmestre a été oblige de convenir lui— même qu'a propos de la construction des trottoirs, il y avait eu plus d'un conflit entre les autorités com- munales et leurs administrés, et que fréquemment aussi ceux-ci avaient obtenu gain de cause. Mais, a supposer pour un instant que l'opinion de M. le bourgmestre soit fondée, encore trouverions- nous la base de ce nouvel impót bien peu equitable. On veut contraindre une certaine catégorie d'ha- bitants a intervenir pour une forte part 40 dans la construction des trottoirs. Mais les trottoirs font parlie de la voie publique et, outre qu'il est étrange de faire peser sur quelques-uns une charge d'intérêt général, sur qui tombera principalement eet impót ou cette taxe, comme on voudra l'appeler? Sur le petit bourgeois. Dans les grands centres, les maisons qui rapportent de gros loyers, sont des ob- jets de spéculation pour les grands capitalistes; il en est tout autrement dans les petites localités. Ici le riche propriétaire n'emploie.pas ses fonds a l'acqui- sition de propriétés bóties c'est le bourgeois, le petit détaillant qui, après avoir laborieusement rassemblé un petit pécule, aspire a devenir possesseur de son habitation, espérant trouver dans la garantie de sta- bilité une chance deprospérité de plus pour son mo deste négoce. C'est a cette classe qu'appartiennent la plupart des maisons. Dans les rues habitées par ces détaillants, on s'em- presse de construire des trottoirs, tandis que dans d'autres, plus écartées, il est vrai, mais bordées de demeures opulentes, cette construction est remise plusieurs annéespeut-être même ne se fera-t-elle jamais. Nous ne saurions trop le répéter, un impót qui a pour premier effet de peser principalement sur les moins favorisés de Ia fortune est un impót mauvais et contraire aux principes d'une bonne administration. II est facheux que M. Lannoy, interpellé directe- ment, n'ait pas relevé avec une plus grande énergie les assertions de M. le bourgmestre. II ne s'agissait pas, comme l'honorable conseiller le croyait, de citer des noms propres, mais seulement de produire des arguments l'appui de son opinion. Nous aurions ad- mis que, pris a l'improviste par cette discussion ré- trospective que rien ne faisait prévoir, il en eüt de- mandé la remise a une prochaine séance, afin de ras- sembler ses documentsmais nous devons blamer Ia légèreté des personnes auxquelles M. Lannoy a fait allusion si, après s'être prononcées sur l'illégalilé du nouveau règlement communal, elles ont négligé d'in- diquer les sources oü elles avaient puisé leur convic tion. M. Beke craint que ces discussions n'engagent les habitants d'Ypres dans des procés. Nous ne parta- geons pas cette crainte. Les hommes prudents, avant de payer ou de refuser leur quote-part, examineront la question; ils ne prendront une détermination que lorsqu'ils se seront formés une conviction raisonnée. Le premier objet a l'ordre du jour de cette séance est la communication de pièces et la première pièce dont il est donné lecture, une petition des habitants de la rue de Dixmude, en opposition, nous devrions dire en hostilité de celle des habitants de la rue de Thourout. Les signataires protestent contre toute nouvelle communication avec l'extérieur, inutile d'a près eux et dont la conséquence serait d'enlever la circulation a une des principales artères de la ville. lis invoquent un prétendu tort qui en résuiterait pour les commercants. Lorsque la première *pétition fut Iue au Conseil, 1 'Opinion prouva que l'objet de la demande était une amêlioration d'intérêt commun a toute la ville, ne pouvant nuire en rien la rue de Dixmude qui con- serverait toujours le plus grand passage, que Ia nou velle issue ne prendrait que Ie trop plein, si l'on peut s'exprimer ainsi, empêcherait l'encombrement et évi- terait bien des accidents, de plus que c'était un acte de justice pour le quartier de la rue de Thourout. Nous ne recommencerons pas notre démonstration. Nous nous contentons de renvoyer nos lecteurs a notre numéro du 11 décembre. Les habitants de la rue de Dixmude, avec une sol- licitude qui les honore, font valoir encore la situation de la maison de santé qui, exigeant une tranquillité parfaite, met obstacle a la création d'une sortie par la rue de Thourout. lis oublient que l'Hópital vient d'être rebêti au coeur de la ville. Mais, comme si les pélitionnaires n'avaient pas eux-mêmes confiance dans la bonté de leur cause, ils cherchent a exciter l'appétit d'autres quartiers. C'est ainsi qu'ils recommandent chaudement la démolition de la porte de Lille, espérant sans doute qu'en por- tant ailleurs l'altention de nos édiles, la première proposition tomberait facilement dans l'oubli. Cette excitation a la coalition des intéréts ou plutót a la conspiration d'une partie de la ville contre l'autre est d'un triste exemple. Quant a nous, notre appré- ciation est plus large paree que, nous osons le dire, nous voyons les choses de plus haul. Nous ne vou- lons aucune exclusion pour personne, nous désirons que des améliorations se réalisent partout, que tous les intéréts respectables soient satisfaits, car nous ne voyons ici que des concitoyens, des habitants d'une même ville, contribuant aux charges publiques et ayant, par conséquent, un égal droit a une part des dépenses consacrées aux embellissements, quel- que soit d'ailleurs le quartier qu'ils habitent, au nord, au sud, a l'est ou a l'ouest, Que la porte de Lille soit démolie le plus tót possible, tant mieux, mais sans que cette démolition fasse renoncer d'au tres travaux tout aussi utilesnous espérons, du reste, que notre administration trouvera le moyen de salisfaire a toutes les nécessités. Que demande-t on en définitive? Le rétablissement de ce qui existait autrefois, une chose qui, mainte- nant surtout que les octrois sont obolis. ne peut oc- casionner que peu de frais. Rien de plus et a moins de prétendre qu'il est des rues qu'il faut reléguer h jamais dans un complet et fatal abandon, la nouvelle pétition adressée au Conseil communal est insoute- nable a tous les points de vue. Plusieurs autres pièces sont encore communiquées au Conseil, entre autres une demande des habitants de Passchendaele qui désirent que la ligne du chemin de fer d'Ypres a Roulers passe par leur commune et non par Moorslede; ils réclament l'appui du Con seil qui charge le Collége de faire des démarches en ce sens auprès de la société concessionnaire. Puis une lettre de M. Barbier-Muiier donnant des explications sur le projet dont nous nous sommes précédemment occupé. L'étendue du terrain demandé est de 2 h. 87 a. 90 c. II désire le louer en entier et aux conditions les moins onéreuses possibles. La Société a d'ailleurs des vues très-vastes; elle commencerait immédiatement ses constructions, leur donnerait un bel aspect et se soumet d'avance aux conditions hygiéniques. Les maisons ouvrières auraient chacune 3 places au rez- de-chaussée, deux au premier étage et un jardinet de quelques mètrestoutes les places seraient plafon- nées. La Société demande seulement a n'être pas te nue de faire toutes les bêtisses la fois, mais succes- sivement, dans l'ordre exigé par les besoins. Cela nous parait très-fondé. Pourtant le Collége n'a pas encore tous ses appaisements el de nouveaux pour parlers auront lieu avec M. Barbier-Muiier. M. le bourgmestre dépose les comptes de la Salie d'asile et de l'administration des pompes funèbres; cette administration demande l'approbation du Con seil pour une augmentation de i'indemnité des con cessions 100 francs au lieu de 60. Renvoi aux commissions. Le second objet a l'ordre du jour est l'adjudication des travaux d'agrandissement de l'Ecole communale. Ledevis était de 13,000 francs l'adjudication provi soire a été faite au sieur Louis Dondeyne, macon et entrepreneur a Vlamertinghe, au prix de 11,994 fr. M. l'échevin Bourgois apprend au Conseil que dans cette somme sont compris des travaux imprévus pour un millier de francs et qu'aucune indemnité, ni aucun dèlai ne seront accordes. M. Brunfaut exprime I'es- poir que le nouvel entrepreneur fera mieux que celui qui a construit l'Abattoir. Puisse ce vceu de l'hono rable conseillé être exaucél Le Conseil autorise la radiation d'une inscription hypothécaire de 10,000 fr. au profit des Hospices, pour laquelle l'urgence était demandée el se forme en comité secret afin de procéder a la nomination d'un membre du Bureau de tienfaisance. M. Ernest Mer ghelynck a été réélu. ACTE» OFFICIEUS. Le Ministre des travaux publics fait savoir que, prochainement, il sera procédé a l'adjudication pu blique de l'entreprise des travaux de pavage de Ia 3" et dernière section de la route de Poperinghe a Locre, comprise entre Westoutre et Ia route d'Ypres vers Bailleul. M. le gouverneur de Ia province de Flandre occi dentale, par-devant qui cette adjudication aura lieu, en annoncera ultérieurement le jour et l'heure. Un Abonné.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 3