dire d'une manière générale qu'il agissait en ma-
tière administrative suivant ce qu'on lui conseil-
lait.
Yainement on a cherché quel était ce Monsieur On.
Aucune réponse a ce sujet n'a été donnée.
Quel que soit M. On, ce doit être quelque petit po-
tentat, tenant peu compte de Ia loi et des franchises
communales.
Les Warnetonois se demandent ce que va faire
M. Ie bourgmestre avec les casques et les fusils des
Pompiers? Certains prétendent que les membres de
DOtre administration formeront entre eux un corps
d'armée sous Ie commandement de M. Grimmonprez,
échevin, ex-sergent de la 75me demi-brigade, décoré
de Sle-Hélène. C'est lè de la blague, croyez-moi. M. Ie
bourgmestre et d'autres encore ont peur des armes,
et, en outre, le casque rendrait chauve tous nos
édiles, ce a quoi ils tiennent peu.
Peut-être armera-t-il un corps expéditionnaire
pour la défense du barrage des bouehes de la Douve
que certain meunier ne voit pas de bon ceilou bien
encore
Vraiment nous ne savons trop ce qu'il pourrait en
faire, sinon de les enfermer dans une armoire humide
sur laquelle il inscrira, en tèmoignage de sa valeur
guerrière Armes prises sur les.Pompiers.
Et les Pompes 1
M. On doit probablement savoir ce qu'on en fera.
Quant a nous, nons l'ignorons tous.
Nous sommes seulemenl persuadés d'une chose,
c'est qu'en cas d'incendie, grace a la toute-puissante
volontè d'une personne, les secours seraient mal or
ganises et manqueraienl d'ensemble. Plus de Pom
piers, plus d'ordre en cas de sinistre.
Ce passage nous revèle de curieux dé-»
tails sur la facon d'agir de certains bourgmestres.
Ces messieurs se croient bien souvent mailres abso-
lus et font tout a eux seuls sans consulter leurs Con-
seils communaux.
Nous enregistrerons toujours avec plaisirde pareils
actespar leur publicité ils servent a tenir en respect
de petits puleritats agissant moins par eux-mêmes
que par les suggestions de M. On, ce fameux ano-
nvme.
M. le bourgmestre de Warnêlon n'avait nullement
le droit de faire ce qu'il a fait. L'art. 128 de la loi
communale en décrétant que tout corps armé desa-
peurs-pompiers, de soldats de ville ou sous une autre
dènomination quelconque, ne peut être établi ou or-
ganisé que du consentement du Conseil communal,
exige inolusivement les mêmes conditions pour la
dissolution de ces corps que pour la formation. Nous
conseillons a M. Ie bourgmestre de Warnêton de mé-
diter quelque peu la loi communale et surtout de
mieux l'appliquer a I'avenir.
Nous recevons de M. Arthur Van Coppernol'e la
lettre suivante
Poperynghe, 10 février 1865.
Mósieu Ie rédacteur,
Savez-vous bien qu'il y a dans notre ville une
dröle de gazette tout de même. Moi je ne lis jamais
cette gazette paree qu'elle ne vient 'pas a Poperynghe,
mais je l'ai trouvée dernièrement dans un voyage que
j'ai fait Zandvoorde ousqu'elle passe pour un Evan-
gile. Pensez une fois qu'elle raconte avec tout son sé-
rieux qu'un mósieu a donné des petits livres pour
étrennes.
J'ai tout de suite raconté cè a Poperynghe ous-
qu'on ne savait rien, en presence de mon ami Pe
permans et de beaucoup d'autres, dans le staminet.
Ah ca, qui me dit Pepermans, Arthur, il faut
tout dire, donner des petits livres pour apprendre
lire a Poperynghe, c'est bien ca. Mais toi qui sais tout,
dites une fois, pourquoi que cette gazette divulgue
tout ca en grandes lettres et sur sa première page?
Je connais moi beaucoup de gèns charitables, qui
donnent beaucoup aux pauvres, et ne mettent pas
ca dans la gazette.
Je dois dire que Pepermans est une espèce de
radical pour qui des vessies ne sont pas des lan
ternes.
II continua
J'avais déjè entendu quelque chose de tout ca,
mais sans pouvoir le lier ensemble. On parlait d'an-
nonces et de réclames, qu'est-ce qne c'est que ca?
Les annonces, Pepermans, c'est ce que vous
voyez au bout des gazettes. C'est la que le savetier
vante ses cuirs et que l'épicier exalte sa cassonnade.
La réclame a le même but, mais d'ordinaire elle pré-
cède les annonces et souvent elle est l'oeuvre de Ia
redaction.
N'ya-t-il pasaussi Ia réclame électorale, inter-
rompit-il d'un ton narquois?
-r- Mes cheveux et mes favoris se mirent droit sur
ma lête. Malheureux Pepermanscriai-je, sais-tu
quoiceque vous faites? Avec tous vos discours insur-
rectionnels, si la gazette le savait, elle vous appelle-
rait ambitieux, jésuite. révolutionnaire elle aboie-
rait après vous comme un chien aboie après la lune.
Mon prudent discours fit son effet. Ma peur ga-
gna Mósieu Pepermans qui se hAta de décamper,
comme s'il avait eu toule une meute après lui. II était
a peiné sorti du staminet, quand mon voisin, un sa
vant celui-lA, et qui cette fois ne dormait pas sur son
banc, me dit Que vous êtes simple et naïf Monsieur
Van Goppernolle, de vous attacher ainsi aux appa-
renoes. Vous craignez quelques grosses injures qui ne
veulent rien dire et qu'on n'emploie que paree qu'on
n'a pas de bonnes raisons a donner; vous tremblez!
Ne savez-vous done pas que dans ce monde quelques-
uns ne paraissent si forts que paree que les autres
ont si peur? Apparences tout cela, Monsieur Van
Coppernollet Encore une fois ne vous habituez pas
prendre le clinquant du cbarlatanisme pour de l'or
en barre. Et tenez, moi qui vous parle, j'en ai vu de
bien plus dróles. J'ai vu ceci n'était pas Ypres,
savez vous, ceux qui avaient le plus crié et qui
étaient mes plus grands ennemis.,... en apparence,
me faire des propositions au moment de la lutte et
tripoter avec moi; je leur ai dh chaque fois mon élec-
tion. Cela ne les empêchait pas par après de crier
leur libéralisme par dessus les toits et les simples
d'applaudir!
Ca me fait méditer. Je pensais que ce gaillard,
s'il n'avait pas dit grand'chose depuis dix-huit ans
qu'il va a Bruxelles. devait avoir beaucoup réfiéchi.
Mon bon sens indiquait aussi qu'il pourrait bien avoir
raison, mais, comme c'est un clérical, je rèsolus de
ne pas l'écouter.
Tout ca me préoccopait cependant et j'en parlai
différentes fois contre ina chère femme Aglaé qui,
aussi embarrassée que moi, me conseille d'écrire a
1 'Opinion pour avoir le mot de l'énigme. C'est pour
quoi je vous adresse cette lettre, Mósieu Ie Rédac
teur, avec laquelle j'ai l'honneur d'être
Salut en de koste,
Concert de Ia Société de Cheenrs d'Ypres.
Une société brillante et choisie assistait jeudl soir
au premier Concert annuel de notre Société de Chceurs.
La salie était bien arrangée et MM. les commissaires
se sont acquiltés de leurs fonctions avec la plus ex
quise urbanité en vers le public en général et les
dames en particulier, qu'ils ont eu l'attention délicate
de placer le plus commodément possible.
La Société de Chceurs se compose de nombreux ar
tistes qui ont fait exclusivement les frais de la soirée
il n'y avait la en quelque sorte qu'une seule familie
réunie pour un grand jour de fête.
Le Concert a été inauguré par le choeur la Mois-
son, que notre phalange chorale a enlevé avec une
rare supériorité aux applaudissements de la salle en-
tière.
M. Baratto, l'habile directeur de la Société, a chanté
ensuite avec un goüt et une expression infinis la dé-
licieuse mélodie le Lac, qui lui a valu les plus vives
acclamations.
Le grand duo du Chalet a été exéeuté en entier
par MM. H. Thiebault et G. Wenes. Ce magnifique
morceau dans lequel nos deux amateurs ont rivalisé
de talent, a rallié tous les suffrages,
M. Lecoq d'Armandville a fait preuve dans une
chansonnette comique, de ce talent original qui le
classerait avantageuseraent parmi les artistes de pro
fession. II a eu un succès de fou-rire, qui fait bien au
coeur.
Dans un boléro de G. Paque, pour violoncelle
Souvenir d'Espagne, M, J. Meyers nous a révélé un
talent de virtuose distingué. Son coup d'archet est
sür et il joue avec beaucoup de tact et de gout, beau
coup de distinction et de sonorité. Aussi a-t-il recu
un brillant accueil.
M. A. Rosoor a chanté la romance les Quatre ages
du Cceur, de cette voix de ténor fraiche, pure et
sympathique qu'on lui connait. Sa manière de dire si
aisée et si correcte, qui lui permet d'inspirer et de
faire partager ses sentiments et ses Amotions, a tenu
l'auditoire sous un charme, que d'une voix unanime
on a demandé a prolonger encore.
M"e Frond a terminé la première partie du pro
gramme par le Croisé, grand concerto pour piano.
M"* Frond est un I" prix du Conservatoire de Liése,
c'est tout dire. La pureté et la correction de son jeu
rendent a son talent une expression et un sentiment
d'exquise délicatesse. Son succès a acquis a cette soi
rée les proportions d'un vérilable triomphe. M. le
président A. Brunfaut lui a remis un superbe bou
quet au milieu des plus énergiques bravos.
La seconde partie dti Concert a été ouverte par un
choeur de Bosselet, la Sérénade, qui a fourni a notre
vaillante cohorte une nouvelle occasion de déployer
tous ses talents et auxquels le public ne laisse jamais
de rendre les plus brillants hommages.
M. J. Dmck a chanté la belle romance la Ven
geance Corse avec une grande distinction. Sa voix
est d'un beau timbre. Son chant large et émouvant a
fait valoir des moyens qui témoignent non-seulement
d'une bonne organisation, mais d'études sérieuses. II
a obtenu un éclatant succès.
Le duo bouffe Vffermite et le Chevalier a eu pour
interprêtes MM. H. Decoene et E. Coffyn. M. Decoene
a une très-jolie voix qu'il conduit avec beaucoup de
goót et d'habileté la partie de I'Hermite, M. Coffyn
I'a détaillée avec une supériorité marquée. Ce duo
plaisant, rendu avec verve et entrain, a eu un succès
legitime et de bon aloi.
M. Putman a chanté le grand air du Mattre de Cha-
pelle d'une facon distinguée. II a déployé dans ce mor
ceau difficile un talent que l'auditoire a chaleureuse-
ment applaudi.
M. Rosoor s'est fait entendre une seconde fois dans
une de ces romances qu'il dit si bien et dont il est le
principal interprêtedans nos murs. L'Hirondelle a eu,
comme la première, les honneurs du bis.
La chansonnette Malborough, dite avec beaucoup
de finesse et d'esprit, a valu a M. Painparé un succès
pyramidal. C'est un de ces amateurs qu'on ne se lasse
jamais d'entendre et d'applaudir; aussi l'auditoire I'a
prouvé une fois de plus.
Enfin, la fête s'est lerminée par le choeur d'OEdipe
a Colone. Cette belle page de la tragédie lyrique de
Sacchini, exécutée avec accompagnement d'harmo-
nium, a été couronnée par les applaudissements en-
thousiastes de l'auditoire,
Ce concert n'a rien laissé A désirer sous le rapport
arlistique et nous fait bien augurer de ceux qui sui-
vront. La fête, en un mot, a été superbe et en dehors
de la douce émotion qu'elle a causée et du charmant
souvenir qu'elle laissera a chacun, elle restera gravée
dans les annates de la Société de Chceurs d'Ypres
comme un de ses plus beaux succès.
Vers la fin de ce mois, i! sera procédé par les mem
bres de la Garde-Civique de notre ville A l'élection
pour les grades vacants, afin de complétar le cadre
des officiers, sous-officiers et caporaux du bataillon.
Ces vacatures sont assez nombreuses dans les diffé
rentes compagnies.
Dans um récent ordre du jour, Ie major comman
dant A. Ilynderick a déclaré laisser aux gardes la
plus antière liberté dans le choix de leurs candidals
et ne faire agir aucune influence personnelle. Cette
mesure n'est que trop juste l'élection des candidats
doit être l'expression sincère du vote des élecleurs en
dehors de toute pression directe ou indirecte. La mar-
che de l'institulion de la Garde Civique depend du zèle
et de Ia bonne volonté de ses membres et on obéit
plus volontiers A ceux qu'on s'est choisi soi-même
comme supérieurs.
Parmi les candidats qui se présentent aux suffrages
de leurs compagnons d'armes, citons pour Ie grade
de lieutenants dans la 1r", 3m" et J™0 compagnie, les
sous-lieutenants H. Podevyn, H. Decoene, T. Heu-
nion, el pour le grade de capitaines dans la 1r°et 3m*
compagnie, le lieutenant F. Sursan et le sous-lieute-
nant L. Van Acker, qui sauront s'acquitter de leurs
nouuelles fonctions avec toute ['intelligence, le zèle et
le dévouement dont ils ont fait preuve pendant plus
de six années de grade d'officiers de notre milice ci-
toyenne.
ACTES OFF1CIEES.
Par arrété royal du 8 février, sont nommés dans la
garde civique d'Ypres .-
Lieutenant adjudant-major, le sieur Ligy.
Lieutenantquartier-maUre, le sieur Vandermersch.
t i kx.
Arthur Van Coppernolle.