qu'il respecte comme l'apanage inaüénable da peuple. Mais ceux qui lui succédèrent, dit Thucydide, plus égaux entre eux et voulant tous avoir le premier crédit, furent réduits a courtiser le peuple et lui abandonner les affaires. La liberlé athénienne tombe alors aux mains des démagogues et des tyrans la sophistique s'élève sur ses ruines el menace de la faire périr pour jamais. (La suite au prochain numéro L'année dernière, a l'approche du Carnaval, quel- ques pesonnes avaient parlé d'un cortége historique ou autre. Le moment ne serait-jl pas opportun pour reprendre cette heureuse inspiration, en présence de l'immense catastrophe de Dour qui excite dans lout le pays et jusqu'a l'étranger une si noble emulation Nous savons qu'Ypres a répondu généreusement a l'appel, mais grandes aussi sont les misères a soula ger. Si l'idée que nous réveillons était mise a exécu- tion, nous sommes persuade que, tout en atteignant un but charitable, on ferait encore une oeuvre lucra tive pour la ville, ces sortes de fêtes altirant toujours beaucoup d'étrangers. Nous soumettons ce projet aux méditations de qui de droit. Pour le mener a bonne fin, il nous semble que l'autorité communale devrait Ie prendre sous son patronage et nommer une com mission centrale dont la missiën serail de s'assurer le concours de nos diff'érentes sociétés et de rassembler, de coordonner tous les éléments que possède notre ville. Un mois encore nous sépare du Carnavalil n'y a pas de temps a perdre. On nous écrit de Poperinghe .- Messieurs les officiers et sous-officiers en garnison a Ypres, müs par un sentiment de charite qui les ho- nore, résolurent de donner dans les principales villes avoisinantes, des soirées musicales et dramatiques en faveur des victimes de la catastrophe de Dour. Pope ringhe fut désignée pour inaugurer cette série de fêtes philanthropiques. Des commissaires organisateurs se chargèrent de faire circuler en ville des listes de souscription, qui bientól furent couvertes de nombreuses signatures. Une somme de 580 francs recueillie par ces Messieurs, atleste la part que nos concitoyens ont voulu prendre au soulagement de cette immense infortune. Dimanche dernier, vers 4 heures, la musique des sapeurs-pompiers, accompagnée de son président, M. Jules Van Merris, s'est rendue a la gare pour re- cevoir MM. les officiers, sous-officierset musiciens; le cortége s'est dirigé vers ladSalle de spectacle, es- corté d'une foule nombreuse qui s'était portée a la rencontre de ces Messieurs. L'élite de la population de notre ville s'était don- née rendez-vous au théêtre la salie regorgeait de monde. L'excellente musique du 6° de ligne, sous l'habile direction de M. Painparé, ouvrit la soiree en exécutant deux morceaux de son brillant répertoire Fanlaisie sur la Dame blanche et les Airs suisses. Depuis longtemps cette harmonie, qui possède d'ex- cellents artistes, s'est acquise une place distinguée parmi les meilleures phalanges musicales du pays l'exéculion de dimanche a pu nous convaincre qu'elle n'est pas au-dessous de sa réputation. Le mérite musical de M. Painparé est trop connu pour que nos éloges puissent ajouter a l'éclat d'une réputation si bien établie; bornons-Dous a dire que Ia Fanlaisie sur la Dame blanche, dont il est l'auteur, est un fleuron de plus a ajouter a sa couronne artis- tique. La comédie-vaudeville Trompe-la-balie est par- semée de situations tour a tour dramatiques et co- miquesnos acteurs sous-officiers ont enlevé cette pièce avec une verve et un entrain parfaits. Blanchard père, dit Trompe-la-balle, M. D nous a montré Ie type grognard du vieux troupier, dont il a dépeint les qualités et les défauts avec une vérité saisissante. Les scènes de l'ivresse et de la le- con de grammaire ont été interprétées par lui avec un vérilable talent d'acteur. Dans le róle d'Emile Blanchard, M. Da fait ressortir parfaitement le contraste enlre le père, vieille moustache blanchie sous Ie harnais de l'igno- rance et végétant dans le grade de brigadier, et le fils, formé par l'instruction, parvenant au grade d'officier a l'ège de vingt ans. M. Ds'est acquitté de sa têche avec beaucoup d'élégance et de distinction. M. R..nous a fait voir a nu le caractère astucieux et lache de l'adjudant Crémuffendorf, vieux traitre auquel tous les moyens sont bons, pourvu qu'il at- teigne le but qu'il poursuit. Ge róle ingrat a été par faitement rendu par M. R... Mais voici la jeune ingénue, la sensible et aimante Thérèsea son apparition sur la scène, plus d'un spectateur s'est écrié Quelle jolie personae I C'est que vraiment l'illusion était parfaite, et a voir la facon chaleureuse dont les différents acteurs lui expri- maient leur amour, on eüt juré que ce cotillon abri- tait des charmes féminins. Cette charmante jeune première n'était autre que le sergent M. SEn se chargeant de eet emploi, il a accompli un véritable tour de force. Remplacant un collègue devenu subi- tement indisposè, il n'avait eu son róle que la veille. Inutile d'ajouter que nos excellents acteurs philan thropes ont été couverts d'applaudissements. Après cela, un jeune amateur, possédant un véri table talent d'artiste, M. G..., maréchal-des-logis b l'école de cavalerie, nous a donné un morceau de piano Macédoine sur divers opéras, qu'il a exécuté avec une netteté, une souplesse et un sentiment re- marquables. Voici apparaitre Héloïse, jeune bonne ayant un mioche dans les bras; aupres d'elle est Gargaillou, toulourou amoureux qui lui fait des déclarations dans des termeset avec des gestes a faire pouffer de rire. M. P...... et M. Dont rendu cette scène désopi- lante avec un comique achevé; aussi ont-ils eu les honneurs du rappel. Dans la ballade Page, Ecuy'er, Capitaine, M. A... nous a fait entendre une voix de baryton pure et sym- pathiqueM. F... nous a dit avec ame le chant pa- triotique le Drapeau beige. Enfin, le spectacle s'est terminé par ['Anglais Philologue, scène comique ren due par M. D.... avec un flegme et un cachet tout bri— tanniques. M. le lieutenant-adjudant-major Spinoy tenait Ie piano et a accompagné les differents morceaux avec le talent que nous lui connaissons. Avant de terminer le compte-rendu de cette bril- lante soirée dont chacun de nous gardera le meilleur souvenir, n'oublions pas de rendre un juste tribut d'éloges aux commissaires organisateurs de la fête, b MM. le capitaine Desenfants, du cours de cavalerie, et de Harvent, lieutenant au 6e de ligne, qui, assistés de il. E. Messelyn, ont recueilli les souscriptipns avec un zèle vraiment.méritoire. Meptionnons encore M. le lieutenant Lecoq qui a dirigé toutes les répétitions, et a qui est dü principalement le succès de la partie dra- matique et vocale du concert. L'administration du Ghemin de fer de la Flandre- Occidentale a bien voulu mettre un train spécial a Ia disposition de ces Messieurs, afin d'effectuer le retour b Vpres. Nous recevons deM. Arthur Vancopernolle une lettre sur le même sujet, l'espace nous manque pour la publier. On parle beaucoup d'un accident grave arrivé une honorable personne de notre ville. Dimanche soir, M. Dsortait du Café de l'Aigle, a la Grand'- Place, et se dirigeait paisiblement vers sa demeure, située a quelques pas de Ia, lorsque trompé par Ia profonde obscurité et en cherchant la porte de sa maison, il tomba dans le soupirail de la cave. Rentré chez lui, le médecin constata des lésions graves a la têteet aux reins, qui mirent ses jours en danger. Quand dans notre numéro du 22 janvier, nous di- sions que le syslème d'éclairage offrait des inconvé- nients serieux, nous ne croyions pas alors qu'un de plorable malheur nous eüt donné raison de si tót. Le maintien de eet élat de choses, contre lequel tout le monde réclame, ne serait que vexatoire, si de tels accidents qui peuvent se renouveler tous les jours, ne le rendaient odieux. On le sait depuis longtemps; il y a toujours de l'argenl pour les améliorations que l'on crée soi-même il n'en manque que pour celles que réclament les administrés. Quand on reproche a nos édiles leur manque de prévoyance et de sollicitude, peut-être trouvent-ils leurs accusateurs bien ingrats et bien injustes; mais en présence d'une aussi triste preuve de la justesse des réclamations du public, peut-être comprendront- ils enfin qu'il est temps d'agir 1 Concert-spectacle donné an profit des families des victiines de la catastrophe de Donr. La grande fète musicale et dramatique donnée par notre garnison, en faveur des families des victimes de la catastrophe de Dour, a eu lieu jeudi soir b la Salie de spectacle de notre ville. Cette oeuvre philanthro- pique avait attiré un auditoire des plus brillants et des plus compactes au point que beaucoup de retar- dataires n'ont pu trouver place. Le concours géné- reux de notre Société de Choeurs, qui pour Ia pre mière fois se faisait entendre en public, n'était pas étranger b eet empressement. Disons (out de suite que notre jeune phalange chorale, sous l'habile direc tion de M. Baratto, a exécuté les deux plus beaux chceurs de son répertoire avec beaucoup d'ensemble et de précision, Elle possède surtout l'art remarquable de bien phraser son chant, eet art qui répand un parfum de distinction sur les moindres détails d'un choeur. Aussi, notre vaiilante cohorte a-l-elle réuni une ample moisson de bravos chaleureux et l'audi- toire a été unanime a lui rendre les honneurs du rappel. MM. les sous-officiers du 6ra" régiment de ligne, avec le concours désintéressé de MMm<" Verteuil et Foresty, deux artistes aimées de notre théêtre, ont joué une dósopilante comédie les Enfmts du Délire, avec un naturel et un entrain qu'on ne rencontre que chez de véritables artistes de talent. Le succès a été aussi enthousiaste que mérité et leur rappel en scène a été accueilli avec transport. M. Gde notre Ecole de cavalerie, a exécuté Ia Macédoine sur divers opéras, pour piano, avec un ta lent distingué. Son jeu est pur et correct, plein de délicatesse et d'expression. Une chansonnette anglaise, dite avec un flegme ini mitable et un duo comique rempli de verve et d'en- train, ont eu un succès fou. La part de l'orchestre, sous l'intelligente direction de M. Painparé, a été des plus belles. L'exécution des divers morceaux nous a prouvé une fois de plus que le corps de musique du 6m* de ligne se distingue au- tant par le mérite de ses solistes que par son ensem ble exceptionnel. La fête, en un mot, a été des plus brillantes pt lais— sera chez tous ceux qui y ont assisté le plus charmant souvenir. L'oeuvre a été très-productive, gr^ce au zèle dont tout le monde a fait preuve dans l'accomplissement de sa laborieuse tache. Nous remercions tous les hommes de coeur, pour leur empressement a venir en aide b une grande in fortune et donner leur obole pour tarir quelques )ar- mes et soulager quelques misères. ACTES OFF1CIEES. Administration des contributions directes, douanes et accises. Personnel. Nominations. Par deux arrêtés royaux des 24 décembre 1864 et 20 janvier 1865, sont nommés, savoir Receveur des contributions directes et accises a Oostvleteren, le sieur Desmet, actuellement receveur des contributions directes et des accises a Corte- mareq. Receveur des contributions directes et des accises Gortemarcq, le sieur Goderus, actuellement rece veur des mêmes impóts a Reninghelst. Receveur des contributions directes et des accises a Reninghelst, le sieur Verfaillie, actuellement receveur des mêmes impóts a Ramscappelle. Receveur des contributions directes et des accises a Ramscappelle, le sieur Van Moere, actuellement re ceveur des contributions directes, douanes et accises de septième classe a Locre. Receveur des douanes et des accises de sixième classe a Loozen, le sieur Franckeville, actuellement receveur des douanes de septième classe a Abeele (Watou) (Flandre occidentale.) Par arrêté royal du 28 janvier 1865, le sieur Raes, commis des accises de première classe dans la pro vince de Flandre occidentale, est nommé receveur des contributions directes, douanes et accises de sep tième classe Locre, même province. Administration de Venregistrement et des domaines. Personnel. Permutation. Par arrêté royal du 28 janvier 1865, les sieurs Willems, receveur de l'enregislrement et des domaines a Looz, et Jaminé, receveur de l'enregislrement et des domaines a Ni no ve, sont, sur leur demande, admis a permuter. FAITS OIVEKS. Comme, d'après le Calendrier, c'était vendredi der nier premier quartier de tune, nous croyons devoir informer le public, que par permission des autorités

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 3