JOURNAL D'YPRES DE L'ARROMSSEMENT YPRES, Dimanche Troisième année. J\!° 9. 26 Féyrier 1865. PRIX D'ABOS.IEMEST POUR LA BELGIQUE S francs par anA fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PRIX RES I5ROICES ET DES RECLAME 10 centimes la petite ngne. Corps du journal, 30 centimes. Le tout payable d'ayance. Paraissant le dimanche de chaque semaine. Laissez dire, laisiei-rous blJmcr, mait publiez votra pensée. On fabonne a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rué de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites.Toutes lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco aw bureau du journal. L'Association libérale décidait le 7 mai 4864 de se réunir en déans les trois mois pour la révision de son règlement. Lesélections générales du 4 4 aoüt vinrent mettre obstacle a la réalisation de ce projel que le Comité ne perdit pourtant pas de vue. II résolut, sur la proposition de M. le oommissaire d'arrondissement, chaudement appuyée ptr le président M. Ërn. Mer- ghelynck, et a l'unanimité des membres présents, que l'Association serait convoquée dans le courant du mois de décembre 1864 Nous sommes arrivés au 26 fé- vrier 4865 et jusqu'aujourd'hui aucune convocation n'a été faite. II est bon que le public s'en souvienne. Orrespondance particuliere de I'OPIllIOÜf» Bruxelies, 24 Février I$65. La santé du Roi n donné, ces jours derniers, de sérieuses inquiétudes; un instant niême, on a craint le retour de l'affection dont S M. a si crueltement souffert l'année dernière. Heureusemenl sa forte constitution a pris le dessus et vous avez pu lire dans Ie Moniteur que S. M. avait assisté, dimanche passé, a l'office divin, preuve que tout sujet de crainte a disparu. II circule ici diverses versions sur l'indisposition dont le Roi a été atteint. D'après le bruit le plus ac- crédité, il ne s'agirait que d'un gros rhume dit a une fenétre mal fermèe devant laquelle S. M. se serait ar- rêtée fort longlemps avec M. le baron de Hugel, le ministre plénipotentiaire d'Autriche. On rapporte même que ce dernier, au sorlir de l'audience royale, a dit se mettre immédiatement au lit et qu'il n'en est pas sorti depuis. Quoiqu'il en soit, l'état de S. M. est aujourd'hui des plus satisfaisants et, cette fois encore, les pessimistes en seront pour leurs funèbres conjectures. La mort de Proudhon et surtout l'état de détresse dans lequel l'illustre publiciste laisse sa veuve et ses enfants, après une vie consacrée toute entière au tra vail, ont ramené a lui beaucoup de sympathies en Belgique. A Anvers, six commercants se sont réunis pour conslituer solidairement a Madame Proudhon une rente viagère de 600 francs; de plus, ils lui ont fait parvenir une somme de mille francs, a titre de premier secours. De nombreuses listes de souscrip- tion circulent également a Gand, a Liége, a Louvain et dans d'autres villes du pays. La Chambre des représentants a abordé depuis hier la discussion de la loi sur le prêt a intérêt. Le projet présenté par le gouvernement est concu en trois articles. Le 4"dispose que l'intérêtconvention- nel sera désormais déterminé librement par les par ties contractantes. Le second fixe l'intérêt légal en matière civile et commerciale. Ces deux derniers points ne donneront probablement pas lieu un long débat, la Chambre paraissant a peu prés unanime sur la nécessité de mettre le prêt sur le même pied de liberté que tous les autres contrats. Reste l'art. 3, qui sera plus vivement débattu. Aux termes du pro jet présenté par le gouvernement, le bénéfice résul- tant, pour la Banque Nationale, de Ia difference enlre l'intérêt légal el le taux d'intérêt percu par cette insti tution, est attribué au Irésor public; d'après l'amen- dement de Ia section centrale, au contraire, ce béné fice serait ajouté au fonds de réserve. Ce que le gou vernement attend de son syslème, e'est un profit moral pour une institution qu'il importede voir en- tourée de considération. II a voulu, lorsque la Banque serait forcée de recourir a une élévation anormale du taux de l'escompte, qu'on ne püt la suspecter d'obéir aux suggestions de l'intérêt privé. La section centrale voit dans ce système une dérogation injustifiable au principe de Ia liberté du prêt et se demande pour quelle raison on attribuerait au Trésor un bénéfice réalisé par la Banque. Les journaux ont rapporté, il y a peu de jours, l'histoire d'une jeune fille de Montigny, prés de Char leroi, que des machinations cléricales ont enlevée a l'affection de ses vieux parents pour Ia plonger, toute vive, dans les ténèbres d'un couvent. En voici une autre, du même genre, et qui mérite d'être livrée aux méditations de tous les pères de familie. Un brave homme de cabaretier de Bruxelies, du nom de Crimmers, avait un fils, lequel suca de bonne heure Ie goüt des armes. Le père, considérant qu'a- près tout, le métier militaire, en Belgique, offre peu de dangers, consentit a Ie laisser s'enroler et lui donna, a eet effet l'aulorisalion nécessaire, car le gars n'avait pas encore ses 48 ans. Jean Crimmers entra dans le régiment des carabiniers en garnison a Ma lines. Que s'est-il passé depuis lors? Je l'ignore. Tout ce que je puis dire c'est qu'un beau jour, Ie père ap- prit que son fils s'était engage dans la légion mexi- caineet qu'il élait parti pour VeraCruz. Je vous laisse a penser le dèsespoir du pauvre cabaretier. On lui conseilla de réclamer son fils au ministère de la guerre; inais, au ministère, on craignait sans doute de se compromettre on laissa la requête sans ré- ponse. Que faire encore? Des amis lui suggérèrent de s'adresser a la Chambre. C'est ce qu'il a fait. Sa péli- tion a été deposée avant-hier. Ce n'est pas seulement une question d'humanité qui est en jeu icicar, de deux choses l'une ou bien le jeune carabinier a deserté l'armée beige et, dans ce cas, la justice doit sévir contre ceux qui ont excité et favorisé la desertion, ou bien, il a quitté l'armée avec l'autorisation du ministre de la guerre ei alors celui-ci aura a rendre compte au pays de l'abus de eoufiance dont le père a été victime. La section centrale chargée de I'examen du projet de loi sur les fraudes électorales vient de décider que l'emploi des bulletins autographiés, reproduisant l'ècriture usuelle, serait autorisé, pourvu qu'il n'en résulte pas un signe reconnaissable. Elle n'a pas été d'avis d'admettre les bulletins imprimés. Les articles 2 el 3 du projel ont été ensuite adoptés, sauf quelques changements de rédaction. Le projet de loi s'occupe, avec une louable sol- licitude, des moyens d'assurer le secret du vole. Toutes les fraudes, en ce qui concerne le secret du vote, peuvent se réduire deux chefs princi- paux. Reconnaissance des bulletins par leur aspect ma- tériel. Reconnaissance des bulletins par leur rédac tion. Les mesures prises pour empêcher la reconnais sance des bulletins par leur aspect matériel sont, il faut le reconnaitre, parfaitement sufiisantes. Quant a celles qui ont pour but d'empêcher la reconnaissanoe des bulletins par leur rédaction, il suflit d'un peu de réflexion, dit avec raison M. Ro- iin-Jacquemynspour se convaincre que le projet de loi n'a imaginé que des palliatifs insuffisants. Ainsi l'article 7 défend de désigner les candidats autrement que par leur nom, prénoms, profession et domicile ou résidence. Mais, sera-t-il défendu de com pléter le nom par celui de Ia femme du candidal? Lorsqq'un homme aura plusieurs prénoms, faudra-t* il les indiquer tous ou se conlentera-t-on d'un seul d'entre eux La profession ne peut-elle pas être dé- signée de plusieurs manières? Le même individu ne peut-il pas être avocat, échevin, propriétaire? Le do micile ou la résidence ne peuvent-ils pas aussi, dans divers cas, étre désignés sous des noms divers? En fin, toutes ces indications devront-elles se suivre ri- goureusement dans l'ordre oü la loi les prescrit? Ne pourra-t-on pas omettre une ou deux d'entre elles sans que le bulletin soit annulé, bien qu'il soit im possible de se méprendre sur l'individu désigné? La sévérité et l'indulgence n'auront-elles pas chacune de graves inconvénients? Je sais qu'en cette matière, Ia critique est aisée et qu'il est plus facile, ici comme en toutes choses, de signaler le mal que d'y remédier. Le remède, je l'a- voue, est difficile dècouvrir. Toutefois, je pense que la loi devrait imposer au président du bureau le de voir de lire les differenles indications du bulletin dans un ordre invariable le prénom d'abord, le nom en- suite, puis après et l'une suivant I'autre, l'indication de la profession et celle du domicile. De cette facon, on arriverait a une presqu'uniformité qui rendrait le contróle des billets marqués exlrêmement incertain et difficile. Te Denm laudanum. M. le bourgmestre dit que la dépütation des ou- vriers charpentiers et menuisiers s'est retirée satis- faite des explications fournies par le Collége sur la nouvelle tarification des salaires et le Progrès, met- tant ses chalumeaux au même diapason, chante un dithyrambe en l'honneur de la bonne entente et de Ia paix. C'est, dans toutes les couches de notre monde officie!, un Te Deum abasourdissant qui, quoique crié a tue-lête, ne part cependant que du bout des lèvres. Plus d'une note discordante s'est fait entendre que l'on a vainement essayé d'étouffer et nous som mes nantis de curieux renseignements sur la réunion l'Hótel-de-Ville d'un certain nombre de maltres-iu- vriers, sur leur réception courtoise par un de nos échevins, sur les paroles échangées et l'altercation qui s'en est suivie, enfin sur le rendez vous donné M. l'échevin aux prochaines élections par ces maitres« ouvriers, tous électeurs. I

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1